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L'histoire se déroule pendant dans la période des années folles (1920-1929). Cette période est marquée par une effervescence culturelle et intellectuelle, mais aussi par une remise en cause des valeurs d'avant-guerre et notamment, comme dans la garçonne sur le statut de la femme en France. En effet, nous sommes loin de l'égalité des droits entre hommes et femmes qui n'apparaissent qu'en 1946. Les mariages « arrangés » sont encore pratiqués. Force est de constater que la femme passe de la tutelle patriarcale à celle matrimoniale. Elle ne dispose ni de ses biens (1965), ni de son corps (en 1920 une loi interdit la contraception ainsi que l'avortement).

En 1922, Monique Lerbier n'a que 19 ans et pourtant dans quelques jours à peine elle va épouser l'homme qu'elle aime et qui pense en être aimé. Cette fille de bonne famille place son entière confiance en son fiancé, jusqu'au soir où elle le surprend en compagnie de sa maîtresse.
Son petit monde idyllique dans lequel elle s'imaginait vivre éclate en morceaux. Alors, son attitude change radicalement en effaçant la jeune fille naïve qu'elle était de sa mémoire.

Nous retrouvons quelque mois plus tard une Monique transfigurée par son nouveau mode de vie. En effet, notre protagoniste va multiplier les conquêtes d'un soir, qu'elles soient masculines ou féminines pendant les soirées mondaines. Elle expérimentera la drogue avec notamment, la prise d'opium. Son émancipation passera aussi par son indépendance financière grâce à son métier de décoratrice dans lequel elle excelle.
Pourtant, cette superficialité la rend-elle plus heureuse?

Ce roman fit scandale à sa sortie en partie à cause des scènes de « lesbianismes » qui pouvaient choquer à cette époque. Ce livre met les hommes face à leur injustice envers les femmes, en particulier pour l'inégalité sexuelle au XXe siècle. En effet, pourquoi les femmes devaient-elles rester absolument vierges avant le mariage contrairement aux hommes ? Comme le montre très justement un des protagonistes à ce sujet : « le pucelage est la source des vices et des malheurs qui suivent nos mariages actuels ».
Note: 7,5/10
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Une histoire passionnante !!

Je n'avais jamais trop entendu parlé de ce roman qui, pourtant, a marqué l'histoire littéraire et la cause des femmes. La garçonne... une jeune femme qui entend mener sa vie de manière indépendante et non conventionnelle. Ces quelques mots résumeraient à eux seuls le roman.
La sortie de ce roman en 1922 provoque un scandale et vaut à l'auteur une réputation de pornographe et d'anarchiste. En effet, j'imagine fortement que la sortie de ce roman ait fait du bruit à l'époque. Une jeune femme émancipée pour héroïne principale. L'égalité des sexes mise en avant. La mise en avant de moeurs non conventionnelles issues d'un certain milieu bourgeois parisien avec des relations sexuelles bisexuelles, libertines aussi. J'imagine donc fortement que le lecteur de l'époque n'était pas prêt à cela.
L'héroïne est étonnante. La femme moderne prend petit à petit de l'ampleur. Une époque à l'instar de l'héroïne pour qui le plaisir des sens n'aura aucunes limites, elle est ouverte au changement.
On s'attache à cette jeune femme éprise de liberté, on assiste à ses choix de vie. Seront-ils les bons, on le découvrira au fil des pages. On assiste petit à petit à son émancipation et à sa construction de femme indépendante. On la sent tourmentée.
L'auteur soulève dans son roman bons nombres de questions qui pouvaient très certainement choquer à l'époque de sa sortie. Un roman très audacieux pour son époque.
Aucun temps mort, le roman est rythmé de bout en bout. Un auteur qui ose peindre les moeurs extravagantes d'un certain milieu bourgeois.
Une période historique très intéressante, ivre de liberté et d'émancipation.
Chronique en ligne :
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Voilà une bonne nouvelle, en réalité peut-être pas aussi nouvelle que cela : une collection de poche consacrée à la réédition de romans classiques dont certains, à en juger les titres sont parfois difficiles à trouver. (Archi poche). Un des intérêts supplémentaires est (il est ici essentiel) de présenter en annexe des documents d'archives tirés de la presse de l'époque.

