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3,95

sur 8827 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une vie est facile à lire grâce au merveilleux sens de la narration de l'auteur, ce qui compense largement le style un peu désuet.

Jeanne vient de sortir de son couvent et espère beaucoup de sa nouvelle existence, qui sera malheureusement bien loin de ses rêves. Ses parents pourtant ne pensent qu'à la rendre heureuse. Ils acceptent qu'elle épouse un homme moins riche qu'elle, Julien.

Les femmes sont nombreuses dans ce récit (Jeanne, Adélaïde, la mère de Jeanne, Rosalie, sa soeur de lait) et c'est leurs histoires que l'auteur raconte. Je ne vous apprendrai rien en vous annonçant qu'elles comptaient pour du beurre aux yeux de beaucoup de gens. Quant à la vision que Guy de Maupassant nous donne des femmes, elle n'a rien de bien réjouissant.

Bien sûr, l'écriture est désuète, bien sûr sa vision des femmes a quelque chose d'agaçant, mais Maupassant a un sens de la narration remarquable qui rend la lecture facile et addictive.

De plus, si nous nous concentrons beaucoup sur les femmes de cette histoire, ce n'est pas ce dont Maupassant a voulu parler, mais plutôt des aléas de la vie.

Lien : https://dequoilire.com/une-v..
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" Car la vie, voyez-vous, conclura Rosalie, sa fidèle servante, çà n'est jamais si bon et si mauvais qu'on croit. "

À sa sortie de couvent, Jeanne la romantique, persuadée d'avoir trouvé le grand amour en la personne de Julien de la Mare, entrevu peu de temps après sa sortie de couvant, de la même lignée Aristocratique, n'hésite pas sceller son destin à cet homme séduisant, aux attentions bien rodées. Leur union célébrée, Jeanne déchante très vite lors de leur nuit de noces en découvrant le vrai visage de son époux, un homme rustre, loin de l'image romantique dont il usait pour la séduire. Ses rêves de jeune fille brisés, affaiblie par des années de souffrance, trompée, trahie, ruinée et abandonnée par ses proches, c'est auprès de Rosalie, la fidèle servante qu'elle avait autrefois injustement chassé que Jeanne trouvera un tant soit peu de réconfort.

Une vie est sans conteste un grand classique De Maupassant. Cependant, les premières pages pour décrire les lieux, les situations, les évènements et cette attente du grand amour dont Jeanne rêve tant m'ont paru longues et ennuyeuses. J'ai pris un réel plaisir à lire cette oeuvre lors de la rencontre des deux principaux protagonistes.

Maupassant nous décrit une jeune femme dont le romantisme est tel qu'il lui ôte le discernement nécessaire sur ce qui l'entoure, la plongeant dans la vie avec une certaine naïveté, sans défense, presque sans volonté d'action, subissant humiliations et supercheries de son entourage. Sa passivité peut parfois " agacer " le lecteur. Mais peut-on réellement lui reprocher ses faiblesses? Les cinq années passées dans un couvent pour parfaire son éducation, n'auront-elles pas plutôt causé sa perte, n'étant pas suffisamment armée pour une vie ?

Un magnifique classique De Maupassant, qui puise sa force et son élégance dans un français des plus remarquables. Admirable!
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Un très beau livre, écrit dans une langue magnifique. Maupassant à observé très finement les moeurs de son temps et la psychologie des femmes, ce qui en fait pour moi l'un des meilleurs livres de cette fin du XIXème siècle. Contenant
Ce livre reflète la violence de la condition Féminine. Ça sonne juste et l'émotion est la, renforcée par la musique des phrases ; la galerie de personnages familiers, domestiques, curés, parents... est tres vraie. On passe du bonheur a la douleur, du rire aux pleurs, et l'on vit avec Jeanne, victime du comportement de son mari, sa longue descente aux enfers ; sa relation à son fils est tres bien vue également.
Un vrai roman féministe avant l'heure !
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J'ai beaucoup aimé découvrir Pierre et Jean il a quelques mois et j'ai acheté Une vie comme un petit trésor à mettre de côté pour le lire le moment venu. C'est ma deuxième lecture durant le confinement, un éblouissement.
Jeanne, innocente, sortie la veille du couvent, a tout pour être heureuse à dix-sept ans, choyée par des parents aimants, elle appartient à la petite noblesse normande, "prête à saisir les bonheurs dont elle rêvait depuis si longtemps.". Mais elle n'a pas le caractère révolté et passionné de Madame Bovary, elle va beaucoup se résigner et souffrir. Croyant épouser le prince charmant en la personne de Julien, sa déconvenue sera immense, la douceur apparente de la campagne normande entre gens "bien nés" masque l'hypocrisie qui règne dans les familles et au sein de l'église.
Les descriptions sont minutieuses, détaillées, sans analyse psychologique. Il émane une certaine mélancolie de ce court roman sans concessions, Maupassant croque les personnages avec justesse et mordant, sans être moralisateur. Les paysages et la nature sont au coeur de ce récit intense, riche en portraits savoureux d'ecclésiastiques, paysans et nobles de province , les adultères et les intérêts financiers règnent en maître.
Je me suis attachée à Jeanne...
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Lorsqu'on parle de ce roman certains évoquent l'émouvante banalité quotidienne de cette vie sans relief et d'autres regrettent le manque de complexité psychologique des personnages...

