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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec le noeud de vipères, Génitrix est un autre roman de François Mauriac magnifiquement écrit, mais qui laisse une sorte d'amertume tant les âmes sont noires et acerbes.
Ici, on assiste au triomphe d'une mère possessive devant la mort de sa belle-fille en même temps qu'à la prise de conscience du mari, fils de cette génitrix qui ouvre enfin les yeux sur la personnalité de sa mère.
Un tableau peu complaisant d'une époque, des relations difficiles au sein des familles et de la part d'ombre de nos âmes.
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Fernand Cazenave vient de perdre sa femme suite à une fausse couche. Sa mère Félicité se réjouit : elle n'aimait en aucun cas sa belle-fille, elle qui lui avait volé son cher et tendre enfant (de cinquante ans...). Mais tandis qu'elle jubile de récupérer son fils, celui-ci se met à vouer un culte à la morte alors même qu'il ne lui avait guère donné d'attention lors de son vivant. La mère Cazenave ne sait comment réagir avec la prunelle de ses yeux...

Sans être puissant, ce livre a quand même un fond marquant : la mère incapable de rompre le cordon ombilical avec son grand fils déjà quincagénaire, le fils qui se plaint de la présence envahissante de sa mère dans sa vie mais qui ne parvient lui-même à vivre loin d'elle, ou plutôt de sa protection maternelle qui le maintient toutes ces années dans l'état du capricieux bambin ; la mère menacée par l'arrivée d'une autre femme qui ne parvient pas à arriver à la cheville de la belle-mère qui a bien dressé sa progéniture, fruit de ses entrailles et seul bijou inestimable d'une vie entière qui ne saurait s'éloigner de son propriétaire ; la bru ne parvenant à gagner son combat contre la vieille seulement dans la mort, éloignant ainsi le rejeton de sa maman et la menant elle-même à la mort.
Un combat à une seule issue, qui mène au meurtre de l'ascendance, au meurtre de la génitrice à la fois de la vie, mais également de la mort d'une épouse délaissée et mal-aimée, ainsi que de la vie réprimée d'un fils.
C'est une histoire très intéressante et qui a plusieurs niveaux de lecture. L'on peut être gêné par le patois landais et les phrases parfois sans verbe ou alambiquées de Mauriac, il n'empêche que l'histoire montre combien l'attachement à un être peut être destructeur pour tout un cercle de personnes. La fin expose l'idée que nous sommes nos parents, ce qui en soi et dans certains cas peut être effrayant.
Pas forcément génialissime sur l'instant, mais extrêmement intéressant à commenter car nourrissant grandement quelques questions philosophiques, le livre de Mauriac mérite qu'on s'y attarde le temps d'une petite heure.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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L'autre face de la famille Péloueyre, celle de ceux qui sont athées, des parents de Jean, héros malheureux du Baiser au lépreux . Autrement dit, pour une fois, aucune digression sur les affres de la religion, les dévotions sans fin et le dilemme entre foi et chair …
Mais c'est encore un huis clos, dans une demeure qui vibre à chaque passage du train, puisqu'elle est située en face de la gare, le long de la ligne Bordeaux-Sète.
Le roman commence par la courte agonie solitaire de Mathilde, après une fausse-couche tardive. Elle a épousé voici quelques mois et par calcul le fils de la maison, Fernand Cazeneuve, cinquante ans, dominé et couvé, étouffé par sa mère, Félicité.
Cette mère plus que possessive, heureusement veuve, ne vit que par et pour lui. Elle a pris en grippe dès le début la jeune Mathilde … au point que quelques semaines après les noces, Fernand a regagné son petit lit de jeune homme, séparé simplement d'une mince cloison de la chambre maternelle. Chacun écoute l'autre ronfler, éructer, respirer.
Pourtant, après la mort de son épouse, Fernand s'éprend de la morte au point de rendre sa mère responsable de son trépas. Félicité souffre le martyre … Elle finira par en mourir d'une attaque. Eternel indifférent, Fernand fera le vide autour de lui, chassant jusqu'à la vieille servante landaise qui a tenté de lui mettre dans les pattes son petit-fils à la place de l'héritier qui n'est jamais né.
Un roman difficile à supporter tant la noirceur de cette mère abusive horrifie. La possession exclusive de son vieux fils la soutient à l'exclusion de tout autre sentiment : elle l'a détourné de tout travail, de toute activité intellectuelle ou sociale. Les scènes de repas, face à face, où la mère reproche à son fils « Tu ne manges pas » et où elle se force à manger pour que lui aussi ingurgite une bouchée, sont limite insupportables.
Mais où donc, auprès de qui donc, Mauriac a-t-il pris ces modèles ?
