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♫Renaud s'efforce, c'est son boulot
D'écrire de jolies histoires
Pour séduire les gens, les marmots
Pour amuser, pour émouvoir
A la pointe de son stylo
Le Renard n'a que des gros mots
La parano et le cafard
N'lui inspirent que des idées noires
Docteur Renaud, Mister Renard…
Docteur Renaud, Mister Renard…♫
Renaud- 2002

Anges et démons cohabitent en chacun de nous .
En vérité , l'homme n'est pas un, mais deux...
l'un profon-dément caché, l'autre semble heureux.
Combat que se livrent le bien et le mal
la raison et la folie,
L'humain et l'animal
Une inspiration infinie
Débauche, luxure, obscénité,
violence, fléaux de l'humanité
On appelle le sexe de la femme un enfer
Parce que Satan l'habite..
C'est pas du Beaudelaire !?
pêcheur devant la tentation
caresser avec plaisir la pensée d'une séparation.
Cauchemar haut en couleur
Mattotti est SON peintre illustrateur
sa peinture raisonne comme dans un cri à la Munch
Le texte, le dessin, moi j'ai aimé very much


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Librement adapté de l'oeuvre originale de R.L. Stevenson. Voici ce qui est indiqué à la première page. Et quelle adaptation ! Une féerie de couleurs alimente ce texte violent. le bien et le mal s'affrontent, poussés à l'extrême ici. Alors, qui sommes-nous ? Dr Jekill ? Mister Hyde, un peu des deux ? Un bel ouvrage !

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Mais la tentation était telle qu'elle finit par vaincre toute crainte.
-
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il s'agit d'une adaptation en bande dessinée du roman L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (1886), Robert Louis Stevenson (1850-1894), réalisée par Lorenzo Mattotti, dessins et couleurs, avec l'aide de Jerry Kramsky pour le scénario. Elle comporte soixante-deux pages de BD. L'ouvrage commence par la dédicace de l'artiste à Alberto Breccia (1919-1993). Il se termine avec une postface illustrée, de six pages, écrites par Michel Archimbaud, et cinq pages d'esquisses.

L'ombre déformée et agrandie d'Edward Hyde se projette sur les murs des rues, alors qu'il court dans la nuit. Dans le même temps, Harry Jekyll se dit qu'il ne ressent qu'horreur, horreur pour ce terrible lien, avec cette espèce d'animal. Il les perdra. Ils sont pareils à des bêtes féroces, dans des labyrinthes toujours plus vastes. Alors que Hyde marche d'un bon pas avec sa canne, une jeune femme marche vivement sur le trottoir perpendiculaire, des pas innocents dans le brouillard, un corps plein d'énergie vitale dans un guet-apens. Elle arrive au coin et le corps massif de Hyde lui barre le chemin. Elle lui demande de la laisser passer, car son père ne va pas bien et elle doit aller chercher le docteur. L'autre en profite, voyant qu'on l'a envoyée toute seule. Il la saisit par les cheveux, et commence à lui asséner des coups avec sa canne, puis il la piétine. Des passants voient la scène et le reconnaissent pour un monstre. Hyde prend la fuite, pendant les gens entourent la jeune fille à terre, atterrés par ses blessures, faisant appeler un docteur. Enfin Hyde rejoint la demeure de Jekyll et il s'enferme dans son laboratoire, mais les bruits ont été entendus par Poole, le majordome de Jekyll. Il appelle le notaire Gabriel John Utterson en lui demandant de venir.

