Continuer

Magistral - quoi dire de plus?

J'ai découvert Laurent Mauvignier à travers ce roman qu'est Continuer et j'en ai apprécié chaque ligne.
C'est un magnifique roman d'amour, l'Amour d'une mère pour son fils. Celle ci, Sybille, fera tout pour sauver ce fils, Samuel, un ado désabusé qui sombre peu à peu dans la délinquance, le racisme. Elle quittera tout pour partir avec lui et essayer de "les" reconstruire.
C'est aussi un formidable roman d'aventure, une véritable épopée au Kirghizistan, sans temps morts, l'histoire se déroulant à cent à l'heure, au rythme des chevaux qui sont des personnages à part entière.
Les silences entre Sybille et Samuel sont d'une grande intensité, on est tenu en haleine jusqu'à la dernière page.
Bravo !

"Continuer" est de ces livres qui vous transpercent par la force de l'émotion qu'ils suscitent, la beauté de la langue, la complexité des personnages... je l'ai achevé dans les larmes, sur une dernière page d'une grande et belle force qui soulève le coeur. Peut-être parce que cette relation mère-fils si complexe fait tant échos à la mienne. Ce personnage de mère qui lutte, s'effondre et se redresse, sa finesse, sa justesse, sa fragilité.
Je suis rentrée doucement dans ce livre qui nous emmène piano piano pour finalement saisir le lecteur par sa narration tendue, presque envoûtante de grands espaces et d'éléments furieux, de chaleur humaine dans la découverte de l'autre.
Voilà, c'est exactement pourquoi je lis, pour rencontrer de tels livres et de tels auteurs, pour être chavirée d'émotions, non pas par la romance gentille qui scintille, mais qui déchire les tripes sans pour autant verser dans le pathos. Laurent Mauvignier a écrit un grand roman que hélas les jurés de plusieurs prix n'ont pas su récompenser.

Sibylle décide de partir au Kirgizistan à cheval avec son fils. Pourquoi ? parce que l'attitude de celui-ci l'inquiète, il ne se remet pas du divorce de ses parents et qu'elle espère le retrouver, qu'il se retrouve, se découvre lui-même. Mais le voyage est peut-être pour elle aussi, après une vie totalement ratée, ce voyage est l'occasion de comprendre ce qui s'est passé, de l'accepter et d'aller de l'avant.

J'ai trouvé le début assez long, parce qu'on commence directement durant le voyage et qu'on a pendant longtemps envie de savoir ce qu'a fait Samuel, ce qui a poussé sa mère à partir, quel lourd passé elle essaye de dépasser. Mais une fois lancé, le roman se lit bien, voir ne se lâche plus sur la fin, notamment deux épisodes avec les chevaux (vague, me direz-vous, ils sont tout le temps à cheval, je vous répondrais : lisez-le il fait à peine plus de 200 pages😉 ).

J'étais donc plutôt sceptique au début, je suis maintenant plus convaincue, même si je regrette que cela soit si sombre. Pas mal de sujets sont abordés, notamment de l'actualité, mais aussi l'amour (que se soit un amour de jeunesse, un ancien amour qui a fini sur un divorce ou l'amour entre la mère et le fils) et bien traité même si parfois peu approfondis.

Et puis, on plonge totalement au Kirghizistan avec ces étendues sauvages !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..

Ça commence comme un roman d'aventure : une femme, Sybille, et son fils adolescent, Samuel, ont entrepris de traverser à cheval les vastes montagnes Kirghizistan. Très vite on comprend que ce n'est pas une équipée touristique. le projet, le projet fou de cette femme, est de sauver l'adolescent du mal de vivre dans lequel il sombre. le plonger dans un ailleurs total qui, peut-être, pourra lui redonner ce goût de lui-même qu'il est en train de perdre.

Le fil rouge du roman est bien sûr la narration du « voyage », avec tous les avatars que peut compter une équipée aussi audacieuse. le vrai roman d'une vraie aventure.

Mais au-delà du récit, et entre ces lignes, c'est l'âme même de cette femme et de son fils qui font le livre. On partage à la fois la rudesse, pour ne pas dire la violence, que l'initiative impose, l'immense tendresse que ces deux êtres prennent un grand soin à se cacher. On vit à la nomade chez et avec les Kirghizes, on dort dans la yourte, on boit du lait de jument et de la vodka. On a peur. On est heureux. On remonte le temps de la vie de Sybille. Tout se mélange, mais tout s'organise au fil des chapitres courts et incisifs d'une écriture affirmée, qui dit chaque chose avec le mot juste. On vit profondément chaque épisode, dans une intensité croissante dont on sait qu'elle ne s'arrêtera pas. Parce qu'on est là pour CONTINUER. « On finira le voyage ».

Samuel est-il « sauvé » ? C'est au lecteur d'aller vers la réponse.

Oui, c'est un roman d'aventure, une vraie aventure humaine, sensible, ancrée dans notre aujourd'hui, comme sait si bien le faire Laurent Mauvignier. Et cette immersion dans le grand ailleurs kirghize, loin de jouer le rôle de divertissement, est une question incessante, volontariste, sur ces « valeurs », que Sybille voudrait tant faire retrouver à son fils. CONTINUER de décline aucune certitude, aucune vérité. Seulement la conviction indéfectible que l' « on fi ira le voyage ».

Ce livre m'a plongé dans la tête d'un adolescent en plein mal-être, fermé et dans celle de sa mère désemparée. Petit à petit au cours du voyage le regard du fils change et s'ouvre, le style aussi. Quelques clichés et l'écriture n'est pas toujours des plus poétiques mais c'est un bon roman "page-turner" où l'on s'attache aux personnages et apprécie découvrir à leurs côtés le Kirghizistan.

