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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après le roman-graphique, place à l'essai-appliqué-graphique. C'est ainsi que je définirais Asterios Polyp, base vraisemblable d'une réflexion de Mazzucchelli sur la question de la dualité, que l'on retrouve à chaque moment de l'histoire de son personnage. Celui-ci, éminent professeur, en parle très bien naturellement, mais cette question est également symbolisée dans sa relation avec Hana, dont le caractère tendre et concédant s'extériorise dans les couleurs et les formes des phylactères, ainsi que dans la mise en scène de l'histoire, qui fait s'alterner passé et présent dans une compréhension réciproque. Si le passé d'Asterios Polyp prend des formes mythologiques lorsqu'il évoque son enfance, l'histoire de son frère, sa carrière, sa rencontre et sa vie avec Hana, son présent s'abandonne dans des nuances plus ternes, heureusement relevées par la très charismatique Ursula Major (chaman dans sa vie antérieure).


Même tristement menée auprès du garagiste du coin, l'existence d'Asterios Polyp reste intrigante parce que sans cesse relevée par de multiples anecdotes que Mazzuccheli nous glisse à travers les aventures de ses personnages. On pense parfois au livre des Fourmis écrit par Bernard Werber au meilleur de sa forme. Toujours pertinentes, elles nous amusent et nous éclairent sur l'histoire des personnages.


Si l'utilisation des couleurs répond à une logique intéressante, dont le lecteur pourra se faire une idée au cours de sa lecture, de véritables audaces graphiques font leur apparition lorsque Mazzucchelli représente les sentiments d'Asterios Polyp par des assemblages géométriques et architecturaux qui n'hésitent pas à s'effondrer lors d'une dispute explosive.


En réalisant cet album, Mazzucchelli a dû se dire : « Ce livre me permettra de trancher sur la dualité des choses ou ce livre ne me le permettra pas ». Pour finir, je pense qu'il a réussi à se faire un avis sur la question, et la fin semble nous le dire plutôt clairement…

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La vie d'Asterios Polyp, éminent professeur d'archéologie, bascule le jour de ses 50 ans quand son appartement est incendié. Alors il prend un train et se fait embaucher comme mécano et loge chez ce couple atypique. Des retours arrière où l'on apprend qu'il a survécu à un frère jumeau. Ce qui l'a toujours perturbé. Il revient également sur sa vie de couple avec Hana, décoratrice d'art. Cette BD est surtout intéressante pour son graphisme et ses couleurs. Histoire toute en sensibilité sur l'art, la littérature, la vie, l'amour, la solitude, les petits riens.
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Gros choc graphique. On suit dans ce livre l'errance d'Asterios Polyp, professeur d'architecture renommé, après l'incendie de son appartement. de nombreux flash-backs éclairent le passé de ce mystérieux personnage. Cette BD est tout à la fois d'une grande beauté graphique et d'une grande profondeur (références à la philosophie, à la littérature, l'architecture…). Elle explore de façons diverses le thème de la dualité. le foisonnement et l'inventivité graphiques m'ont beaucoup impressionnée ; j'ai aimé la rigueur de l'oeuvre, qui rend d'autant plus vives l'émotion et la mélancolie qui courent tout au long du livre. Un grand coup de coeur !
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Titre bien mystérieux pour l'un des plus beaux et plus classieux romans graphiques du moment. Asterios incarne la réussite à l'américaine. Fils d'immigrants, il est devenu un brillant architecte (surtout théorique), un intellectuel reconnu et adulé, marié à Hana aussi sensible qu'intelligente. Alors qu'il atteint la cinquantaine, sa vie vole en éclat. Ayant tout perdu, il s'engouffre dans un bus pour un nouveau départ.
On l'a compris, David Mazzuchelli utilise son double de papier pour dresser un bilan de vie, entre réussite et échec, fantasme sur une nouvelle vie, traverse une crise de conscience et redoute la perte de l'innocence autant que le spectre de la mort, sans parler des amours défuntes ou celles auxquelles on renonce avant qu'elles n'aient commencé. Bref, voilà notre héros plongé en pleine quête existentielle. Les grandes figures de la mythologie grecque et de la science l'accompagnent comme ils le peuvent sur ce chemin chaotique.
Asterios Polyp est aussi, voir surtout, une performance graphique de tous les instants : jeu sur les codes visuels, usage percutant des couleurs selon les situations réelles et le ressenti du narrateur, tremblement du trait lorsqu'un personnage s'effondre alors d'autres se réduisent à une construction schématique de volumes. Que dire du choix de la gamme chromatique ? Aucune couleur franche, pas de trace de noir, mais des pastels à foison dans un rendu mate très réussi. L'alternance de duos de couleurs (rose et bleu versus jaune et mauve) rythme tout le récit. Ce parti pris esthétique s'avère risqué. On adore (c'est mon cas) ou on déteste. Ma seule petite réserve porterait sur la très grande distance psychologique du personnage principal, l'émotion en prend un coup.
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Asterios Polyp, prof d'architecture, se retrouve au bout du rouleau. Un jour à l'occasion d'un incendie d'orage, il part de chez lui avec rien à part quelques billets et quelques objets fétiches. A l'aventure, dans l'Amérique profonde. Il va rencontrer des gens bien éloignés de sa condition, il sera hébergéil appréciera ce renouveau. Sans pour autant oublier son passé, sa vie d'intellectuel d'avant, son amour avec Hana, sa femme.

