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sur 8799 notes
Jeanne, élevée dans un monastère, à l'abri de la rudesse et des perversités du monde extérieur, a cultivé un tendre regard poétique sur la vie et la beauté de la nature. Elle est dans l'acceptation la plus simple, la plus totale. Cette sorte de perfection de l'âme humaine tant désirée par son père ne lui sera hélas d'aucun recours quand elle rencontrera le beau Julien, un homme qui se révélera perfide, avare, égoïste et infidèle. Jeanne, complétement démunie, n'aura d'autre choix que celui d'accepter son sort, et ainsi se vider de sa propre essence spirituelle. Ce court roman, sombre, implacable et cruel, outre de révéler le génie littéraire absolu De Maupassant, fait réfléchir quant à la tournure de nos destinées. Vouloir vivre en harmonie avec soi et le monde est-il vraiment le chemin de la sagesse ? Ne peut-on pas emprunter une route plus étroite, plus pentue et caillouteuse, faite de souffrances et de renoncement au consensus sociétal, pour au bout espérer parvenir au plus haut accord avec soi-même ? Encore une fois, c'est dans les dernières années de sa vie, quand on plongera notre regard sur nos vies passées, que l'on jugera de la qualité de la route empruntée.
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« La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. » Celle de Jeanne, qui va de déceptions en désillusions, aurait pu donner lieu à une tragédie ou à un drame sentimental. Maupassant, tout en obligeant le lecteur à se laisser pénétrer par la sensibilité touchante de Jeanne, se garde bien de forcer le trait. Elle s'en charge assez elle-même, Jeanne la malchanceuse qui voit son mariage foirer et son fils adoré l'abandonner, qui prend de plein fouet toutes les bassesses de la vie, qui se console dans des amours qui la minent, à Jeanne qui si souvent se trouve au bord de la folie. On assiste au temps qui passe, aux êtres aimés qui disparaissent, une mère mélancolique, un père généreux, la tante Lison, chef-d'oeuvre de personnage secondaire, presque transparente, écho assourdi(ssant) de la vie ratée de Jeanne. On voit la sombre Normandie donner à une escapade trop rapide en Corse une lumière aveuglante. On voit une vie, juste une vie qui tire derrière elle tous ses malheurs ordinaires et tous ses bonheurs éphémères, une simple vie, une vie qui nous fait penser à la nôtre, de vie, à ce qui nous échappe pour toujours, un paysage qu'on ne verra plus, un noyer qu'on abat, une grand-maman qu'on enterre, nos vingt ans qui regrettent de ne pas avoir été plus fous.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Jeanne revient de toutes les illusions et rêves de sa jeunesse : bafouée par son mari, trahie par son fils, elle semble passive et résignée mais l'est-elle vraiment et surtout avait-elle le choix à une époque où les femmes de son milieu ne pouvaient vraiment exister par elles-mêmes ? Quelle expérience de la vie avaient-elles quand elles étaient élevées en oies blanches dans des couvents et n'en sortaient que pour contracter un mariage arrangé ! Malgré tout la fin laisse une lueur d'espoir...Très très beau roman d'une grande sensibilité : style, construction, poésie, récit, analyses psychologiques qui témoignent qu'au-delà de sa vision pessimiste des hommes, Maupassant conserve de la compassion pour les misères humaines.
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J'ai beaucoup aimé ce roman, pour son histoire mais aussi pour les lieux que j'ai connu Goderville, Etretât et Yport, où l'action se passe. La vie avec ses bonheurs, ses plaisirs, ses malheurs et ses drames dans l'existence d'une famille de châtelains. Un livre qu'on lit avec plaisir. La conclusion de l'auteur est dans la dernière phrase "La vie,voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit".
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Une vie tout ce qu'il y a de plus ordinaire, d'une femme conforme à son époque, sans éclats ni révoltes.
Une vie qui passe et ne fera que passer, sans laisser d'empreinte à la postérité.
Une vie sublimée par la plume De Maupassant.
Comme j'ai aimé ce livre !
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Dans ce roman, Maupassant raconte la vie de Jeanne, une jeune fille de la noblesse terrienne, dont l'existence, au coeur de la campagne normande à proximité de la mer, va être marquée par les illusions perdues et les trahisons.
Un très beau récit, à travers lequel l'auteur fait subtilement coïncider la variation des paysages au fil des saisons avec les états d'âme de l'héroïne. le livre s'ouvre ainsi sur la campagne ensoleillée et resplendissante du printemps. Pour la jeune Jeanne, c'est l'éveil à la vie avec ce qu'il comporte de rêves et de gaieté. L'été qui suit est celui de l'épanouissement de la nature, et de la sensualité pour la jeune femme désormais mariée. Avec l'automne et ses atmosphères pluvieuses arrive le début des désillusions et de la mélancolie; et bientôt l'hiver s'installe avec sa chappe de froideur et de solitude.
