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sur 8827 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
c est l histoire d une jeune fille naive adore par ses parents et qui va decouvrir peu a peu le desenchantement d une vie
l heroine du roman jeanne me fait penser a emma de bovary dans ses reveries et son romantisme .
c est un roman poignant porte par une ecriture fantastique c est le deuxieme roman que je lis de cet immense ecrivain, je ne m en lasse pas!!!.
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Impressionnant, ce roman.
J'ai l'impression que pour une partie des lecteurs, Une Vie est un livre qui nous laisse sur notre faim, dans lequel on attend impatiemment que quelque chose se produise enfin et fasse avancer la vie de cette pauvre Jeanne. Personnellement (et je crois que c'est le cas de beaucoup d'admirateurs de ce livre), c'est justement cette description du "rien" qui m'a épatée. Comment peut-on réussir à tenir un lecteur en haleine avec un roman dans lequel il ne se passe rien, avec une héroïne pitoyable et une succession d'évènements invariablement tragiques? Et comment peut-on réussir à tenir ce rythme pendant plusieurs centaines de pages? Demandez à Maupassant.

C'est en lisant Une Vie que je me suis rendue compte que si nouvellistes et romanciers étaient tous écrivains, la différence entre eux était néanmoins notable. On n'est pas dérangé par quelques longueurs à la lecture d'une nouvelle puisqu'on sait qu'elle sera terminée quelques pages plus tard. Mais dans un roman, le nombre de pages que tient notre main droite nous fait angoisser, on se dit que cette souffrance, cet ennui n'est pas prêt de finir. Alors parfois, lorsqu'il est mauvais, on referme ce livre au profit d'un autre au résumé plus prometteur. Mais dans le cas d'Une Vie, ces longueurs deviennent notre raison de continuer. de plus, il fait gris, notre Jeanne passe de désillusions en trahisons en deuils, ce serait donc bien lâche de notre part de l'abandonner ainsi! Alors donc on poursuit notre lecture, on se sent bien compatissant envers notre (anti-)héroïne, on aimerait que du bon lui arrive, ne serait-ce qu'une fois dans sa triste vie, même si on doute qu'elle saurait en profiter, tant elle n'y est pas habituée. Puis arrivé au bout de la dernière page, on est un peu soulagé, et on on souhaite oublier cette existence vide et ratée, un peu par égoïsme, un peu par superstition et beaucoup par déni et crainte de suivre son chemin.

Mais finalement, avec sa vie construite dans le domaine du négatif plutôt que du positif, malgré l'absence de traces qu'elle laissera à sa mort, on ne peut pas dire qu'elle nous ait fait perdre notre temps, et il me semble que Jeanne nous a apprit beaucoup. Elle nous apprend à relativiser ; à nous émerveiller de tout ce qu'on a, plutôt que de nous plaindre de ce qu'on n'a pas ; elle ne devient pas un exemple à suivre comme ces héros de romans qui nous marquent et qu'on admire, mais plutôt un exemple à ne pas suivre. En fait, Jeanne nous met un énorme coup de pied aux fesses, elle nous prend par les épaules, nous regarde dans les yeux et nous dit "Ma petite, vois ce qu'on devient quand on est résigné et plaintif, vois ce qu'on ne devient pas quand on manque d'ambition, de rêves, de volonté et de courage, et vois comme la vie est un calvaire quand on se persuade qu'elle en est un".
Merci Jeanne.
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Plus je lis du Maupassant plus je l'apprécie. Voilà un bon drame comme je les aime, plein d'espoirs et d'illusions déçus. Toutes les attentes de l'héroïne sont démolies petit à petit et la jeune fille naïve des débuts devient petit à petit désabusée sans pour autant s'armer contre les aléas. L'initiation est dure et sans pitié mais sous la plume De Maupassant, la vie est tout de même entrecoupée de moments de poésie.
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Jeanne, élevée dans un monastère, à l'abri de la rudesse et des perversités du monde extérieur, a cultivé un tendre regard poétique sur la vie et la beauté de la nature. Elle est dans l'acceptation la plus simple, la plus totale. Cette sorte de perfection de l'âme humaine tant désirée par son père ne lui sera hélas d'aucun recours quand elle rencontrera le beau Julien, un homme qui se révélera perfide, avare, égoïste et infidèle. Jeanne, complétement démunie, n'aura d'autre choix que celui d'accepter son sort, et ainsi se vider de sa propre essence spirituelle. Ce court roman, sombre, implacable et cruel, outre de révéler le génie littéraire absolu De Maupassant, fait réfléchir quant à la tournure de nos destinées. Vouloir vivre en harmonie avec soi et le monde est-il vraiment le chemin de la sagesse ? Ne peut-on pas emprunter une route plus étroite, plus pentue et caillouteuse, faite de souffrances et de renoncement au consensus sociétal, pour au bout espérer parvenir au plus haut accord avec soi-même ? Encore une fois, c'est dans les dernières années de sa vie, quand on plongera notre regard sur nos vies passées, que l'on jugera de la qualité de la route empruntée.