Avec le billet de Mo', je m'attendais à découvrir un ODNI (Objet Dessiné Non Identifié). C'est un peu ça dans les premières pages. Ca bouscule les habitudes de lecteur, on a droit à un mélange radical de graphisme sur une même planche, dans une même case. On a droit également à des discours théorico-philosophiques sur l'Art, sur l'architecture, sur les rapports au monde, sur la vie... C'est déroutant, parfois difficilement compréhensible, mais c'est aussi ce qui fait le personnage d'Asterios Polyp. Sa grandiloquence dans les discours, sa répartie fantaisiste.

Avec de nombreux flash-backs, on fait connaissance avec le personnage atypique, son parcours, son caractère. Mais plus que le récit, ce qui fait la force et l'originalité de l'ouvrage, c'est l'utilisation que l'auteur a fait des possibilités laissées par le graphisme. Asterios n'est pas "habillé" du même coup de crayon que les autres personnages, sauf pendant les moments d'osmose avec Hana par exemple. Mais dès que le désacoord, que la dispute se profile, les traits se recomposent pour s'opposer, les couleurs également. Tout au long de l'album, les textes des bulles emploient à chaque fois une police de caractères propre au personnage. Souple, affirmée, droite, courbe... Chaque voix a sa personnalité, son timbre.

Une expérience graphique vraiment intéressante, une lecture parfois exigeante néanmoins, radicalement différente.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Rien que le titre me faisait peur. C'est une bd que je n'avais franchement pas envie d'aborder car elle me paraissait un peu inaccessible car hautement intellectuel. Il y a un florilège d'avis très positifs qui ont accentué le phénomène. Cependant, il existe des oeuvres qui sont indispensables à la lecture comme en témoigne le grand prix obtenu à Angoulême cette année. C'est une bd phénomène qui apporte quelque chose de nouveau dans le paysage. Bref, un passage obligé.

Mes craintes n'étaient pas justifiées car la lecture s'est révélée facile et assez fluide. J'ai réussi à comprendre la portée philosophique tout en admirant une mise en page très imaginative et qui joue avec les formes et l'espace. On se rend compte que de petits détails et des sujets de conversations assez anodines peuvent prendre toute leur importance et notamment à la fin de ce récit. Bref, c'est du réfléchi.

