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3,71

sur 804 notes
Tout avait bien commencé : un crime suffisamment intriguant pour éveiller l'intérêt, des personnages suffisamment singuliers pour être attachants, l'ambiance du Suède gelée. Je m'apprêtais à accepter plus facilement le deuil de Wallander quand, au milieu du récit, je finis par m'ennuyer quelque peu. Je fis confiance au Maître pour que, avant la 556ème et dernière page il me surprenne par un rebondissement donc il avait le secret. Il n'en fut hélas rien : tout était donc convenu. Il me reste la curieuse impression d'un roman policier prétexte où l'intrigue à moins d'importance que l'analyse sociologique et la dénonciation des injustices chères à Mankell. J'espère qu'à défaut de Kurt, Linda Wallander revienne bientôt.
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Ce titre fût mon tout 1er "Henning Mankell", et j'avoue que depuis le temps que j'entendais parler de cet auteur, j'étais ravie de découvrir ce gros bouquin dans ma boîte aux lettres!


Une fois passée l'euphorie de la découverte, je me suis plongée corps et âme dans ce petit pavé de 550 pages. La mise en bouche est vraiment réussie. Ce premier chapitre réussi sa mission: plonger le lecteur dans le flou et l'interrogation.

Les bases sont posées, un effroyable bain de sang dans une petit ville de Suède, et dont le coupable court toujours. L'enquête piétine jusqu'au moment où la juge Roslin, personnellement impliquée s'en mêle.

Progressivement le lecteur est embarquée dans la recherche de la vérité mais ce ne sera pas sans quelques longueurs... Des centaines de pages plus ou moins interessantes, relatant les (mes) aventures de trois frères chinois... On se demande un peu ce que ce gros intermède vient faire là par moment, mais une fois dans le récit, on en vient à trouver absurde qu'il cesse pour rebasculer autour de Brigitta Roslin.

Pour faire clair, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher! Non pas que l'histoire soit mauvaise, bien au contraire, mais je l'aie jugée trop alambiquée, se perdant dans les méandres des développements de l'auteur. En gros, par moment j'ai décroché!

Pour autant, je ne peux pas dire que ce livre ne m'a pas plut, mais je l'ai trouvé complexe, surtout lors des passages évoquant la Chine de Mao Zedong ou encore les complots en hautes-instances.

En bref, le sujet de fond m'a moyennement inspiré et par conséquent j'ai eu beaucoup de mal à mener la lecture à terme. Pourtant, j'y suis parvenue, et le final m'a quelque peu réconcilié avec ce livre.

Ma note: 6,5/10

Pour une 1ère approche de l'auteur, je dirais que c'est un bilan en demi-teinte pour moi.

Un livre complexe, dans lequel je me suis souvent perdue!

Lien : http://gerry.vefblog.net/199..
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Indéniablement, Henning MANKELL fait partie de ces auteurs dont on attend chaque roman non sans une certaine impatience. Son précédent livre, « L'homme inquiet » avait marqué un tournant dans son oeuvre littéraire, une histoire en forme de point final pour les aventures de son personnage fétiche, Kurt Wallander, auquel le lecteur avait su s'attacher au fil du temps et dont il aimait à partager ses aventures et ses états d'âme au fil des pages.

Bien conscient qu'au bout du chemin littéraire une séparation douloureuse l'attendait, le lecteur s'était malgré tout enthousiasmé pour cette dernière aventure.

Mais depuis, son impatience et sa curiosité ne cessait de le tarauder. Où Henning Mankell allait il bien pouvoir maintenant l'emmener? Dans quelle contrée, vers quel horizon allait se tourner sa plume ? Quel nouvel univers allait-il esquisser ?

Avec « le chinois » tout juste sorti des presses au mois d'octobre, sa curiosité est enfin satisfaite !

Le voilà tout d'abord à découvrir un nouveau personnage, féminin celui-ci, en la personne de Birgitta Roslin, juge de son état qui officie dans la commune d'Helsingborg. Mariée à Staffan , son couple connait cette lassitude d'une vie commune qui s'enlise sans crier gare dans une routine qui engourdit progressivement les sentiments . Si l'amour n'a pas disparu, il est devenu une rivière souterraine qui peine à retrouver le chemin de la lumière et l'impétuosité des premiers jours.

De cette situation Birgitta en souffre. Au point de s'assommer de travail, de mettre à mal sa santé morale et physique, au point de se retrouver en arrêt maladie.

