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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Camille, dites Lilou, est une lycéenne qui habite avec son père dans une belle villa avec piscine alors que sa mère est en phase terminale de cancer à l'hôpital. La jeune fille adore son papa Lou si beau, si intelligent, si fort, si charismatique...
Jusqu'à ce que ressortent des anecdotes, souvenirs et contre-vérités qui viennent ternir cette belle image. Edouard s'en insurge et rejette sur sa femme malade - qui n'a plus toute sa tête - son associé ou des membres de la famille envieux de sa réussite tous ces mensonges éhontés et s'assure de l'amour indéfectible de sa fille.
Sur une trame glauque de mort et d'héritage, le lecteur enquête avec l'héroïne pour découvrir la réalité d'une personnalité manipulatrice. Comment le pervers narcissique est capable de réécrire l'histoire de sa victime en la noyant sous un discours répétitif qui la conditionne et surtout en la coupant de toute autre source d'information ou de réflexion.
J'avais surtout lu des romans mettant en scène ce procédé au sein d'un couple mais c'est ici terrifiant parce que l'enfant est encore moins apte à se dépêtrer de ce piège. le récit est bien construit puisque le lecteur suit le raisonnement de Lilou qui refuse de croire et cherche des excuses et une version alternative des faits pour sauver l'image de ce père qu'elle adore. Soutenue par ses amis et en acceptant de vérifier les faits que d'autres protagonistes de ce drame familial lui exposent, on suit son cheminement intérieur extrêmement douloureux et complexe.
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Lilou, jeune lycéenne très entourée par sa bande d'amis a une admiration sans borne pour son père qui semble parfait en tous points.
Alors que sa mère est hospitalisée pour une récidive de cancer, Lilou va découvrir peu à peu une autre image de ce père si parfait.

C'est un roman jeunesse qui aborde un sujet difficile qu'est la relation d'emprise du pervers narcissique sur son entourage. Lilou, l'héroïne en est victime et le lecteur aborde avec elle les étapes pour d'une part reconnaître cette emprise et savoir y faire face.

Les mécanismes à l'oeuvre chez les pervers narcissiques sont parfaitement décrits. le lecteur est au plus près des tourments de Lilou, de ses difficultés à comprendre, de ses doutes. Son parcours, ses relations, ses émotions, toute sa vie nous apparaît comme emprisonnée dans sa relation toxique avec ce père insaisissable.

C'est un roman assez dur mais très juste, particulièrement réaliste qui pourra servir de point d'appui pour aborder ce sujet avec des adolescents.
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Lilou a 16 ans et son père, c'est le meilleur papa du monde : attentionné, drôle, complice... il est toujours là pour elle. D'ailleurs, tout ce qu'il fait c'est pour son bien... comme par exemple, lui épargner les éprouvantes visites à l'hôpital pour voir sa mère, qui se meurt d'un cancer. Avec tout ce qu'il fait pour elle, Lilou lui doit bien quelque chose en retour, non ?
Au fil des pages, Lilou va découvrir que l'addition présentée par ce papa « merveilleux » est bien salée. Qu'elle s'éloigne un rien du chemin qu'il a tracé pour elle, et la sanction tombe : des mots cruels, qui culpabilisent, qui la font douter d'elle-même et l'enferment dans la gratitude qu'elle croit lui devoir, dans l'empathie qu'il suscite en se posant en victime. D'empathie, lui n'en a aucune : son incapacité à faire le deuil de sa femme ou à comprendre celui de sa fille le démontrent. Les mensonges et les escroqueries s'accumulent, il y a toujours quelqu'un à accuser à sa place.
En cachette, Lilou se rapproche de sa mère mourante. Ces derniers jours auprès d'elle ramènent des souvenirs d'enfance et des clefs qui vont lui permettre, avec l'aide de sa tante Jo, de lever le voile sur les agissements de ce père manipulateur et pervers. Mais cela ne sera pas suffisant pour la convaincre : il faudra des preuves, et une intrusion majeure dans sa vie privée, pour qu'elle se décide enfin à agir pour se libérer.

