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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On retrouve un cadavre dans la tourbe... et que c'est tout un passé qui ressurgit. Evidement, on pense tout de suite à un cadavre "préhistorique" ou presque, genre viking... comme le pensent au tout début les personnages. Ben non. Sachez par ailleurs que la tourbe ça conserve... même les tatouages.
Le passé qui ressurgit est avant tout celui du père de Marsaili, la copine et amour de toujours de Fin. Mais si le vieux Tormod est atteint de la maladie d'Alzheimer, si ça mémoire immédiate est altérée, il y a des choses qui ne s'oublient jamais et que la maladie ne peut effacer : sa vie d'enfant orphelin est gravé à tout jamais dans son esprit, comme le tatouage sur la peau du cadavre.L'occasion pour l'écrivain de nous promener dans des lieux encore plus paumés que Lewis et de nous embarquer sur les îles voisines : Harris, mais surtout Eriskay.
Et là, on sent le journaliste derrière l'écrivain (parce que oui, Peter May était journaliste avant d'écrire des fictions, mais on pourrait croire qu'il est originaire des Hébrides, tellement il connaît bien ces lieux où il a vécu cinq ans) : ou comment il nous apprend que pendant des décennies, les enfants orphelins ou abandonnés étaient déportés sur les îles Hebrides, surtout s'ils étaient catholiques et que c'est l'oeuvre de l'Eglise catholique elle-même.

Comme dans L'île des chasseurs d'oiseaux, on sent bien que l'intrigue est le support d'une analyse fouillée de la vie des gens aux Hebrides extérieures. Et ça, moi, j'adore ! Et je me suis tout autant régalée avec la description minutieuse, méticuleuse, du paysage, de la lande martyrisée par le vent, on tourne à gauche, on prend le sentier qui monte un peu pour admirer la plage, on redescend vers les maisons etc. En fait, tout simplement, on y est pour de vrai ! Pour avoir visité les îles Orcades, autre archipel d'îles écossaises, où l'on tenait à peine debout un jour de vent d'été, j'ose encore à peine imaginer la vie des gens - même s'ils avaient l'air heureux et en tout cas étaient chaleureux.

" le paysage de North Uist était triste et primitif. Des montagnes élancées se perdaient dans les nuages qui cascadaient vers la lande pour s'y étendre en mèches brumeuses. Des caracasses des maisons depuis longtemps abandonnées et dont les pignons sombres se détachaient sur le ciel menaçant. Un pays de tourbe, hostile et inhospitalier, découpé par des lacs fragmentaires et des bras de mer déchiquetés. Partout se dressaient des ruines, témoins des tentatives infructueuses qu'avaient menées hommes et femmes pour dompter la nature."

A côté de cela, le personnage de Fin MacLeod, écorché par la vie, orphelin lui aussi, ayant perdu lui-même son fils dans un accident de voiture à Edimbourg, va tout à fait avec le paysage et il n'en est pas moins attachant. Il n'est plus dans la police mais c'est néanmoins sa curiosité qui va le pousser à résoudre l'histoire énigmatique du cadavre tourbé, quitte à remuer des vérités qui dérangent et à démasquer le coupable... (parce que Fin est un héros cabossé mais un héros quand même !).

On se sent en manque après avoir refermé ce roman noir... Je n'en ai pas trouvé un dans les suivants que j'ai entrepris qui fasse vraiment le poids à côté. Alors je vais sans tarder m'attaquer au Braconnier du lac perdu qui est la troisième et dernière histoire : alors il va falloir que je le déguste...
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L'homme de Lewis est le deuxième volet de la trilogie de Peter May qui se passe sur l'île écossaise de Lewis, après le fameux " L'Île des chasseurs d'oiseaux". Un petit conseil : il est préférable d'avoir lu ce dernier pour apprécier toute l'évolution et la profondeur des personnages précédemment évoqués.

Suite à la mort tragique de son fils et au jugement de son divorce, Fin Macleod démissionne de la police, quitte Edimbourg et retourne s'installer sur son île natale de Lewis. Les ruines de la maison de ses parents, la lande balayée par la colère des vents, la fureur de l'océan…ici il espère redonner un sens à sa vie.
Mais Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d'un jeune homme miraculeusement conservé au coeur d'une tourbière. Les analyses ADN font le lien avec Tormod Macdonald, le père de son amour de jeunesse, Marsaili. Malheureusement atteint de la maladie d'alzheimer le vieil homme ne peut donner aucune explication , ni se défendre, et le temps presse : bientôt un inspecteur est attendu sur l'île pour mener l'enquête et il fera certainement de Tormord le suspect n°1. Marsaili va alors demander à Fin de faire la lumière sur le passé de son père et espère ainsi mettre de l'ordre dans les souvenirs du vieillard qui affluent par flash de manière totalement incohérente.

Nous retrouvons dans ce nouveau huis clos, ce qui nous a tant plu dans la précédente enquête, le contexte très fort, le souffle du vent incessant, entêtant, la pluie battante, et cette nature sauvage et mystérieuse qui magnifie le récit. L'auteur n'y a pas laissé ses personnages en plan. Ils sont fragiles, plein de fêlures mais terriblement attachants. L'écriture, encore une fois, est très belle. L'enquête bien menée nous entraîne dans un passé douloureux au rythme des souvenirs de Tormod. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est une histoire terrifiante qui va refaire surface. Certainement le pan le plus sombre de l'histoire de l'Ecosse. Tormod a fait parti de ceux que l'on appelait dans les années 50 " les homers " : ces orphelins dont on a caché l'identité et qui furent envoyés dans les îles écossaises, en Australie ou au Canada pour y repeupler les campagnes. Des enfants catholiques et protestants que les deux autorités religieuses se partageaient sans scrupule, sans chercher à savoir qu'effectivement ils étaient traités en esclaves, abusés, violentés et frappés. Peter May nous raconte avec beaucoup de sensibilité, l'histoire de ce vieillard atteint de démence, irrité par un entourage qu'il ne reconnaît plus et hanté par un crime. Encore une belle réussite !





