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4,03

sur 2155 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Yeruldegger - un cri de guerre, un cri de colère qui vibre comme le tonnerre !

Ian Manook est fort, le bougre. Mine de rien, en un seul bouquin, il réussit à créer et imposer un univers inédit, original, frais et attachant. Virtuose des grands espaces, il nous plonge avec délectation dans une terre inconnue.

La Mongolie, vous dites ?
Qui aurait cru que ce pays aurait pu se révéler si puissant, si vivifiant, si passionnant ?
Manook nous dépeint un peuple atypique, une culture fascinante, mélange de sérénité, de violence sauvage, de progrès, de mysticisme, d'empathie et de rage meurtrière.

L'aspect politico-économique est particulièrement intéressant. Et l'auteur nous éclaire. Ce pays coincé entre la Russie et la Chine est un petit joyau aux richesses âprement disputées.

Âpre, rugueux, ce livre convoque et déchaîne les forces de la nature sur une intrigue complexe et électrique.

Mais Manook nous propose des temps morts, des phases de respirations culinaro-mystiques régalant aussi bien l'âme que la chair.
Les deux, d'ailleurs, se partagent farouchement notre attention car ce roman est autant charnel que spirituel, terrien et aérien à la fois.
Rites ancestraux, devoir de mémoire. Ne pas oublier d'où on vient pour savoir où on va. Ce roman est empreint d'une philosophie rurale, pétrie de bon sens et emplie de charme. Back to basics.

On dit qu'un roman doit beaucoup de sa réussite à la force des personnages créés. Et c'est vraiment le cas ici. Manook peaufine chacune de ses créations et notre empathie en pâtit. Même si naturellement, tous les regards sont tournés vers le personnage-titre, il faut souligner le travail soigné sur le reste du casting. On a envie d'aimer les femmes, de détester les traîtres, de punir les vilains, de secourir les enfants et de glorifier les liens de l'amitié.

On peut même ajouter que la plus grande réussite est définitivement la partie féminine du casting. Même si ce livre porte le nom de son personnage principal, ce sont elles qui nous font vibrer.

Pour en revenir au commissaire Yeruldegger, Manook a façonné un personnage iconique, puissant. à la lisière du mythe.
Yeruldegger est un homme en colère, caractériel, empli de fêlures et de déchirures, qu'il ne fait pas toujours bon croiser. Et c'est un vrai sacerdoce que lui fait vivre l'auteur. Un chemin de croix shamanique mais salvateur. La purification de l'âme... Comment va la votre ?

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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Quel personnage que ce yeruldelgger ! héros et anti-héros à la fois, capable de faire preuve d'humilité avec ses supérieurs, pas ceux de la police évidemment, mais ceux qui tentèrent il y a des années, de l'éduquer selon les principes du chamanisme, ce qui nullement, ne l'empêcha de rester lui-même : individu obstiné, tourmenté, prompt à protéger la veuve et l'orphelin, décidé à faire justice lui-même, cauchemar des truands et violeurs de la pire espèce quoique respectueux des traditions de son pays.

Il est le roman à lui seul, ou presque, cela saute aux yeux lorsqu'il s'éclipse. Ses co-équipiers toutefois, tiennent leur place tant bien que mal : Oyun, version féminine de notre héros, en moins tourmentée ...peut-être... Mais aussi téméraire , Solongo, la légiste, douce et efficace, qui tempère l'inspecteur, qui exerce sur lui un certain pouvoir non déplaisant, Gantulga, gamin des rues à l'intelligence déliée.

Violence inouie dans cette histoire, des méchants très très méchants, très très violents et des scènes à éviter si on est sensible et si on n'a pas survolé déjà l'oeuvre de Grangé et Thilliez et Giebel réunis. Mais un peu de douceur dans cette ambiance de brutes : les moines : merveilleux psychologues amenant chacun à s'interroger intérieurement, sans mêler de surnaturel à leur propos, les rêves n'étant pas prémonitoires, mais faisant partie intégrante de l'être, lui révélant ses peurs et autres émotions, apportant des réponses enfouies en soi.

Et l'on évolue entre chamanisme et tradition mongole, on voyage dans les steppes, on s'attendrit (peu quand même), on se fâche, on ressent colère et dégoût, et c'est sans doute ce qui a pu capturer la lectrice que je suis dans ce livre qui me laisse sur ma faim, heureusement, deux autres tomes m'attendent !

