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4,03

sur 1208 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman qui me paraissait très prometteur et qui, malgré quelques bons passages, tourne bien en rond autour d'un schéma bien commun : la famille à trois, la mère éparpillée dans ses choix de vie, encore belle dans sa quarantaine, l'ex-mari abominable dans sa personnalité, ses paroles, ses actes, et l'adolescent paumé dans ce gâchis qui accumule des bouts de mal-être alors qu'il n'est qu'un gros gâté.

L'aventure mère-fils au Kirghizistan est plutôt bien mise en scène, avec quelques belles images de la vie des nomades parmi déserts et montagnes dont l'âpreté ne peut convaincre qu'un amoureux de la nature et pas un gosse de riche coincé entre son casque et son smartphone.

Et puis, l'aventure tourne au mélo avec la fuite éperdue du fils, vexé parce que sa mère s'offre un orgasme bien mérité avec un pseudo aventurier de passage, la pauvre elle aura au moins eu droit à cela, mais le paye au prix fort... Et à partir de là, toute vraisemblance avec une quelconque réalité échappe au lecteur même armé des meilleurs sentiments.

Mauvignier saupoudre un peu de gauchisme bien sectaire avec quelques débats peu convaincants sur l'extrême droite qui n'ont rien à faire dans l'histoire, non plus que la reprise du passé raté de la mère, minable du père et peut-être une lueur pour le fils après ce voyage.

Une très belle et longue phrase sur les pages 93 et 94 justifie à elle seule de continuer, ce que font les protagonistes, à tout prix, tête levée ou baissée sans jamais tenter de contrôler tant soit peu leurs destinées.

La meilleure valorisation de ce roman est finalement son titre : continuer.
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Cela fait à présent une bonne dizaine de jours que j'ai terminé ce livre, mon premier Mauvignier et je ne cesse d'osciller entre bon et moins bon ressenti en essayant de mettre le doigt sur ce qui m'a gênée et me laisse finalement un sentiment mitigé. le même qui a accompagné ma lecture pendant laquelle j'ai eu l'impression de toucher à du très bon avant qu'un peu plus loin, un élément ne vienne gâcher l'ensemble, et que ce processus se répète jusqu'à la fin.

Je pense que cela vient d'un trop plein, tout simplement. Parfois, à vouloir dire trop de choses, le message se brouille. C'est dommage parce que j'ai vraiment totalement adhéré au fil rouge de ce livre, cette relation entre une mère dépressive qui a presque renoncé à vivre et un fils adolescent qui ne sait pas quoi faire de sa vie. Ce sursaut qui la pousse soudain, face à un dérapage plus grave que les autres à prendre les choses en mains, pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. Je trouve que le personnage de Sybille est extrêmement vrai et touchant dans son renoncement, sa conviction d'être nulle et ne rien mériter de bien. Lorsqu'elle décide de soustraire Samuel à son environnement, de le faire renouer avec une passion ancienne, celle des chevaux, et peut-être sous l'influence de ses propres racines russes, elle choisit de l'emmener au Kirghisistan pour une randonnée à cheval de quelques semaines. Là-bas, ils seront seuls dans la nature, dans un pays inconnu avec eux-mêmes pour seule compagnie. Malgré les réticences de l'ex-mari toujours prompt à la rabaisser, Sybille tient bon. le fils et la mère se voient donc forcés de cohabiter, de s'entraider et peut-être, finalement de se faire confiance.

Il y a des pages magnifiques sur le voyage, sur les paysages traversés (alors que Laurent Mauvignier n'a jamais mis les pieds dans les décors qu'il décrit) et surtout sur la relation qui se transforme peu à peu entre la mère et le fils, par soubresauts, par épisodes d'avant - arrière gommant pas à pas la distance qui les sépare, faite d'incompréhension. Au fil du voyage, les éléments révélant le passé de Sybille et surtout la cassure profonde qui a bouleversé sa vie apportent un éclairage qui permet de mieux comprendre comment elle en est arrivée là. C'est à ce moment également que le titre prend tout son sens. Continuer. C'est ce que l'on dit après un drame. Il faut continuer, debout, à avancer malgré la douleur. Pas si facile.