Pour ma part j'ai trouvé ce roman splendide. Il ne s'agit pas vraiment d'un roman psychologique mais d'un tableau ou plutôt d'une succession de peintures naturalistes, impressionnistes ou luministes qui dessinent la silhouette à la fois forte et fragile d'une femme qui ploie sans jamais rompre sous les évènements heureux et tragiques d'une existence ordinaire. Une silhouette qui s'immerge dans des paysages et des espaces changeants dont la lumière, les couleurs, les formes, le relief, sont minutieusement décrits par touches délicates dans un style limpide et reflètent les états d'âme de cette femme. Ce sont ces tableaux qui montrent son univers intérieur et en disent plus que toute psychologie alors même qu'elle semble en surface lisse, passive et résignée face aux coups du sort, seulement animée de son amour pour son fils. Des tableaux qui décrivent un clair de lune sur les terres d'un manoir normand en bord de mer, les reflets des rayons du soleil sur l'eau que traverse une embarcation, les couleurs aveuglantes des paysages corses, mais aussi la pénombre d'une maison vide, d' un jardin d'Automne...

Une vie ce sont ces images, ces objets, ces lieux qui nous restent en mémoire quand tout a disparu autour de nous et qui portent en eux le souvenir et l'essence même des êtres que nous avons aimés ou rencontrés sur notre route, et surtout de notre propre identité. Et lorsque Jeanne se retrouve seule et déracinée en quittant sa maison, perdant tout repère, elle devient comme son vieux chien fidèle, Massacre, qui erre dans des espaces vides et dénués de sens en attendant la mort. Cette dernière partie du roman est magnifique. Mais Maupassant n'a pas voulu faire un mélodrame et plutôt que de terminer sur la mort de cette femme et sur le désespoir de l'échec d'une vie, il apporte au contraire une dernière lueur qui va réveiller Jeanne pour quelques temps encore. L'image de ce point noir d'un train qui entre en gare est le dernier tableau qui redonne des couleurs à un univers devenu terne et vidé de sa substance. Une vie ce sont aussi ces variations de l'intensité lumineuse que l'on projette autour de soi.

A distance ce roman prend une ampleur bouleversante et j'en retiens un kaleidoscope de sensations purement picturales qui en font un chef d'oeuvre.
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La vie et les désillusions d'une jeune fille candide. de ses 17 ans à l'âge de la vieillesse, 46 ans.

Jeanne sort du couvent ou bien sûr elle a rêvé le grand amour. Elle retrouve avec beaucoup de plaisir le château de son enfance au bord de la mer et ses parents. C'est certainement la partie la plus heureuse de sa vie, ou elle n'a encore reçu aucune blessure et attend avec confiance tout ce que la vie va sûrement lui offrir.
Bientôt elle accepte les hommages d'un jeune homme qui agrée également “petit père” et “petite mère”. Les fiançailles sont enchanteresses, mais comme tant de jeunes filles de bonne famille elle ignore tout des relations sexuelles, sa mère se refuse à la renseigner et les explications de son père n'en sont pas. La nuit de noce est une déconvenue. Et malgré un voyage de noce qui lui révèle le plaisir sensuel, ce n'est que le premier des désenchantements. Julien se révèle avare, coléreux, snob, conformiste, et infidèle.
À noter que le baron est choqué par le comportement de son gendre envers sa fille sans réaliser tout d'abord que lui même a agi de même en son jeune temps.
D'une certaine façon Jeanne n'est entourée que de témoignages d'infidélité : celle de ses parents l'un envers l'autre quand ils étaient jeunes, celle de sa servante Rosalie bien que celle-ci ait été imposée à la pauvre fille, puis celle de son fils qui promet de venir lorsque c'est son intérêt sans jamais tenir parole.
Le personnage de Jeanne n'est pas le seul à susciter l'empathie. Il y a la tante Lison, à laquelle nul ne pense quand elle est absente et dont on se soucie peu lorsqu'elle est là. Sa transparence est odieuse.

