Connemara

Je retrouve avec plaisir Nicolas Mathieu, son style magnifique, ses célébrations mélancoliques de la vie qui passe, ses expressions justes et sa profonde analyse de la société en mouvement.
Il retrace avec finesse des parcours de gens comme nous avec une énorme humanité qui fait du bien.
Son roman : "Leurs enfants après eux" m'avait déjà happé et reste dans ma mémoire de lectrice pour longtemps encore.
Son nouveau roman : "Connemara" me fait le même effet.
Quelques que soient les années ou les milieux sociaux abordés, ses propos résonnent en chacun de nous.
Ici, dans sa dernière écriture, pas le choix, le refrain de Michel Sardou nous accompagne ainsi que la crise de la quarantaine.
Les choix et les non-choix qui font la vie qu'on mène.

Hélène et Christophe qui se sont fréquentés au temps de l'adolescence, renouent contact après les aléas de leurs vies, 20 ans après.
Se côtoient la nostalgie, la colère, l'ironie et une simplicité lyrique.
C'est l'heure des bilans, des nouvelles trajectoires possibles.


Fresque générationnelle, sociale, politique et intime, empreinte de flashs
lumineux et de détails chers à l'auteur.
Vivement le retrouver.

J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman. Beaucoup de longueurs, des descriptions sans fin d'univers variés que l'auteur ne parvient pas à rendre intéressants. À part quelques passages, le texte manque de relief, on ne s'attache pas aux personnages que j'ai trouvé creux et sans intérêt. le style d'écriture est pourtant agréable mais je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire.

Il y a des temps dans la vie qui nous incitent à nous retourner sur nos pas et à considérer les choix que l'on a fait jusque-là. Parfois avec fierté, parfois avec regret. Pour Hélène, qui a tout fait pour s'affranchir de son milieu social 25 ans plus tôt, c'est un peu de tout ça. Et c'est en alternant les récits entre le présent et passé, après un retour 'au pays' et une réapparition troublante, que Nicolas Mathieu nous emporte une fois de plus dans la réalité implacable et saisissante de ses personnages et de leur époque.

Connemara n'est pas uniquement une histoire de quadragénaires en quête de renouvellement. C'est un torrent d'émotions et de sentiments. Ce sont des émotions d'enfants, d'adolescents, de célibataires, de mariés, de divorcés, de parents, de grands-parents. Un récit détaillé sans toutefois ennuyer, réaliste et cru sans déprimer. A lire absolument, les yeux fermés

Je cherche encore ce truc qui fait qu'on respire encore l' odeur d'un livre dans les jours qui suivent .
J'ai espéré, jusqu'à la dernière page, avant de faire le constat qu'il ne se passait RIEN. Des mots couchés sur des pages pour faire du volume, une ode à HEC? Une définition du management?
Rien de transcendant.

On m'avait recommandé ce livre, que j'ai donc attaqué avec un a priori plutôt positif. Mais au bout de 80 pages, j'ai commencé à ne plus en pouvoir et ai arrêté la lecture. Ce roman n'est qu'une succession de clichés, de poncifs, et de portes ouvertes enfoncées, dans le but de nous faire revivre l'ambiance des années 80 dans l'est de la France. Mon conseil a néanmoins insisté pour que je poursuive la lecture en m'assurant que cela allait démarré. J'en ai donc repris pour 70 page mais rien n'y a fait. le style est si lourdement démonstratif que j'ai définitivement arrêté après 150 pages.

Pour moi Nicolas Mathieu est un peu un Zola contemporain (et je pèse mes mots). Je trouve qu'il y a du génie dans la manière dont il décrit le quotidien, qui va au delà de la simple description et prend toujours une dimension sociale et politique. le lire c'est un peu comme regarder une peinture hyperréaliste qui nous dirait quelque chose de nous mêmes et de notre environment. Ici j'ai particulièrement aimé l'ironie avec laquelle il décrit et ridiculise le monde des startups, du consulting, et la bullshitisation du monde du travail. En parallèle, le personnage de Christophe représente parfaitement la France périphérique dont on parle avec souvent tant de condescendance. On ne saura jamais pour qui ces personnages voteront lors du dimanche de second tour 2017 qui clôt le livre, mais on le devine très bien. Ce roman est comme une photo de l'époque pré Gilets Jaunes: il nous montre deux mondes qui s'affrontent, deux « visions » présentées comme antinomiques, mais qui pourtant s'obstinent ensemble à ne pas mettre le doigt sur les bonnes réponses.

3 étoiles, un peu plus que la moyenne mais pas non plus transcendant.
Emportée assez rapidement par l'intrigue du début, je me suis assez vite essoufflée par les personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher tout en y reconnaissant parfois une part de moi-même ( grandir hors des grandes villes doit y être sûrement pour quelque chose )
La longueur des descriptions des parties de hockey participent également à mon manque d'enthousiasme pour cet ouvrage

Au commencement…
Après leur adolescence passée dans une petite ville de l'est de la France, Hélène et Christophe ont emprunté des chemins différents. Elle a quitté la ville, a étudié, est devenue riche consultante, mais s'ennuie dans sa réussite. Lui est resté à Cornécourt, habite avec son père et son fils, vend des croquettes pour chiens tout en rêvant de devenir une star du hockey comme à ses seize ans. Un beau jour, dans cette ambiance de crise totale de la quarantaine, le hasard organise leurs retrouvailles…

Ce que j'en retiens…
Connemara est un roman de la fracture entre individus et de la rencontre ; des fractures et rencontres à la croisée des dominations de genres, de statuts professionnels, de générations et de richesses. le récit en est éminemment politique et nostalgique de la possibilité d'un bonheur simple et de liens sociaux populaires. C'est également un roman du regret, des idéaux déchus et du poids des remises en question. Une lecture chaleureusement humaine, à la fois grave, empathique, dramatique, drôle et d'un réalisme implacable.

Une citation soulignée...
« Il faisait encore très bon en cette fin de journée et les consommateurs profitaient de ces instants de calme, de la circulation presque nulle et du ciel irréprochable en buvant un verre ou en grattant un Morpion. Pourtant, il y avait au fond de cette quiétude comme une contrariété, un sentiment de compte à rebours qui nuisait même aux heures les plus douces. C'était une impression nouvelle dont on n'aurait pas su dater l'origine, ni expliquer vraiment la cause. Chaque plaisir semblait maintenant contenir en lui cette humeur de fin de permission, chaque moment privilégié prenait l'aspect d'un dernier jour des vacances. Comme si le retour des saisons n'était plus garanti ».

Décidément, Nicolas Mathieu a le don.
Le don d'écrire l'histoire de gens simples, de la vraie vie, la nôtre...
L'histoire de gens qui nous touchent, de gens qu'on aurait pu être, qu'on est peut être...
L'histoire de la jeunesse qui passe trop vite, du temps qui passe, trop vite aussi...

Même si le style est parfois un peu trop empesé, les phrases trop longues, l'analyse politique un peu rapide (quoique bien supérieure à ce que savent faire les journaleux de BFM que son père écoute à longueur de journée...) j'ai accroché et dégommé ce roman en 2j chrono.

Et il fera partie de ceux, pas si nombreux, finalement, que je suis triste de déjà refermer...