AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 4801 notes
Comme tout Perdido, j'ai été frappée du tour pris par le bras de fer entre Mary-Love et Elinor. Leur affrontement se cristallise autour de la digue en construction. Et tous les coups semblent permis : pressions financières, alliances stratégiques, sacrifice, tentatives de déstabilisation psychologique ou de mobilisation de l'opinion publique…

Les équilibres au sein du clan évoluent au gré des mariages, des naissances et du retour de certains personnages. Concentré essentiellement sur ces tectoniques, Michael McDowell nous laisse mariner en eaux troubles quant aux desseins d'Elinor : mais que mijote-t-elle ? Cherche-t-elle la fortune, le pouvoir ? On pourrait le penser vu son intérêt pour les affaires. Mais elle pourrait tout aussi bien être une sorte de génie maléfique, d'esprit vengeur de la nature, déterminé à exiger le prix de ce que les entrepreneurs comme les Caskey lui arrachent. Mary-Love, elle, incarne le pouvoir, l'argent, le capitalisme (et le snobisme et le racisme par la même occasion). Mon avis global sur cette série dépendra de façon cruciale de ce que les prochains tomes nous révèleront de la nature et des motivations de son énigmatique belle-fille. On se demande bien aussi si la digue tiendra le coup et ce que la rivière déversera si ce n'est pas le cas…

En attendant, l'atmosphère de Perdido au seuil de la grande dépression m'a fait forte impression. La petite ville bruisse de potins et de projets, de rumeurs de faillites et de rêves contrariés par les aléas. J'ai particulièrement apprécié la description de la drôle d'ambiance qui y règne une fois la digue achevée.

« Tous prirent soudain conscience de cette digue qui les encerclait, et peut-être les applaudissements en fin de cérémonie manquèrent-ils de l'enthousiasme qu'ils avaient eu lorsqu'elle avait commencé. »

Mais ce qui fait la singularité de cette série (outre ses couvertures belles à tomber, photo via le lien ci-dessous), c'est la façon dont elle mêle les genres, dosant un soupçon d'humour noir (je pense au sacrifice d'un pauvre poulet !) et un registre surnaturel qui tire de plus en plus vers l'horrifique. Pour mieux nous intriguer.

Addictif !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
Commenter  J’apprécie          430
Comme je me l'étais promis j'ai persévéré dans ma découverte de la saga-buzz "Blackwater" avec le tome 2 que j'ai trouvé plus intéressant que son aîné même si, là encore, je n'ai pas vraiment été transcendée, loin s'en faut. Pour filer une métaphore facile, les eaux rouges et boueuses de la Perdido ne m'ont ni emportée dans un rythme endiablé (que c'est lent !) ni submergée par des flots d'émotions (que c'est plat !).

Les personnages me semblent tous névrosés, notamment Mary-Love et Oscar Caskey dont la relation mère-fils me semble particulièrement malsaine. Je méprise Oscar qui me semble un mou pris en tenaille entre sa femme et sa mère, complètement nul et manipulé (avec sa propre bénédiction). D'une manière générale - et c'est peut-être l'effet recherché - aucune relation entre deux êtres de ce récit ne me semble saine.

Quelques éléments fantastiques nouveaux apportent un peu d'intérêt malgré une violence gore inattendue qui me fait personnellement l'effet d'un cheveu sur la soupe. Pas sûre de vouloir poursuivre, je vais me laisser le temps de la réflexion.


Challenge ENTRE DEUX 2023
Challenge PAVES 2023
Commenter  J’apprécie          373
Avec "La digue", nous sommes de retour à Perdido en 1922, aux côtés de la famille Caskey. Elinor et Oscar sont maintenant installés confortablement dans leur grande demeure à proximité de celle de Mary-Love, qui veille toujours. En échange, pour pouvoir partir et vivre en paix, ils ont fait le choix de laisser leur bébé à la matriarche, seule condition pour être libre.

La vie en Alabama suit ainsi son cours, la ville se reconstruit progressivement après l'inondation qu'elle a subi. Mais, un nouvel événement vient perturber l'avenir de Perdido. Un homme arrive en ville. Il s'agit de Early Haskew. Il est architecte. Son rôle est de préparer les plans pour la future construction d'une digue destinée à protéger la ville des rivières Perdido et Blackwater. Sa présence va remettre en cause la sérénité et le quotidien du clan Caskey.

"La digue" est le deuxième tome de la saga familiale Blackwater. Je remercie les éditions Monsieur Toussaint Louverture et Babelio pour cette lecture.