C'est alors qu'elle découvre dans les médias l'annonce d'un véritable massacre qui a été perpétré dans un village. Dans ce petit bourg paisible, 19 personnes ont été assassinées à l'arme blanche dans leur maison, au coeur de la nuit. Pire encore, le bourreau semble s'être acharné sur les victimes en les torturant avant de les mettre à mort. Tous, sauf une victime, un enfant, assassiné sans souffrance.

Ce village, Birgitta le connait. Et cette maison qu'elle regarde en photo où s'est déroulée une partie du drame, ne lui est pas inconnue. C'est celle où sa mère a grandi. Profitant de son congé de maladie, elle décide de se rendre sur les lieux.

C'est le début d'une histoire complexe qui va brasser les pays et les époques, mêler les personnages, avec pour point de départ un ruban trouvé sur les lieux, petit fil anodin à partir duquel le lecteur va dérouler la pelote narrative de ce roman qui porte en filigrane la marque froide du sceau de la vengeance.

Henning Mankell embarque son personnage principal et son lecteur dans un jeu de bascule temporelle et géographique qui le conduit de l'époque de la construction des chemins de fers aux USA au XIXe siècle, à l'Afrique émergente convoitée pour ses ressources, avant de les ramener à la Chine moderne , en pleine expansion économique et soucieuse de son leadership.

Mais là où l'alchimie avait parfaitement fonctionné avec « La lionne blanche », ici celle-ci n'opère pas. L'auteur n'a certes rien perdu de sa qualité d'écriture. La première partie du roman est même captivante.

Mais à la longue on décroche, on se perd.

Une histoire de vengeance qui traverserait le temps et les générations qui laisse dubitatif.

Des personnages parfois caricaturaux, une conception trop manichéenne des choses, à l'image de ces responsables politiques chinois que nous découvrons dans le roman.

D'un côté les « bons » communistes conscients des erreurs du passé mais fidèles à l'idéal de Mao , qui garderaient à l'esprit l'intérêt du peuple, à l'image du personnage de cette jeune Hong, sage et douce , comme pouvait l'être cette Chine ancestrale et immuable inscrite dans notre imaginaire collectif.

De l'autre, des dirigeants investis dans les affaires et assoiffés de pouvoir et d'argent représentés par un personnage froid , brutal et calculateur , dépourvu de sentiment , qui fait fi du passé, et prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Au coeur de ce combat à mort entre les tenants de ces deux conceptions de la Chine, des projets comme celui souhaité en Afrique. Un projet rocambolesque qui fini d'enlever au roman sa crédibilité.

Mais tout n'est pas à rejeter dans ce roman. Certains passages s'avèrent passionnants comme celui qui concerne ces jeunes chinois envoyés de force aux Etat Unis assurer l'expansion des monstres de fer en s'échinant sur les voies en construction.

La peinture de certains personnages est emplie d'humanité, ce qui les rend attachants, quand d'autres par contre sont foncièrement détestables.

Mais ces qualités ne sont pas suffisantes pour en faire un bon et grand roman.

Henning Mankell est un citoyen du monde engagé. Il l'a démontré à plusieurs reprises en prenant des positions fortes et courageuses. Écrire un roman policier en embrassant une vision politique du monde dans lequel évoluent ses personnages n'est pas chose aisée et en l'occurrence pour moi Henning Mankell s'y perd à s'y essayer.

Dénoncer la mainmise croissante de la Chine sur les matières premières des pays émergents, l'exploitation des plus pauvres par les plus riches, l'emballement de cette Chine lancée dans une course effrénée au développement économique, rien de bien nouveau dans le monde merveilleux de notre humanité.

Au final je n'ai pas été convaincu par ce roman qui se voulait trop ambitieux. Sans doute un roman transitoire dans l'oeuvre d' Henning Mankell . Pour autant, on conduit sa lecture à terme sans malgré tout véritablement regretté de l'avoir commencé.
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Le routard du polar

Au coeur de l'hiver 2006, un loup affamé, attiré par l'odeur et le silence, se glisse aux abords d'un petit village isolé du nord de la Suède, Hudiksvall, et traîne à couvert des arbres de la proche forêt son premier repas depuis bien longtemps : une jambe humaine fraichement découpée. Ce loup sera le premier à mettre une patte sur une scène de crime effroyable où l'on retrouvera 19 personnes massacrées à l'arme blanche.

