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4,04

sur 246 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un coup de foudre pendant les manifs de mai 68 et Florent court rejoindre la jolie Jenny en Angleterre. Elle ne s'y attendait pas, l'accueille en riant, pose ses conditions : « Si tu viens avec moi, c'est le vrai sérieux. Je veux une bébé fille who's called Lilie and une maison dans la Normandie pour manger le camembert toute la vie. » Qu'à cela ne tienne, il lui offrira tout ça. Mais Jenny meurt lorsque Lilie a cinq ans, et Florent se retrouve dépassé : « Il faudra affronter la maison pleine de Jenny sur tous les murs... les meubles... dans tous les tiroirs. Reprendre le travail. Consoler petite Lilie. Encore travailler. Encore consoler petite Lilie. Et ne jamais pleurer. Je suis le refuge. » Lourde tâche de s'occuper seul d'une petite fille qui a perdu sa maman, perspective ô combien angoissante, vertigineuse...

Album déroutant sur le deuil, la paternité, les relations père-fille, le pardon. Et surtout sur la maladie d'Alzheimer, qui fait revivre jour après jour à cet homme le cauchemar d'une disparition, la peur de la perte de son enfant. J'ai longtemps navigué à vue entre ces pages, je ne suis pas certaine d'avoir tout compris même après relecture. J'ai été mal à l'aise, angoissée et perdue en même temps que ce père dont la mémoire fout le camp, pour qui tout s'embrouille.

Cette histoire troublante et triste est admirablement mise en valeur par des mots émouvants et un graphisme superbe.
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Un dessin magnifique qui illustre avec finesse ce récit sur la maladie d'Alzheimer, Damien Marie et Laurent Bonneau ont trouvé le ton juste.
C'est comme une plongée dans un esprit atteint de cette saleté qui vous bouffe la mémoire... avec ce dessin au fusain, aux traits floutés, presque effacés... ou seul Florent, victime de la maladie, héros de ce triste conte, apparait clairement, dessiné d'un trait clair et limpide.
Florent, qui fut un jeune père dépassé... et dont la mémoire bloque sur cet épisode traumatisant de son passé, la mort de sa femme, et surtout, la disparition de sa fille, sa petit Lilie en ciré jaune... le jaune, couleur solaire, point de repère de cet homme perdu dans le temps, prisonnier de ses souvenirs... La couleur jaune, comme une ponctuation d'amour dans ce noir et blanc linéaire et labyrinthique... Sa fille, sa petite Lilie, perdue, il y a si longtemps, sur ce bateau... La retrouvera-t-il ici, maintenant ?
Un livre superbe, troublant, qui se lit trop vite....
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Tout au long de ce roman graphique, comme Florent, on erre entre présent et passé, réalité et souvenirs, histoire reconstituée et histoire vraie. C'est une façon extrêmement habile, outre un beau graphisme, de montrer la réalité de l'Alzheimer et de permettre au lecteur, petit à petit et sans pathos, de séparer l'histoire vraie de Florent et d'Aurélie (sa fille) des obsessions, oublis et erreurs de Florent noyé dans la détresse cette terrible maladie.
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Un roman graphique tout en chausse-trappes afin d'évoquer les conséquences désastreuses que la maladie d'Alzheimer inflige aux malades et à leur proches. de page en page, on se surprend à errer dans les tunnels temporels persistants, certains menant à des souvenirs lointains, d'autres comme des impasses ou des chemins de traverse menant nulle part…
C'est l'histoire de Florent et celle de sa fille Aurélie. le deuil, l'absence, la maladie auront creusés entre eux des tranchées qui pourraient devenir infranchissables avec le temps.
Le dessin est lui-aussi tout en trompe-l'oeil ; il semble esquisse, brouillon, comme tracé grossièrement au fusain ou crayonné dare-dare… C'est en réalité un vrai travail de camouflage qui masque les émotions et la réalité crue.
Afin de ne pas se perdre, il faut se repérer à la ligne jaune acidulée ; ce leitmotiv qui parfois se fond et tend à disparaitre dans le gris du décor mais nous qui rappelle que la vie et ses étincelles sont peut-être plus fortes que la détresse.
Fort, émotionnellement.
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Florent et Jenny s'aimaient tendrement et passionnément. Lilie est née de leur union et de leur amour. Mais la maladie a emporté beaucoup trop tôt Jenny et Florent s'est retrouvé veuf à moins de quarante ans avec une petite fille à soutenir, à aimer, à accompagner.

On retrouve Florent à 70 ans. La maladie d'Alzheimer l'emporte peu à peu, il sombre, ne reconnait plus sa fille qui s'est éloignée de lui pendant une longue période.

Les auteurs nous font naviguer dans la passé de Florent car celui-ci s'accroche à des bribes de mémoires, à des morceaux de son passé comme un naufragé à un radeau. Florent a perdu Lilie et dans son enfoncement progressif dans l'oubli, il chercher à la retrouver.

Les auteurs nous dépeignent la détresse des proches des personnes atteintes d'Alzheimer, le dévouement mais aussi la résignation des soignants. Ils nous montrent les colères qui peuvent surgir et aussi les éclairs de lucidité qui peuvent apparaître chez certains patients.

J'ai trouvé le graphisme adapté à cette histoire, la présence de ce jaune plus ou moins soutenu qui rappelle le ciré d'Aurélie sur la bateau revenant d'Angleterre, ce ciré auquel la mémoire de Florent se raccroche.