Comme toujours au 19ème le portrait d'une femme de la bonne société se réduit à son rôle d'épouse et de mère. Et ni l'un, ni l'autre ne la comble sans qu'elle puisse y changer grand chose.
Pourtant je ne peux pas dire qu'elle m'ait été toujours sympathique. Si j'ai compris ses rêves de jeune fille et ses déceptions d'épouse, j'ai été très agacée par sa façon d'élever son enfant et le chagrin qu'elle se créé ainsi. Je reconnais qu'il est facile aujourd'hui de porter un tel jugement, les psychologues étant là pour nous garder dans le droit chemin (!), mais j'ai souvent eu envie de la secouer.
Devenue veuve, Jeanne est d'ailleurs souvent assez indolente face à ses ennuis d'argent comme elle est faible face à son fils. Pourtant la situation n'est pas désespérée comme le montre le redressement opéré par sa soeur de lait Rosalie.
La comparaison entre le destin des deux femmes est remarquable, l'une attachée à ses rêves la gâche tandis que l'autre très réaliste la rend satisfaisante à ses yeux, il en est de même de la comparaison entre les deux garçons, l'un joueur et menteur, l'autre travailleur et sérieux.


J'ai beaucoup aimé Une vie que j'avais déjà lu plus jeune, personnages et déroulement de l'histoire. La scène dans laquelle Jeanne essaie de faire comprendre au prêtre qu'elle voudrait être à nouveau enceinte alors qu'elle n'a plus de relations avec son mari est l'une de celles qui restent dans le souvenir.



Conclusion de Maupassant par la bouche de Rosalie : “La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.”
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Une Vie est un autre classique de la littérature française et surtout un grand roman de Monsieur Guy de Maupassant. Nous suivons le destin de Jeanne, fille de barons, jeune aristocrate qui rêve de la vie et de l'Amour. Elle attend ainsi l'homme de ses rêves qui finit par arriver, Julien de Lamare, mais celui-ci se révèle égoïste, avare et infidèle. En effet, quelques temps seulement après son mariage, Jeanne découvre que ce rêve n'était en fait qu'une illusion, ce qui va lui détruire la vie...

Quelle femme courageuse et exceptionnelle ! Maupassant est un vrai prodige qui recherche la perfection -ce qu'il a fait- avec ce merveilleux et délicieux roman. Mais c'est surtout le style riche, les phrases d'une grande beauté comme la fin : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit" qui font de ce livre une 'légende".
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Une chose est sûre, l'éducation qui a été celle de Jeanne, au couvent, ne pouvait la préparer à affronter les tourments et les pièges dont la vie adulte est jalonnée. Lorsqu'elle en sort à dix-sept ans, auréolée de pureté, sa naïveté lui fait nourrir des espoirs de bonheur dans le mariage, qu'elle relie indissociablement à l'amour. Elle se fait de cette perspective l'image que lui renvoient ses parents. Leur vie de couple affiche une harmonie sans tache.

Elle se jette dans les bras du premier bellâtre que le hasard place sur son chemin, le comte Julien de Lamare, jeune coureur de dot au physique avenant mais désargenté. La désillusion lui tombe très vite sur les épaules, dès les lendemains de son voyage de noce lorsque ce parti providentiel se détourne des douces attentions dont il a usé pour conquérir son coeur. La crédulité de Jeanne naviguera alors au gré des déconvenues, jusqu'à découvrir, horrifiée, les infidélités de son époux. Dépitée, abasourdie, désorientée, accablée même, elle reporte alors ses attentions sur le fils que lui a donné son époux, au point de le couver d'un amour possessif étouffant.

Elle restera ballotée tout au long de sa vie par le flot des événements comme un esquif aux amarres rompues. Dans une société où l'on n'analyse plus les effets qu'on ne cherche les causes des aléas de la vie, où la femme n'a d'autre destin, selon sa fortune, que celui de potiche ou de bête de somme, Jeanne ne connaîtra de sa vie que désillusions, y compris de la part de ce fils chéri qu'elle avait emmailloté de sa raison de vivre. Pouvait-il en être autrement de la part d'un être trop gâté ? Elle se forge la conviction au fil des années de l'acharnement du sort contre elle, de la bassesse de l'espèce humaine, et place sur sa personne le centre de gravité de la souffrance de ce monde, en restant aveugle à celle des autres.

