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4,15

sur 1365 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1er de l'an de grâce 1882, New-York ! Chacun à sa manière fête la nouvelle année. Les pauvres sont à leur place, dans leur quartier, un coupe gorge dénommé le triangle noir ; une véritable cour des miracles où criminels, receleurs, avorteuses, avortons gangrénés par la maladie, et matrones se côtoient dans ce cloaque à ciel ouvert. Pour les NY addicts, cet enfer se situe dans le Lower Manhattan. Au-delà de Washington square, c'est la campagne profonde ! (Nous sommes fin des années 1800). Les riches, les notables ont leur quartier chic justement au-delà ; de charmantes résidences bordent la V avenue, enfin ce qui sera plus tard la Vème !
D'un côté les Shanks dont Lena la noire est la patronne. Elle revend tout ce qui est vendable, et comme on le dirait de nos jours « tombé du camion » Son mari a été envoyé à trépas par un juge dont Lena a juré de se venger un jour où l'autre. Ses deux filles ne sont pas en reste, l'une est muette, et cache bien son jeu, l'autre, Daisy, est passée maître dans l'art de soulager rapidement les grossesses surprises.
Plus au nord, les Stallworth, dont le patriarche est un juge sévère et bien décidé à éradiquer le fameux triangle noir. Son fils ainé est pasteur, gardien intangible de la morale, sa fille cadette mariée à un juriste plein d'avenir et profitant largement de l'influence de beau-papa. Méfions-nous du beau linge, car parfois il nous réserve des surprises pas toujours très glorieuses.
Chacun l'aura compris, ce roman foisonnant nous raconte la rivalité en ces deux familles qui ont chacune de bonnes raisons d'aller titiller l'autre. La vengeance est un plat qui se mange froid dit le proverbe, et nous le constaterons à l'issue de cette histoire menée tambour battant, sans temps mort, impeccable dans sa narration, son suspense parfaitement entretenu. On y croise des personnages pas vraiment sympathiques, auxquels on n'a guère envie de s'identifier , et pourtant on fini par se mes mettre dans la poche, d'une certaine façon, et se laisser embarquer dans cette fresque historique qui, personnellement m'aura donné infiniment de plaisir de lecture !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Antérieur de 3 ans à Blackwater (1983), retrouver le style de McDowell dans une grande ville, mais toujours avec son point de départ : deux familles, deux arbres généalogiques qui portent tout.

Le reste n'est que richesse dans les descriptions, dans les faits, dans les caractères, avec cette facilité d'accès et en même temps, ce sens du détail, du travail pour avoir une histoire rattachée à tous et à chacun
Et le goût savoureux du sordide.

Puis la machine se met - presque par hasard - en place. le pot de terre contre le pot de fer.
Mais là aussi est tout le génie de McDowell à nous porter aussi facilement vers l'inéluctable, en douceur, avec plaisir même.

Direct sur mon top 6 2024 Babelio ! :)
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Entre avril et juin 2022 les éditions Toussaint Louverture ressortaient à raison d'un tome toutes les 2 semaines, les 6 volumes des Blackwater. Cette série était sortie originellement en épisodes mensuels de janvier à juin 1983 alors que son auteur, Michael McDowell, avait auparavant écrit Les Aiguilles d'Or (Gilded Needles en VO) en 1980. C'était alors son second livre.

La boîte d'édition Bordelaise, sûrement portée par le succès des Blackwater, a d'ailleurs une feuille de route bien définie pour continuer de nous présenter Michael McDowell : 2 livres en 2024 (Katie et L'Amulette) et 2 en 2025 (Lune froide sur Babylon et Les Élémentaires).

Et on peut le dire, les rééditions côté Toussaint Louverture, c'est du lourd !

Bon perso, j'espère qu'il en sera de même avec un auteur avec qui McDowell partage quelques similitudes : Robert McCammon, l'auteur des Swan Song et Zephyr, Alabama, déjà sortis chez Toussaint Louverture. Déjà, les deux ont Mc dans leur patronyme, ils sont Américains et viennent en plus tout deux d'Alabama. On continue : ils sont de la même époque et ont chacun un goût prononcé pour l'horreur. Ha et bien sûr, quand on lit leur livre, on s'imagine parfois devant un écran, et ça c'est toujours assez incroyable. En tout cas, je trouve ça trop cool de voir comment ils ont pu être ressuscités sur nos terres !