Deux bémols cependant :

je ne connais pas les lois mongoles, elles on certainement évolué depuis Gengis Khan, mais il me semble toute de même que Yeruldelgger prend beaucoup de liberté pour rendre la justice et régler ses comptes.

Une incohérence que je ne m'explique pas et qui n'est pas explicitée en fin de roman, au sujet du sort de l'un des protagonistes, mais je n'en dirai pas plus. Peut-être trouverai-je la réponse dans les tomes suivants…

Je suis entièrement d'accorda avec Alfaric : ça ferait un super film !

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Un ethno-polar dans lequel la perspective ethnologique prime sur l'intrigue et l'enquête policière. Enquête, construite en courts chapitres, dont certaines ficelles sont parfois un peu grosses, mais que l'auteur arrive à nous faire avaler par (e.a.) un style d'écriture plaisant. Direct quand cela concerne l'intrigue, plus inspiré quand il décrit la nature et les coutumes mongoliennes.

Le personnage principal, Yeruldelgger, flic brisé par la mort de sa petite fille, est une espèce de bulldozer humain, franc, auquel on s'attache rapidement, même si on n'approuve pas toujours ses actes parfois brutaux.

Mais le vrai protagoniste de cette histoire est la Mongolie et ses problèmes socio-politiques : l'exode des nomades vers la capitale Oulan-Bator où, désespérés, ils se réfugient dans les égouts ; les pressions successives des Russes, chinois et riches coréens pour faire main basse sur les trésors (minérales) du pays ; la perte des traditions, croyances et l'identité collective ; le nationalisme galopant...

Or, il existe aussi l'autre Mongolie... celle des steppes immenses que chevaux et vent traversent, celle du chamanisme bouddhique...du thé salé au beurre chaud qu'on déguste près du poêle dans la yourte...et des personnes restant fidèles aux coutumes et leur intégrité, tels des rocs inébranlables... comme Yeruldelgger.
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J'avais déjà eu du mal à retenir les noms imprononçables de la littérature noire islandaise.
Me revoilà à m'entrainer à l'oral avec les patronymes des descendants de Gengis Khan!

Car une chose est acquise: je reviendrai dans les enquêtes de Yeruldelgger si Ian Manook avait la très bonne idée d'en faire un personnage récurrent.

Voici donc venu le temps de Cadeau d'abondance, de la famille de la Chienne au Visage Sale, policier mongol affecté à Oulan-Bator. Enquêteur teigneux, bougon et insolent, au passé chargé de pertes et de famille ingérable (pas très nouveau en revanche, le statut de anti-héros), il s'épuise avec des moyens douteux et peu orthodoxes à résoudre les dossiers du meurtre sanglant de cinq chinois et prostituées et d'un petit cadavre d'enfant déterré par des nomades.

Il faut prendre le temps d' imaginer les visages asiatiques au teint buriné, les décors de carte postale de la steppe qui ondule et des yourtes blanches, la laideur des villes de l'ère post soviétique. le voyage littéraire est assuré à travers un pays aux dimensions immenses et à la nature violente et magnifique.

Et le livre démarre à l'accéléré, continue en mode nerveux, tout en prenant le temps de nous offrir des personnages périphériques bien construits. Certaines scènes sont savoureuses, pleines d'humour ( tels ces chinois de l'ambassade tournant leur tête en coeur à une table de réunion et se faisant virer proprement), les dialogues claquent, les mots sont rudes, les scènes à rebondissement s'enchainent... Pas de temps mort. Un régal.

Et on ne peut que se féliciter de facette géopolitique du livre qui met en perspective la cohabitation parfois tendue de la Mongolie, état souverain, de la Corée et de la Chine, pouvoirs économiques en rouleau compresseur. La découverte culturelle et sociale du pays est en filigrane derrière la narration, entre modernité et traditions, développement et misère.