Avec une plume tout aussi addictive, on retrouve les personnages bien installés à Perdido. Mary-Love a toujours des idées et des manigances pour fâcher sa belle-fille, Elinor est toujours aussi mystérieuse et Sister arrive à garder son calme et son sang-froid au milieu de ces relations conflictuelles.

Pourtant, avec l'arrivée de l'architecte et les projets futurs de construction de digue, Sister, habituellement si obéissante et effacée, va s'affirmer et surprendre tout le monde.

Après un premier tome ayant mis en place le contexte, Michael McDowell instaure ici une belle ambiance mystérieuse autour de personnages qui se dévoilent peu à peu. J'aime beaucoup l'idée d'écrire cette saga en épisodes rapprochés à raison d'une nouvelle parution tous les quinze jours.

"Blackwater" met en scène des femmes aux tempéraments fougueux et déterminés au sein d'une ville en pleine évolution où se produisent non seulement des drames, mais aussi des mystères, des sacrifices, le tout saupoudré d'une pointe de fantastique.

J'ai adoré "La digue", et j'ai eu un petit pincement au coeur pour un jeune personnage auquel je me suis profondément attachée, mais je n'en dirais pas plus...

Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          370
Bien installée sur ma méridienne j'ai dévoré le tome 2, La Digue.

Blackwater est une saga familiale ambitieuse comme je les aime, au style immersif et à la narration stimulante, promesse d'émotions fortes et des twists bien menés.
Ce n'est pas sans rappeler les grands feuilletons littéraires.

Les relations familiales belliqueuses sont loin de s'arranger.
Au contraire, même si la guerre n'est pas officiellement déclarée , chaque adversaire planifie sa stratégie dans le but de blesser profondément son ennemi.
Actes de rébellion, jeux de manipulation, vengeance, chacun se veut l'arbitre des questions morales qui les entourent.

Une brume invisible venant de la rivière propage plus clairement le côté fantastique. Les morts soudaines et les événements inexplicables s'accèlerent.
Des sentiments et des impressions obscures et intangibles s'installent autour de cette rivière qui est sans doute le personnage central de l'intrigue.
De nouvelles énigmes sont posées et on traîne encore quelques-unes restées sans réponse depuis le départ.

A travers ses nombreuses ellipses, Michael McDowell fait entendre le réel en travaillant les entrelacs, l'assemblage et la collision des situations.

L'une des grandes forces de cette saga, est sans doute le réalisme contrebalancé par le mystère et une matérialité teintée de fantastique, qui rend le lecteur incapable d'anticiper l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          360
Elinor attend un deuxième enfant. Les relations avec sa belle-mère sont restées tendues. Une nouvelle contrariété arrive : la municipalité de Perdido a décidé d'investir dans la construction d'une digue, pour protéger la ville d'une crue future, ce qui priverait Elinor de la vue sur sa chère rivière. Mary-Love invite l'ingénieur responsable du projet à séjourner chez elle. Elle n'avait cependant pas anticiper les bouleversements qui en résulteraient. La belle soeur de James fait irruption dans la vie de la famille Caskey.

Tout au long de cet épisode, alerté par ce que l'on a entrevu des pouvoirs d'Elinor, on craint pour tous les partisans du futur chantier. Si Elinor se résigne finalement, ce n'est pas sans conséquence. Les personnages confirment leurs forces et leurs faiblesses. Perdido évolue.

A ce stade, le lecteur est ferré, impossible d'envisager l'abandon de cette saga et d'ignorer la suite des aventures de la famille Caskey.

244 pages Monsieur Toussaint Louverture 22 avril 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          360
J'ai enchaîné immédiatement avec le tome 2 de cette magnifique saga familiale teintée discrètement de fantastique, mon seul regret est de devoir attendre le mois de juin pour connaître la fin de l'histoire, dommage que l'éditeur ait choisi de respecter la forme originale du feuilleton pour la parution, car j'aurais bien dévoré le tout dans un gros volume.

Elinor et Oscar vivent enfin dans leur belle maison, mais les relations avec Mary-Love et Sister sont presque inexistantes, car la jeune mère a dû leur laisser Miriam sa fille ainée, qu'elle fait mine d'ignorer. Elle a une deuxième fille, Frances sur laquelle elle veille jalousement. Oscar se fait exploiter par sa mère et son oncle, assurant presque à lui seul l'exploitation de la scierie familiale pour un tout petit salaire, Elinor est bien décidée à voir la situation changer et adopte un plan à long terme pour leur assurer enfin la richesse. Deux grands évènements marquent ce tome : d'une part la construction de la digue et d'autre part l'arrivée de Queenie, la soeur de Geneviève avec ses deux enfants après le départ de son mari. James se sent obligé de l'aider mais comme elle est plutôt rustre et les enfants insupportables, il refuse de les accueillir dans sa maison et leur en achète une autre. La guerre entre Elinor et sa belle-mère continue de manière larvée, mais vigoureuse. Sister aussi se mariera contre toute attente et contre la volonté de sa mère. La construction de la digue assure la prospérité de la ville, Elinor l'accepte finalement, mais on sent bien qu'elle recule pour mieux sauter.