Ce roman est un pavé mais il se lit très vite, les pages se tournent sans qu'on s'en rende compte. Les personnages sont bien brossés et les paysages aussi, avec la montagne Sainte-Victoire en toile de fond. J'ai été très touchée par la justesse de ce que ressent Lilou, sa descente aux enfers à partir du moment où elle prend conscience de l'emprise que son père exerce sur elle. Il ne semble alors y avoir aucune porte de sortie : on se coupe de tout, se recroqueville en soi comme un animal blessé, on voudrait disparaître.

Un très beau roman sur la perversion narcissique et les dégâts qu'elle engendre. J'ai découvert que cette autrice avait écrit d'autres ouvrages pour les jeunes traitant des violences au sein de la famille. En tout cas elle sait y faire et nous emporte au coeur de la tourmente pour mieux nous montrer le chemin de la sortie.
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Lilou, 16 ans, est très proche de son père depuis toute petite, plus encore depuis que sa mère est hospitalisée pour un cancer en phase terminale. Un jour, sur un coup de tête et le conseil d'un ami, elle se rend à l'hôpital et s'aperçoit que son père a menti sur quelques détails. Elle se rapproche de sa mère, révisant avec elle le bac de français. A la mort de celle-ci, sa tante vient les voir...Un roman ado angoissant qui tisse le portrait d'un pervers narcissique et de ses différentes façons d'agir, ici avec sa propre fille. Parfaitement réaliste, il s'attache autant à la relation père/fille qu'à celles qu'entretient une adolescente normale -ses amis proches, ses professeurs, sa tante. A conseiller pour les 3e/lycée et dès la 4e
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Attention : roman qui se dévore !
Ah ! Qu'elle l'aime son papa chéri, son papa si fort, qui prend si soin d'elle. Pas comme sa mère. Bon, elle a un cancer mais il faut dire qu'elle n'a jamais été très avenante. Heureusement, Lilou peut compter sur son papa.
Bien sûr, le lecteur voit bien avant Lilou qu'un problème sévit. Les mots pervers narcissique parviennent bien vite à l'esprit du lecteur attentif. Et alors, tremblant, fou de devoir resté immobile, nous devons subir l'incompréhension du personnage. Et quelle force, alors, de mettre ainsi en mots toute l'ampleur de la perversion et de nous y faire assister, impuissant. le roman se dévore, on espère, on a hâte. Que le lecteur inquiet se rassure, il sera comblé au dénouement.
Voilà un nouveau roman sur la perversion narcissique qui est mené avec un grand talent. Une lecture absolument nécessaire, éprouvante et enivrante, à conseiller à tous.
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Roman qui ne peut pas laisser insensible.
Le personnage du pervers narcissique est follement bien décrit.
J'ai été choquée par les phrases culpabilisantes qu'il lance à sa fille, l'emprise qu'il a sur elle ! La manipulation dont il peut faire preuve !
J'ai trouvé bien décrite la partie dans laquelle il est apprécié de tout le village au détriment de sa vraie nature.
En fait ce qui fait peur avec ce genre de personnage, c'est que ça peut être monsieur ou madame "Tout le monde". L'"endoctrinement" des membres de la famille, le "m'as tu vu" tout semble si réel et peut arriver à n'importe qui.
C'est bien qu'un livre pour adolescent traite de ce sujet. Il permet de faire de la prévention.
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Chère Claire Mazard, je ne vous remercie pas pour cette chanson qui a tourné et tourne encore en boucle dans ma tête à chaque fois que je lis le titre – néanmoins parfait ! – de votre dernier roman.

Gros coup de coeur pour ce roman ado que j'ai dévoré d'une traite ! Une écriture fluide qui nous entraîne auprès de Lilou, 16 ans, et de sa vie de lycéenne dans le sud de la France.
D'emblée, le lecteur sait que le père de Lilou n'est pas celui que tout le monde croit. Qu'il est, selon la 4e de couv et l'épitaphe : un manipulateur envoûtant, un « prédateur redoutable ».
Lilou, elle, ne le sait pas encore. Depuis son plus jeune âge, son Papa Lou représente ce qu'il y a de plus parfait à ses yeux. Tant et si bien que l'existence de sa mère, bien qu'habitant avec eux, est devenue quasi-insignifiante pour Lilou.

