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(01/01/1900)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Ce roman de 1927 est un plaidoyer en faveur du droit à l'avortement. Spirita Arelli, une adolescente est violée par un jeune homme de passage. Sa mère la met à la porte, elle se rend à Marseille afin d'avorter, mais il est déjà trop tard. Un roman sur les grossesses non désirées.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Après La Garçonne, un autre ouvrage du romancier Victor Margueritte, Ton corps est à toi , publié en 1927, provoque un scandale, et sera traduit en justice par l'Alliance nationale. le roman est une tribune et un plaidoyer en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps.

Spirita Arelli, jeune paysanne rebelle, ne trouve écoute et réconfort qu'auprès de son oncle, Sébastien Paccaud, ancien contrôleur des grainages. Fervent neomalthusien, ce dernier tente de lui inculquer une meilleure éducation. Lorsque Spirita est violée par un jeune homme, elle ne trouve de salut que dans la fuite. Quittant son village de Provence pour Marseille, elle tente de survivre, enceinte et acculée à la misère. Car seule et sans ressource, elle ne parvient pas à avorter. Spirita ne se sent pas capable d'élever l'enfant du viol, qu'elle confie à l'Assistance Publique. Dans son nouvel entourage, une jeune fille, enceinte elle aussi, choisit d'avorter. Interpellée chez une "faiseuse d'anges", avec d'autres femmes, une veuve, une petite bonne « engrossée » par son patron, elle est arrêtée par la police. Avorter est un crime. Spirita, considérée comme complice est elle aussi traduite en justice.

Ton corps est à toi, doctrine que l'oncle a inculquée à sa nièce, est le récit d'une expérience douloureuse -un viol, une grossesse non désirée, un abandon- et d'un combat, celui d'une jeune fille traumatisée qui décide de prendre la défense d'une amie ayant pratiqué un avortement clandestin. Victor Margueritte plaide pour que les femmes aient le droit de disposer de leur corps. Il adhère aux thèses néomalthusiennes, qui refusent de faire naître des enfants, future chair à canon pour industriels, qui s'opposent aux politiques natalistes, veulent un contrôle des naissances via les moyens contraceptifs et l'avortement.

« Telle qu'elle existe aujourd'hui, mon petit, l'Assistance sert surtout à façonner, aux exceptions près, des esclaves ou des révoltés. Tant que nous n'aurons pas l'Ecole Unique et que la collectivité n'héritera pas de chacun qu'au profit de tous, mettre un enfant à l'Assistance, c'est le vouer à végéter et en souffrir toute sa vie. Crois-moi, mieux vaut ne pas en faire! »