Autre temps, autre rapport au temps. Au rapport à la nature aussi, dans laquelle on sait reconnaître la mère nourricière. Elle est évoquée avec respect, décrite avec précision. Formidable sens de l'observation d'un auteur contemporain, ou presque, de l'histoire qu'il nous conte dans une langue minutieuse, jamais précieuse encore moins prétentieuse. Avec ses mots, il sait nous dresser de la campagne normande des tableaux dignes de ses contemporains de l'école de Barbizon. N'a-t-il pas été l'ami de Jean-Baptiste Corot.

Ses personnages sont brossés avec le même goût de l'authenticité, sans complaisance pour une nature humaine qui se dévoile trop souvent sous des travers inavouables, même de la part de qui on ne l'augurait pas. Avec ses mots encore, il nous étonne dans la figuration de ses personnages. N'a-t-il pas aussi été l'ami du chef de file de l'école réaliste, Gustave Courbet.

Dans ce désenchantement perpétuel, la poésie y perd ses droits. Un tel roman est une formidable imprégnation de son lecteur d'un siècle de transition entre celui de l'ouverture aux libertés et celui du libertinage qui en sera son corolaire. Roman pas seulement descriptif. Il se passe des choses, certes malgré elle, dans la vie de cette pauvre Jeanne. La sexualité est omniprésente, toujours en suggestion, et Jeanne abhorre ce pan de la nature humaine qui dévoile la part animale de sa constitution. Elle peut exaspérer le lecteur de son apathie, de sa pudibonderie, de son engourdissement dans la difficulté.

Mais d'autres auront l'énergie qui a déserté son être. Et l'on verra poindre la fibre sociale des ouvrages qui accompagneront l'entrée dans l'ère de l'émancipation de la femme, de la lutte des classes au seuil de notre vingtième siècle. Magnifique roman de Guy de Maupassant qui nous laisse à penser que l'écriture est chose aisée tant sa phrase en est fluide et figurative.
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Une fille de bonne famille quitte le couvent pour se marier.
Aspirant comme tout un chacun au bonheur, sa vie ne sera qu'une succession de déception... Les choses vont de mal en pis, dans son couple comme ailleurs...
Mon premier Maupassant je crois, où j'ai découvert un style fluide, facile à aborder, ainsi que des sujets et des personnages dont j'ai gardé un souvenir assez précis...
J'ai depuis lu presque tout Maupassant, à chaque fois des lectures plus qu'agréables, mais Une Vie est sans doute une de celle qui m'a le plus marqué.
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Une vie... 1er roman De Maupassant, dont je n'avais lu jusqu'ici que des recueils de nouvelles. Souvent comparé à Madame Bovary, que j'ai étudié au lycée, ce livre m'a pourtant laissé une impression complètement différente. Pas que j'aie détesté Madame Bovary, mais ce roman m'avait un peu laissée de marbre. Alors que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire Une vie, qui me marquera probablement plus durablement.
Comment expliquer une telle différence d'appréciation alors que les deux oeuvres sont très souvent mises en parallèle ? Déjà, si le sujet au premier abord semble similaire, c'est trompeur : Emma et Jeanne sont certes des jeunes femmes de province pétries de rêves, leurs réactions face au désenchantement sont diamétralement opposées : Mme Bovary n'a de cesse de courir après les illusions, de remplir son existence de couleurs chatoyantes, et connaît une fin brutale. Mais elle est actrice de sa vie.
Jeanne à l'opposé subit passivement les épreuves, mène une vie bien fade et s'efface peu à peu jusqu'à se fondre dans le paysage délavé de la Normandie. L' approche psychologique du personnage est donc bien différente.
On pourrait penser, au vu du sujet, que l'on doit bien s'ennuyer en lisant Une vie, plus que pour Madame Bovary ; et c'est là toute la virtuosité De Maupassant, dont l'écriture m'avait déjà séduite dans ses nouvelles. Je trouve dans sa plume une fraîcheur et une spontanéité qui me manque chez Flaubert.
En conclusion donc, je conseille ce livre à toute personne désireuse de découvrir la condition féminine au XIXème siècle, et si Madame Bovary vous a déplu, peut être que la lecture d' Une vie sera pour vous une révélation !
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