Très bon policier, efficace, original et dépaysant.
Une petite escapade en Mongolie, j'en rève depuis longtemps...
De là à me mettre au thé salé au beurre rance, il me faudra un peu de temps quand même!
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Yeruldelgger est certainement un enquêteur hors pair, pourtant le vrai héros de ce roman est sans conteste la Mongolie : ses steppes, ses yourtes, ses traditions et ses symboles, ses spécialités culinaires étonnantes, mais aussi ses difficultés économiques et sociales actuelles, fruits d'un passé d'oppression sous la coupe des Soviétiques et des Chinois. Rien que pour ce reportage passionnant, Yeruldelgger vaut le coup d'être lu... avec une belle tasse de thé au beurre salé et une tartine de myrtilles à la crème !

L'autre intérêt du roman réside pour moi dans les personnages secondaires. En effet, si le commissaire abîmé par la vie et son enquête contre les trop-puissants sont des plus classiques, ils sont accompagnés par une foule de héros du quotidien : des nomades fiers et purs fans des Experts Manhattan, une femme médecin légiste si sereine que son nom suffit à apaiser, un enfant des rues aussi joyeux et dégourdi qu'une mascotte, des flics droits et honnêtes ou encore quelques moines combattants...

Au final, ce roman assez sombre dégage beaucoup d'humanisme et d'optimisme, à l'image d'ailleurs de la préface où l'auteur explique comment il a achevé ce roman sous les menaces tendres de sa fille.
Bravo Yeruldelgger !

Challenge Pavés 18/xx et challenge Variétés
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Cette lecture m'a bien accaparée et j'ai suivi avec intérêt et inquiétudes les enquêtes de Yeruldelgger (pas facile à prononcer surtout quand on veut donner des conseils de lecture aux amis ...).

Et oui Yerul' ( je peux mieux rouler les R ainsi ...) à plusieurs enquêtes sur les bras au début du livre. La Mongolie est très présente, le pays de cet homme.

Les personnages sont très marquants et marqués. Ils nous plaisent ou nous déplaisent.

J'ai aimé que ce livre se lise dans les trépidations de courses poursuites et/ou traques sauvages ! On reprends difficilement son souffle !

J'ai aimé que ce livre mêle la nature et aussi les villes et leur caractère presque aussi sauvage que la pleine nature.

J'ai aimé les descriptions poétiques des étendues sauvages et du rapport du héros avec sa terre.

J'ai aimé les descriptions des bêtes sauvages de cette histoire, toutes les bêtes, même les bêtes humaines.

Les us et coutumes de la Mongolie sont très bien mis en valeur (pauvres petites marmottes...).

Les femmes : Oyun, Solongo, Saraa sont présentes autour du héros de Yeruldelgger (collègue, compagne et fille).

Certains hommes ne sont pas à croiser sur votre chemin ...

Un rebondissement que j'avais vu venir (qui m'a fait avancer pour en être certaine) constitue le seul petit bémol à cette lecture...

En résumé un livre qui m'a embarqué sur les traces de ces personnages dans un pays relativement méconnu, du moins pour moi. Une nature sauvage au centre de la vie où les hommes ne sont pas les derniers à exprimer leur caractère plus que sauvage...

Je lirais la suite " Les temps sauvages " et essayerais de lire le livre cet hiver !

Merci Ian Manook pour cette belle et sauvage histoire.

Quant à vous amis lecteurs n'hésitez pas à le lire
pour un peu vous refroidir en ce chaud été
ou/et pour découvrir la Mongolie sans risque
mais avec le cœur bien accroché !

Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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L'auteur nous emmène en Mongolie, sur les traces d'un policier tourmenté qui donne son nom au titre.
J'ai fait l'erreur de lire le tome suivant avant celui-ci, que je préfère nettement.
Cet homme à qui l'on a tout pris (ou presque) cherche à lutter contre ses propres démons et les autres (mafia chinoise, coréenne, mongole, collègues corrompus, nationalistes aux relents nazis,...). L'amour est présent sans tomber dans la mièvrerie.
L'évocation des steppes et du mode de vie des nomades, en voie de sédentarisation, donc de disparition est puissante.
Ce roman policier m'aura bien fait voyager et cela me plait.
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Attention Pépite d'or !

