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sur 8833 notes
Jeanne sort du couvent à dix-sept pour se marier. Véritable « midinette » dans l'âme, elle aime la nature et croit aux valeurs du mariage telles qu'on les lui a apprises, avec un mari aimant, tendre et responsable. Naïve, ne connaissant rien de la vie, elle espère beaucoup en Julien, son futur époux. Mais la vie de Jeanne va se révéler bien différente ce qu'elle avait pu imaginer.

Maupassant, avec ce roman, tient à nous décrire de manière réaliste la société française du 19e siècle, et en particulier la condition de la femme. Et quel portrait nous offre-t-il là avec le personnage de Jeanne ! Même si ce roman se termine sur une note d'espoir, quelle triste vie ! En effet, l'existence de l'héroïne est pour le moins déprimante. Un mari infidèle et volage, un fils ingrat. Ici, Jeanne se marie pour le meilleur… et surtout pour le pire !
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J'avais lu Une Vie dans le cadre de ma scolarité, il y a… longtemps.
Après Bel ami, j'ai poursuivi la découverte des romans De Maupassant avec Une Vie que je l'ai relu avec plaisir.
Maupassant dénonce les ravages de l'éducation des jeunes filles de l'époque qui sortent du couvent sans rien connaître de la sexualité, de la nature des hommes et des difficultés de la vie de couple. Elles rêvent de l'homme idéal, et se retrouvent mariées à des hommes violents, avares ou très dépensiers et le plus souvent infidèles. La réalité est si loin de leur vision utopique du mariage. Mariées avec un homme tout à fait ignorant des besoins de sa femme, elles sont confrontées à la brutalité sexuelle de leur mari, proche du viol, à la violence physique et psychologique, les jeunes mariées ignorantes des choses de la vie déchantent amèrement.
Quelques phrases de Notre coeurDe Maupassant illustrent parfaitement cela : « Mariée avec un vaurien de belles manières, un de ces tyrans domestiques devant qui tout doit céder et plier, elle avait été d'abord fort malheureuse. Pendant cinq ans, elle avait dû subir les exigences, les duretés, les jalousies, même les violences de ce maître intolérable, et terrifiée, éperdue de surprise, elle était demeurée sans révolte devant cette révélation de la vie conjugale, écrasée sous la volonté despotique et suppliciante du mâle brutal dont elle était la proie (…) On disait que son mari avait apporté dans le début de leurs relations conjugales une brutalité si révoltante et des exigences si inattendues qu'elle avait été guérie pour toujours de l'amour des hommes. Et les intimes discutaient souvent sur ce cas. Ils arrivaient infailliblement à cette conclusion qu'une jeune fille élevée dans le rêve des tendresses futures et dans l'attente d'un mystère inquiétant, deviné indécent et gentiment impur, mais distingué, devait demeurer bouleversée quand la révélation des exigences du mariage lui était faite par un rustre. ».
Les choses ont un peu évolué depuis sur ce point, mais pas toujours malheureusement…
Il y a aussi beaucoup de similitude entre Une vie et La femme de trente ansDe Balzac.
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Publiée dans la presse sous forme de feuilleton puis de roman en 1833, dans Une vie, Guy de Maupassant narre celle de Jeanne, fille unique de riches propriétaires terriens normands, Simon-Jacques le Perthuis des Vauds et la baronne Adelaïde, aristocrates aux idées libérales et progressistes et parents aimants.

C'est pour parfaire son éducation que Jeanne a été envoyée au couvent. Après quelques années, elle en sort (là débute son histoire) à l'âge de 17 ans. de retour dans le foyer familial situé près de la ville côtière d'Yport, elle commence auprès des siens et dans la belle nature environnante comme une nouvelle vie, pleine d'enthousiasme et de promesses. Elle fait la connaissance de Julien de Lamarre, jeune aristocrate nouvellement installé dans la paroisse. Ils se lient secrètement l'un à l'autre et décident de se marier. Tout leur semble promis et pourtant, à la faveur d'un voyage qu'ils font en Corse, Jeanne découvre chez Julien un homme aux réactions surprenantes et imprévisibles. Leur retour ne cessera de confirmer les craintes de la jeune femme...