Jusque-là, c'est très convaincant. Moins lorsque l'auteur introduit les problèmes de terrorisme, de racisme et d'intolérance, de façon un peu trop abrupte à mon goût, comme un cheveu sur la soupe. On n'en avait pas vraiment besoin, la suggestion suffisait. Si Sybille choisit de casser la forme de repli sur eux-mêmes que sa famille a adopté depuis toutes ces années, si elle choisit d'ouvrir Samuel à un monde différent et inconnu, le message est assez clair.

Je n'en retiendrai donc que le meilleur, l'auscultation de ce qui sépare et de ce qui rassemble ces deux êtres égarés, le chemin difficile qu'ils font l'un vers l'autre, les épreuves nécessaires pour grandir et se confronter au monde. le reste est accessoire.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Laurent Mauvignier est un auteur que j'aime bien, j'ai dû lire tous ses romans, je crois.
Comme souvent, il puise son inspiration dans des faits réels.
Dans celui-ci, il s'agit de l'histoire d'une mère, Sybille et de son fils Samuel. Suite au divorce de Sybille et Benoit, Samuel et sa mère vivent tous les deux à Bordeaux. Aucun des deux ne va très bien : Sybille est triste, persuadée d'avoir raté sa vie, elle survit, boit et vit au jour le jour tout en essayant d'oublier un passé traumatisant et douloureux. Samuel a 16 ans et frôle parfois la délinquance. C'est pour le sauver (et se sauver aussi) que Sybille a l'idée de partir avec lui 3 mois au Kirghizistan. Pour cela, elle n'hésite pas à vendre sa maison de famille en Bourgogne et ils partent tous les deux au milieu des grands espaces et font des randonnées à cheval. Au départ, ils ne communiquent pas entre eux, Samuel écoute de la musique et Sybille écrit ses pensées dans un journal intime. Mais, confrontés à la violence des éléments, à l'hospitalité des habitants de ce pays, ils vont se rapprocher, apprendre à se connaître et à se comprendre.
Ce n'est pas le roman que j'ai préféré de lui (le côté nature writing ne me plait pas plus que ça, j'avoue) mais l'écriture est toujours très belle et la psychologie des personnages très développée et ces deux personnages, cabossés par la vie, m'ont touchée.
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J'avais bien aimé ce roman même si je l'avais trouvé un peu trop truffé de poncifs et de bons sentiments, bref pas mal ... mais j'ai appris entre temps que la véritable histoire de ce livre avait également été publié 4 mois plus tôt,
en mai 2016 (Dans les pas du fils de Renaud et Tom François) et je dois dire que ça m'a passablement agacée : Mauvignier a t il publié le sien avec leur assentiment, ou à la sauvage ? Pourquoi le concert d'éloges de la presse ne mentionne pas la "vraie" histoire et le livre de Renaud François ?
Bref, tout ça sent le parisianisme à plein nez et c'est énervant
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Continuer, challenge de chaque être humain à un moment de sa vie. Choix ou obligation.
Dilemme ou volonté. Où s'arrête cette liberté ?
Continuer comment ? Dans quel but ? Pourquoi ?
C'est la base de cette histoire qui va nous conduire vers une nature abrupte et parfois hostile.
Pour réfléchir, faire le point rien de tel que la confrontation avec soi-même et l'immuabilité de la nature.
Sujet intéressant.
Sybille doit faire table rase de tout, passé et présent, pour reconstruire sa vie et redonner la vie à son fils. Les bases étaient là, l'écriture ciselée de Mauvignier aussi, mais il m'a manqué un ingrédient qui fait le secret des coups de coeur, l'émotion, la vraie, celle qui vous laisse nu.
Un manque de réalité dans les sentiments, un manque de profondeur sur certains sujets et quelques longueurs … Continuer n'en demeure pas moins une lecture agréable.
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Je n'ai pas adhéré pleinement à ce scénario mère/fils en vadrouille, à cheval. En fait, je crois que je n'ai pas suffisamment aimé le personnage de la mère pour me laisser emporter dans cette aventure kirghize. L'héroïne est faible, inconstante, presque pleurnicheuse. J'avais plutôt envie de la planter là, dans son désert rugueux plutôt que de cheminer avec elle. Et les péripéties survenues à l'occasion du road trip m'ont semblé trop invraisemblables pour rendre cette histoire convaincante.
A mon sens, le vrai sujet du livre est moins cette reconquête du fils par sa mère que la "destruction" du fils par ses parents. L'enfant, acteur muet de la séparation du couple, subi l'inconséquence de ses parents. Muré dans un silence terrible, apeuré face à la violence de ces adultes en crise, il se cherche et ne se trouve pas. Et cet enfant, cet ado est sommé d'aller bien... La scène du couple qui se retrouve à la veille du départ pour un dîner sordide est assez significative de ce que peut-être la violence familiale, verbale mais non dénuée de brutalité.
Voilà, je me suis davantage intéressée à cet enfant qu'à cette mère; j'ai donc regretté qu'il n'ait pas plus de place dans ce livre, par ailleurs remarquablement écrit.
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Qu'est-ce qu'une mère et son fils adolescent sont allés chercher dans ce périple au Kirghizistan ? Ils voyagent seuls, avec chacun un cheval, dans cette partie de l'Asie centrale montagneuse, rude et âpre. L'auteur nous livre un conte, un récit de cette randonnée à l'allure des chevaux, au hasard des rencontres, des repas partagés, des paysages grandioses dans cette nature infinie. L'auteur nous livre ces deux destins à l'abandon, Sybille divorcée, au bout de tout, sans espoir, sans source d'épanouissement, déprimée, et Samuel, lycéen à la frange de la délinquance, muré dans un mutisme morbide.