J'ai enfilé mes bottes de cheval, calé le vert des steppes de la Mongolie et ses étendues à perdre haleine et hop grand galop ...! Les répliques fusent, l'intrigue est intéressante et Yeruldelgger ce policer hors pair, un personnage presque en 3D qui pourrait sortir du livre sans problème pour venir vous tenir compagnie.
C'est trépidant ! c'est truculent! le décor mongol et les codes ancestraux se mélangent à l'histoire palpitante et atroce des meurtres que Yeruldegger doit résoudre ; sa vie personnelle va être étrangement et subtilement mêlée à son enquête. Va-t-il s'affranchir de ses démons et de ses peurs pour faire éclater la vérité ?
Quel périple ! J'ai passé une excellente nuit blanche avant de lâcher les rennes au petit matin...
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Je viens de terminer « Yeruldelgger » et franchement, j'ai adoré ! Je ne vais pas faire un énième résumé de l'intrigue, au nombre de critiques déjà présentes je ne m'attacherai qu'à une seule chose : Ce livre a quelque chose de plus qu'un polar ! Ce plus, pour moi, c'est cette plongée dans l'univers mongol.
L'auteur sait nous donner une vision de ce pays, ni idéalisée ni complaisante, qui donne à son propos une singularité et une originalité bien particulière. Sans avoir l'air de développer plus que cela, il aborde ce qui fait la spécificité de la Mongolie actuelle : la corruption, la main mise des chinois et des coréens sur les ressources de ce pays, la sédentarisation de ces populations nomades, contrainte et forcée, faute de terres où pouvoir transhumer... et cette survivance de la tradition (incarnée par Yeruldelgger et Solongo) qui tente tant bien que mal de renaître de ses cendres et d'insuffler un souffle nouveau à la population. Entre capitalisme et modernité, la tâche est rude...

Les personnages sont bien ciselés et certains attachants : mention spéciale pour Solongo et Gantulga – un gamin comme cela, dans une histoire pareille, tu signes tout de suite ! !

Je reprendrais bien une petite tasse de thé brûlant au beurre de Yak, rance et légèrement salé, avec le second volet des aventures de Yeruldelgger. Et vous ?
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Du travail sur le plancher des yacks pour le commissaire Mongol, Yeruldelgger !

Dure journée pour notre héros , trois cadavres de chinois privés de leurs bazars, deux corps de femmes mongols retrouvées tondues et à quelques lieux, dans la steppe, la découverte du corps d'une petite fille enterrée avec son tricycle. Crimes racistes, politiques, sataniques, pervers allez savoir par les temps qui courent...Exclu des rênes de l'enquête pour avoir renvoyé sur les roses, une délégation chinoise qui faisait pression, notre héros têtu chevauche l'enquête en douce, à sa manière inspirée et musclée, accompagné d'une équipe de choc, deux amazones à ses petits soins et d'un petit partenaire incroyable.
Quel voyage mes aieux ! Ian Manook alias Patrick Manoukian a une écriture visuelle technicolor puissante qui élargit notre horizon et notre champ de perception. Le cadre panoramique est grandiose. Suivre Yeruldelgger au pas de guerre dans son enquête - qui remue les tripes - et sa quête intérieure n'est pas une mince histoire. Il nous mène par les poings en terrain inconnu, des steppes peuplées de yourte et de rêves chamaniques aux égouts bouillants grouillant de pauvres hères d'Oulan-Bator. J'en sue encore de tout mes pores. On découvre une Mongolie multiculturelle oscillante entre la tradition et la modernité, prise en sandwich entre le Mcdo et le thé au beurre salé, le cheval et le quad. Une économie en branle, des mœurs disloqués, des magouilleurs et profiteurs de la pire espèce et des meurtres à résoudre. La Mongolie regorge d'espaces et de richesses sous exploités qui aiguisent l’appétit vorace de ses voisins. Mais entre les pattes de l'ours (russe) et la queue du dragon (chinois), la marmotte des steppes se faufile...
Les personnages sont détonnants à l'image du pays : le héros,Yerudelgger fort et dangereux comme un Yack blessé. L'inspecteur Oyoun, féline. Salongo, une médecin légiste au cœur bien accroché. Adolf, un nazillon bas de game et sa bande de quaders plus ou moins coréens. Sara, sa fille (re)belle. Erdenbat, un tyran des steppes. Gantulga, un petit gars bien dégourdi qui a de la répartie. Des nomades fans des Experts Miami et un mauvais ours qui va passer un sale quart d'heure !
La fin du voyage est un peu réchauffée mais au final c'est le chemin, qui compte. Et Ian Manook se révèle un auteur de polar et un guide-chamanique- hors pair.


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