Le suédois Henning Mankell, auteur de romans policiers à succès, et particulièrement connu pour la série sur le taciturne enquêteur Kurt Wallander, entame ainsi de façon fracassante son dernier roman, le chinois (sorti en Suède en 2008 et publié en 2011 par les éditions du Seuil). Toutefois, l'histoire de cet abominable crime tourne court. Très rapidement, il devient évident que l'enquête est le cadet des soucis de l'auteur qui a bien d'autres sujets de réflexion et d'intérêt en tête. Henning Mankell laisse, en effet, à peine le temps au lecteur de faire connaissance avec une enquêtrice pas loquace et peu avenante et d'une juge surmenée et envahissante (sorte de déclinaison peu creusée du rat des champs et du rat des villes), avant de le transporter de but en blanc dans la Chine de la fin du 19ème siècle, sur les traces d'un jeune chinois à la vie difficile. Cette première plongée dans l'Histoire va peu à peu détourner l'attention de l'auteur de la Suède et de ses crimes, pour entraîner sa plume vagabonde vers une Chine plus contemporaine et post-communiste. Quelques considérations historiques et géopolitiques plus tard, et le voilà en Afrique où il décrit l'implantation de chinois visionnaires qui voient en ce continent méprisé le nouvel horizon d'expansion de leur patrie.

L'ensemble de ces voyages dans le temps et dans l'espace se tiennent, bien sûr, grâce à un fil rouge ténu qui, lui-même, rattache l'ensemble au crime initial. Mais, p.489, on a très envie de s'écrier avec Karin, l'amie de la juge Birgitta Roslin : « Au fait, je ne t'ai même pas demandé des nouvelles de Hudiksvall. Où ça en est ? ». Mankell, en vieux routard du polar, parviendra à rassembler ses fils, convoquer tous ses personnages et finalement laisser au loup efflanqué le soin de clore l'histoire. Mais, on sent bien que le coeur n'y est pas. La forme du roman policier apparaît comme le prétexte d'un homme qui en connaît toutes les ficelles pour aborder d'autres sujets qui le préoccupent réellement. Et, porté par nulle conviction, articulé autour de personnages falots ou bien abandonnés rapidement à leur sort, ce long roman ne trouve ni son rythme, ni son équilibre. On se surprend alors à regretter la fin des aventures du héros de Mankell, l'égocentré et dépressif, tenace et taciturne Kurt Wallander.

Agnès Fleury

Le chinois, Henning Mankell (Seuil, 2011) - Lu dans le cadre du jury Seuil policiers et Babelio
Lien : http://unchatnoir.canalblog...
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j'ai lu presque tous les Mankell.
Pourquoi un grand nombre de "Babelio" au lieu de critiquer brièvement le livre, s'oblige-t-il à résumer les livres ? c'est long et cela n'apporte rien au futur lecteur !
un roman , surtout policier, ce Mankell ne se résume pas,
on aime ou on n'aime pas !
"le Chinois" bien que surprise au cours de la lecture, parfois un peu ennuyée sur les longues digressions sur la chine et notamment ses liens avec l'Afrique, est un roman passionnant, et assez nouveau dans sa construction notamment l'héroïne : celle qui enquête et les enquêteurs.

Bonne lecture à tous
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Je peux dire que j'ai aimé ce nouveau Mankell !
pourtant j'ai eu beaucoup de mal a rentré dans cette histoire politique sur la chine....
la nouvelle façon d'aborder un policier.... je pense que j'étais trop imbibée des autres policiers de
l'auteur.
mais c'est un bon policier !
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C'est avec cette lecture que se termine ma participation au jury seuil policier, les éditions seuil et Babelio que je tiens à remercier pour ce dernier envoi.

Henning Mankell est le seul auteur de la sélection qui ne m'était pas inconnu, de lui j'avais lu et apprécié le guerrier solitaire et avant le gel m'attend dans ma Pal.

Je suis partie à la découverte d'un roman foisonnant, baladant le lecteur de la Suède jusqu'à la Chine en passant par l'Afrique, l'Amérique et Londres. le lecteur se retrouve par moment en 2006 et à d'autres moments au 19ème siècle. Mais tout d'abord le roman commence dans un village au fond de la Suède, la plupart de ses habitants sont des gens âgés et mènent une vie paisible dans ce hameau retiré jusqu'au jour où un photographe les retrouve tous assassinés, cruellement torturés. L'enquête est confié à la police locale qui dès le début se sent dépassée par l'ampleur de cette affaire.

Au même moment la juge Birgitta Roslin se retrouve submergée par les affaires qu'elle a à traiter, au bord de l'épuisement professionnel son médecin la force à prendre un congé, elle se rend alors compte du lien ténu qui la rattache aux meutres perpétrés dans le petit village suédois. Et alors presque contre son grè, elle va commencer à mener l'enquête en parallèle de celle menée par les policiers. Une enquête qui l'amènera jusqu'en Chine, à la découverte du dénouement final mais également des illusions (ou regrets) de sa jeunesse.