Allez, finies les présentations, place aux sensations !

La première scène met tout de suite dans l'ambiance avec des descriptions qui font mouche et retranscrivent l'ambiance glauque du New York des années 1880. 1882 exactement ! Dès cette scène, on réalise que McDowell a un sacré talent de conteur. On se croit vraiment pris dans un sorte de travelling immersif, et tout de suite on pense aux Five Points de Scorsese. Mais ici, place au Triangle Noir avec sa "mafia" familiale et quasi exclusivement féminine, menée par la matriarche Lena la Noire.

Puis se dessine progressivement une histoire entre deux familles que tout oppose, nous faisant passer des bas-fonds sales et crasseux de New York au monde de la bourgeoisie mondaine, proute proute et religieuse.

J'ai adoré la façon de poser les personnages, à la manière d'un vrai conte, où les envolées descriptives nous posent dans le décor. Et le scénario? Super efficace ! Et oui avec McDowell on peut parler de scénario, car il fait partie de ces écrivains (comme McCammon, S.King et sûrement d'autres) qui font vivre les livres comme des films. Il a d'ailleurs la particularité d'avoir bosser dans le cinéma, ayant écrit le scénario du Beetlejuice de Tim Burton !

C'est tout pour ce livre très prenant, glauque, avec un vrai côté gothique. Il me donne vraiment envie de maintenant découvrir les Blackwater et les prochains livres que je ne raterai pas !

Un dernier mot sur la traduction de Jean Szlamowicz, je l'ai trouvé parfaite, car à aucun moment je me suis posé la question du rendu en version originale.
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C'est totalement immoral et pourtant extrêmement satisfaisant. J'ai adoré. Et, je n'ai toujours pas percé le mystère de l'écriture de McDowell, auquel j'avais déjà goûté avec Blackwater, si envoûtante qu'elle nous rend accro dès les premiers mots. Et de même que celles de la série Blackwater, la couverture des éditions Monsieur Toussaint Louverture, magnifiquement illustrée, en fait un ouvrage de collection.
Seul bémol, à l'attention des éditions Alto, qui frileusement se couvrent en publiant une note ne les rendant pas responsables des propos " racistes, sexistes ou classistes" qui pourraient se retrouver dans ce texte. de nos jours, cette excessive prudence se voulant bien pensante m'agace au plus haut point.
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Après la saga Blackwater je ne savais pas trop à quoi m attendre avec ce livre. Une histoire en un tome, un peu plus de 500 pages, une couverture superbe qui attire le regard mais ce n' est pas tout.
Encore une histoire de famille, d ascension et de chute brutale.
Un monde où se côtoient la misère et la richesse, la dépravation et la morale a toute épreuve
Une histoire de vengeance... Une lecture délectable
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Je savais que j'allais aimer la fin dès la moitié du livre. Parce que je n'avais pas envie que mon train soit à l'heure (oui, vraiment) juste pour lire un peu plus de ce livre.

J'avais déjà adoré la série "Blackwater", remarquable et remarquée, et les éditions Toussaint Louverture ont la bonne idée de continuer la publication des oeuvres de Michael McDowell, auteur qui m'intéresse diablement. Outre le ton et style prenant de ses oeuvres, j'aime ce qu'il ajoute à son écriture, les sujets abordés et le rythme intense qu'il donne à ses récits. D'ailleurs j'aurais presque envie de dire que "Les aiguilles d'or" ma paru meilleur que "Blackwater", c'est dire !