La couverture fait allusion à une scène digne du vaudou qui se déroule dans la cuisine de Mary-Love à son insu, mais qui portera ses fruits, dont on se doute bien qu'ils ne seront pas sains. Deux autres scènes rappellent discrètement les doutes sur l'origine d'Elinor, dont une particulièrement violente. Frances semble avoir hérité de la nature de sa mère, elle est troublée par son attirance pour la rivière et sent qu'une présence étrangère rôde dans la maison, en particulier dans le placard de la chambre d'amis. Queenie n'est pas en reste commanditant pratiquement le meurtre de son mari.

Après la lecture de deux des six tomes, j'ai l'impression que sous cette saga familiale tranquille se cache un dénouement à la Stephen King, sans doute est-ce pour cela qu'on l'a comparée à La ligne verte. L'intrigue avance lentement, on a presque l'impression d'être dans une petite ville ordinaire des USA durant les années 1920. L'extraordinaire arrive rarement, le fantastique est disséminé en touches discrètes, mais j'ai le sentiment qu'on assiste à la mise en place de rebondissements qui nous prendront au dépourvu le moment venu.

Elinor est toujours aussi intrigante, elle a accepté de laisser Miriam à sa belle-mère et n'essaie pas de la récupérer, ni même de créer un lien. Elle n'hésite pas à utiliser les autres pour ses projets, même si elle le fait de manière bien plus subtile que Mary-Love. Oscar est toujours aussi mou, en dehors de son travail, simplement il a changé d'emprise. Elinor n'a pas que des mauvais côtés, elle n'est pas raciste, veille à l'instruction de Zaddie et n'hésite pas à se montrer généreuse malgré le peu d'argent dont elle dispose envers les familles noires très pauvres regroupées dans un quartier périphérique de la ville. Elle met en place les éléments pour assouvir sa vengeance dans un avenir plus ou moins lointain. Les intrigues au sein du clan Caskey forment la trame de ce tome. Si on ne doute pas qu'Elinor ne soit pas vraiment une femme, l'auteur veut aussi montrer que malgré les apparences, sa belle-mère est aussi un monstre. Non pas au sens fantastique comme la jeune femme, mais en vertu de sa méchanceté crasse, de son désir maladif d'écraser les autres. Elle n'hésite même pas à s'en prendre à des enfants comme Grace, Zaddie ou la petite Miriam, donc il y a monstre et monstre, ce qui ne dédouane pas Elinor, aussi capable du pire, même si c'est dans un autre registre. Les hommes sont soumis et inexistants en dehors de leur travail, même Sister, présentée comme complètement écrasée par sa mère trouvera un mari.

Quant à la digue, on se doute qu'elle sera à l'origine d'une future catastrophe, on ne voit pas comment un tas de terre et d'argile pourrait contenir la fureur des eaux. Oscar connaît très bien la forêt et préfère choisir une activité moins rentable et plus durable, il sélectionne bien les arbres à couper et en replante de nouveaux. Il a déjà compris les ravages de la déforestation et comprend qu'il faut innover pour durer, là aussi il en récoltera les fruits plus tard. Sa vision de l'avenir lui permettra de prendre le dessus sur ses concurrents le moments venu et on ne doute pas que l'économie de la ville sera bouleversée par ces changements, d'ailleurs ce volume s'achève cinq ans avant la grande Dépression.

J'ai eu un immense plaisir à lire ce tome, dévoré en une longue soirée et j'attends avec impatience de découvrir la suite. Cette saga est excellente et je la recommande chaleureusement, je crois que ça sera un coup de coeur à chaque épisode.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          330
« Quand je serai morte, reprit-elle, avec ou sans digue, cette ville et tous ses habitants disparaîtront de la surface de la terre… »

La vie suit son cours à Perdido ; une 2e petite fille est arrivée chez Elinor et Oscar tandis que le retour à bonne fortune des scieries se fait attendre. Il ne pourra se faire qu'avec la garantie que plus aucune crue ne viendra détruire les outils de production et les stocks, accélérant de fait le projet de digue protectrice.

Early Haskew, jeune et prometteur ingénieur est chargé du chantier et loge – quasi contraint - chez Mary Love, la matriarche. Mais la jeune Sister s'en rapproche, voyant en lui un moyen de se faire épouser pour partir de chez elle et des griffes de sa mère.

