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4,02

sur 1211 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Continuer est un hymne à l'amour d'une mère pour son fils.
Sybille a vendu sa maison pour partir 3 mois dans le Kirghizistan avec son fils Samuel. Ce dernier est en train de rater sa vie, il est déscolarisé, en perdition totale. Elle décide qu'ils feront ce voyage à cheval, passion qu'ils ont en commun. Pourtant, on se demande souvent d'où vient la rage de Samuel ? Quelle blessure intime rend Sybille si fragile, si mal dans sa peau ? On le découvre au fur et à mesure du périple.

Des pages magnifiques sur le voyage, les paysages traversés et surtout sur la relation entre les deux personnages qui se transforme au fur et à mesure.
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Un roman original : Une mère plutôt triste qui mène une vie sans grand intérêt entraîne tout à coup son fils dans une chevauchée au Khirgizistan. Chacun se découvre, plus complexe qu'il n'y paraissait, et se découvre à l'autre. Un style qui évolue avec les personnages et des thèmes intéressants font de ce roman une très belle aventure. Critique détaillée sur le blog
Lien : http://bibliblog.net/continu..
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Je ne connaissais pas Laurent Mauvignier avant qu'on ne m'offre Continuer...
C'est un très beau roman sur l'amour d'une mère pour son fils, qu'elle emmène en randonnée à cheval au Kirghizistan, à un moment où il est en perdition ... à moins que ça ne soit elle qui a perdu ses repères. Trois personnages Sybille, Benoît, Samuel, un divorce, des erreurs, des paroles qu'on regrettera, un enfant écartelé entre ses parents, le cynisme de Benoît, la naïveté de Sybille et surtout sa volonté de reprendre sa vie en mains, ainsi que celle de son fils.
Et puis il y a la nature, les paysages et les hommes du Kirghizistan, la relation avec les chevaux ...
Tout est subtilement décrit, très bien écrit, un style qui laisse toute la place à l'émotion...
Vraiment... un beau roman
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Recevoir un appel de la gendarmerie après avoir attendu son fils de seize ans toute la nuit : chaque mère comprend la charge d'angoisse, de peur, qui s'abat sur elle en cet instant. C'est ce que vit Sybille, mère d'origine russe, sensible aux valeurs « de gauche », totalement dévastée par ce que son mari Benoît lui a fait vivre avant le divorce. Sibylle, Benoît, adultes immergés dans leur vie de couple ratée, leur divorce, leurs rancoeurs. Totalement passés à côté de l'abandon affectif et psychologique vécu par leur fils, Samuel.
Alors, quand l'ado se retrouve parti dans une dérive hélas banale - mauvais copains, alcool, drogue, fête qui tourne au drame - le couple se reforme le temps d'une soirée pour trouver la solution : ce serait la pension catho bien stricte si Benoît avait les commandes, ce sera un voyage de trois mois au Kirghizistan, à dos de cheval, sorte de purification, puisque c'est Sibylle qui décide.

Et c'est un parcours initiatique, chemin de réconciliation à travers les paysages superbes - et superbement brossés par l'auteure - qui commence. Des rapports inattendus s'instaurent, avec les chevaux qui les mènent, avec les nomades kirghizes qui les accueillent, avec leurs propres relations à eux-mêmes et aux autres. Chacun se cherche et se retrouve, cherche l'autre et finit par le comprendre et l'admettre au plus profond de son être. Sibylle, la fragile, qui croit avoir tout raté mais a préparé cette belle découverte d'elle-même ; Samuel, l'ado qui se croyait en révolte contre sa mère mais l'adorait et la respectait au fond de son coeur. Seule l'image du père, Benoît, reste à l'écart de ce parcours vers soi-même et les autres, à peine bouleversé par ce que son épouse lui a caché durant dix-sept ans, à peine conscient de l'avoir abîmée, encore préoccupé de conquêtes faciles, encore loin de comprendre les « valeurs » de Sibylle.

Des thèmes, certes d'actualité et empreints de la « bien pensance » de gauche, mais ô combien nécessaires, viennent subtilement se mêler au discours : le racisme imbécile et l'ignorance crasse de ce que sont les musulmans et les Arabes, l'intégrisme et l'amalgame débile qui en découle ; le respect de la nature, de la place de chacun - homme - animal - plante sur la terre que nous occupons.

Même si on peut trouver le thème un peu simple, un peu gentiment baba cool, on est touché par les émotions et sentiments délicatement évoqués, par les paysages brossés avec fougue et subtilité.