Dans Une vie, Guy de Maupassant décrit toutes les désillusions du mariage et des relations humaines, les convenances qui ressemblent à des lâchetés, les compromis à des leurres. Un roman sombre, désenchanté où le cynisme semble l'emporter sur toute morale. Mais Jeanne, le personnage central du roman, ne cessera pourtant pas de croire, de maintenir l'espoir que tout peut (re)devenir possible. L'espoir est mince mais demeure cependant, toujours. C'est le souvenir que je garde de ce beau et édifiant roman, celui d'une femme qui ne manqua jamais de courage face aux vicissitudes de l'existence. 
Jeanne, quelle vie ! 
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c est l histoire d une jeune fille naive adore par ses parents et qui va decouvrir peu a peu le desenchantement d une vie
l heroine du roman jeanne me fait penser a emma de bovary dans ses reveries et son romantisme .
c est un roman poignant porte par une ecriture fantastique c est le deuxieme roman que je lis de cet immense ecrivain, je ne m en lasse pas!!!.
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Impressionnant, ce roman.
J'ai l'impression que pour une partie des lecteurs, Une Vie est un livre qui nous laisse sur notre faim, dans lequel on attend impatiemment que quelque chose se produise enfin et fasse avancer la vie de cette pauvre Jeanne. Personnellement (et je crois que c'est le cas de beaucoup d'admirateurs de ce livre), c'est justement cette description du "rien" qui m'a épatée. Comment peut-on réussir à tenir un lecteur en haleine avec un roman dans lequel il ne se passe rien, avec une héroïne pitoyable et une succession d'évènements invariablement tragiques? Et comment peut-on réussir à tenir ce rythme pendant plusieurs centaines de pages? Demandez à Maupassant.

C'est en lisant Une Vie que je me suis rendue compte que si nouvellistes et romanciers étaient tous écrivains, la différence entre eux était néanmoins notable. On n'est pas dérangé par quelques longueurs à la lecture d'une nouvelle puisqu'on sait qu'elle sera terminée quelques pages plus tard. Mais dans un roman, le nombre de pages que tient notre main droite nous fait angoisser, on se dit que cette souffrance, cet ennui n'est pas prêt de finir. Alors parfois, lorsqu'il est mauvais, on referme ce livre au profit d'un autre au résumé plus prometteur. Mais dans le cas d'Une Vie, ces longueurs deviennent notre raison de continuer. de plus, il fait gris, notre Jeanne passe de désillusions en trahisons en deuils, ce serait donc bien lâche de notre part de l'abandonner ainsi! Alors donc on poursuit notre lecture, on se sent bien compatissant envers notre (anti-)héroïne, on aimerait que du bon lui arrive, ne serait-ce qu'une fois dans sa triste vie, même si on doute qu'elle saurait en profiter, tant elle n'y est pas habituée. Puis arrivé au bout de la dernière page, on est un peu soulagé, et on on souhaite oublier cette existence vide et ratée, un peu par égoïsme, un peu par superstition et beaucoup par déni et crainte de suivre son chemin.

Mais finalement, avec sa vie construite dans le domaine du négatif plutôt que du positif, malgré l'absence de traces qu'elle laissera à sa mort, on ne peut pas dire qu'elle nous ait fait perdre notre temps, et il me semble que Jeanne nous a apprit beaucoup. Elle nous apprend à relativiser ; à nous émerveiller de tout ce qu'on a, plutôt que de nous plaindre de ce qu'on n'a pas ; elle ne devient pas un exemple à suivre comme ces héros de romans qui nous marquent et qu'on admire, mais plutôt un exemple à ne pas suivre. En fait, Jeanne nous met un énorme coup de pied aux fesses, elle nous prend par les épaules, nous regarde dans les yeux et nous dit "Ma petite, vois ce qu'on devient quand on est résigné et plaintif, vois ce qu'on ne devient pas quand on manque d'ambition, de rêves, de volonté et de courage, et vois comme la vie est un calvaire quand on se persuade qu'elle en est un".
Merci Jeanne.
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Je viens de manger ce roman en l'espace de 4 jours, il est sublime et révoltant.
Quelle tristesse, être cette pauvre Jeanne. Comment ne pas s'être rebelée ou avoir tenter de changer la donne ? Etre femme aujourd'hui n'est pas toujours simple mais je pense qu'avant, du temps patriarcal ce devait être bien pire.
Je pense que j'aurai fuis, sans trop savoir comment.

Heureusement une ultime touche de bonheur aux dernières pages de ce roman réchauffe un peu le coeur et donne espoir aux beautés de la vie.