La lecture de Ton corps est à toi m'a séduite. En plus de présenter un beau portrait de femme, elle donne un aperçu d'un courant de pensée prônant la limitation de la natalité pour éviter les famines et la surpopulation, et qui fait de la limitation des naissances un droit et un devoir humains.
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Sans Pecosa je ne serais jamais tombée sur cette petite pépite ! C'est ça la magie de babelio, découvrir grâce aux autres lecteurs des titres ou des auteurs qui nous seraient restés inconnus autrement...
Victor Margueritte écrit ce roman en 1927. Spirita vit avec sa mère peu aimante et aux idées obtues ,un frère sans aucune réflexion et un père alcoolique plus à plaindre qu'à blâmer. Heureusement, elle a un oncle dont elle est la fille de coeur et d'esprit...ce n'est pas un hasard s'il lui a choisit ce prénom ! C'est un libre penseur ,fervent malthusien et il veut que sa filleule consolide ses ailes afin de pouvoir s'envoler,s'affirmer et décider de sa vie. Pour cela il lui offre des livres,lui parle de philosophie, de l'amour,de la vie.
Spirita va cependant être victime d'un viol et se retrouve enceinte...
A travers cette histoire et le combat de Spirita pour ne pas renoncer à ses valeurs Victor Margueritte écrit un très beau plaidoyer en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps et de leur vie ; à s'émanciper des préjugés moraux ou religieux hypocrites et alienants. Il n'economise pas ses mots pour dénoncer les politiques de natalité qui ne cherchent qu'à produire de la chair à canon ou de la main d'oeuvre bon marché plutôt que d'encourager des naissances contrôlées pour une véritable éducation de qualité. On pense à des femmes comme Louise Michel qui prônaient la contraception et le droit à l'avortement et ont mené de longs combats pour modifier les mentalités.
J'ai eu un plaisir fou à lire ce roman car au delà du message politique j'y ai trouvé un très juste portrait de l'adolescence et de ses tourments,mais aussi une belle plume avec des expressions et du vocabulaire devenus aujourd'hui désuèts mais que ma grand mère employait couramment et que j'avais oublié !
Merci 1000 fois Pecosa!
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Moyens d'éviter la grossesse. Vous saviez à quoi cela vous exposait?
- S'il était caché, personne que moi ne pouvait le lire...S'instruire n'est pas un crime.
- Mais répandre cet enseignement antisocial est un délit criminel qui peut vous valoir... Tenez, voici la loi: art 3.- Sera puni d'un mois à six mois de prison et d'une amende de 100 francs à 5000 francs quiconque, dans un but de propagande anticonceptionnelle, aura, par l'un des moyens spécifiés aux articles 1 et 3... (Il daigna expliquer) ...Ils visent la provocation au crime d'avortement et, là-dessus, non plus, vous n'êtes pas quitte! - ...aura décrit ou divulgué ou offert de révéler des moyens propres à prévenir la grossesse, ou encore facilité l'usage de ces procédés...."
- La loi dit ça! (Elle ne pouvait contenir son indignation)...Mais c'est une monstruosité! Les députés qui l'ont faite n'ont donc jamais regardé la vie, questionné des femmes!
- Oui, oui, nous savons! Vous êtes une petite anarchiste.
Elle rejeta d'un haussement d'épaules, l'étiquette qu'il lui collait:
- Anarchiste! Par que je n'aime pas voir la souffrance, et que la bêtise me dégoûte? Que les fabricants de votre loi aillent donc se renseigner chez les pauvres gens! S'ils étaient comme moi, ils sauraient pouvoir, chez les ouvriers comme à la campagne, des quantités de femmes se prêtent la main pour se débarrasser de leur charge, quand elles ne se percent pas elles-mêmes le ventre, avec la première pointe venue!
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La chasteté forcée ne mène qu'à de stériles tourments. Ceux qui la prônent sont les premiers à y faillir, sous le manteau. Je ne vois pas au profit de qui ni de quoi une jeune fille se consumerait sans vivre, ni pourquoi, librement, elle n'enfanterait pas, si cela lui plait...
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Enfin,si tu revois ce bon curé, souviens toi bien de lui rappeler la parole de Nietzsche : " Il y a trop peu d'amour et de bonté dans le monde pour en donner à des êtres imaginaires. "
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Il est vrai s'attristait-il, que si le sériculteur n'agissent que les quantités utiles à ses besoins, l'état,grand consommateur de chair à canon,et les intermédiaires qu'en vivent n'y regardent pas de si près. Ils ont un intérêt capital (c'est le mot!) à recruter pèle mêle, jusque dans l'œuf,pour la plus grande multiplication du matériel humain. L'obus tourné,il faut le vendre!...
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Quelles sont tes peines?
Elle secoua la tête, soudain en défense : je n'en ai pas.
Il prit un maintien grave: Dieu t'écoute,ma fille, dis- les lui.
J'ai pas besoin de les lui raconter...S'il existe, il les connaît, et S'il n'existe pas...
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Videos de Victor Margueritte (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor Margueritte
La Commune de Paris : Analyse spectrale de l’Occident (1965 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 12 juin 1965. Illustration : Une photo de la Barricade de la Chaussée Ménilmontant, Paris, 18 mars 1871 © Getty / Bettmann / Contributeur. Pierre Sipriot s'entretient avec Henri Guillemin (critique littéraire, historien, conférencier, polémiste, homme de radio et de télévision), Emmanuel Berl (journaliste, historien, essayiste), Adrien Dansette (historien, juriste), Pierre Descaves (écrivain, chroniqueur, homme de radio), Jacques Rougerie (historien spécialiste de la Commune de Paris), Philippe Vigier (historien contemporanéiste spécialiste de la Deuxième République), Henri Lefebvre (philosophe), et Georges Lefranc (historien spécialiste du socialisme et du syndicalisme). Dans les années 60, la Commune de Paris était encore "un objet chaud" qui divisait profondément les historiens. Comme en atteste ce débat diffusé pour la première fois sur les ondes de France Culture en juin 1965 et qui réunissait sept historiens, journalistes ou philosophes spécialistes du XIXe siècle. Textes d'Élémir Bourges, Jules Claretie, Lucien Descaves, Paul et Victor Margueritte, Jules Vallès et Émile Zola lus par Jean-Paul Moulinot, Robert Party et François Périer.
« La Commune, objet chaud, a longtemps divisé les historiens. Elle a eu sa légende noire, sitôt après l’événement : celle de la révolte sauvage des barbares et bandits. Elle a eu sa légende rouge : toutes les révolutions, les insurrections socialistes du XXe siècle se sont voulues filles de l’insurrection parisienne de 1871 ; et c’était à tout prendre, politiquement, leur droit. Historiquement, cette légende a pu se révéler redoutablement déformante. L’historiographie socialiste s’assignait pour tâche de démontrer "scientifiquement" que l’onde révolutionnaire qui parcourt le premier XXe siècle trouvait sa source vive dans une Commune dont elle se déclarait légitime héritière. On quêtait, par une analyse anachroniquement rétrospective, les preuves de cette filiation, oubliant le beau précepte que Lissagaray, communard, historien « immédiat » de l’événement avait placé en 1876 en exergue à son Histoire de la Commune. "Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs." » Jacques Rougerie (in "La Commune, 1871", PUF, 1988)
Source : France Culture
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