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sur 8828 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jeanne est le personnage central de l'histoire. Les parents place leur fille Jeanne en âge de scolarité dans un couvent. Elle en sort à 19 ans naïve n'ayant rien appris des réalités de la vie. Trois mois plus tard, elle épouse Julien de Lamare. de ce mariage naîtra leur fils Paul que Jeanne chéri. Assez rapidement Julien trompe sa femme en forniquant avec Rosalie sa servante, qui tombe enceinte. Julien veut abandonner Rosalie mais Jeanne s'y oppose et lui trouve un mari. Julien est cupide, égoïste, hypocrite en plus de tromper son épouse. Il noue une relation avec une voisine. Lorsque le mari de cette voisine l'apprend, furieux, il tue le couple d'amants en les précipitant du haut d'une falaise. Paul est placé dans une institution scolaire d'où il fugue. Il ne donne pas de ces nouvelles à sa maman. Il voyage à la recherche d'une affaire qui le rendra riche, mais il s'endette et compte sur sa maman pour réparer les dégâts. Vingt-quatre ans après avoir quitté le château familial, la servante Rosalie revient, prend en charge les comptes et la vie de Jeanne qui s'est ruinée sans résultat pour son fils Paul. Pour éponger les dettes de Paul, Rosalie avec raison force Jeanne à vendre château et domaine, seule façon de sortir de ce cercle infernal. C'est pour dire que dans la vie on peut avoir besoin de « plus petit que soi ».

Maupassant à mis six ans pour écrire ce roman qui est son premier. L'histoire est bien ficelée et nous montre à quel point le destin peut être défavorable à certaines personnes. On peut deviner ce que devient Jeanne après avoir perdu ses parents, son mari, avoir eu un fils qui ne lui a apporté que des soucis - dépressive. Finalement c'est Rosalie qui est la petite lueur qui agit avec beaucoup de réalisme au profit de Jeanne qui devra s'habituer à vivre sur une autre échelle de valeur. C'est une histoire que j'ai beaucoup apprécié, bien que triste. Elle me faisait penser au triangle bourreau, victime, sauveur.

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Un chef-d'oeuvre, depuis le XIIe siècle au moins, est un ouvrage que faisait un aspirant ou une aspirante pour se faire recevoir maître ou maîtresse dans le métier qu'ils avaient appris ; « Nul artisan n'est agrégé à aucune société ni n'a ses lettres de maîtrise sans faire son chef-d'oeuvre » disait La Bruyère.

En 1883, 20 ans après la sortie des Misérables, 3 ans après la mort de Flaubert, son « maître », Guy de Maupassant publie son premier roman (après de nombreuses nouvelles), et réalise, selon certains, l'oeuvre de sa vie. Avec Une vie, il est définitivement consacré par les plus grands, comme un maître à son tour. Tolstoï dira, « une vie est un roman de premier ordre ; non seulement c'est la meilleure oeuvre De Maupassant, mais peut-être même le meilleur roman français depuis les Misérables, de Victor Hugo (…) Cette fois la vie n'est plus, pour l'auteur, une suite d'aventures de débauchés ; ici, le fond du roman, comme le titre l'indique, est la description d'une vie détruite, de la vie d'une femme innocente et charmante, prête à tout ce qui est noble, et détruite précisément par cette sensualité des plus grossières et des plus bestiales qui apparaissait à l'auteur, dans ses récits antérieurs, comme le phénomène le plus essentiel de la vie. Cette fois la sympathie de l'auteur se porte vers le bien ».

Une vie est, par ailleurs, sans doute la preuve que l'on a tort de réduire Maupassant à un misogyne. Son problème n'est pas les individus, mais bien les institutions. Ici : le mariage, qui jette, dans les bras l'un de l'autre, deux inconnus et, malheureusement, Jeanne, une pucelle qui entend des voix lui conter des histoires d'amour chaste et pur, dans les bras d'un Julien fourbe, un bellâtre intéressé qui dévoile son vrai visage une fois servi : celui de la turpitude la plus accomplie, faite de brutalité, d'indifférence, de manipulation, de méchanceté en somme, à force d'égoïsme. le mariage ne protège en rien l'épouse, entièrement soumise à son mari, ni l'époux d'ailleurs lorsque celui-ci, coeur fidèle et profondément épris, l'est d'une femme volage. C'est encore le procès de la foi institutionnalisée, de la religion donc : simple caution du pouvoir temporel, elle couvre les exactions des puissants pour sauver la face des convenances sociales et, ainsi, justifier le maintien de l'ordre établi. Prétendante à la direction des âmes et au monopole du pouvoir en lieu et place de tout autre force, elle se fait alors tyrannique et n'est plus que l'inverse de l'enseignement de son prophète. Maupassant y oppose la vertu sincère et droite de Jeanne, qui préfère « le Dieu des honnêtes gens au Dieu d'un parti ».