Un classique, qu'évidement je conseille de lire, il en va de soit.
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Plus je lis du Maupassant plus je l'apprécie. Voilà un bon drame comme je les aime, plein d'espoirs et d'illusions déçus. Toutes les attentes de l'héroïne sont démolies petit à petit et la jeune fille naïve des débuts devient petit à petit désabusée sans pour autant s'armer contre les aléas. L'initiation est dure et sans pitié mais sous la plume De Maupassant, la vie est tout de même entrecoupée de moments de poésie.
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"Une vie" ou l'histoire banale d'une femme !
En effet ce livre d'un réalisme crû raconte peu de chose : Jeanne, une jeune fille naïve va épouser un rustre qui va l'humilier et la tromper.
Mais l'intérêt réside surtout dans la peinture de la femme au XIXe siècle : l'auteur qui, rappelons-le, est un homme, parvient à se mettre dans la peau de cette anti-héroïne qu'est Jeanne. Et il décrit ses souffrances, ces petits outrages quotidiens, avec subtilités et clarté.
J'ignore quels ont pu être les sentiments de Maupassant pour son personnage : compassion, agacement ou indignation ? Mais pour ma part, c'est un peu ce que j'ai ressenti : Jeanne est émouvante au début car c'est sûr, elle subit les mauvais traitements d'un mari ingrat puis progressivement, elle nous dérange par sa passivité. De toute évidence, elle ne mérite pas son sort conjugal. Elle qui est si "fleur-bleu" dans sa jeunesse, si douce et si fidèle en tant qu''épouse, va aller de désillusions en frustrations. Et pourtant, elle n'a pas rien : plus riche que Julien, elle a une propriété, un rang important, et ses parents sont toujours auprès d'elle pour la soutenir. On ne peut pas dire que toutes les femmes ont eu sa chance à la naissance. Alors pourquoi si peu de réactions de sa part ? On aurait aimé qu'elle s'emporte face à ce mari si cruel lorsqu'elle découvre par exemple l'adultère ou qu'elle le pousse hors de chez elle avec l'appui de ses parents qui rappelons-le, sont les vrais propriétaires des Peuples. Bref, elle aurait pu réagir d'autant qu'elle a des atouts malgré son statut inférieur de femme.
Mais bon, c'est peut-être cela que cherche à faire l'auteur : nous faire réagir, nous lecteurs, en nous contant cette vie "subie", morose et frustrante. Pour peut-être que le destin des femmes change un jour...qu'elles gagnent en droits et en considération. Ce qui se passera 1 siècle plus tard dans les sociétés occidentales avec leur émancipation.
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Quel plaisir de replonger dans cette lecture découverte pour la première fois à l'adolescence. J'adore la façon dont Maupassant décrit l'ennui, le temps qui s'écoule sans qu'il n'y ait rien à faire. Tous les espoirs fondés dans le mariage puis d'un coup toutes les illusions qui s'arrêtent net. le temps qui s'écoule lentement, les saisons qui reviennent chaque année, les espoirs qui naissent avec le printemps et la tristesse de l'hiver.
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Jeanne est une jeune fille de bonne famille fraîchement sortie du couvent où elle a passé sa jeunesse. En revenant dans sa famille, elle a des rêves bien sûr, elle rêve d'amour - nous sommes au XIXème siècle et c'est bien là la seule chose à laquelle les jeunes filles pouvaient rêver...
Puis un jour elle rencontre Julien, il vient d'une famille moins aisée et est orphelin à présent, mais il est si beau que tous les espoirs sont permis. Et c'est là que les ennuis commencent.

Il y avait près de 20 ans que je n'avais pas lu Maupassant dont je gardais un très bon souvenir, cette fois-ci j'ai donc voulu essayer un roman : et j'ai mal choisi !
Bien sûr, je ne nie pas la qualité du récit ni son intérêt d'un point de vue littéraire, avec ces portraits et cette description de la déchéance de cette pauvre Jeanne, trop longtemps coupée du monde pour y voir les crautées dont il peur regorger. On retrouve aussi des thèmes chers à Maupassant dans ses nouvelles : la vie dans la campagne normande et les relations que les habitants tissent entre eux - avec des motivations pas toujours très catholiques comme le dirait volontiers son odieux abbé Tolbiac.
Plusieurs scènes sont touchantes, c'est vrai, mais les comédies de moeurs à la Madame Bovary ne sont vraiment pas faites pour moi ! A ceci près que Jeanne est moins insupportable qu'Emma, mais on a le même type d'ambiance (qui n'a pas grand chose de réjouissant..) et malgré tout on reste sur des thèmes et un schéma narratif assez classique sans grande surprise.


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