C'est vrai qu'à force de magnifier les choses, on peut s'attendre à de l'exceptionnel. Or, cela ne sera pas le cas avec ce titre. Même l'émotion aura du mal à passer avec un personnage aussi froid et hautain que notre héros. On ne joue pas dans ce domaine mais dans une sorte d'étape supérieure ce qui repousse les limites. Bref, cela reste un excellent roman graphique à découvrir.
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Ce roman graphique ne ressemble à aucun autre. J'ai juste remarqué quelques infimes similitudes dans la narration avec la série des Paul et le Sortie de Secours de Joyce Farmer, peut être le style outre-Manche. Mais la vie de cet universitaire "architecte de papier" se révèle étonnante à plusieurs titres. Sa rencontre avec une jeune prof de sculpture va changer la linéarité de sa vie. Son immense savoir surgit à propos de certaines situations et intègre de nombreuses références culturelles.
Le deuxième grand évènement de sa vie est provoqué par l'incendie de son immeuble (quels objets choisir en une minute ?). Ensuite l'histoire découle de la décision d'Asterios, le présent, les flash back.
La ligne de dessin est claire, artistique et adopte des variations de couleur type années 50.
Un bon moment de lecture.
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T'as déjà essayé le concept de dualité à 8h un dimanche matin ? Bon j'me calme quand même, c'est un roman graphique, y'a des manières plus dégueulasses de philosopher qu'avec un café et un bon gros bouquin avec de chouettes illustrations et une histoire qui tient vraiment bien la route (et qui donne à réfléchir), nan ?

Asterios aurait dû avoir un jumeau. Ignazio meurt à leur naissance, et, même si c'est du déjà vu, Asterios aura toute sa vie l'impression d'être suivi, ou que quelqu'un agit à sa place à certains moments (c'est pratique ça évite la culpabilité quand tu fais des conneries…).

Pour le reste, lire Asterios Polyp c'est un peu comme d'aborder un grand roman américain ; on commence à New-York au début de la phase dépressive d'Asterios. Gros plan sur son histoire personnelle, ses grands moments de gloire. Narrativement, c'est toujours mieux avec un peu de mythologie et puis aussi il faut voyager vers un territoire plus rural. Là où les Etats-Unis ont leur lots de rednecks au grand coeur et où il fait bon vivre quand tu cherches la rédemption et où tu peux te permettre de partir dans des envolées lyriques et philosophiques sur la complexité de l'être humain.

Asteris Polyp est ce genre de chef d'oeuvre qui dirige le.a lecteur.ice vers des concepts à priori complexes en les rendant abordables, ou du moins à proposer un tremplin pour s'y intéresser et aborde cette dualité dans de nombreux exemples à la fois pertinent et introspectifs.

Les illustrations de Mazzuchelli sont grandioses, originales et fusionnent bien avec la façon architecturale qu'à Asterios de comprendre le monde et ses rapports aux autres.

Fabuleux minou.e ! (et j'ai beaucoup aimé la réponse de l'auteur quant à ce qu'il pense de la dualité, une crotte de nez balancé à cette grande blague qu'est la vie).

Deal pour moi !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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L'arrivée difficile à la cinquantaine d'un homme qui pensait avoir tout conquis.

Ignazio Polyp nous raconte l'histoire de son jumeau né-vivant, alors que lui fut mort-né. Asterios, un grand architecte de papier, plus occupé à pérorer du haut de sa chaire d'universitaire plutôt que de construire en dur. Un incendie dans son immeuble va l'obliger à sortir des sentiers battus pour se trouver enfin et revenir aux origines de son être.

Une prouesse stylistique, une grande maîtrise visuelle. Un monument de la bande dessinée à n'en pas douter. Un scénario un peu plus touffu n'aurait pas été de trop mais on se régale quand même tout le long de ces 260 pages.
Lien : http://etclairesee.tumblr.co..
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C'était... spécial ?
La lecture était intéressante avec la double temporalité, les personnages, l'aspect graphique.
Mais j'ai cette sensation de ne pas savoir ce que j'ai lu, qu'il n'y avait pas d'intrigue et j'étais dans le flou dans ce que me racontait Mazzucchelli.
Le plaisir de lecture était présent et l'oeuvre est marquante, mais je sors de la lecture sans avoir une émotion particulière qui me reste en tête, sans cette sensation que j'ai lu un chef d'oeuvre
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