C'est dans ce cadre qu'il faut saluer la réédition de « La Garçonne » de Victor Marguerite Ce roman, publié en 1922 fit scandale et c'est bien sûr parce qu'il fit scandale qu'il eut un immense succès et devint un best-seller (plus de 300000 exemplaires, au moins cinq rééditions, plusieurs adaptations au cinéma …).La « littérature » contemporaine vient de nous fournir de tels exemples, et c'est donc avec intérêt qu'il faut ouvrir ce livre qui a enflammé le public du début des années folles et jusqu'ici peu disponible, alors même qu'il est cité dans tous les livres d'histoire sur cette période. le terme de la « garçonne « est depuis consacré pour désigner la femme qui, au lendemain d'une guerre dévastatrice peut se prévaloir d'avoir en l'absence des hommes remarquablement fait face à l'organisation de la vie quotidienne et reste paradoxalement tenue par les contraintes d'une société bourgeoise qui entrave sa liberté et la prive de ses droits essentiels à un épanouissement social, politique et sexuel. C'est dans ce contexte que l'auteur nous livre l'histoire d'une jeune fille, très pure, de la bourgeoisie, riche, affairiste et corrompue , et promise à un mariage arrangé à laquelle elle consent naïvement .Elle découvre très vite que son fiancé la trompe avec sa maitresse et le roman décline toutes les étapes de sa vengeance vis-à-vis de la société en se livrant à tous les débordements libertins de la vie sexuelle, avec des partenaires multiples herero et homosexuels dans toutes les situations possibles, dans un milieu artistique ou soi-disant tel, par ailleurs perverti par l'argent et l'usage de la drogue avant de finir sa course folle dans les bras d'un époux machiste avant qu'il reconnaisse une juste égalité des sexes. Tout cela est assaisonné d'un érotisme très soft qui n'a rien de pornographique et ne mériterait pas actuellement le moindre commentaire dissuasif à la lecture dans les collèges, mais l'ensemble fit tellement scandale que le livre fut bien sûr mis à l'index de l'Eglise catholique et entraina pour l'auteur sa radiation de l'ordre de la légion d'honneur. On imagine tous les débats suscités dans la presse qui dans l'ensemble fut très critique, même dans la presse féminine la plus progressiste tellement il apparaissait que la description était caricaturale, dans un milieu qui n'avait rien à voir avec la véritable condition des femmes qui pour la grande majorité devaient faire face à beaucoup d'autres soucis. En dehors très curieusement d'Anatole France et de quelques autres, la société des gens de lettres ne prit pas la défense de l'auteur même si la condamnation injustifiée de Flaubert (Madame Bovary) et de Baudelaire (Les Fleurs du mal) n'était pas si ancienne le romancier, par ailleurs un peu trouble par ses engagements, eut beau protester de son appartenance à l'école réaliste (Maupassant, Zola) et de ses bonnes intentions (montrer le mal pour prêcher le bien…), le roman en lui-même reste très décevant par la qualité du style et n'est en réalité classique que par le bruit médiatique qu'il provoqua. le féminisme justement revendiqué ne trouva pas là ses lettres de noblesse. Il n'en reste pas moins que la coupe de cheveux « à la garçonne » devait devenir le symbole d'une libération de la femme qui devait rapidement trouver et fort heureusement d'autres voix dans la littérature.

Au total, une réédition utile sur le plan historique et pleine de leçons sur l'avenir littéraire des best-sellers.

Hugues Rousset
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Roman édifiant un tantinet Balzacien ou l'émancipation de la femme par la débauche puis sa rédemption par le mariage. C'est beau! C'est chiant. Gageons que ce livre a déchaîné la censure non pour la légèreté de quelques scènes mais plus certainement pour la mise en lumière des différences de moeurs entre les deux sexes. Et si les femmes se mettaient à vivre comme nous? Quelle horreur !
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Lire aujourd'hui la Garçonne n'a presque plus rien de choquant, il suffit d'allumer sa télé pour y voir bien pire. Mais il faut se replacer dans le contexte de 1922 pour saisir l'électro-choc qu'a pu causer ce livre.