L'écriture est, comme toujours, d'une clarté et d'une profondeur qui laissent le lecteur pantois. Cependant, après avoir lu quatre des premiers ouvrages de François Mauriac, force est de constater que c'est toujours un peu la même chose : le même paysage, le même milieu bourgeois terrien, le même décor … celui de l'enfance de l'auteur. A croire qu'il n'invente rien, il analyse, interprète …. Je vais quand même continuer la lecture de ses romans, dans l'ordre …
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Fernand Cazenave vient de perdre sa femme, Mathilde. Intérieurement, il accuse sa mère, de nature très possessive, d'avoir empêché leur bonheur.
Celle-ci se réjouit de la mort de Mathilde. Dans le même temps, elle craint de perdre son fils. C'est un beau roman qui a le mérite de nous plonger dans les pensées des différents personnages. Même si j'ai nettement préféré "Le baiser au lépreux", qui traîne moins en longueur, et met davantage en évidence les points essentiels, ce livre reste intéressant,au niveau de la complexité des relations et des sentiments humains.
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Malgré une écriture indéniablement intimiste et poétique, une précise et jolie description des atmosphères, ce livre m'a ennuyée... le portrait d'une mère étouffante et possessive est pourtant très bien dressé, ce fils sans grande force de caractère, comme asservi est lui aussi fort crédible mais la magie n'a pas opéré... Génitrix aura été mon premier Mauriac et j'espère être plus enchantée par le noeud de vipère, qui déjà m'attend...
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Huis-clos familial, dont on est content de sortir à la fin du livre, tant cette histoire est oppressante.
Mais c'est du Mauriac et donc c'est bien écrit.
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Les lectures de Mauriac se suivent et se ressemblent. Rien à redire sur la force de l'écriture, sur la noirceur du propos et les drames générés par la vie de famille et particulièrement l'emprise d'une mère sur son fils, d'un milieu bourgeois terrien refermé sur lui-même et des conséquences sur ces vies en vase clos om l'on se préserve soi, l'on se préserve de tout, et de tous et où la solitude et le désespoir sont finalité.
Mais de l'impression de déjà vu, de déjà lu, se dégage une espèce d'obsession qui mérite sans doute de mieux faire connaissance avec l'homme Mauriac.
Ici, Félicité la mère, Fernand le fils, les Cazenave font dans les premières pages mourir la jeune Mathilde, morte suite à ses couches, femme jeune qui aurait aimé aimer et qui se trouve isolé par son mari et sa belle-mère, ligués contre elle, rejetée à l'autre bout de la maison.
Ce drame sera le déclencheur d'une sourde vengeance du fils contre sa mère, une mère castratrice, omniprésente, omnipotente et qui de l'amour passe à la surprotection pour finir par l'étouffement d'un homme doté de peu de caractère ou d'envie de vivre sa vie.
Infantilisé depuis toujours, la mort de sa femme est comme la perte d'un jouet, d'une distraction dont on le prive, il ne le supporte pas. Il s'invente un attachement à la défunte, modifie son comportement et entre en guerre contre sa mère, une guerre du silence, de l'éloignement, mais jamais trop.
Le destin de la mère est vite évident, on croit Fernand libéré, est-il seulement libérable ? le « Marie » qu'il prononce à la fin est la preuve qu'il est des prisons que l'on chérie.
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Circonstance intéressante, quelques semaines avant de lire Génitrix (qui était déjà prévu dans ma liste) j'ai vu pour la première fois Psychose d'Hitchcock. Alors bien sûr il ne s'agit pas de la même histoire mais on pourrait faire de nombreux parallèles : la présence d'une jeune femme innocente mais pas pour autant décrite comme une sainte, un homme misérable dans le sens où il ne semble pas véritablement avoir de libre arbitre mais semble davantage gouverné par sa mère et donc cette dernière qui est omniprésente, pas forcément physiquement mais qui s'infiltre entre chaque pages, entre chaque lignes et dans tous les rapports entre personnages.
C'est une de ces histoires à la fois poisseuse et pathétique, une sorte de "littérature putride" à la Zola mais en plus "light" puisque Mauriac propose ici un récit plutôt rapide, âpre et non dénué d'une atmosphère chrétienne (à la fois dans la rédemption et la damnation). C'est à la fois une avantage et un défaut pour ce roman : on se laisse porter par l'histoire mais dans sa forme, dans son écriture, tout semble déjà vu. Je passe sur l'aspect daté de ces personnages : une femme martyre (la mariée), une femme dominatrice/émasculatrice (la mère) et une femme objet (la servante). Même si l'homme en prend pour son grade c'est une littérature d'un autre temps, et ça se sent.
Un roman qui n'est pas déplaisant mais je conseille au final d'aller voir Mauriac quand il parle de Thérèse Desqueyroux, il y est plus fort et plus entier.
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Je l'ai trouvé dans le grenier familial, il puait le vieux livre.
Dévorée de curiosité du Vicks dans le nez je me suis lancée.