Ce roman est ambitieux, mélant le crime ordinaire à la grande histoire; Mankell se veut pédagogue, état des lieux des affaires de la Suède, de la Chine mais également du monde, il dénonce la victoire des forts sur les faibles. Des propos à la fois effrayants et intéressants, qui se mèlent à la romance, tellement que le lecteur éprouve des difficultés à juger de leur vrai nature.

Une ambition que je salue mais qui ne tient pas ses promesses, le rythme est saccadé; le passage entre les différentes époques et contextes n'est pas très agréable, les caractères des personnages ne semblent pas très affirmés.

Ce roman me semble constitué de trop de choses différentes, ces éléments (histoire et développement de la Chine...) sont intéressants pris de manière individuelle mais ils font de ce livre une oeuvre trop dense et trop hétérogène.

Dommage!
Lien : http://l-ivresque-des-livres..
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En posant ce bouquin me vient l'envie de crier : "Quelle aventure !". le Chinois débute comme tout thriller qui se respecte. En premier lieu, une mare de sang. Et bien oui notre auteur ne fait pas avec le dos de la cuillère puisque c'est bien dix-neuf meurtres qui seront perpétrés dans la même nuit et surtout dans le même village. En régime thriller, qui dit meurtre, dit un minimum d'hémoglobine et encore mieux d'atrocité, alors merci aux corps lacérés de coups de couteau et à cette jambe orpheline de son propriétaire. En second lieu, le thriller c'est aussi et surtout le détail qui tue, et là notre auteur opère un coup de maître, il crée un lien irréversible, sanguin et incontestable entre nos dix-neuf victimes. Enfin un thriller de ce nom n'est pas viable sans l'existence d'une héroïne forte, obstinée, et bien évidemment torturée, et là Mankell nous sert sur un plateau une juge haute en couleurs, Birgitta Roslin. le décor est planté, asseyez vous confortablement dans votre fauteuil, le thriller et son cortège de sueurs froides peut commencer.
Et bien non ! Avec le Chinois, Mankell nous offre un virage à cent-quatre-vingts voire trois-cent-soixante degrés ! Ici, notre auteur s'offre un pamphlet contre la Chine. C'est Empire du Milieu au sein duquel siège trois types d'individus : les utopistes, ceux qui croient au développement harmonieux et aux richesses justement réparties, les opportunistes, ceux qui surfent sur la vague de l'économie de marché et surtout sur le tsunami de la corruption qui gangrène le pays, et enfin les autres, ces pauvres victimes d'un pays versatile et surtout schizophrène oscillant sans cesse entre communisme et capitalisme sauvage.
Le Chinois c'est non seulement un thriller mais aussi une histoire poignante de la Chine moderne, celle de la peine de mort, de ces dirigeants corrompus, de la pudeur de son peuple, de la pauvreté galopante. Mais le polar de Mankell c'est aussi un retour sur l'"oeuvre de deux personnages centraux pour l'empire du Milieu : Mao et Deng.
A ceux qui croient que seule la Chine en prend pour son grade, ils se trompent. D'ailleurs c'est parce qu'elle possède une histoire que les schémas qu'elle envisage aujourd'hui peuvent nous paraître bien clair.
Je dirai donc ceci : amateurs des thrillers sur fond de sueurs froides à répétition, d'hémoglobine, de courses haletantes et effrénées, de rebondissements fiévreux, passez donc votre chemin. Par contre pour ceux qui affectionnent particulièrement le thriller politique, qui, sous couvert d'une intrigue policière aiment à se plonger dans l'histoire chaotique d'un pays, alors courez lire ce polar !
Ce qui est sûr c'est qu'après la lecture du Chinois, une envie subite m'est venue d'en savoir plus sur la Chine.
Je remercie les éditions SEUIL POLICIER ainsi que BABELIO de m'avoir permis de découvrir ce bouquin.
Lien : http://www.athena1-lire.blog..
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Un petit hameau de Hudiskvall, au nord de la Suède, s'emmitoufle doucement dans l'hiver et la neige. Ne vivent là que quelques familles, une trentaine de personnes. Une trentaine de cadavres surtout, car tous ont été systématiquement exécutés en une nuit. A coups de sabre, quelqu'un a transformé ce hameau en cimetière. le choc est immense.
Birgitta Roslin est juge. La cinquantaine, elle se débat avec la surcharge de travail et son couple qui sombre dans l'ennui. En congés forcés pour cause de surmenage, elle décide de s'intéresser à cette affaire, les parents adoptifs de sa mère, enfant, faisant partie des victimes. Laissant les autorités locales se focaliser sur un maniaque qui s'est dénoncé, elle continue ses recherches et presque incidemment lève le voile sur une histoire beaucoup plus large.
De l'Amérique à l'Europe, de l'Asie à l'Afrique, elle suit un chemin de vengeance et de pouvoir. Un chemin qui passe par les hautes sphères, un chemin chinois.