À Perdido, tout le monde guette avec impatience l'avancée des travaux des trois digues qui protégeront demain la vallée ? Tout le monde sauf Elinor… « Personne ici ne connaît rien aux crues et aux rivières (…) La rivière ne les laissera pas faire (…) cette ville appartient à la rivière ».

Ce tome II de Blackwater de Michael McDowell – traduit par Yoko Lacour et Hélène Charrier – est assez conforme au premier et ne déçoit pas : rythme soutenu ; travail des personnages dont certains, secondaires, deviennent majeurs ; renforcement du mystère autour de Elinor sous le seul effet de quelques détails habilement distillés.

C'est bien écrit et particulièrement bien construit, ce qui me conduira sans hésiter vers le tome III. Mais en y espérant toujours davantage de noirceur dans un ensemble qui reste encore trop lisse à mon goût.
Commenter  J’apprécie          320
Traduit de l'anglais par Yoko Lacour avec la participation de Hélène Charrier

Quelques indices avaient été semés dans le premier volet de ce feuilleton.
Tout lecteur sait maintenant qu'Elinor n'est pas une personne comme les autres. Ce sentiment est renforcé dans le tome deux, mais le propos n'est pas vraiment là. Ce qui compte surtout, c'est la lutte de pouvoir entre Elinor et sa belle-mère Marie-Love, deux maîtresses femmes.
Un projet de digues est initié par les hommes.
Elinor est farouchement contre, allez savoir pourquoi ( j'en ai bien une petite idée, mais je n'en dirai rien ).
Marie-Love est farouchement pour, ne serait-ce que pour contrer sa belle-fille.
Suite de cette histoire familiale au prochain numéro.
Commenter  J’apprécie          302
J'ai lu en moins de 48 heures ce deuxième tome de la série « Blackwater » de Michael McDowell. Il faut dire que pour l'instant je possède les quatre premiers tomes, et de plus avec leurs couvertures plus qu'originales, ils attirent le regard et l'attention.
D'ailleurs, arrêtons-nous un instant sur les couvertures de cette série éditée par Monsieur Toussaint Louverture. Chaque tome de la série est différent, et est petite oeuvre d'art. Recto et verso présentent de fort belles gravures. Franchement, j'aime beaucoup cette originalité, qui démarque cette collection.
Dans ce deuxième tome intitulé » « La digue », j'ai retrouvé avec plaisir les différents membres de la famille Caskey qui sont toujours implantés à Perdido en Alabama.
Apres la terrible crue de l'année passée, l'objectif de la ville est de construire une digue qui permettra d'éviter que cette catastrophes reproduise.
Les interactions entre les différents membres de la famille vont beaucoup être en lien avec ce projet d'envergure.
Un personnage se dégage de plus en plus pour ma part : il s'agit de la terrible matriarche Mary-Love dont l'animosité envers sa bru ne faiblit pas. Mais elle a en face d'elle une adversaire à sa mesure et il faut dire que les joutes des deux femmes sont à la hauteur de mes attentes. Tous les coups sont permis, et tout cela en maintenant aux yeux de tout le monde les apparences intactes.
Il y a toujours cette petite touche de fantastique qui pimente l'histoire, et pour l'instant, j'aime beaucoup.

Challenge Pavés 2022
Challenge Mauvais Genres 2022
Challenge A travers l'Histoire 2022
Commenter  J’apprécie          300
Au début de ma lecture je me suis naïvement dit que ce tome serait plus calme, que ce serait juste la lutte d'Elinor contre la construction de la digue....Mais de nouveaux personnages apparaissent, de nouvelles alliances se créent et surtout de nouvelles horreurs arrivent ! Et oui la douce Elinor sort les crocs et les frissons ne sont pas loin ! Tant mieux, cette petite touche fantastique se mêle parfaitement à l'ambiance de l'entre-deux-guerres. C'est vraiment une saga qui a une atmosphère particulière, dont on aime suivre les personnages que l'on commence à bien connaitre. Beaucoup sont gris et je me demande finalement qui je veux voir triompher au fur et à mesure de ma lecture. J'ai hâte de lire la suite !

Challenge Mauvais genres 2022
Challenge Les aventuriers du rail 2022
Commenter  J’apprécie          300




Lecteurs (8275) Voir plus



Quiz Voir plus

Blackwater

La principale thématique de la saga est ...

le climat
le capitalisme
la ville de Blackwater
la famille

10 questions
35 lecteurs ont répondu
Thème : Blackwater - Intégrale de Michael McDowellCréer un quiz sur ce livre

{* *}