Je ne peux pas dire que ce polar m'ait tenu en haleine, mais ....
L'intrigue est menée comme une quête patiente et rigoureuse de la vérité sous l'égide d'une enquêtrice atypique et efficace, personnage récurrent, ce qui, pour une fois, ne m'a pas gêné. Dans tous les romans qui mêlent habilement une enquête de type «Affaires froides» et retour sur
L Histoire, je ne peux être qu'intéressé.
Là, il s'agit des guerres qui ont ensanglanté l'ex Yougoslavie dans les années 1990.
J'en ai vécu toute l'actualité depuis les journaux télévisés et n'en ai retenu que les images des atrocités de ces moments fratricides ainsi que ce jugement guillotine: "Tito n'a pas su mettre en place son après".
L'enquêtrice croise le chemin d'une professeure d'université, spécialiste des Balkans et d'une avocate au Tribunal de la Haye suite à la découverte bien des années après, d'un squelette dans le centre historique d'Édimbourg.
Il est donc question de criminels de guerre, du Tribunal Pénal international, de crimes inavoués, de tortionnaires et d'assassins qui refont leur vie en toute impunité. C'est avec les moments passés à suivre la cellule d'enquête de ce Tribunal que ma lecture s'est quelque peu enlisée.
Sinon, en dehors de l'intrigue bien ficelée, avec des retour historiques, j'ai été surpris par le dénouement qui n'est devenu évident que dans les dernières lignes. C'est assez bluffant. La question de la vengeance est posée.
Se faire justice soi-même pour des raisons qu'on juge légitimes, ainsi que l'amitié trahie par le mensonge, ce sont les goûts amers que m'a laissé ce final.
"L'Harmonica de
Sergio Léone est-il plus heureux une fois qu'il a descendu Franck ? Il repart solitaire laissant sur le côté du chemin une possible idylle". L'assouvissement d'une vengeance peut constituer une vie, mais une fois assouvie, il ne reste rien d'autre que la mort.