Mais Syblille et Samuel se connaissent-ils vraiment ? Se connaissent ils l'un l'autre ? Se connaissent-ils personnellement ? Il y a dans ce roman une quête.De la rédemption certainement mais pas uniquement.

Continuer, c'est dépasser ses propres blocages, c'est aller au-delà, croire, espérer enfin. Prendre une décision pour rompre d'un coup avec une vie mal engagée pour l'un, bien cabossée pour l'autre. Et peu à peu, l'on découvre des bribes du passé, des images, des évènements. Et le voyage devient un passage, une ressource, un tunnel duquel on ressort différent, changé, grandi. Mais cela suffira t-il à éloigner les démons du passé ?
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Que faire quand ton fils devient un vrai délinquant ? Quand il devient une personne sans valeurs qui dénigre tout ? Sibylle, elle, choisit de partir avec lui au Kirghizistan afin de lui réapprendre l'essentiel : la nature, l'amitié, l'entraide et tant d'autres choses encore ... A cheval, ils vont parcourir les montagnes dans des conditions parfois extrêmes ... Si ce voyage sera bénéfique pour samuel (son fils), le sera t'il pour elle ? Une magnifique histoire sur la relation mère-fils ! Par sa plume, Laurent Mauvignier décrit avec justesse les sentiments humains de ces deux personnes. Son message ? Ta peur des étrangers passe d'abord par la peur de te trouver toi-même ! Très bon moment de lecture.
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Un voyage au plus près des blessures d'un adolescent et sa mère, quand celle ci tente d'inverser la trajectoire qui les mènent tous deux vers l'abîme... Une belle histoire de résonance entre la privation d'amour et le sentiment d'exclusion, mince frontière avec le rejet de l'autre...
Des personnages touchant, un pays de choix pour tenter de renaître, celui des chevaux célestes...
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Beaucoup de thèmes dans ce roman :
Comment un dramatique évènement peut faire chuter au plus bas une femme qui avançait droit debout dans la vie,
Comment une maman peut tout tenter tout donner pour arracher son fils à un mal-être adolescent lourd de croyances nauséeuses...
J'ai aimé le ton très sensible et juste pour aborder les sentiments, et le message d'ouverture aux autres,
et même si cette épopée m'a paru improbable, j'ai été emportée par l'esprit qu'elle dégage, qui galvanise et donne envie de « Continuer »,
sans forcément soulever des montagnes,
juste de se cramponner et tenir !
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