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sur 535 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Douze voix, douze récits qui nous emmènent à Philadelphie, des années 1920 à 1980, à la rencontre d'une famille noire américaine.
Au début de cette saga familiale, nous faisons la connaissance d'Hattie, une jeune mère de 17 ans, désemparée face à la maladie de ses jumeaux. Nous la suivons ensuite à travers le regard de ses 11 enfants, qui ont tous un parcours compliqué, tourmenté et d'une de ses petite-fille. Hattie s'est pourtant efforcée de les élever du mieux qu'elle pouvait. Nous découvrons ses états d'âme, sa résignation au fil du temps, elle qui a quitté sa Géorgie natale pour s'installer au Nord.
J'ai adoré plonger dans le quotidien de cette famille, qui traverse la vie entravée par les souvenirs de la ségrégation, la pauvreté...

C'est une histoire émouvante. Je l'ai lue en un week-end tant j'avais envie de connaître la vie de chaque personnage.
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Les douze tribus d'Hattie
Anaya MATHIS

A peine agée de 16 ans, Hattie a quitté sa Géorgie natale ségrégationniste pour partir vers l'est direction Philadelphie.
Avec August dont elle a déjà des jumeaux sa vie d'adulte commence dans le drame : Jubilee et Philadelphia meurent alors qu'ils ne sont encore que des bébés.
Des années plus tard les naissances se succèdent :
5 garçons et 6 filles.
Tous différents, tous avec une destinée différente mais tous sous la coupe d'Hattie mère implacable et rude.
La vie n'est facile pour personne et encore moins pour elle, toujours ce foutu manque d'argent.
Si elle passe aisément pour « la méchante » c'est parce que comme beaucoup de mère elle veut le meilleur pour ses enfants.
Ce roman nous emmène dans la vie de chacun de ses enfants et de sa petite fille de 1925 à 1980 en explorant des sujets variés : alcoolisme, homosexualité, religion, pauvreté, jalousie, infidélité…
Et le tableau est plutôt sombre.
Une histoire de fond que j'ai beaucoup apprécié mais beaucoup moins la forme.
Chaque chapitre met en avant un enfant sans qu'il n'y ai vraiment d'interaction entre eux mais toujours avec Hattie comme point commun.
Comme souvent certains nous semblent plus sympathiques que d'autres en fonction de nos sensibilités.
C'est bien écrit mais je n'ai pas trouvé ce que je cherchais dans ce roman.
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Gare de Philadelphie, 1923. Hattie, 16 ans, arrive de Géorgie avec sa mère et ses soeurs. Aspirant à une vie nouvelle, elle épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naissent de ce mariage. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus racontent l'histoire américaine du 20e siècle. Chaque chapitre donne la parole à un personnage de cette famille dominée par la forte personnalité de la mère, chaque parcours révélant les difficultés à surmonter les violences et privations engendrées par la pauvreté et le racisme. Car si, dans le Nord, la cohabitation entre les Noirs et les Blancs semble à première vue plus paisible, les désillusions sont amères.

Rejoignant le constat de James Baldwin, A. Mathis dresse le portrait d'une société américaine gangrénée par la violence héritée du passé esclavagiste. La difficulté des relations amoureuses et les frustrations sexuelles, présentes dans les romans de Baldwin, sont dans le roman de Mathis exposées dans toute leur cruauté : la honte d'un des fils d'Hattie qui n'ose assumer son homosexualité le pousse à se comporter avec lâcheté. A l'instar de Baldwin, Mathis use de paraboles bibliques pour souligner l'universalité des souffrances endurées, mais aussi pour dénoncer l'emprise de la religion sur de nombreux Noirs, aveuglés ou manipulés par de prétendus prédicateurs.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Le roman s'ouvre sur un double drame et pose ainsi la narration du côté du tragique.

Car ce qui arrive à cette famille n'est rien moins que tragique, tout en étant faussement banal. La vie, quoi.

Alors bien sûr, c'est un portrait en creux de la mère que dessine l'auteure. Mais ce qui m'a intéressé, surtout, ce sont les personnages des enfants : leur caractère et leur parcours de vie.

Ce qui m'a touché, tout de même, c'est l'image finale de la mère qui ne sait toujours pas montrer ses émotions et son affection.

Un portrait de mère des années 1950-1980 qui n'ont pas été élevé dans la démonstration des sentiments.