Alors que les femmes n'ont ni droit de vote, ni droit sur leur corps, ni droits tout court (si on pousse un peu, mais juste un peu) mais surtout des devoirs vis à vis des hommes, la jeune Monique décide, à la suite d'une cruelle désillusion amoureuse, d'un conflit familial et de la perte d'un être cher, de tourner le dos aux conventions et de vivre comme un homme, à savoir comme elle l'entend.
A grimper dans les couches de la société alors qu'elle s'abîme dans la dépression, elle découvrira la luxure, la drogue et la débauche qui tapissent les hautes strates des milieux huppés. (Constatation qui coûtera à Victor Margueritte sa légion d'honneur)

Ce livre est aussi un coup d'oeil dans le miroir, pour se souvenir de la condition de la femme d'hier, et jeter un regard neuf sur celle d'aujourd'hui.

Mais plus qu'un roman social, qu'un roman initiatique, La Garçonne est est le cri d'une âme blessée qui cherche tant bien que mal son droit au bonheur, au travers des cicatrices, des déceptions et de l'amertume.
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En gros ça parle de : Une jeune fille des années 20 de bonne famille doit épouser un industriel ami de son père. La veille du mariage elle découvre son futur mari, qui l'a déjà défloré (ah le salaud!), avec une autre femme. Angoisse, déception, de rage elle se donne au premier venu, quitte sa famille et annule la mariage, paf ! le reste du livre décrit sa descente aux enfer et sa rédemption dans la drogue, le saphisme, la polygamie et les danseur nus bien montés. Chaud.


Mon avis à moi que j'ai : Grosse déception, en plus d'être écrit avec les pieds ce livre est presque choquant (même aujourd'hui, il n'y a que Bret Easton Ellis qui fasse pire dans les portraits de corruption) mais se termine par une rédemption bien dans les cordes, la méchante fille revient au bercail se marie et tout va mieux. Tout ça pour ça donc.
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J'ai commencé cette lecture en février puis j'ai abandonné. Je n'arrivais pas à me mettre dedans. Je l'ai donc mis de côté, me disant que ce n'était pas le moment pour le lire. Puis, relisant le résumé, je me suis dit que je ne devais pas l'abandonner. Alors je m'y suis remise quelques mois après, laissant de côté mes craintes.

Le livre est sorti après guerre, en 1922 est à fait polémique de part les sujets traités. On le qualifia même de « livre bidet » car il décrit les années folles d'après guerre où le sexe, la drogue, la décadence et la liberté sont au coeur des préoccupations.

L'histoire porte sur Monique, jeune fille issue de la bourgeoisie parisienne. Née au 20e siècle et suite à une déception amoureuse, elle se retrouve à rompre ses fiançailles avec Lucien Vigneret, qui la trompe alors qu'elle le voyait comme l'homme idéal.  Dans le cercle de la bourgeoisie, Monique va vite prendre son indépendance et va changer. Fini la gentille Monique, bonjour Monique qui est honnête, franche et qui décide tout simplement de vivre à la Garçonne, faire ce qu'elle veut de ses amants, menant une vie sexuelle libre. Cependant, Monique va aussi connaitre la solitude, la tristesse et cette odyssée va être bien plus ardue qu'elle le pensait.

Ce roman était prometteur par le résumé et m'a tout de suite attiré. On se retrouve plonger dans le Paris d'après-guerre, le Paris des années folles avec une femme qui ne désire qu'une chose : s'émanciper dans des temps où la femme est censée rester bien sagement à la maison. Ce livre est une véritable ode à la liberté de la femme.

Monique est la représentation même de la femme moderne, qui est courageuse, ne prête pas attention au quand dira-t-on et qui fait ce qu'elle veut. J'ai beaucoup apprécié cette femme qui malgré tous les coups bas qu'elle va recevoir, reste forte et se bat pour ses convictions. Elle va passer par des hauts et des bas la rendant plus attachante et je n'avais envie que d'une chose : la prendre dans mes bras quand ça ne va pas. Elle est morale et exigeante et on ne peut qu'admirer sa force de caractère. Même quand le monde se ligue contre elle et ce qu'elle est, elle reste forte refusant tous compromis que la société impose. Monique ne se laisse pas faire et tient tête aux hommes.