Plus qu'un roman, une aventure humaine bouleversante : "Continuer", de Laurent Mauvignier, aux éditions de Minuit.

Le pitch : Mère désabusée à la bien piètre opinion d'elle-même, Sybille assiste, impuissante, à la déshérence de son fils Samuel, dommage collatéral d'un mariage raté et d'un divorce malheureux. Refusant l'inévitable destruction de ce fils qu'elle perd un peu plus chaque jour, elle se lance dans le projet, très courageux mais un peu fou, de partir avec lui pendant trois mois à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, pour lui permettre de se retrouver, se reconstruire et renouer avec lui un dialogue depuis longtemps rompu… Tentative inespérée d'une mère désespérée de sauver son fils comme elle n'a pu le faire pour elle-même…

Membre du Cercle des Lecteurs du Furet du Nord, c'est dans ce cadre que j'ai eu l'immense privilège de recevoir ce roman à la couverture simple et au titre laconique. La quatrième de couverture a définitivement suscité mon intérêt, et c'est donc avec plaisir et curiosité que je me suis plongée dans ce formidable roman.

Avec autant de simplicité que de sensibilité, l'auteur nous entraîne ici au coeur d'un voyage à double sens : tout d'abord un périple époustouflant au fin fond des terres kirghizes, dont les sublimes descriptions nous révèlent, avec une justesse désarmante, l'environnement rude dans lequel évolue un peuple simple et avenant, où l'hospitalité est une évidence en dépit de conditions de vie souvent précaires, authentique et heureux avec ce qu'il a. Mais c'est aussi une quête intérieure de chaque personnage, parti à la découverte de soi pour se retrouver, se reconnaître, se reconstruire et se révéler.
Mais la rencontre entre les personnages et le lecteur permet à ce dernier de comprendre dès les premières pages que cette aventure ne sera pas de tout repos, qu'il s'agira bien plutôt d'un parcours parfois plaisant mais aussi périlleux, semé de joies et de peines, de réussites et de chutes, de bonnes et de mauvaises rencontres… Une intrigue riche, remarquablement construite et maîtrisée, belle métaphore de la vie en somme…
Remarquablement étoffés et approfondis, nos protagonistes constituent justement la vraie force de ce roman et nous livrent une magnifique leçon d'amour, de courage, de tolérance. On ne peut en effet que s'émouvoir du combat de cette femme que la vie n'a pas épargné, pourtant promise à un bel avenir avant une dramatique descente aux enfers, blessée dans son corps, son coeur et son âme, sans cesse bafouée, humiliée, ayant depuis longtemps baissé les bras pour elle-même, et qui pourtant se réveille, pleine de fougue, de courage et de volonté par amour pour ce fils qui la rejette inexplicablement.
On peut en outre relever la forte présence des chevaux, braves et fidèles compagnons de route de nos protagonistes qui vont les accompagner bien plus loin qu'on ne peut le penser, pour aboutir à un chapitre 49 qui m'a personnellement déchiré le coeur.
C'est bien la plume de l'auteur qui permet autant de beauté dans ce roman. le souci du détail apporté par l'auteur est en effet impressionnant, que ce soit pour les paysages dont les descriptions sont à couper le souffle, ou au contraire pour des scènes anodines, du quotidien, et pourtant captés avec autant de minutie, à l'instar de ce fameux robinet qui goutte et qu'on ne remarque pas jusqu'à un soir de déprime où il peut vous rendre fou… Tout est ici crédible, authentique et pourtant traité avec pudeur et respect.

En bref, plus qu'un roman, un petit diamant brut de cette rentrée littéraire.
Lien : http://deslivresetmoi7.blogs..

Ce livre est directement et largement inspiré de l'histoire vécue par Renaud et Tom Francois, qui a fait l'objet d'un livre publié aux éditions Kérosène en avril dernier sous le titre "dans les pas du fils". Renaud Francois avait été interviewé par Pascale Kremer au retour de son voyage initiatique au Kirghiztan en 2015 avec son fils. L'histoire est belle, elle est crue et réelle. L'original mérite d'être lu, ne serait ce que pour comprendre les émotions qui étreignent les vrais protagonistes.

Lu en 2017. J'avais vraiment été happée par ce roman, le premier que je lisais de l'auteur.
Mise à l'épreuve de deux êtres qui s'aiment mais ne savent plus comment (se) le dire. Une plume ciselée d'une justesse de ton que j'avais particulièrement appréciée, décryptant les sentiments avec énormément de profondeur et de réalisme. Et puis, cet amour maternel à déplacer des montagnes, à franchir des ravins, est tout simplement bouleversant !
Que ne ferait pas une mère pour sauver son fils de seize ans, parti complètement à la dérive ?! Confrontés ensemble à l'inconnu et aux éléments, ils n'auront pas le choix que d'affronter leurs contradictions et leurs limites, si lourds de silence, de colère et douleur enfouis...

Un roman passionnant dans lequel on se sent littéralement en selle avec les personnages et les paysages traversés par nos deux héros.
Que faire quand la vie de son propre enfant nous échappe ? Sybille choisit le voyage : on suit les aventures de ce duo en souffrance comme un véritable "thriller" dans lequel on espère une fin heureuse. C'est un roman profondément humain dans les rapports, échanges et ressentis des personnes qui croiseront la route de Samuel et Sybille. Cela fait aussi du bien au lecteur et lectrice qui auront envie certainement d'ailleurs après la lecture de Continuer.