Lorsque le roman s'ouvre, la mère de Lilou est à l'hôpital en phase terminale d'un cancer. Sur les conseils de son père, pour se préserver et se concentrer sur ses études, Lilou ne va plus la voir.
Encouragée par ses amis qui lui conseillent de garder un lien avec sa mère mourante, Lilou va désobéir à Papa Lou en allant rendre visite à cette mère dont elle s'est terriblement éloignée depuis l'enfance. Elle ne s'attendait pas à ce que se jouent ici les prémices d'une découverte aussi terrifiante que douloureuse...

Perversion narcissique, relations toxiques, le sujet est très bien mené ici. Il n'est pas question de dénoncer, mais plutôt de prendre conscience avec Lilou – qui va analyser ses souvenirs sous un angle nouveau – que parfois même les gens les plus proches ne sont pas ceux que l'on imagine. Qu'ils peuvent être capables du pire en plumant la tête de leurs proches, de leurs enfants, de leur conjoint dans le but de parvenir à leurs fins, et ce sans aucun état d'âme.

Bien que le sujet ne soit pas joyeux, j'ai trouvé cette lecture très agréable. Les échanges entre Lilou et sa mère sur la littérature sont émouvants et toutes les descriptions du sud (l'été, les cigales, les grillons, la bastide avec piscine) nous plongent dans un décor chaleureux qui contraste avec l'ambiance terrible qu'il y règne.
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Cela faisait très longtemps qu'un livre ne m'avait happée comme ça, l'envie d'y passer une nuit blanche mais de le lire d'une traite ! Cette histoire est extrêmement forte, touchante, vraie, sans pathos superficiel.

L'adoration, l'aveuglement ; la dévotion, la culpabilité ; le chaud, le froid. Lilou fait le va et vient par tous ces états, tous provoqués par une seule personne : son père.
J'aime les quelques indices que quelque chose cloche qui tentent d'alerter la jeune fille : son père est contrarié, il lui fait comprendre qu'elle en est responsable, elle a mal à la tête, elle a mal au ventre... L'instinct, le corps sait mais le coeur n'est pas encore capable de comprendre.
Le lecteur suit Lilou, partagé comme elle entre les "mon père m'aurait menti ?" et les "non, il a sûrement une bonne raison !". Oui, c'est son père, comment y croire ? Pourquoi agirait-il ainsi ? Et pourtant, Lilou, comme sa mère avant elle, est la victime de son père. Une victime manipulée, étouffée, vidée de ses pensées propres, de son aura et pour qui le chemin vers la reconstruction prendra du temps.

Les pervers narcissiques existent, leurs agissements sont extrêmement difficiles à prouver puisqu'ils montrent en public un portrait de citoyen, conjoint, parent parfait pendant qu'ils isolent leur proie de leur propre famille, amis ou collègues (personnes qui pourraient se rendre compte de quelque chose). Ce sont eux qui détiennent le plus souvent la gestion économique du ménage, contrats, mots de passe, relevés... et s'évertuent à rendre leur victime dépendante.