C'était un soir glacial et venteux de mars, avec un maigre croissant de Lune couché sur le dos, comme renversé par le vent dans une fuite de nuages effilochés et diaphanes. Utterson ne se rappelait pas avoir jamais vu ce quartier de la ville aussi désert. Mais à cet instant, il eut désiré le contraire. Jamais dans sa vie, il n'avait ressenti un aussi profond besoin de ses semblables, de les avoir visibles et tangibles autour de lui, car malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à se débarrasser d'un accablant pressentiment de malheur. le notaire arrive au domicile de Harry Jekyll et frappe à la porte. Poole lui ouvre et lui explique qu'il y a quelque chose qui ne va pas, qui ne tourne pas rond. Il pense qu'il y a eu un meurtre. Il prend le manteau d'Utterson et il le prie de le suivre. Ils sortent dans la cour et se rendent au bâtiment abritant le laboratoire du docteur. Poole frappe à la porte annonçant le notaire, et une voix à l'intérieur crie qu'il ne veut voir personne. Utterson trouve la voix du docteur changée. Poole renchérit qu'elle est plus que changée, qu'il n'a pas passé vingt ans dans cette maison pour ne pas savoir la reconnaître, et ce n'est pas celle de son maître. de même il lui demande d'écouter les pas qui se font entendre, et ce ne sont pas ceux de son maître. Utterson en convient : ils sont étrangement agiles et légers. La conclusion s'impose : monsieur Hyde fréquente encore cette maison.

Plusieurs choses ont pu attirer le lecteur : le plaisir de découvrir ce roman classique sous la forme d'une bande dessinée, ou le plaisir de découvrir une interprétation visuelle d'une histoire qui lui tient à coeur s'il la connaît déjà, ou encore un amour de la narration visuelle de l'artiste. Celui-ci a marqué le monde la bande dessinée, avec des ouvrages comme Feux (1984) ou Murmure (1989), le second réalisé avec Jerry Kramsky (nom de plume de Fabrizio Ostani). Il a donc choisi d'adapter un célèbre roman avec l'aide d'un coscénariste. En fonction de sa familiarité avec l'oeuvre originale, le lecteur peut déceler quelques différences. le début commence avec Hyde, et non pas avec Utterson et Richard Enfield, suivi par un retour en arrière. Les auteurs rendent plus explicites les relations de Hyde avec les femmes, avec la mise en scène de plusieurs dont Frau Elda, et quelques prostituées. Il y a donc bien adaptation, et le résultat relève de la bande dessinée, et non pas du texte illustré, même s'ils ont conservé une partie du flux de pensée de Jekyll, dans des cartouches apposés dans certaines cases.

Dès la première page, le lecteur retrouve l'usage de couleurs vives par l'artiste, sa marque de fabrique depuis Feux. L'ombre de Hyde, d'un noir dense, est d'autant plus monstrueuse qu'elle contraste fortement avec un rouge intense ou un orange soutenu. Ces teintes vives peuvent se comprendre comme l'expression des émotions qui animent les individus vivant dans la cité, et les plus vives peuvent aussi s'envisager comme étant les émotions paroxystiques bouillonnant au sein d'Edward Hyde, des pulsions d'une force indicible, sans aucune retenue, nullement sublimées, animales. Il se souvient de la déclaration d'intention et du credo de l'artiste exprimé par le personnage d'Absinthe dans Feux. Les couleurs sont autant de feux dans le noir qui échauffent l'esprit, et cette nuit-là il passe de l'autre côté, dans une région où les choses sont comme on les sent. Absinthe avait tué pour défendre ses émotions et il était incapable de distinguer la raison de l'instinct. La nouvelle façon de voir les choses par Absinthe va provoquer la ruine de ses coéquipiers, et les couleurs le brûlent toujours plus. Dans cette adaptation, les couleurs remplissent la même fonction : elles constituent les signes des émotions, de ces forces de vie qui animent littéralement l'être humain. le lecteur peut voir les couleurs les plus vives comme le reflet de l'intensité terrible des émotions de Hyde. Il peut voir les couleurs un peu moins soutenues comme l'expression des émotions des autres personnages, la façon dont ils projettent leur ressenti sur ce qui les entourent, mais aussi l'émotion qui a animé un créateur pour réaliser une robe, un meuble, de la musique. le récit déborde alors d'émotions et de sensations.