L'image que je retiendrai :

La dernière, justement, celle d'Hattie serant sa petite fille dans ses bras, tentant de lui marquer sa tendresse.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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1923, la jeune Hattie, accompagnée de sa mère et de ses deux soeurs, quitte sa Géorgie rurale et la ségrégation qui sévit encore dans le Sud. Les premiers espoirs d'une vie meilleure sont mis à mal par une grossesse non désirée et le mariage qui en découle. le décès de ses jumeaux d'une pneumonie quelques mois plus tard leur porte un coup fatal.

Pourtant de ce couple bancal naitront encore neuf enfants. C'est à travers leurs voix, puis celle d'une petite fille d'Hattie, que l'on découvre cette famille au fil des années qui passent, une famille avec ses failles et ses nombreux gâchis.

Car Hattie, obnubilée par la nécessité de faire survivre ces autres enfants, agacée par un mari joueur et peu fidèle, angoissée par la misère et le manque d'argent, ne laisse aucune place pour l'émotion et les sentiments.

L'écriture est très maîtrisée, à l'image de cette femme forte qui laisse parfois jaillir la colère et le désir. L'auteur parvient brillamment à saisir la psychologie de chacun de ses personnages, à les intégrer dans l'histoire de la famille, juste en partageant quelques jours de leur destin. Chacun de ces enfants blessé est touchant à sa façon, et dessine en filigrane le portrait d'Hattie, une femme dont l'apparence très forte se craquelle dans le sourire d'un homme ou l'odeur du cuir chevelu d'un bébé.

Comme à chaque fois que je lis un livre traitant de la ségrégation, je suis surprise et choquée par sa proximité dans le temps. Que dans les années 60 aux Etats-Unis puissent encore exister des aires d'autoroutes et des plages réservées aux noirs me bouleverse vraiment.

Une puissante épopée familiale qui traverse un vingtième siècle américain encore bien raciste.

"Hattie savait que ses enfants ne la considéraient pas comme quelqu'un de gentil, et peut-être ne l'était-elle pas, mais quand ils étaient petits, il n'y avait pas beaucoup de temps pour les sentiments. Elle leur avait fait défaut dans des domaines essentiels, mais à quoi aurait-il servi de passer les journées à les serrer contre elle et à les embrasser s'ils n'avaient rien eu à se mettre dans le ventre ? Ils ne comprenaient pas que tout l'amour qu'elle avait en elle était accaparé par la nécessité de les nourrir, de les habiller et de les préparer à affronter le monde. le monde n'aurait pas d'amour à leur offrir ; le monde ne serait pas gentil."

Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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Voilà un roman où l'on rentre petit à petit dans l'histoire, le style d'Avana Mathis est y surement pour quelque chose.
Je me suis laissé happer par la vie d'Hattie, cette mère qui essaie de protéger ses enfants de la ségrégation. Elle démontre beaucoup de froideur et semble peu aimer ses enfants.

Chaque chapitre nous raconte la vie d'un de ces enfants, membres de la tribu. L'histoire familiale s'étale sur plusieurs années en suivant l'évolution de la société américaine sur le droit des noirs Américains.
Les enfants d'Hattie ont des destinés variées. Mais ce sont toujours des êtres meurtris à la vie rarement réjouissante.
C'est un peu ce qui m'a gêné en refermant le roman, tant de noirceur pour les douze tribus d'Hattie, cela fait peut être un peu trop…
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Au centre de ce récit se trouve Hattie, parfois au premier plan, parfois en filigrane. Cette maman a lutté pour élever ses enfants : s'assurer qu'ils aient un toit sur la tête, les nourrir, les habiller, les soigner. En soi, c'est une forme d'amour mais quand celui-ci n'est pas exprimé de manière plus explicite, une mère peut paraître froide et distante. C'est peut-être ce qui explique en partie le parcours plutôt chaotique de la tribu d'Hattie.

Ayana Mathis nous présente des personnages touchants, en raison de leurs failles. Ils se débattent chacun avec leurs difficultés : la dépression, la solitude, le racisme, le deuil, les rêves qui sembles inatteignables, les apparences à maintenir, les vies conjugales qui ne sont pas à telles qu'espérées…
C'est dans l'ensemble un livre empreint de beaucoup de tristesse.