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« La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. » Celle de Jeanne, qui va de déceptions en désillusions, aurait pu donner lieu à une tragédie ou à un drame sentimental. Maupassant, tout en obligeant le lecteur à se laisser pénétrer par la sensibilité touchante de Jeanne, se garde bien de forcer le trait. Elle s'en charge assez elle-même, Jeanne la malchanceuse qui voit son mariage foirer et son fils adoré l'abandonner, qui prend de plein fouet toutes les bassesses de la vie, qui se console dans des amours qui la minent, à Jeanne qui si souvent se trouve au bord de la folie. On assiste au temps qui passe, aux êtres aimés qui disparaissent, une mère mélancolique, un père généreux, la tante Lison, chef-d'oeuvre de personnage secondaire, presque transparente, écho assourdi(ssant) de la vie ratée de Jeanne. On voit la sombre Normandie donner à une escapade trop rapide en Corse une lumière aveuglante. On voit une vie, juste une vie qui tire derrière elle tous ses malheurs ordinaires et tous ses bonheurs éphémères, une simple vie, une vie qui nous fait penser à la nôtre, de vie, à ce qui nous échappe pour toujours, un paysage qu'on ne verra plus, un noyer qu'on abat, une grand-maman qu'on enterre, nos vingt ans qui regrettent de ne pas avoir été plus fous.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Jeanne revient de toutes les illusions et rêves de sa jeunesse : bafouée par son mari, trahie par son fils, elle semble passive et résignée mais l'est-elle vraiment et surtout avait-elle le choix à une époque où les femmes de son milieu ne pouvaient vraiment exister par elles-mêmes ? Quelle expérience de la vie avaient-elles quand elles étaient élevées en oies blanches dans des couvents et n'en sortaient que pour contracter un mariage arrangé ! Malgré tout la fin laisse une lueur d'espoir...Très très beau roman d'une grande sensibilité : style, construction, poésie, récit, analyses psychologiques qui témoignent qu'au-delà de sa vision pessimiste des hommes, Maupassant conserve de la compassion pour les misères humaines.
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Une vie tout ce qu'il y a de plus ordinaire, d'une femme conforme à son époque, sans éclats ni révoltes.
Une vie qui passe et ne fera que passer, sans laisser d'empreinte à la postérité.
Une vie sublimée par la plume De Maupassant.
Comme j'ai aimé ce livre !
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Maupassant est d'abord et avant tout un auteur de nouvelles. L'un de nos meilleurs, si ce n'est LE meilleur. En tant que romancier, c'est beaucoup plus mitigé : oh, pas à jeter à la poubelle, bien sûr, mais de la poignée de romans qu'il nous a laissés, aucun ne tient la comparaison, en force, en puissance d'évocation, et même en qualité d'écriture avec ses contes et nouvelles, si tranchants, si riches en images, si fouillés en caractère – et en si peu de pages ! Certes « Bel-Ami » et « Une vie », ses romans les plus connus, ont leur petite célébrité (surtout par rapport aux autres, « Pierre et Jean », « Mont-Oriol », « Fort comme la mort », et « Notre coeur »), mais ils donnent une nette impression d'être poussifs, comme si c'était des nouvelles étirées. Ce n'est peut-être pas le cas, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de comparer avec les nouvelles, et là, comme on dit, y a pas photo.
Pourtant ce sont des romans honorables. « Bel-Ami » peut être même considéré comme un grand roman, construit et bien écrit, dans ce portrait d'arriviste « par les femmes », déjà mis en scène par Balzac, Stendhal, Flaubert et Zola. « Une vie » est également très lisible, mais il pèche par deux côtés (à mon avis, ça n'engage que moi) : l'histoire, d'abord, est décevante : Nous avons ici un portrait de femme, certes pathétique (qu'est-ce qu'il ne lui arrive pas, à cette pauvre Jeanne !), mais crispant par ce manque de rébellion, cette passivité tout au long du roman, on a l'impression qu'elle attend que les catastrophes lui tombent dessus. le lecteur ou la lectrice trépigne en disant : mais vas-y rentre-leur dedans à tous ces salauds ! Par certains côtés elle ressemble à Emma Bovary, mais Emma finit par agir. Jeanne se confine dans une passivité qu'elle prend pour de la résilience. Vous me direz, après tout c'est peut-être une analyse psychologique : il y a des êtres qui sont velléitaires par nature et innocents (au sens premier : incapables de nuire) par caractère ou par atavisme. Mais Jeanne nous fait pitié, et en même temps, quelque part, elle nous irrite. La deuxième réflexion concerne la rédaction : comme dit plus haut, on a l'impression que sur un schéma de départ (qui aurait fait le sujet d'une bonne nouvelle) il étire, il rajoute, il comble des vides, en accumulant les avanies sur la pauvre Jeanne. Remarquez, ça se tient : Maupassant a suffisamment de savoir-faire pour livrer un travail soigné, et le résultat tient bien la route. C'est juste une impression, et seulement la mienne.