Les morceaux de l'histoire s'embrouillent entre eux comme dans la tête de Florent mais aussi dans celle de Lilie.

Les auteurs nous permettent d'appréhender la souffrance de Florent quand il semble émerger et comprendre mais aussi celle de Lilie qui a l'impression qu'il est trop tard et qu'elle a raté quelque chose dans la relation à son père.

C'est une leçon dans la carde de la relation parents enfants, ici père fille. Cette histoire m'a fait repensé à un film "Se souvenir des belles choses ". C'est peut-être la morale à retenir, se souvenir des bons moments pour que les autres n'occultent pas ce qui reste à vivre.

Récit émouvant.

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Bd très émouvante traitant du sujet de la maladie d'Alzheimer.

J'ai bien eu du mal à comprendre le début, les passages entre l'ici et maintenant et les flashes back ne sont pas évident.

Mais l'auteur traite le sujet avec délicatesse et sans jugement; Elle dépose là, son vécu, ses désillusions et ses souffrances tout en douceur.

Les couleurs et les dessins servent très bien le scénario.

Vraiment à découvrir sans attendre!
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Très belle BD sur la solitude face à la maladie d'Alzheimer. La solitude du malade mais aussi la solitude des proches.
Une BD puissante et tragique.
Par contre je ne suis qu'à moitié convaincue par le dessin. J'ai beaucoup aimé le mélange des techniques et les couleurs appliquées en aplats mais j'ai trouvé que le dessin en lui même manquait de constance.
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"Un voyage en Alzheimer" que dire de mieux. Cette bande dessinée est comme un coup de poing qui remue le corps et l'esprit, qui remue les tripes. C'est un traitement du sujet très différent de tout ce que j'ai lu/et vécu jusque là. Par des sauts dans temps, soutenus par des couleurs judicieusement choisies, on a le sentiment d'être perdu avec Florent, mais on comprend également où il s'égare en découvrant le(s) drame (s) de sa vie. On suit également sa Lilie qui après avoir demandé son émancipation, construit sa vie loin de lui, comprend avec sa maladie tout ce qui s'est joué avant elle. C'est poignant.
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Album magnifique sur un sujet oh combien difficile, effrayant: Alzheimer.
Coup de foudre entre Florent et Jenny, une anglaise durant mai 68. Florent va prendre le train, Jenny va le traiter de "completely" crazy, lui dire qu'elle n'est pas une fille facile : elle veut "un bébé fille who's called Lilie and une maison dans la Normandie pour manger le camembert toute la vie"
Florent dira oui, "voilà comment j'ai quitté la terre ferme".
Mais Jenny va mourir laissant Florent, un papa de 39 ans, avec une petite Aurélie, sa Lilie de 5 ans.
Le retour d'Angleterre, sur le bâteau, panique, Florent ne trouve plus la petite Lillie partie acheter un soda, il cherche, il court, il va la retrouver....
Mais non, Monsieur Vastel, "vous devez prendre vos médicaments". Florent a 70 ans, il n'est plus sur le bateau, il cherche Lilie mais ne parvient pas à se rappeler. Ses souvenirs le fuient, lui jouent des tours, le trahissent.
Lilie a grandi. Elle va voir son père toutes les semaines, ce père qu'elle a toujours fui... ce père qui n'a peut être jamais su être le père qu'elle voulait, un père qu'elle a préféré appeler Florent, mais un père dont elle s'inquiète lorsqu'en arrivant dans la maison de soins, de repos... son père qui a toutes ses facultés motrices, mais elles seulement, a disparu.
Car on ne guérit pas d'alzheimer.
On s'isole juste dans de vieux souvenirs et Fabrice Vastel n'y échappe pas, malgré la révolte de sa fille qui voudrait empêcher une fin qu'elle sait inéluctable, synonyme "d'isolement dans ses putains de vieux souvenirs à la con"
Alors Lilie comprend, son père a fui pour retourner chez lui, retrouver les restes de sa vie en lambeaux, et surtout la retrouver elle, sa petite fille, de 5 ans, perdue dans le bateau.
Cet album est l'histoire touchante de la vie et des rapports tumultueux entre un père et sa fille, tous deux marqués par une douleur innommable, tous deux n'ayant pas su comprendre l'autre mais qui, la fin venant, vont tenter de se dire des choses et peut-être se retrouver, s'apaiser l'un et l'autre.

Tout est dit avec pudeur, avec force. le dessin suit la violence des émotions, la couleur, très peu utilisée, vient accentuer les non-dits.'
Oui, à lire
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C'est terrible cette maladie d'alzheimer qui nous fait perdre nos souvenirs. C'est un sujet plutôt grave qui sera traité avec beaucoup de sobriété et de justesse. Ce récit d'un père qui souhaite retrouver sa fille après avoir connu le décès de son épouse m'a paru assez touchant. le graphisme est d'ailleurs superbe avec un jeu un peu particulier sur les couleurs notamment le jaune ciré.

J'ai bien aimé la mise en scène intelligente de cette oeuvre car on comprend vite qu'on va voyager dans les souvenirs d'un vieil homme qui se meurt. C'est une belle histoire triste qui semble agir sur notre âme. L'amour restera toujours la plus belle chose de l'espèce humaine que même la mort ou la maladie ne pourront parvenir à étouffer. C'est en tout cas ce que je retiens de cette belle lecture.
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