Pour autant, Maupassant n'a pas écrit un roman totalement noir, la fin du livre s'ouvrant pour Jeanne sur la présence salutaire d'une "dame de compagnie" et surtout sur un nouvel espoir.
Un "classique" qu'il est très agréable de relire.
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Maupassant est d'abord et avant tout un auteur de nouvelles. L'un de nos meilleurs, si ce n'est LE meilleur. En tant que romancier, c'est beaucoup plus mitigé : oh, pas à jeter à la poubelle, bien sûr, mais de la poignée de romans qu'il nous a laissés, aucun ne tient la comparaison, en force, en puissance d'évocation, et même en qualité d'écriture avec ses contes et nouvelles, si tranchants, si riches en images, si fouillés en caractère – et en si peu de pages ! Certes « Bel-Ami » et « Une vie », ses romans les plus connus, ont leur petite célébrité (surtout par rapport aux autres, « Pierre et Jean », « Mont-Oriol », « Fort comme la mort », et « Notre coeur »), mais ils donnent une nette impression d'être poussifs, comme si c'était des nouvelles étirées. Ce n'est peut-être pas le cas, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de comparer avec les nouvelles, et là, comme on dit, y a pas photo.
Pourtant ce sont des romans honorables. « Bel-Ami » peut être même considéré comme un grand roman, construit et bien écrit, dans ce portrait d'arriviste « par les femmes », déjà mis en scène par Balzac, Stendhal, Flaubert et Zola. « Une vie » est également très lisible, mais il pèche par deux côtés (à mon avis, ça n'engage que moi) : l'histoire, d'abord, est décevante : Nous avons ici un portrait de femme, certes pathétique (qu'est-ce qu'il ne lui arrive pas, à cette pauvre Jeanne !), mais crispant par ce manque de rébellion, cette passivité tout au long du roman, on a l'impression qu'elle attend que les catastrophes lui tombent dessus. le lecteur ou la lectrice trépigne en disant : mais vas-y rentre-leur dedans à tous ces salauds ! Par certains côtés elle ressemble à Emma Bovary, mais Emma finit par agir. Jeanne se confine dans une passivité qu'elle prend pour de la résilience. Vous me direz, après tout c'est peut-être une analyse psychologique : il y a des êtres qui sont velléitaires par nature et innocents (au sens premier : incapables de nuire) par caractère ou par atavisme. Mais Jeanne nous fait pitié, et en même temps, quelque part, elle nous irrite. La deuxième réflexion concerne la rédaction : comme dit plus haut, on a l'impression que sur un schéma de départ (qui aurait fait le sujet d'une bonne nouvelle) il étire, il rajoute, il comble des vides, en accumulant les avanies sur la pauvre Jeanne. Remarquez, ça se tient : Maupassant a suffisamment de savoir-faire pour livrer un travail soigné, et le résultat tient bien la route. C'est juste une impression, et seulement la mienne.
« Une vie », la vie de Jeanne, c'est pas une vie banale, elle en aura vu, la pauvre. Née dans un monde aisé, elle vit jusqu'au mariage dans une espèce de conte de fée où elle rêve à voix haute d'existence de rêve et de prince charmant. Elle croit même l'avoir trouvé en la personne de Julien. Mais celui-ci, à peine marié, la trompe avec toutes les femmes de son entourage, y compris sa propre bonne Rosalie (au passage la seule qui lui restera fidèle). Son mari est assassiné par un mari cocu. Entourée par des rapaces de toutes sortes, elle sombre dans la dépression, puis dans la misère, car son fils bien-aimé la ruine à petit feu.
Un roman qui reste lisible, avec les réserves (personnelles) énoncées plus haut, qui dresse le portrait douloureux d'une femme qui ne sait pas se battre, et plus encore d'une société où l'homme dominant a droit de vie et de mort (physiquement et encore plus moralement) sur sa femme et sur toute la maisonnée (famille et personnel). Dieu merci, on a un peu évolué de ce côté-là, même s'il reste beaucoup de chemin à faire.
On retiendra au cinéma l'adaptation d'Alexandre Astruc (en 1958) avec Maria Schell dans le rôle de Jeanne, et celle (TV) d'Elisabeth Rappeneau en 2005 avec la toujours magnifique Barbara Schulz.
