Dehors, il faisait sombre, il pleuvait, et des rafales de vent s'abattaient sur moi. Jusqu'au bout, je subirais le climat irlandais, il me manquerait.
En matière de cuite et de gueule de bois, peu importe le pays, les effets étaient les mêmes.
« Il n’y a rien à raconter. Je te résume la situation très simplement, il m’a fait beaucoup de bien, je lui ai fait beaucoup de mal, et je l’ai certainement perdu définitivement, ça s’arrête là. »
Quel pays étrange, où les gens étaient tous gentils et accueillants, exception faite de ce rustre d'Edward, mais où l'on vous forçait à payer directement vos consommations. A Paris, ce charmant barman se serait fait remettre en place sans comprendre comment. Sauf qu'en France, ce même barman n'aurait pas été aimable, il n'aurait pas dégoisé un mot, quant à se fendre d'un sourire, même pas en rêve.
Avec lui, j'apprenais à ne pas parler pour ne rien dire.
J'étais simplement capable de profiter de petits bonheurs simples. C'était déjà ça, c'était déjà mieux.
C'est presque impossible pour lui d'accorder sa confiance. Il est convaincu qu'il sera trahi ou abandonné. Il m'a appris à me débrouiller toute seule et à ne compter sur personne.
Voilà trois semaines que j'étais dog-sitter. Trois semaines. Edward se foutait de moi. Mais le chien était sympa ; mon meilleur ami du moment. Mon seul ami dans ce bled en fait. Quand je me mettais à lui parler, je me faisais un peu peur. Genre vieille mémère à chien-chien
Le ciel bleu était toujours au rendez-vous , je souris en fermant les yeux. J'était simplement capable de profiter de petits bonheurs simples.
Je fis le tour de l'appartement, éteignis toutes les lumières, fermai toutes les pièces. Ma main se crispa sur la poignée de la porte d'entrée au moment de la refermer. Le seul son perceptible fut celui du verrou.