Le gros point négatif de cette lecture et qui m'a énormément posé problème lors de ma première lecture a été le style de l'écriture qui a été très étrange. Les phrases sont courtes ce qui rendait la lecture saccadait, me coupant dans ma lecture et m'empêchant de rentrer pleinement dans ma lecture ; Ca avec quelques longueurs m'ont perturbé et m'ont fait abandonner cette lecture au mois de février.

J'ai adoré découvrir cette femme de convictions. L'auteur arrive à dépeindre à merveille ce Paris des années folles d'après guerre, à faire de ce livre une histoire féministe engagée et avant-gardiste qui en dit long sur la société d'avant.

Le combat des femmes pour obtenir leur émancipation, leur liberté dure depuis des décennies. Ce livre dépeint parfaitement ce combat qui est encore de nos jours un sujet d'actualité qui me tient à coeur.

Cette lecture n'a pas été un coup de coeur mais reste quand même appréciable. Cependant, le style d'écriture m'a vraiment posé problème mais outre cela, l'histoire en elle-même ne peut que forger admiration face à cette femme.
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Le roman fit scandale à l'époque (une autre époque donc...).
De nos jours, il fait toujours un peu polémique entre ceux qui le trouvent féministe et ceux qui le trouvent antiféministe.
Si on suit le parcours de l'héroïne qui, déçue par sa première expérience amoureuse, s'émancipe et se tourne vers des expériences homosexuelles, on ne peut que constater, au final, qu'elle découvre le "grand amour " (avec un homme) et l'épouse. L'auteur a donc mis en scène une homosexualité par défaut, par déception, expérimentale en quelque sorte, avant que l'héroïne ne retourne dans le "droit chemin". Vu sous cet angle, il n'y a rien de féministe, et encore moins de soutien aux luttes des lesbiennes pour la reconnaissance de leurs droits. Mais la lutte des lesbiennes n'est qu'un appendice du féminisme, une partie marginale de la lutte féministe pour l'égalité Homme/Femme dans la société.
La visée de l'auteur est à mon sens ailleurs. Il apparaît plus concerné par le féminisme que par la question lesbienne.
Si on considère en effet la critique sociale de la bourgeoisie et la place de la femme au sein de celle-ci, le roman est virulent et mordant. On dirait que l'auteur s'en donne à coeur joie. de ce point de vue, le roman apparaît féministe et, vu l'époque (les années 20), très en avance sur son temps. Je crois que c'est surtout cela que la bourgeoisie de l'époque ne lui a pas pardonné, lui retirant la légion d'honneur.
Il semble que Victor Marguerite ait voulu anticiper cette réaction de la bourgeoisie, dont il attaque clairement le mode de vie jusqu'à le ridiculiser (les mariages arrangés, la position subalterne des femmes), en inventant une "fin convenable" pour échapper à son ire. Mais celle-ci, à l'évidence, ne s'est pas laissé rouler dans la farine et a puni l'auteur.
A lire car c'est, à mon avis, une étape, un jalon historique dans la littérature féministe qu'il ne faut pas mépriser parce qu'il nous paraît incomplet.
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Si j'ai trouvé ce roman très intéressant au niveau historique, je dois avouer que le style propre à l'époque, plutôt descriptif et lent m'a un peu ennuyé. D'autant que le vocabulaire utilisé et les tournures de phrases nécessitent une certaine concentration.
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Ce livre est un classique à découvrir : un livre à découvrir, à faire découvrir !
Ce roman traite de sujet fort, un sujet au coeur de l'émancipation de la femme... Au travers d'une femme, Monique qui va faire, en ces années difficiles de sortie de guerre, des choix... Peut être pas les bons mais ses choix...

Au travers de son histoire, ce roman va nous parler de féminité, de sexualité voir même d'homosexualite, d'indépendance, de maternité.

Ce roman est fort, et touche de nombreux sujets importants. Certes son écriture n'est pas simple, mais il faut la remplacer dans le contexte. J'ai aimé les dialogues tellement riches !

Bref un très bon moment ! Je conseille ce roman.
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