Je crois que ce sont les évènements récents qui m'ont incité à lire ce petit roman dont j'avais entendu parler.
Amateur de la seconde guerre mondiale, je me demandais ce que pouvais m'apporter la lecture de ce livre qui, avant tout, est une fiction.
Si on garde cette dernière chose en tête, il est possible de tirer quelques pistes de réflexion utiles à tout citoyen "lambda" pas spécifiquement initié aux arcanes du pouvoir, des médias, de la propagande.
Si j'avais un point de comparaison de culture populaire à évoquer pour situer le champ d'application de ce texte, il s'agirait de "Né en 17 à Leidenstadt" de M. J.J Goldman...
Car finalement, à part quelques professionnels des armes, quelques allumés fanatiques, la majorité des conflits de grande ampleur est vécue par de simples quidams obéissant à des donneurs d'ordres.
Je sais bien qu'aujourd'hui, une majorité d'entre nous serions des résistants de la dernière guerre (c'est plus facile quand c'est terminé), mais c'est justement l'intérêt de ce livre qui se situe du côté allemand. Cela nous fait réfléchir (pour qui en a envie) à la possibilité réelle d'avoir une posture morale en cas de conflit. Plus, il interroge sur "qu'est-ce que la morale?" dans la guerre.
Un bon bouquin.
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Ces faux souvenirs de guerre me laissent dubitatifs. Non parce que l'auteur n'a aucun vécu de guerre et que la fin du récit est loufoque et invraisemblable a la fois techniquement et psychologiquement, mais parce qu'il me semble y percevoir un double langage. D'un coté, il y a le constat convenu de l'absurdité de la guerre et de l'autre une apologie en filigrane de l'individualisme efficace et courageux du soldat allemand. D'un coté, l'auteur semble partager le point de vue de ceux des Allemands qui sont plus navrés d'avoir perdu la guerre que de l'avoir commencée et, de l'autre, il épingle de maniere conventionnelle une culpabilité allemande collective.
C'est surtout le manque d'empathie qui me décoit dans ce texte qui nous affirme que le bien et le mal sont une distinction artificielle. L'auteur ne voit pas ou ne veut pas voir que cette distinction est simplement la présence ou l'absence de la capacité d'empathie envers ceux meme que nous ne connaissons pas personnellement et le courage d'agir en conséquence. En fait, il fait une caricature de la notion de bien avec l'anecdote de la gravure "aime tes ennemis" figurant sur la montre que le narrateur a recu de son pere pasteur.
A la lecture du roman, j'ai parfois eu l'impression d'une allégorie nietzschéenne enveloppée dans une condamnation conventionnelle du nazisme et de la guerre: le refus de la distinction entre bien et mal, la rébellion contre l'autorité (pas tres allemand...), l'individualisme et le savoir technique du narrateur ainsi que le controle de ses émotions sont opposés a la barbarie des "feldgendarmes", l'ignorance et la betise des soldats russes, la sensiblerie de l'un des soldats allemands, le fanatisme d'un autre et la fragilité nerveuse d'un troisieme.
Il se peut que je sois injuste avec ce livre, que je ne l'apprécie pas a sa juste valeur, mais je suis certain qu'il plaira a beaucoup de lecteurs et c'est peut-etre eux qui auront raison.
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Amusant pour connaître les clichés allemands (et le regard sur le Royaume-Uni... le grand comparateur...)
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