Une belle leçon d'écriture, de réflexion, d'amour et de fraternité au milieu de la montagne sublime et dangereuse.
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Ce livre est un portrait. Celui d'une femme que le deuil d'un premier amour amène à renoncer à l'avenir (une carrière de chirurgien, un roman à publier). Celui d'une mère qui réalise qu'elle doit consacrer à son fils toute sa capacité de résilience. On la découvre dans une colère retournée contre elle-même, dans l'anesthésie de la routine, de la cigarette et de l'alcool. Elle découvre stupéfaite que son fils adolescent est tombé plus bas qu'elle : délinquance, racisme phobique, haine universelle. Elle investit ses dernières ressources morales, physiques et financières dans un projet moqué par son ex, père cynique, collabo du mépris et de l'abandonnisme du fils : une expédition à cheval dans un Kirghizstan aux valeurs primitives. L'épreuve voulue par la mère est subie par le fils parce qu'il n'a pas le choix : elle est approuvée, faute de mieux, par la justice et les éducateurs.

La chevauchée leur fait partager l'effort, la nature dangereuse, la dépendance à leurs montures. le fils reste pourtant verrouillé dans l'hostilité, y compris dans les trois épreuves qui se lisent au propre et au figuré, l'attaque, l'enlisement et la chute. L'échec de l'échange persiste jusqu'au terme de l'épreuve. le fils n'a la révélation de sa mère que par la lecture de son journal, alors qu'elle est sévèrement blessée dans une scène cathartique : le cheval au col rompu, les loups, l'orage wagnérien. La puissance du roman l'expose à la grandiloquence. Il faut l'accepter et admirer les accélérations du texte, l'insertion des flashbacks, la vérité des relations, le rapport à une nature puissante.

À signaler deux rêves, aux chapitres 29 et 47, que je ne commenterai pas mais qui me feront rouvrir ce livre (We are such stuff as dreams are made on, The Tempest IV,1).
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Entrée dans un voyage au coeur du Kirghizistan, où une mère embarque avec elle son fils dans une grande aventure à cheval.
La première partie met en place le contexte de ce futur voyage mère-fils. La deuxième vous transporte dans ce grand voyage et vous apprend davantage sur cette mère qui ferait tout pour sauver son fils.
Énormément de réflexions et de questions sur le thème de la peur suscités par plusieurs événements qu'on retrouve dans notre actualité. Beaucoup de sujet sont abordés comme la peur, l'identité, l'autre, le rejet... Très belle aventure à cheval que mène Laurent Mauvignier, avec un grand nombre de détails sur la géographie du Kirghizistan et sur les chevaux.
Un hymne à l'amour d'une mère envers son fils, mais surtout une invitation à la poursuite du bonheur malgré les épreuves individuelles mais aussi collectives.. CONTINUER... 🏃🏼
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Sybille est la maman d'un ado de 16ans, Samuel, qui est sur une mauvaise pente. Il faut dire que Sybille elle-même ne va pas très bien, depuis son divorce. Lors d'une soirée très arrosée Samuel, avec la bande de jeunes avec qui il traine, bat tous les records : saccage de la maison où se déroulait la fête mais aussi agression sexuelle de la jeune Viosna. Samuel se tient à la porte de la pièce, ne participe pas, mais n'aide pas non plus la jeune fille. Cette soirée se termine au poste de police.
Sybille prend conscience qu'elle va devoir agir, le père de Samuel propose la pension mais elle est sûre que Samuel a besoin d'autre chose, de nature, de découvrir les autres de découvrir de vraies valeurs. Samuel aime les chevaux elle lui propose de partir pour un long voyage à cheval tous les deux. Samuel accepte du bout des lèvres... Sybille vend la maison de ses parents à laquelle elle tenait tant et les voilà partis vers le Kirghizistan.
Samuel ne fait pas de résistance mais garde longtemps son casque sur les oreilles s'isolant de tout ce qui l'entoure. Petit à petit, le casque reste muet de plus en plus souvent surtout lorsqu'il faut s'occuper des chevaux… La route est longue, périlleuse mais des rencontres donnent les clés qui permettent d'apprécier ce pays.
Mauvignier nous invite à un voyage initiatique douloureux ; la rencontre mère-fils est compliquée, parsemée de non-dits, de préjugés qu'il faut démonter. C'est un moment passionnant, prenant les descriptions de l'auteur sont d'un réalisme époustouflant.
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Sibylle divorce et part vivre à Bordeaux avec son fils, adolescent en grande souffrance. Alors qu'elle même sombre, Samuel dérape lors d'une soirée. Se refusant à le laisser continuer à s'autodétruire, Sibylle décide de vendre la maison qu'elle a hérité de ses parents et d'emmener Samuel traverser à cheval le Kirghizistan.