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Avec ce deuxième roman, j'ai pu retrouver l'île de Lewis, dans les Hébrides, tout au nord de l'Ecosse.
Fin MacLeod, encore sous le choc de la mort accidentelle de son fils, vient de mettre fin à sa carrière dans la police, et se réfugie sur son île natale. Il s'installe près de sa maison de famille et reprend contact avec Marsaili, son amie d'enfance et premier amour, et Fionnlagh, le fils de celle-ci.
Un cadavre trouvé dans les tourbières le ramène à sa condition d'enquêteur, puisque le seul lien ADN trouvé mène à Tormod MacDonald, le père de Marsaili. le vieil homme, atteint d'Alzeihmer, ne peut aider à l'enquête, mais permet aux lecteurs d'avoir quelques longueurs d'avance, en les laissant se débrouiller avec l'écheveau de ses souvenirs. le monologue intérieur de Tormod, très touchant, alterne avec les avancées des recherches sur les îles, qui renvoient à de sombres pratiques datant de moins de soixante ans, lorsque des enfants écossais orphelins étaient envoyés dans des familles des Hébrides, et plus ou moins bien traités. Ce que j'aime bien chez cet auteur, c'est qu'il aurait pu créer les pires conditions pour le trio d'enfants envoyés ainsi vers l'inconnu, mais qu'il n'en rajoute pas… La traversée est rude, l'environnement difficile, la langue leur est étrangère, puisqu'on parle gaélique dans ces îles, mais ils sont traités simplement de manière un peu bourrue.
Au final, j'ai aimé ce polar prenant, bien écrit, mettant aussi bien en lumière les lieux que les protagonistes, à la lenteur assumée, à part la fin plus trépidante… (un peu trop à mon goût, peut-être ?)
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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es-ce un policier ? il y a une enquête remontant a plus de cinquante ans, l'intrigue vous tiens en haleine !
c'est un très bon livre, il y a l'amour, l' histoire inquiétante sur des enfants esclaves, la maladie (démence).....on passe par toutes sortes de sentiments ! de plus la description faite de l'Écosse vous donne une terrible envie d'aller la contempler !
je le recommande a tous !
gagnant du prix télégramme 2012 !
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Ce n'est qu'au moment où je l'ai emprunté que je me suis aperçu que "l'homme de Lewis" était en réalité le second tome d'une trilogie signé Peter May que je découvrais complètement comme auteur (même si cela faisait un moment que je louchais sur plusieurs de ses romans). Après en avoir discuté avec les bibliothécaires et m'être assuré que le premier volet n'était pas dans les rayons de la bibliothèque, je me suis résolue de lire directement ce second volume. On m'avait aussi assuré que cela ne poserait pas véritablement de problème même s'il est certain que j'ai manqué des éléments pour mieux comprendre et connaître certains des protagonistes.

Classé parmi les romans policiers, on se rend très vite compte que pourtant ce n'est pas exactement sa place. Certes, il y a bien une intrigue à élucider comme dans n'importe quel polar, mais si elle est importante, ce qui est véritablement en jeu, ce sont les relations humaines dans un contexte religion qui reste ultra sensible et dans une région insulaire peu épargnée par les éléments.
Les descriptions ne sont pas ennuyeuses alors que pourtant elles me font bailler quand elles s'éternisent. le décor est bien décrit et fait lui aussi parti intégrante de l'histoire. Sans lui, il ne fait aucun doute que les destinés des gens que nous allons croiser durant notre lecture auraient été bien différentes. La nature et le lieu géographique est en somme un personnage comme les autres, un facteur tout aussi déterminant que le caractère religieux qui régit le mélange ou nom des populations insulaires concernées.
Là encore, rassurez-vous, cela n'est pas ennuyeux.

On entre véritablement dans la tête d'un vieux monsieur (Tormod Macdonald) qui perd l'esprit à cause de la maladie. Il nous livre son histoire, son passé qui lui est plus présent que tout ce qui encore autour de lui.
Ses proches vont être déboussolés, croire qu'il est plus dément que jamais alors qu'au contraire, sans le vouloir il leur livrera des détails qui auront leur importance.
Véritable découverte d'un pan peu connu ou peu médiatisé de l'histoire écossaise, on est pris par le désir, voir le besoin de savoir ce qui est arrivé au jeune homme retrouvé mort dans la tourbe et quel est son lien avec Tormod. Petit à petit la toile se tisse, les liens se resserrent et on se fait happer complètement jusqu'à la dernière page.

Alors certainement le fait que je n'ai pas lu le premier volet de cette trilogie a ralenti mon immersion dans cet univers. Mais mon plaisir est monté aussi surement que la marée pour atteindre des sommets avec le final.
Il est clair que je ne raterai pas le troisième pan de cette intrigue purement écossaise.
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Je ne suis pas une lectrice de polar et j'ai beaucoup apprécié celui-ci,proposé pour le prix des lecteurs du Télégramme. le lecteur connait très rapidement l'identité du cadavre découvert.L'intérêt réside dans les tranches de souvenirs du passé et dans la vie présente des protagonistes.
Une réserve pour la fin que j'ai trouvée un peu rapide.
Maintenant,j'ai très envie de lire "L'île des chasseurs d'oiseaux" qui le précède.
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