L'histoire de ce docteur est bien connue et le lecteur peut retrouver dans cette adaptation les principales interprétations comme l'incarnation de la désinhibition de l'individu laissant libre cours à ses bas instincts, comme le sadisme, l'absence d'empathie, le refus de toute limite, de toute contrainte, la schizophrénie, la dépendance. Il retrouve également un récit éminemment moral, avec des caractéristiques manichéennes : au fur et à mesure qu'il cède à ses pulsions, l'apparence d'Edward Hyde devient plus bestiale, plus monstrueuse, plus laide. le mode de dessin atténue un peu cette dernière caractéristique car les personnages ne correspondent pas aux canons de la beauté, même la séductrice Frau Elda. Les représentations de l'être humain comportent des traces de formes géométriques, sans aller jusqu'au cubisme, et de surréalisme qui déforment discrètement les visages et les silhouettes. Les silhouettes peuvent devenir des formes ondulantes pour accompagner la grâce de la séduction, ou la vivacité d'une attaque physique. Les proportions du corps humains peuvent se trouver altérées, une tête avec une dimension exagérée et de petites mains, pour attirer l'attention sur un individu tout entier dans sa façon de voir les choses, et pas dans l'action ou la réalisation. Les perspectives sont faussées par moment pour attirer l'attention sur l'état d'esprit du personnage qui déforme sa perception de la réalité, qui voit son environnement au travers de ses émotions, et plus au travers d'une analyse rationnelle.

Dans cette adaptation, Edward Jekyll vole la vedette de chaque scène par sa silhouette fluide, ses expressions agressives, fourbes, sadiques, de jouissance, la noirceur de sa veste et de son pantalon qui semble ne laisser filtrer aucune émotion, et son visage blanc qui semble les absorber toutes. En l'observant, le lecteur voit un individu animé d'uniquement deux objectifs : satisfaire ses pulsions, et survivre. Il n'y a pas de plaisir dans son comportement, pas de tranquillité, ni même de réelle satisfaction si ce n'est dans l'instant quand il peut totalement se laisser aller à une pulsion. Par exemple, quand il frappe sans relâche la jeune fille allant chercher un docteur pour son père, quand il peut boire sans modération, danser sans retenue, se livrer à des pratiques sexuelles sadiques, frapper un infirme, tuer un chien, se jeter sur une femme pour une relation allant vers la dévoration, etc. C'est un individu qui est tout entier dans l'instant présent, son instinct lui permettant de fuir à temps, sans aucune velléité de construire, de se projeter dans l'avenir proche ou à plus long terme, dépourvu de toute forme d'empathie à l'exception de la perception du désir sexuel, et de la souffrance d'autrui. Jekyll commente que Hyde buvait, avec une avidité bestiale, à la souffrance des autres. Ses actes sont condamnés par la morale de la société dans laquelle il vit, ce qui apparaît dans les réactions des personnes qui le croisent, et dans les commentaires de Harry Jekyll très conscient de des crimes que commet son alter ego, et ni la satisfaction, ni la satiété ne lui sont accessibles.

L'auteur avec son coscénariste se livre à un véritable travail d'adaptation, aménageant quelques scènes, supprimant quelques personnages et intégrant d'autres non présents dans le roman. La narration graphique de l'artiste reste dans un registre expressionniste, adapté à la bande dessinée, au travers des formes et surtout de l'usage des couleurs. le récit reste ancré dans une forme moraliste, tout en exprimant les différentes interprétations possibles : sociale ou psychanalytique. L'hypocrisie sociale de la société victorienne, le dédoublement de la personnalité, les phases d'euphorie et d'abattement d'un toxicomane, l'absence de retenue ou de maîtrise de ses émotions qui ne sont plus que des pulsions.
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Je viens de lire "l'étrange cas du Docteur Jekyll et Mister Hyde" de Robert Louis Stevenson paru en 1886. Ses nombreuses adaptations en font un incontournable du roman fantastique.
En 2002, c'est au tour des italiens Lorenzo Mattotti et Jerry Kramsky de proposer un « Docteur Jekyll & Mister Hyde", une bande dessinée librement adaptée de l'oeuvre originale.
L'histoire est connue : deux êtres s'affrontent à Londres, le docteur Jekyll, le bon, et Mister Hyde, l'incarnation du mal, sous une forme d'allégorie de l'âme humaine écartelée entre la morale et le désir.
Mais cette libre adaptation ne reprend pas la construction de Stevenson, basée sur le suspense.
On sait tout de suite que Hyde et la face noire de Jekyll. Dans la version originale la débauche de Hyde est évoquée sans qu'aucune figure féminine ne soit présente. le parti pris des auteurs de cette bande dessinée est d'introduire de nombreux personnages féminins parfois également maléfiques et qui poussent Hyde à aller jusqu'au meurtre.
Bref, c'est un peu décevant même si l'ambiguïté du Docteur Jekyll est assez bien rendue.
Ce qui est à retenir c'est l'originalité des dessins, sombres et surprenants, qui s'accordent avec l'atmosphère.

