Publié en 2 000 sous le titre Killing the shadows,
le tueur des ombres ne s'inscrit pas dans les séries consacrées soit à Tony Hill et Carol Jordan, soit à Kate Branningan. Il peut donc se lire sans connaissances préalables sur les héros récurrents de
Val McDermid.
Fiona Cameron est docteur en psychologie, et à la demande, auxiliaire de police, pour laquelle elle établit les profils psychologiques et géographiques de criminels. Elle est mariée à Kit Martin, un auteur de romans policiers connu. Tous deux s'aiment mais veillent à respecter chez l'autre cette part d'indépendance qui permet à chacun de s'épanouir dans ses activités personnelles. Ils ne se dérangent pas inutilement, communiquent par mails pluri-quotidiens. Steve Preston, flic, est leur ami commun, un peu plus ami avec Fiona, mais on ne va pas chipoter, le passé, c'est le passé. Steve vient d'essuyer un violent revers dans sa carrière, lorsque
Francis Blake a été remis en liberté, pourtant soupçonné de meurtre, grâce ou à cause d'un vice de forme procédural.
Lorsqu'il s'avère qu'un tueur en série s'attaque à des auteurs réputés de polars, copiant pour ses crimes des scènes extraites de leurs meilleurs titres, prestigieusement récompensés ou adaptés au cinéma, l'inquiétude monte lentement mais sûrement, surtout lorsque l'étau se resserre autour de Kit. Comment va réagir Fiona ? A quoi une femme est-elle prête pour sauver son homme ?
Malgré sa longueur et son épaisseur, à aucun moment dans la lecture de ce roman, je n'ai ressenti de lassitude.
Val McDermid parvient à maintenir l'intérêt du lecteur en fignolant la psychologie de ses personnages, en dépaysant l'enquête à Tolède ou en Irlande, en multipliant les pistes, en transformant Fiona en l'une de ces héroïnes auxquelles on aimerait ressembler : intelligente, aimante et téméraire. Un bon cru, selon mes critères, de l'auteure écossaise.