L'HISTOIRE
On arrive alors que l'épouse de Fernand Cazenave, Mathilde, se remet d'un accouchement malheureux. Félicité, la mère veille et rode autour. Mais pas pour le bien de la jeune femme...
Le deuil envahi Fernand qui peu à peu va se fermer à sa mère, sa génitrice avec qui il entretenait une relation fusionnelle. Qui sortira vainqueur du face à face ?

Ce roman méconnu de Mauriac nous raconte de façon brève mais fulgurante l'amour malsain entre une mère et un fils. le roman est très court et Fernand a déjà la cinquantaine lorsque comme le récit.
Toute une vie mise de coté, rabotée par une mère castratrice et possessive.
Des le début ce qui m'a interpellé c'est Mathilde l'épouse défunte. Sa personnalité imprègne tout le roman, sa présence, déclencheur de l'affrontement entre mère et fils.
Mathilde c'est pas la douce épouse soumise c'est pas une femme romantique.
Mathilde c'est une orpheline rusée qui aime se moquer de son monde. Dominer en restant en retrait. Observer et écouter pour mieux dominer son entourage pour mieux prendre sa revanche.
Mais tel est pris qui croyait prendre.
Elle sélectionne un peu par hasard Fernand non pas par amour juste pour s'extraire de sa monotonie sans avenir. C'était sans compter sans la mère.

Le fils Fernand Cazenave. C'est le grand perdant de l'histoire. Il a été élevé, conditionnée pour ne voir que par sa mère. Celle ci le hante en permanence, l'empêche de vivre un normale sans même qu'il le sache car elle c'est bien garder de lui montrer la normalité.
Il a une possibilité d'être élu ? Pas question pour la mère de se séparer de son fils de le laisser prendre occupation ailleurs qu'auprès d'elle. Elle magouille et adieux les espoirs politiques.
Fernand ne s'en défend que peu, morne il se contente de hausser le ton de voir son habitude et piteux la queue entre les jambes il retrouve sa tortionnaire, son aimée. Dont il est le bien aimé...
Mais la cassure s'impose ; Mathilde l'ambitieuse a pris Fernand pour but.
La période du mariage n'est pas trop développé mais on devine que Fernand malgré son amour pour Mathilde s'est laissé tiré dans les ténèbres par sa mère.
Plutôt que de laisser la place à son épouse et malgré le caractère moqueur de celle ci, Fernand à préféré choisir la facilité. Mathilde, naïve a pensé triompher de cette marâtre impossible mais peine perdu. Leur complicité malveillante, leurs complots fiévreux.
Et pour arriver à quoi ? A un meurtre, sous entendu jamais vraiment évoqué.

Au milieu, soumise, tourne la domestique marie qui ne moufte pas devant la souveraine Félicité, la mère, la vieille.

Fernand perd sa femme il l'aimait malgré leurs oppositions. Dont la majorité portaient sur Félicité...
Une mort. Ca secoue. On se pose des questions, on se remet en question. Fernand suit ce cheminent et peu à peu se détourne de sa mère. Celle ci est folle de sentir son emprise sur lui s'essouffler. Mais elle ne se décourage pas.

Qui des deux s'en sortira ?

La légère lueur d'espoir à la toute fin nous est donné par Marie. Un lueur pour nous dire que non tout le monde n'a pas l'âme aussi noire que les protagonistes de ce roman.

Apres ce long debriefing plus long que le roman lui même je vous invite pour ceux qui ne l'ont pas lu à se faire une idée par vous même.
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