C'est enfin la condamnation du règne de l'argent, qui corrompt les esprits, assèche les coeurs les plus faibles, souvent les plus isolés (Julien sans doute qui n'a point de famille, Paul, jamais aimé par son père), qui détourne de la vérité (« avoir » pour « être » selon Julien, et non pour « partager » comme dans cette généreuse famille le Perthuis des Vauds ; se marier pour 20.000 francs pour sortir de sa pauvreté…). Voilà « l'humble vérité » qui choqua sans doute autant, et au-delà de certaines scènes, la société bien (mal) pensante, bien peu empathique avec son prochain quoi qu'elle respecte tous les sacrements. Voilà tout ce qui fait d'Une vie un chef-d'oeuvre quand « la vie, voyez-vous, ça n'est jamais ni si bon ni si mauvais qu'on croit. »
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S'écartant du cynisme dont il est coutumier, Maupassant livre ici l'histoire d'une vie, celle de Jeanne, dont le destin se chargera de lui ôter ses illusions de jeunesse pour enfin lui faire prononcer une phrase fataliste, devenue proverbiale et applicable à tous : « La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. »
On a vu dans ce roman – à juste titre – l'influence de Flaubert, son aîné et ami, sur Maupassant, les deux eux-mêmes influencés par La Femme de trente ansDe Balzac. Mais ce qui fait la singularité d'Une vie c'est ce personnage de Jeanne, figure presque christique face à l'adversité. Une ancienne connaissance me raconta un jour ce qu'une parente lui avait dit au sujet de ses malheurs : « le Bon-Dieu ne nous donne que ce qu'on peut supporter. » Remarque qui aurait pu sortir de la bouche de Jeanne.
S'agissant du style, Une vie, c'est écrit avec aisance : les phrases, quoique porteuses de tristesse, de dureté et désenchantement, glissent sans difficulté, comme si le destin de Jeanne suffisait à ne pas l'accabler d'une lecture trop lourde.
Par ailleurs, c'est un texte qui montre encore une fois le sens de la psychologie qui caractérise l'oeuvre De Maupassant.
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Le sentiment qui m'est resté en refermant le livre, c'est celui d'avoir quitté un univers qui était le mien, où je me sentais chez moi. Je me suis sentie abandonnée, au début. J'avais appris à vraiment apprécier ces personnages, leur petit monde, leurs intrigues...Manoir de bords de mer, barons, paysage normands, à croire qu'il fait surgir en nous des réminiscences de vies antérieures. La vie et les états-d'âme de ces personnages ayant vécus il y a plus de 200 ans, étant tellement actuels ! On évolue au fil de l'histoire côte à côte avec Jeanne, on est là, à sa sortie du couvent, pleine d'espoir à l'aube de son existence et de ses premières émotions, et c'est ainsi que débute "Une vie". n a une vraie pluralité de caractères et de tempéraments, entre le baron philosophe, la baronne nostalgique, le vicomte avare, la comtesse passionnée, son mari solitaire et bien sûr Jeanne, cette grande sentimentale. Très convaincant lorsqu'il s'agit de décrypter l'âme pure d'une jeune femme au début de la vingtaine, il se révèle finalement encore meilleur en narrateur des souffrances, de la tristesse résignée et de la monotonie d'une vie campagnarde. On se remémore alors sans fin les souvenirs de jeunesse, à la recherche du temps perdu, comme s'il n'y avait plus rien à attendre de cette vie. Jusqu'à la conclusion du roman, et cette dernière phrase ouvrant malgré tout sur l'espoir, encore et toujours : "La vie, voyez vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit".
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J'ai adoré ce roman .
Une belle histoire, un décor magnifique.
Jeanne est une jeune femme à peine sortie du couvent qui rêve que sa vie soit un conte de fée. Elle ne le sera pas...
Désillusion, amour, richesse, joie et peine. On retrouve tout cela.
J'ai apprécié aussi le personnage de Rosalie qui est très forte. Et aussi le parallèle entre les deux femmes : l'une riche qui fait un mariage malheureux et supporte mal les problèmes de la vie alors qu'on pourrait croire que tout peut lui réussir et l'autre pauvre qui porte à bras le corps sa vie de bonne et réussit à s'en sortir et à être heureuse.
