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EAN : 9782912927446
93 pages
Dumerchez (09/01/2001)
3/5   1 notes
Résumé :
En 1964, dans Les Lettres françaises, paraissait BALATILA BLUES. A l'époque, à l'état de notes et brouillons, le projet existait en fait d'un ensemble organisé ainsi LETTRE I (pour Louis Aragon) - BALATILA BLUES - LETTRE II (pour Bernard Dort) - HLM BLUES - LETTRE III (pour Arthur Adamov), ensemble donc intitulé L B L B L. Ce projet se réalisera, tel quel, par étapes. LETTRE III paraîtra, sous le titre ERN, dans un "supplément Adamov" de La nouvelle critique en 1973... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
 
 
Mais si tu savais pourquoi j'ai crié,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Mais si tu savais, j'ai crié !

C'était un étang, mon fils et rien d'autre,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Un étang, mon fils et rien d'autre.

‒ Mère, mère, mère, il était tout rouge,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Rouge, rouge, il était tout rouge !

‒ Un jardin sur l'eau, pivoines ou roses
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Ou pivoines sur l'eau ou roses.

‒ J'avais soif, si soif, j'ai tendu la bouche,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Et j'ai hurlé, la bouche en sang !

Mon fils, mon fils, rien n'était rien, sois sage,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Rien n'était rien, dors et sois sage.

Comment dormir, mère, le corps me tire,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Comment dormir, le corps me tire !

C'est la nuit des temps, mon fils, dors encore,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     C'est la nuit des temps, dors encore.

L'ogre au fond de l'eau, dis-lui de se taire,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Au fond de l'eau, dis de se taire !

Dors mon assoiffé, mon étang, mon ogre,
Ô nuit sans donjon, ô soleil qui tarde,
     Dors, tais-toi, dors mon ogre, dors.
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LETTRE I
extrait


Votre parole à vous, votre parole ici, au cœur de ce monstrueux siècle, au plus épais de cette mêlée inextricablement trop inhumaine, en vérité qu'a-t-elle été, votre parole ici, encore ici, toujours ici, ici à n'en vouloir, à n'en pouvoir jamais finir, qu'a-t-elle été, sinon celle même en effet d'un total féal déchirement ? Servir, oui, tout et tous, vous n'avez voulu que servir, vous ne le pouviez, jeu et pouvoir, que déchiré, et c'est donc ainsi, c'est donc déchiré, encore et toujours plus profondément, que servir, oui, vous l'avez pu : votre grandeur à vous, si elle nous est si immédiate et si secrètement fraternelle et si irremplaçablement, c'est d'être en toute sa nudité, en toute sa vérité, grandeur aussi intensément, aussi cruellement, aussi tragiquement pathétique.
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LETTRE II
extrait 2


Qu'importe tout. Toi. Tu es mort. Ton corps. Soudaine-
ment si vite amaigri. Si vite affaibli. Si vite. Oui. Ton corps.
Incinéré alors. Sur cette musique aimée. O Voyage d'Hiver.
O Sonate Posthume. Et réduit. Ton corps. À ce tout petit
peu de cendre. Éparpillé. Au Jardin du Souvenir. Herbe à
hurler. O toi. Présent dans ma parole. Ici. Partout ailleurs
absent. Te revoir ne sera donc plus possible. Et je t'en veux.
C'est vrai. Je t'en veux amèrement. De t'être absenté ainsi.
À jamais. D'être ainsi parti. A jamais. De nous avoir ainsi
quittés. À jamais. De ne plus pouvoir ainsi nous revenir.
Nous parler. Je t'en veux. Oui. T'en veux. Toi. Pourtant.
Toi. Ami. Toi.
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BALATILA BLUES
extrait


Ce siècle est si lent, si lent, si lent, please,

Un chant, Monsieur Cœur,
On a ri sur vous, mais la nuit est pire,

Un chant malgré l'heure,


Aurore en direct, vent, forêts, fenêtres,

Et foule en fraîcheur,
Multiplex géant du ça va sur terre,

Futur à l'honneur,

Cœur, si c'est mentir, mens que tout demeure

Aussi vrai qu'on meurt,
Vrai que dans cette ombre une voix qui brûle,

C'est même un bonheur,

Ce siècle est si lent, Big Monsieur Cœur, please !
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LETTRE III
extrait


Séparation, telle était pour vous l'origine, et telle la mort ?
C'était vers elle, sur le trottoir de gauche, que lentement
vous descendiez, le long de la rue Saint-Jacques, avant le
boulevard Saint-Germain, quand je vous ai vu pour la der-
nière fois, par la vitre. Un couple vous suivait, mais à dis-
tance, et vous avanciez seul, pardessus chamois, canne au
poing, raide, à l'intérieur d'une sphère transparente et que
vous faisiez, pas à pas, tourner, solitude et silence, et qui
descendait avec vous, pure, lente, à travers le bruit, la lu-
mière, l'invisible nuit, sur cette terre, Ern, où la vie est un
miracle amer.
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