Depuis la lecture de "Coeur cousu", j'attends les romans de
Carole Martinez avec grande impatience.
Dans "
La terre qui penche", on sent que celle-ci a atteint une réelle plénitude dans l'écriture. Les mots dansent et volent sous ses doigts et nous emmènent de nouveau au Moyen Âge, comme dans "
Du domaine des murmures".
L'originalité de ce roman réside également dans cette alternance de prise de parole : tantôt la jeune fille Blanche, tantôt sa vieille âme, quelques siècles plus tard.
Nous suivons alors haletants les pas de Blanche, jeune fille orpheline de mère et qui se sent incomprise par son père. Elle rêve de savoir lire et écrire, il la marie dès ses 10 ans à un garçon poétique mais simplet, Aymon. À son contact, elle découvre un monde onirique, fait de beautés simples, mais aussi de dangers. Elle mûrit et devient peu à peu femme.
Le lecteur s'immerge totalement dans ce monde teinté de réalisme merveilleux. Il converse avec la Loue, admire l'intelligence et la bravoure de Bouc, vibre devant l'amour paternel pour Aymon et ressort riche d'un beau voyage dans le temps.