J'ai découvert un très beau livre. La relation crue d'un fils à sa mère. le mépris et la haine de l'adolescence. La difficulté d'être au monde. Et la force incroyable de celle que tous croient fragile.

Jusqu'à la dernière page, une très belle histoire.

A lire sous une tente.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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L'auteur utilise le plus souvent le présent pour raconter les histoires de Sybille et de Samuel et cela donne beaucoup plus de poids - ce ne sont plus des souvenirs qui sont racontés mais une réalité. Samuel est en rejet de tout et plus particulièrement de ses parents suite à leur divorce. Sybille s'est perdue après un drame. Les sentiments de chacun, leur évolution, leurs pensées sont très bien décrites par l'auteur. Il y a assez peu de dialogues mais des cheminements qui font évoluer les personnages. Il est aussi question des autres, de la peur des autres, des différences, du vivre ensemble et ces thèmes sont particulièrement bien abordés. Et puis il y a l'espace des montagnes et des plaines du Kirghizistan, ses yourtes et ses habitants accueillant comme seuls ceux qui n'ont pas grand choses à offrir, offrent.
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Sibylle s'est séparée de Benoît depuis longtemps, obtenu la garde de Samuel, son fils, et est partie vivre à Bordeaux. Seulement, Samuel, qui traverse la houleuse période de l'adolescence, va mal, écartelé entre un père qu'il voit peu et une mère qui, en dehors de son travail, passe son temps avachie dans le canapé, entre alcool et tabac. Quand Sibylle prend conscience de la chute de son fils, elle décide d'agir pour l'aider à remonter la pente. Alors, elle organise un voyage au Kirghizistan pour eux deux, un périple à cheval à travers les montagnes rudes pour reconstruire un lien et continuer ensemble le chemin.

« Continuer » est un roman de Laurent Mauvignier publié à la rentrée littéraire 2016. Comme l'indique l'auteur dès le début, l'idée de ce roman lui est venue à la lecture d'un article du Monde, en août 2014. C'est un très beau roman qu'offre ici Laurent Mauvignier, comme il en a le secret, une histoire poignante autour du lien entre une mère en détresse et son fils à la dérive, portée par un style unique.
Dans ce roman, l'auteur déploie deux trames en parallèle : celle d'un voyage, une chevauchée, vers l'avant et les autres, portée par le projet que conçoit Sibylle (le style se veut alors galopant, le maillage de phrases longues maintient le lecteur en apnée et l'entraîne dans la cavalcade) – celle d'un voyage intérieur, une plongée en soi, vers l'arrière, avec une certaine lenteur voire, peut-être, quelques longueurs. le temps de cette pérégrination est l'occasion pour Sibylle de coucher par écrit, dans un carnet, les rêves inassouvis de sa vie d'avant et la déchirure brutale qui a vu ceux-ci s'enfuir ; Sibylle qui est tendue vers un objectif unique : son fils et la volonté chevillée au corps qu'il se relève, sa propre chute se faisant l'écho de la sienne. Et quand elle s'autorise, pour un moment, à penser à elle, à ses propres désirs, c'est là que le drame se noue.
De très belles descriptions se retrouvent au long de ces deux trames. Celles des paysages rudes et majestueux du Kirghizistan font penser au courant américain du Nature Writing. Il en est d'autres qui peignent avec une grande finesse psychologique les liens familiaux, mère-fils, père-fils et de couple, ainsi que le temps de l'adolescence, son effervescence et le bouillonnement des ressentis, nimbés d'ambivalence.
Le final prend la forme d'une promesse, celle de l'émergence d'un homme dans le corps et l'esprit d'un être en transition, plus tout à fait enfant mais pas encore adulte. Ce voyage initiatique ouvre sur l'altérité comme condition pour être au monde en toute authenticité. L'autre promesse que porte le roman ainsi que le final s'articule autour du titre : continuer, espérer envers et contre tout, tous, ne pas se résigner ni fléchir devant les coups du sort.
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