Une très belle découverte.
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Une vie laisse une sensation de tristesse après sa lecture. Comme son titre l'indique, c'est toute une vie que l'on découvre, la vie de Jeanne qui après avoir vécue sa jeunesse enfermée en couvent est pleines d'espoirs et d'envies qui ne demandent qu'à se réaliser et qui semblent à sa portée. Et au lieu de ça, Jeanne fait la rencontre qui va faire de sa vie une suite de drames et de déceptions. En lisant ce roman, c'est presque de l'agacement qui m'a envahi : une envie de secouer Jeanne et la sortir de son apathie. Mais j'ai particulièrement aimé cet attrait pour la Normandie et les descriptions lors du voyage en Corse. Et la petite note d'espoir qui se profile à la fin : un renouveau ou une deuxième chance pour Jeanne qu'il n'appartient qu'à elle de saisir… Malgré le pessimisme omniprésent, c'est un très beau roman De Maupassant.
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Premier roman de Guy de Maupassant et je suis litteralement séduite par sa plume factuelle, tendre, forte et bienveillante.
L'histoire est juste, les personnages attachants et la dimension artistique prend toute sa place au fil des pages, telle une peinture.
Nous traversons le 19ème siècle avec beaucoup de grâce et nous avons qu'une seule hâte... en découvrir d'autres.
Une oeuvre à lire et à relire pour sa beauté.
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Une lecture qui m'a marquée "à vie".
Je l'ai lu quand j'avais une quinzaine d'années. C'est peut-être un des livres les plus forts qu'il m'ait été donné de lire.
Depuis, j'ai lu beaucoup d'autres romans (environ 150 par an) mais Une vie, De Maupassant fait partie de ceux que je garderai toujours en mémoire.
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Grand classique de Guy de Maupassant, j'ai de nouveau passé un très agréable moment de lecture avec son livre Une vie.
Nous suivons Jeanne, fille du baron Simon-Jacques et de la baronne Adelaïde, qui vient de sortir du couvent où son père a tenu à ce qu'elle y fasse ses études avant son passage à l'âge adulte.
C'est donc tout jeune et innocente que Jeanne découvre la vie, avec un côté fleur bleue et surtout bien naïf, elle rêve de se marier, de voyager, de vivre de bonheur en bonheur auprès de ses parents, de son futur mari et de ses futurs enfants.
Elle part donc avec ses parents au château de Peupliers (un des nombreux biens de ses parents), château près de la mer avec un paysage fabuleux, qui amène la jeune fille à continuer de rêvasser doucement. Un jour, le curé, ami de la famille, présente Julien, un jeune noble, fraîchement orphelin et bien sous tout rapport, celui-ci va vite conquérir le coeur de notre héroïne. Commence pour Jeanne, une vie, une vie pleine de joie, mais surtout de désillusions.
J'aime beaucoup la plume de Guy de Maupassant, son écriture s'adapte bien à notre époque, nous n'avons pas l'impression de lire un vieux livre avec des termes incompréhensibles, de plus, Maupassant sait mettre en avant la noirceur des gens sans exagérations, ni acharnement, sa vision des gens est vraiment très réaliste.
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Publié en 1883, ce roman réaliste a su vieillir avec élégance. Maupassant y a mis tout son talent et tout son pessimisme. Il a su décrire magnifiquement le destin malheureux de Jeanne le Perthuis, jeune fille naïve et rêveuse que rien n'a préparé aux épreuves de la vie et à la méchanceté des hommes. Triste et désabusé, ce roman est d'une beauté remarquable.
Que l'on s'attache à l'histoire, au style, aux paysages ou à la psychologie des personnages : tout est parfait, soigné. Les descriptions de la Normandie sont simplement sublimes. L'écriture de Maupassant reste étonnamment agréable et facile à lire après cent trente ans. Même s'il est évident que l'histoire de Jeanne, héroïne malheureuse et sublime, est datée, son désarroi lui est intemporel.
Un classique à (re)découvrir d'urgence.
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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