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Les ressorts du duel entre le lisse Dr. Jekyll et le démoniaque Mr. Hyde sont connus de tous, mais bien peu ont lu l'oeuvre de Stevenson. Je fais partie de ceux qui connaissent ce classique sans l'avoir jamais ouvert. Mais je ne suis laissée dire que cette adaptation de Lorenzo Mattotti et Jerry Kramsky est extrêmement fidèle au roman de Stevenson.
Cette bande dessinée n'est certainement pas à lire pour « passer un bon moment ». En rendant visible les turpitudes de Mr. Hyde, qui vont bien plus loin que je ne pensais, jusqu'au sadisme sexuel le plus cru. Les dessins de Mattotti qui semblent prendre le style et les décors des années folles, aux couleurs crues et aux traits simples et pas tout à fait harmonieux, ne fait qu'amplifier le malaise créé par l'histoire de Stevenson, empêchant le lecteur de se cacher derrière les mots.
Je ne reviendrai pas sur le fond de l'histoire et sa morale, une note de lecture sur une adaptation en bande dessinée d'un roman ne me paraissant pas la tribune adéquate pour cela. Je dirais juste que le personnage de Mr. Hyde m'a paru encore plus noir que ce que j'avais imaginé, et que j'aurais peut-être été intéressée par explorer plus les inconvénients de la dissociation de personnalité pour le côté « gentil » (qui n'existe pas directement ici, puisque le Dr. Jekyll semble demeurer celui qu'il était avant, lisse et policé, ce qui n'est pas synonyme de gentillesse ou de bonté…). Mais dans ce roman court, c'est avant tout la bataille du moi, du surmoi et du ça avant l'heure et, j'ai beau ne pas être convaincue par les rudiments de théories freudiennes que je connais, cette exploration de ce dont tout chacun serait capable sans l'épais carcan d'éducation et de contrôle personnel ou social fait froid dans le dos.

Pour revenir à cette adaptation, je ne dirais pas que la lecture en fut agréable, mais je ne pense pas que ce soit le but. Ce fut un choc par contre, et une étrange sensation de vouloir détourner les yeux de cette noirceur étalée en couleurs vives et de rester rivée aux pages qui se tournent les unes après les autres, fascinée de voir que l'on peut toujours descendre plus bas dans les tréfonds de l'âme humaine. le trait de Mattotti s'adapte à l'histoire qui nous est comptée, ne fait qu'un avec le propos pour en renforcer le message dans toute sa force et toute sa crudité. Une bande dessinée pour ceux qui ont le coeur bien accroché, pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux et qui sont prêts à regarder dans les yeux le Mr Hyde qu'ils portent en eux.
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On connaît l'histoire de cet honorable Dr Jekyll qui se transforme en Mr Hyde la nuit, un double diabolique de lui-même, attiré par les forces du mal.

La version que nous en offre Mattotti est étonnante. Son inspiration expressionniste nous livre les silhouettes torturées des personnages, sortes de masques grimaçants à la James Ensor, dans un univers cauchemardesque. Quelques scènes marquantes : les transformations de Jekyll en Hyde, les assassinats de femmes, les cauchemars de la fin… Une bande dessinée magnifique.
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Quel bonheur de se replonger dans ce classique de la littérature de science-fiction ! Un des premiers du genre, après Frankenstein de Mary Shelley (que je viens de me procurer). J'ai lu ce roman il y a environ 25 ans (et là, ça pique sévère !!) quand j'avais une petite dizaine d'années et évidemment, je suis passée à côté de tout le côté philosophique de dualité.

