J'aime le mot recueil qui nous invite au regard intérieur sur [nos propres mystères]. Dans son recueil de poésie
de toutes les solitudes,
Joël Mansa nous offre à découvrir (c'est-à-dire mettre à nu) ce qui habite le plus profond de notre être et demeure indicible. [L'impartagée], comme il l'appelle.
Au verso du monde, tout est dans le non-dit. [Les mots disent si peu, / Ils sont parfois bavards / Mais ils disent si peu.] C'est au ventre que siège le manque du désir inassouvi. le chagrin fouille les entrailles. C'est un mal réel, physiologique.
[La poésie n'a pas de nom, / Elle n'a que des couleurs.
Jusqu'à l'affolement, / Elle creuse des sillons / Qui marquent nos empreintes.]
La poésie est impalpable. Nul ne peut en percer le sens, hors celui qui l'écrit. La poésie est inatteignable par les mots. Elle n'est que sensations profondes, habillées de douleur, de désir, de colère, de haine. Même si [Par un heureux hasard / Un poème peut relier / Un lecteur curieux / À la main qui l'écrit.]
Le poète n'est pas. Il va et vient à cheval sur le temps, de l'ombre à la lumière où il couche ses pleurs. Car il cherche toujours ce qu'il a toujours su et que lui ont appris ses aînés. La patience : savoir attendre l'illumination. Alors que la création n'est que [Palimpseste], comme un tableau sépia qu'un artiste rentoile. le poète [(Il) n'a d'autres chemins / Que ceux de la mémoire].
Qu'importe !
Joël Mansa vient nous rappeler les chansons d'antan, aimées, au refrain oublié. Et [Sa voix, Souffle inaudible, / Dans ses feuilles froissées], nous berce au rythme hexamétrique des souvenirs qu'il puise dans ses entrailles.
Être, seulement être, ne pas faire semblant. Ne dire que la vérité. [On voudrait être nu, Ne parler que du coeur], hélas, la société nous apprend à mentir. On se grime de mensonges et de faux-semblants, et demeurons [intranquilles].
À travers ses poèmes, l'auteur nous fait comprendre qu'il faut aller jusqu'au bout pour dire l'indicible : [Il pousse son ouvrage / Dans ses retranchements, / Là où ne pas aller / Est sagesse commune].