Il est difficile de mettre le doigt sur ce que qui fait qu'une histoire vous embarque ou vous laisse sur le bord du chemin. Ici, la forme est à la hauteur du fond et Ayana Mathis livre un très beau premier roman. J'ai été entraînée dès le début, lorsque j'ai fait connaissance de la jeune Hattie avec ses jumeaux. Cela s'est répété au fil des chapitres, avec chacun des autres personnages sur lesquels le récit se focalise.
Je vais suivre cette autrice dont je lirai avec plaisir le prochain roman si elle continue à publier.
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Oh boï, j'avais promis que je lirai un truc léger après avoir lu le dernier David Vann mais en fait je crois que j'aime tellement m'en prendre plein la gueule que c'était obligé que je finisse avec le livre d'Ayana Mathis entre les mains.

Oui je sais il est sorti y'a mille ans et t'as sûrement déjà lu et moi j'entendais Robin Tribouillard qui disait tout le temps à la libraire de L'Ouvre-Boîte "ouais faut que vous lisiez le livre il est trop bien et tout" quand y'avait des clients qui savaient pas quoi lire et que fallait les conseiller et à force de l'entendre en causer tout le temps tout le temps, ça faisait comme si j'avais fini par le lire.

En fait, pas du tout. Mais je suis quand même super content de l'avoir découvert seulement maintenant à l'heure qu'il est.

Tu vois Hattie elle a eu toute une ribambelle d'enfants. Et dans son sang y'a les mots instinct de survie qui sont fixés fixés si tu veux tout savoir. Hattie elle est pas tendre avec ses gosses, par contre elle s'arrange toujours pour qu'ils aient le ventre plein.

C'est ça que j'ai aimé tu vois minou, c'est qu'on assiste à l'histoire des gosses d'Hattie à travers L Histoire des États-Unis de 1925 à 1980, avec des dates clés liés aux évènements importants pour les afro américains de l'époque. Ce que j'ai aimé le plus c'est de lire que Hattie elle a eu des enfants sur 20 ans, et qu'ils ont tous hérité d'elle et d'August et Lawrence. Genre quand tu fais des enfants y'a tout ce que tu vas leur apporter en les éduquant mais y'a aussi tous les trucs que t'as dans le sang et les problèmes dans ta tête que tu peux leur transmettre. Et c'est l'histoire de comment on survit à la vie avec tout ça. Peu importe les sacrifices, les déchirures, les ruptures et tous les mots ultra relous à vivre quand tu les vis avec des gosses à charge. Parce que Hattie tu vois elle sacrifie sa vie et ses émotions et tu comprends que des fois elle s'en serait bien passé de faire des enfants.
Et ça c'est pas toujours évident aujourd'hui à assumer quand t'es maman que tes enfants t'en as pas envie tous les jours même si t'es prête à faire n'importe quoi pour eux. C'est important.

J'ai l'air d'un gosse de 5 ans à qui on essaye d'expliquer que tout ce qu'on voit "c'est la vie". Avec les mots d'Ayana Mathis et l'histoire d'Hattie et de ses enfants et ben ça met un peu plus de forces dans les neurones, comme si y avait un peu de magie sans que y'ait quoique ce soit de magique, juste un pouvoir invisible, dur et bienveillant à la fois.

Bon faut quand même passer la première partie du roman qui va te mettre un super coup dans le bide si tu veux tout savoir mais t'auras le droit de faire une pause quand même après avoir lu cette première partie, moi c'est ce que j'ai fait parce que ça m'a mis mal sur le coup. Ch'sais pas pourquoi c'est comme ça hein.

En tout cas si t'as pas lu cette petite merveille crois moi t'auras qu'une envie c'est de mettre cette jolie couverture dans ta bibli.

C'est ouf comment t'as tous les clichés un peu racistes des séries américaines des années 80/90 qui te reviennent en tête et comment Ayana Mathis te nique tout ça en te racontant les vraies versions. Celle que t'aurais préféré regarder à l'écran en te disant que cette perception, ces versions de l'Histoire là sont tellement plus.

Tellement plus.

Putain lis le.

Salam'
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Un roman puissant et bouleversant, un peu comme une naissance, comme quelque chose qui doit sortir de soi dans la douleur. Un personnage intensément présent, une réflexion sur une féminité entravée, sur l'instinct maternel, sur la difficulté d'aimer lorsque l'on a beaucoup d'enfants.
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Très très bon et très beau premier roman
Lien : http://matilda-hermione-et-m..
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