Sans non plus faire un cours de philo, je ne peux pas chroniquer ce grand classique sans parler du duo "bien/mal" qui est un point essentiel dans cet ouvrage. le Docteur Jekyll fabrique une potion qui lui permet de faire sortir le Mal en lui et le personnifier en la personne de Mister Hyde. Mais le Bien ne peut exister sans le Mal et inversement. La duplicité est obligatoire chez tout être humain pour exister dans notre société.

Le roman est construit sous forme d'enquête menée par le notaire du Docteur Jekyll. Il s'interroge sur le comportement étrange de son ami et sa nouvelle relation hideuse. En discutant avec les proches du Docteur, il va petit à petit dénouer le mystère. le roman est très court et se lit plutôt vite. La traduction de la version du Folio Classique que j'avais entre les mains était très bien. Probablement différente de la version Folio Junior que j'avais il y a 25 ans !
Lien : https://www.loeildeluciole.c..
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Tandis qu'il ecrivait “Docteur Jekyll & Mister Hyde”, RL Stevenson soupconnait-il l'incroyable universalite de son recit ? Plus d'un siecle plus tard, le calvaire de Jekyll reste d'une brulante actualite.
Qui est Henry Jekyll ? Un savant brillant qui, a la maniere de Frankenstein, viole toute regle ethique pour faire avancer ses recherches. Si ses intentions sont louables, les consequences seront catastrophiques.
C'est aussi un homme prisonnier des conventions d'une societe puritaine. A trop reprimer ses instincts, il sera incapable de les controler quand il leur entr'ouvrira la porte.
C'est enfin un drogué. Au nom de l'experimentation, il se laisse entrainer dans la spirale de la dependance, jusqu'a en perdre son ame.
Autant de sujets de reflections: l'ethique scientifique et le danger de la trangresser, la dualite de l'homme, l'abus drogue qui, au lieu de liberer l'homme, l'annihile.
Adapter en BD cette descente aux enfers relevait de la gageure. Mattotti et Kramsky ont plus que brillamment releve le defi. Mattotti rend palpable le calvaire de Jekyll et la perversite de Hyde. Son dessin colle parfaitement a l'ambiance sombre de l'histoire. Il fait la part belle cette la zone d'ombre que Jekyll libere. Quant au rouge, omnipresent, il accentue encore la violence du recit.
Mattotti a parfaitement cerne les personnalites de Jekyll et Hyde. L'un est un homme conventionnel, soucieux de l'etiquette qui se fond de le moule de respectabilite. Mattotti traduit ces caracteristiques par un maintien impeccable, proche du statuesque. A l'inverse, Hyde est un pervers qui porte le mal en lui. Il apparait toujours en mouvement, tel un predateur a l'affut. Lors de l'ultime transformation, quasi surrealiste, Mattotti a exacerbe l'aspect organique de la metamorphose. Jekyll/Hyde n'est plus qu'un amas de chair bouillonnant, incapable de retrouver son ‘equilibre'.
Mon seul bemol concerne les phylacteres qui s'integrent mal dans les cases. Trop blancs, ils font l'effet de pieces rapportees. Un traitement a la Mack ou McKean, ou les textes se fondent litteralement dans le dessin, aurait ete plus approprie.
Ce “Docteur Jekyll & Mister Hyde” n'est pas une simple BD, c'est de la Bande Dessinee dans le meilleur sens du terme !
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Cette bande dessinée est pour moi une oeuvre d'art graphique absolument magnifique. le traitement que fait Mattotti de la relation entre Jekyll et Hyde est très beau autant d'un point de vue visuel que textuel. Chaque page est une peinture à part.
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Une BD à découvrir pour qui n'a pas peur de se frotter au fantastique morbide. Pas facile d'accès à ceux qui ont du mal avec le conceptuel car Mattotti se met vraiment au service de l'image et du fantasme. C'est sans conteste un génie. le point noir de cet album est que justement l'image prend le pas sur le texte. Pour peu qu'on est déjà lu la nouvelle de Stevenson, on peut se passer des bulles. Les deux auteur sont donc du mal à cohabiter. Même si cet album revêt d'indéniables qualités de prises de vues et de traitement de la représentation du vice et des enfers, j'ai été constamment mal à l'aise et j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à Jekyll du coup.
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
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