« Une vie », la vie de Jeanne, c'est pas une vie banale, elle en aura vu, la pauvre. Née dans un monde aisé, elle vit jusqu'au mariage dans une espèce de conte de fée où elle rêve à voix haute d'existence de rêve et de prince charmant. Elle croit même l'avoir trouvé en la personne de Julien. Mais celui-ci, à peine marié, la trompe avec toutes les femmes de son entourage, y compris sa propre bonne Rosalie (au passage la seule qui lui restera fidèle). Son mari est assassiné par un mari cocu. Entourée par des rapaces de toutes sortes, elle sombre dans la dépression, puis dans la misère, car son fils bien-aimé la ruine à petit feu.
Un roman qui reste lisible, avec les réserves (personnelles) énoncées plus haut, qui dresse le portrait douloureux d'une femme qui ne sait pas se battre, et plus encore d'une société où l'homme dominant a droit de vie et de mort (physiquement et encore plus moralement) sur sa femme et sur toute la maisonnée (famille et personnel). Dieu merci, on a un peu évolué de ce côté-là, même s'il reste beaucoup de chemin à faire.
On retiendra au cinéma l'adaptation d'Alexandre Astruc (en 1958) avec Maria Schell dans le rôle de Jeanne, et celle (TV) d'Elisabeth Rappeneau en 2005 avec la toujours magnifique Barbara Schulz.
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Il y a des romans qui vous marquent plus que d'autres. Des romans pour lesquels vous lisez la page Wikipedia et les critiques Babelio. Des romans dont vous parlez à vos proches pour pouvoir en discuter et les analyser. " Une vie " fait partie de ces romans qui m'ont marquée. Maupassant nous raconte avec talent la banalité de la vie. Jeanne, sortant du couvent à 17 ans est jetée dans la vie. Elle aime la nature, sa famille , son manoir. Elle est à l'aurore de son histoire, pleine d'espoirs. Mais la vie , banale , est en réalité terrible. L'infidélité, la mort, la ruine sont autant de réalités quotidiennes qui viennent frapper le destin de Jeanne. Ces réalités sont destructrices pour un être aussi pur et naïf que l'héroïne, dont l'âme tombera petit à petit dans la dépression. C'est triste et superbe à la fois. Jeanne m'a extrêmement touchée car elle est bonne , pure et ne change pas sa personnalité malgré les épreuves qu'elle traverse. Elle pourrait devenir perfide, menteuse , infidèle elle aussi , égoïste comme tous les êtres qui ont détruit sa vie. Mais elle est incapable de faire le mal et subit le destin. On peut plus d'une fois verser sa larme durant la lecture de ce roman. Heureusement, la fin nous laisse de l'espoir. Comme Jeanne , soyons naïfs et purs et espérons que cette nouvelle source d'espoir ne sera pas , cette fois , décevante.
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Je ne peux pas être réellement objective quand je parle de ce roman, c'est mon coup de coeur de toujours, mon livre préféré.

J'ai découvert ce roman durant l'adolescence, je l'ai lu en me disant que Jeanne avait vraiment une vie horrible et je la trouvais passive. Depuis je l'ai relu souvent, à vrai dire à chaque fois que la vie devient dure et j'ai commencé à admirer Jeanne. Maupassant n'épargne pas son héroïne, mais malheur après malheur, Jeanne se relève et trouve la force de continuer sans perdre foi en l'humanité. On peut interpréter cette attitude comme de la naïveté, pour moi c'est de la résilience et de la bonté à l'état pur. Jeanne aurait pu, comme beaucoup de ces héroïnes du 19ème et 20ème siècle se jeter sous un train ou encore s'empoisonner, mais elle décide de rester, de continuer à vivre et elle trouve des morceaux de joie par-ci et par-là.
Le personnage de Jeanne est une source inspiration.

Au-delà du personnage extraordinaire, je suis à chaque fois subjuguée par la justesse des mots De Maupassant. Sa plume restera, je le pense, pour toujours ma préférée.
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