Je suis simplement heureux de savoir que vous existez sur cette planète d'extraterrestres. Mais peut-être est-ce vous et moi qui sommes des extraterrestres. Quoi qu'il en soit, sans vous, ce monde serait pour moi un monde solitaire.
Un écrivain tel que moi, me dit-il, doit se déverser tout entier dans l'écriture. Il me recommande de ne jamais arrêter d'écrire, d'écrire tout ce que je pense, sur tous les thèmes qui me plaisent, et de ne pas prêter attention aux voix qui s'élèvent en moi, ou dans le monde extérieur, pour m'inciter à me remettre en cause.
Je n'ai jamais considéré l'écriture comme la tâche de ma vie ou une part essentielle de ce que je pourrais être.
En outre, les conversations épistolaires entre inconnus ont une sorte de franchise enivrante, que même les meilleurs amis réunis dans un salon ne sauraient approcher.
Je suis un écrivain dans l'âme, rien ne lui a jamais paru plus certain. Il faut que j'écrive ce que je veux et ce que je dois, sans laisser personne me dicter quoi que ce soit ou insinuer le doute dans mon esprit.
Je vois mal comment demander à mes enfants d'être des personnes honnêtes si je ne leur fais pas moi-même l'honneur d'être franche.
avec une fermeté surprenante, il m'attrape la tête puis me guide sous les couvertures. (...) Tant que je continuerai à faire ça, je sais qu'il m'aimera.
Je me retrouvais la seule fille dans tous les cours - parfois face à un membre de la faculté habitué à ne parler qu'entre hommes qui me demandait de donner "le point de vue féminin". De quoi rendre suspicieux, voire paranoïaque. Pourquoi ne me demandait-on jamais de donner le point de vue du Scorpion, de la myope, de la demi-juive, de la droitière ou de l'habitante du New Hampshire ?
Du plaisir! Où es-tu allée chercher l'idée qu'il devrait y avoir du plaisir? Tu ne peux pas participer à la fête si tu prévois de l'écrire. Il n'y a rien de très agréable dans la vie d'un écrivain et si toi ou moi avions le choix, aucun doute, on serait en train de faire autre chose. Je préférerais personnellement jouer pour les Yankees.
Je pensais que je tomberais amoureuse, me marierais, aurais des bébés et vivrais heureuse à tout jamais. J'avais raison sur un point : avoir des enfants a été la plus belle expérience de ma vie. Seulement je ne savais pas que s'ils m'apportaient les plus grandes richesses qu soient, j'y gagnerais en prime le sentiment d'être dépourvue, à découvert et anéantie. Je ne savais pas que, souvent, je me retrouverais dans la cuisine, à serrer dans mes bras cet enfant qui m'était plus précieux que mon propre souffle et dont je n'arrivais pas à calmer les pleurs parce que je me sentais plus seule, plus isolée et plus paniquée que jamais...