Avis

Ce livre commence comme un policier classique : la découverte du massacre, l'enquête de police et l'implication fortuite de la juge Roslin. La tâche rouge est centrée sur un petit village de l'Europe du Nord. Puis l'histoire se complexifie, s'étale dans le temps et l'espace.
L'auteur remonte aux racines de l'évènement, parfois de façon inattendue. C'est l'occasion pour lui de parcourir l'Ouest américain, la Chine impériale, ou Londres et Pékin actuels. le roman policier devient alors roman d'aventures, puis thriller politique et économique, avant que tout ne se mêle dans une nasse resserrée.
C'est ce qui fait toute la force de ce livre, ce mélange des genres. Mankell excelle dans tous les registres. Il sait trouver les accents justes, épiques, quotidiens ou paranoïaques. J'ai particulièrement apprécié l'épopée des trois frères, véritable roman dans le roman.
Les atmosphères sont tangibles et vraiment réussies, fortes et naturelles. On change de décor facilement selon le bon vouloir de l'auteur. du « Fargo » en suède au « Soleil rouge » en Amérique, le ton et le style sont parfaitement maîtrisés et on se laisse emporter dans cette histoire de presque 600 pages sans jamais se lasser ni se perdre. Jamais de décalage malgré les changements parfois brutaux, les mots s'imposent facilement et efficacement. Bien que pouvant parfois sembler décousu ou partir dans tous les sens, les qualités de narrateur et d'observateur de Mankell ramènent toujours l'intérêt. Les liens et les indices semés tout au long des différents épisodes donnent envie de poursuivre pour savoir comment tout cela va s'agencer, se connecter. le lecteur ne se sent jamais floué. La composition finale est très réussie et réaliste.
Le seul regret est qu'une fois fini, on aurait aimé continuer encore dans cette fiction qui le temps de la lecture est devenue notre réalité.

Conclusion :

Un roman foisonnant, aussi ciselé et prenant dans toutes ces histoires qui n'en forment qu'une pour nous tenir en haleine et nous emporter.
Ma note : 17/20 Coup de coeur.

Ce livre a été lu dans le cadre du Jury Seuil policiers/Babelio et j'en remercie le site et l'éditeur.
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Le récit commence par le massacre de 19 personnes dans un village isolé du Nord de la Suède. Puis, très vite, l'auteur nous fournit une piste. Mince, il est en train de tuer tout le suspense!
Pas du tout, car le mystère est bien plus compliqué et pour le comprendre, il faut voyager dans le Nevada, en Chine, en Afrique, à Londres et en Suède. Il faut aussi revivre des évènements sur près d'un siècle et demi.
Le chinois, est effectivement un roman très dense qui fait voyager, qui nous dévoile l'histoire politique de la Chine et ses ambitions économiques.
Avec les évènements récents suite à la situation financière de l'Europe, la vision d'Henning Mankell est encore très actuelle et nous fait réfléchir.
Henning Mankell a donc utilisé la structure du roman policier parce qu'elle aiguise l'intérêt du lecteur pour véhiculer son ressenti sur la présence chinoise en Afrique, problème qu'il connaît bien puisqu'il partage sa vie entre la Suède et le continent africain.
De ce fait, l'intrigue policière est quelquefois un peu étonnante. Birgitta Roslin, une juge suédoise concernée par le massacre via les origines de sa mère, se retrouve être le fil conducteur, le catalyseur de cette intrigue. Mais, l'on s'interroge parfois sur sa place dans l'enquête et sur la vraisemblance de tout ce qui peut lui arriver.
Néanmoins, j'ai beaucoup aimé cette histoire de famille et ces réflexions historiques et économiques sur la Chine.
Le style est bien entendu très agréable à lire. Il n'y a pas vraiment de personnage principal et je me suis davantage intéressée à la saga familiale chinoise qu'au personnage de Birgitta Roslin.
Je ne sais pas si ce roman convaincra les fans de Wallander mais c'est en tout cas une histoire mondiale très riche et intéressante.
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