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Il y a des romans qui vous marquent plus que d'autres. Des romans pour lesquels vous lisez la page Wikipedia et les critiques Babelio. Des romans dont vous parlez à vos proches pour pouvoir en discuter et les analyser. " Une vie " fait partie de ces romans qui m'ont marquée. Maupassant nous raconte avec talent la banalité de la vie. Jeanne, sortant du couvent à 17 ans est jetée dans la vie. Elle aime la nature, sa famille , son manoir. Elle est à l'aurore de son histoire, pleine d'espoirs. Mais la vie , banale , est en réalité terrible. L'infidélité, la mort, la ruine sont autant de réalités quotidiennes qui viennent frapper le destin de Jeanne. Ces réalités sont destructrices pour un être aussi pur et naïf que l'héroïne, dont l'âme tombera petit à petit dans la dépression. C'est triste et superbe à la fois. Jeanne m'a extrêmement touchée car elle est bonne , pure et ne change pas sa personnalité malgré les épreuves qu'elle traverse. Elle pourrait devenir perfide, menteuse , infidèle elle aussi , égoïste comme tous les êtres qui ont détruit sa vie. Mais elle est incapable de faire le mal et subit le destin. On peut plus d'une fois verser sa larme durant la lecture de ce roman. Heureusement, la fin nous laisse de l'espoir. Comme Jeanne , soyons naïfs et purs et espérons que cette nouvelle source d'espoir ne sera pas , cette fois , décevante.
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Je ne peux pas être réellement objective quand je parle de ce roman, c'est mon coup de coeur de toujours, mon livre préféré.

J'ai découvert ce roman durant l'adolescence, je l'ai lu en me disant que Jeanne avait vraiment une vie horrible et je la trouvais passive. Depuis je l'ai relu souvent, à vrai dire à chaque fois que la vie devient dure et j'ai commencé à admirer Jeanne. Maupassant n'épargne pas son héroïne, mais malheur après malheur, Jeanne se relève et trouve la force de continuer sans perdre foi en l'humanité. On peut interpréter cette attitude comme de la naïveté, pour moi c'est de la résilience et de la bonté à l'état pur. Jeanne aurait pu, comme beaucoup de ces héroïnes du 19ème et 20ème siècle se jeter sous un train ou encore s'empoisonner, mais elle décide de rester, de continuer à vivre et elle trouve des morceaux de joie par-ci et par-là.
Le personnage de Jeanne est une source inspiration.

Au-delà du personnage extraordinaire, je suis à chaque fois subjuguée par la justesse des mots De Maupassant. Sa plume restera, je le pense, pour toujours ma préférée.
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Jeanne est le personnage central de l'histoire. Les parents place leur fille Jeanne en âge de scolarité dans un couvent. Elle en sort à 19 ans naïve n'ayant rien appris des réalités de la vie. Trois mois plus tard, elle épouse Julien de Lamare. de ce mariage naîtra leur fils Paul que Jeanne chéri. Assez rapidement Julien trompe sa femme en forniquant avec Rosalie sa servante, qui tombe enceinte. Julien veut abandonner Rosalie mais Jeanne s'y oppose et lui trouve un mari. Julien est cupide, égoïste, hypocrite en plus de tromper son épouse. Il noue une relation avec une voisine. Lorsque le mari de cette voisine l'apprend, furieux, il tue le couple d'amants en les précipitant du haut d'une falaise. Paul est placé dans une institution scolaire d'où il fugue. Il ne donne pas de ces nouvelles à sa maman. Il voyage à la recherche d'une affaire qui le rendra riche, mais il s'endette et compte sur sa maman pour réparer les dégâts. Vingt-quatre ans après avoir quitté le château familial, la servante Rosalie revient, prend en charge les comptes et la vie de Jeanne qui s'est ruinée sans résultat pour son fils Paul. Pour éponger les dettes de Paul, Rosalie avec raison force Jeanne à vendre château et domaine, seule façon de sortir de ce cercle infernal. C'est pour dire que dans la vie on peut avoir besoin de « plus petit que soi ».

Maupassant à mis six ans pour écrire ce roman qui est son premier. L'histoire est bien ficelée et nous montre à quel point le destin peut être défavorable à certaines personnes. On peut deviner ce que devient Jeanne après avoir perdu ses parents, son mari, avoir eu un fils qui ne lui a apporté que des soucis - dépressive. Finalement c'est Rosalie qui est la petite lueur qui agit avec beaucoup de réalisme au profit de Jeanne qui devra s'habituer à vivre sur une autre échelle de valeur. C'est une histoire que j'ai beaucoup apprécié, bien que triste. Elle me faisait penser au triangle bourreau, victime, sauveur.

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