Merci à Claire Mazard d'avoir traité ce sujet délicat dans un roman ado, vu de l'intérieur. On comprend ainsi les mécanismes de la manipulation : le fait que les victimes culpabilisent de décevoir le manipulateur et deviennent malheureusement complices involontaires de leur état, que leurs proches ne les reconnaissent plus, s'éloignent, qu'elles tombent souvent dans une profonde dépression...
Je ne sais pas si la proposition de la fin du livre est de l'autrice mais j'aimerais qu'elle se réalise ! Informer, prévenir, observer, écouter pour être entendu, le plus tôt possible...
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Très bon livre, sur la manipulation affective et l'emprise psychologique. Un livre dur parfois, angoissant même car on voit l'héroïne se débattre ou s'enfoncer, on aimerait l'aider ou la voir réagir, prendre conscience, dur aussi parce que cela concerne une enfant et toute son éducation. C'est un roman très réaliste, qui fonctionne comme un thriller psychologique mais qui a surtout vocation à faire comprendre et mettre en garde.
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J'avais vraiment hâte de lire ce roman ! Deux mois que j'attendais de pouvoir le récupérer sur mon bureau tant son sujet semblait original et prometteur. Et en effet je n'ai pas été déçue.
Lou a 16 ans et une relation fusionnelle avec son père qu'elle admire et auquel elle ne trouve que des qualités. Cette année elle passe son bac de français, aussi quand son père lui demande de se préserver et de ne plus rendre visite à sa mère en phase terminale d'un cancer à l'hôpital la jeune fille accepte, persuadée qu'encore une fois celui-ci agit pour son bien et se sacrifie pour sa famille. De toute façon cela fait des années qu'elle se sent détachée de sa mère.
De fait, Lou trouve toujours une justification aux actes de son père, mais elle ne s'en rend même pas compte tant elle est manipulée depuis sa plus tendre enfance. Elle a peur de le contrarier, de le blesser. Elle essaie de toujours tout faire pour aller dans son sens, sinon il se dit déçu, lui retire son attention et son amour. Elle a des maux de tête et de ventre récurrents, mais elle ne fait pas le lien avec tout ça. Son père veut être au centre de l'attention, être aimé, bien vu, le meilleur en toutes circonstances et il ne supporte pas qu'on lui fasse de l'ombre, que ce soit dans sa famille ou à l'extérieur. Pour se faire il affiche une façade qui lui permet de se faire plaindre ou de se faire mousser, selon les circonstances. Il éloigne les proches de ses « proies » (sa fille mais surtout sa femme) et se pose lui-même en victime. J'ai vraiment trouvé que le comportement de pervers narcissique était bien décrit, de même que l'emprise sur ses proches, qu'on vit de l'intérieur grâce au récit fait par Lou. On ressent la culpabilité de la jeune fille qui se remet sans cesse en question et n'ose pas douter de son père. Elle va, malgré l'interdiction de celui-ci, se rapprocher de sa mère et réviser avec elle son bac de français à l'hôpital, où elle se rend durant ses pauses méridiennes. Ses nombreuses connaissances littéraires impressionnent Lou, c'est tout un pan de la vie mais aussi de la personnalité de sa mère qu'elle ignorait et qu'elle découvre alors. Mais en parallèle le masque tombe aussi du côté de son père, elle commence enfin à se rendre compte de toutes ses incohérences, de ses mensonges, de ses réactions excessives, elle doute de plus en plus souvent de lui. Mais c'est difficile pour elle, cela ne vient pas d'un coup, bien au contraire cette prise de conscience est très lente, elle l'excuse encore le plus souvent, n'arrive pas à se fier à son propre jugement, se méfie des autres et a toujours envie de le croire. Heureusement, dans ces épreuves, elle bénéficie du soutien infaillible d'un groupe d'amis aimants, bienveillants, protecteurs, mais qui savent aussi énoncer des vérités. Cependant elle recevra également une autre aide inattendue, qu'elle mettra du temps à accepter. Parce que tout sera une histoire de temps.
Beaucoup d'émotions à la lecture de ce roman, terrible à tellement de niveaux, que ce soit cette relation toxique et les mensonges entretenus par le père de Lou ou la maladie de sa mère, ainsi que la difficulté à se sortir de cette emprise, d'autant plus quand la personne est le tuteur légal. Même si quelques détails m'ont moins convaincue, je suis quand même ressortie estomaquée (positivement) de ma lecture. Je l'ai lu avec bonheur malgré le sujet, mais avec effroi aussi et j'ai redécouvert avec plaisir la plume de Claire Mazard.
Une lecture tellement riche. De par son sujet ce roman me semble absolument indispensable. D'autant plus que je l'ai trouvé vraiment bien traité, sous un angle original. Le récit reste accessible malgré tout ce qu'il aborde et peut être proposé à une large frange de lecteurs, ados comme adultes.
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