En dehors de son pitch de base, on sent que l'auteur veut parler de la question des femmes dans la société, mais aussi de classes sociales, du poids de la religion, d'homosexualité tout en brocardant au passage et bien comme il faut la bien-pensance médisante d'élite bourgeoise. L'auteur hait ces hommes et femmes se considérant comme supérieurs, attachés à leurs valeurs et privilèges qu'ils défendront contre toute atteinte à la morale, au bonnes moeurs et la dignité qu'ils ont eux-mêmes construits.
Je partage bon nombre de convictions avec l'auteur, qui ne se prive pas d'afficher ses sympathies, mais celles-ci ne font pas tout. le récit est une vengeance minutieuse, longue et préparée, d'un clan de femmes (un seul homme y subsiste et c'est un petit garçon) contre un clan d'hommes (ou seules deux femmes subsistent, dont l'une est en but contre leurs principes). Ces deux clans que tout oppose se heurtent et s'affrontent dans une lutte sanglante. Si les gentils ne sont pas indemnes de défauts, ils sont des créatures du bas-fond de la société et ne sont finalement que des produits d'un environnement bien trop hostiles. J'ai eu beaucoup d'affection pour le clan des Shanks ainsi que pour Hélène, pauvre petite femme découvrant petit à petit la réalité d'un monde qu'elle a envie de découvrir. Michael McDowell réussit à créer un livre aussi prenant qu'un thriller parlant d'homosexualité féminine (abordé plusieurs fois même), de questions religieuses, de problématiques sociétales sous un angle franchement bien trouvé, mais aussi de questionnements de genre. Que le récit fasse s'affronter un homme et une femme n'est pas anodin, et l'auteur ne s'en cache pas surtout avec des discours (dans la lettre de Hélène notamment) qui explicitent clairement son propos.
J'ajouterais juste que la fin est clairement violente et qu'il est assez rude de lire la façon dont la vengeance est menée. Certes il y a un aspect purement cathartique et le fait que cette famille souffre ainsi est jouissif tout autant pour le spectateur que pour l'auteur, mais j'ai l'impression que McDowell souligne tout de même la violence d'une société, qui reste mauvaise en son sein. La finalité dénonce bien la façon dont celle-ci oubliera chaque meurtre et chaque violence en si peu de temps …

Je suis sous le charme de l'écriture de cet auteur que je découvre avec ces rééditions que les éditions Monsieur Toussaint Louverture ont franchement bien fait de rééditer. Leur succès tardif est mérité, Michael McDowell est le genre d'auteur populaire et lisible qui apporte des propos intelligents et graves sur des sujets sombres. A lire, recommandé !
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Je n'ai pas encore terminé la saga BlackWater mais je n'ai pas hésité une seule seconde à me plonger dans ce one shot de Michael McDowell. Et quel bonheur ! J'ai pris un réel plaisir à suivre les aventures de ces deux clans qui s'affrontent en plein New York à la fin du XIXe siècle. Ambiance sombre à la Peaky blinders, j'ai adoré la noirceur du décor dans lequel se déroule cette histoire haute en couleurs. Il nous faut d'abord faire la connaissance de ces deux familles dirigées d'une main de maître d'un côté par les hommes et de l'autre par des femmes. Les uns sont riches, juge, avocat et Pasteur quand leurs adversaires vivent de prostitution, de recel, d'avortements clandestins ou de paris truqués. Au programme, un juge qui pour se débarrasser du triangle noir met tout en oeuvre pour anéantir l'une des familles criminelles les plus renommées : les Shanks. Et peu importe les pots cassés, les mensonges et subterfuges pour y parvenir, tout est bon pour pouvoir briller en société et se débarrasser de ces femmes. Mal lui en prit car la vengeance sera au rendez-vous ! Et quelle vengeance ! La seconde partie du roman si lit à une vitesse vertigineuse tant nous sommes impatients de connaître l'issue de cette guerre sans merci. Si j'ai eu peur d'être perdue parmi ces nombreux personnages, je suis finalement rentrée assez rapidement dans le roman. Et plus j'avançais plus il était difficile pour moi de décrocher, j'ai aimé déambuler à leurs côtés dans les ruelles de New York pour assister à leurs soif de pouvoir et de vengeance. C'est rythmé, fort en rebondissements on ne s'ennuie pas une seconde, on s'attache on les déteste, on se prend au jeu et c'est jubilatoire.
Un vrai bon page turner comme on les aime !
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New York 1882, le juge Stallworth appuyé par son fils Edward et son gendre Duncan, décide d'éradiquer le mal à fin d'asseoir sa notoriété et il s'en prend ainsi à la famille Shanks. On entre alors dans un univers sombre aux allures de roman victorien. Roman structuré en deux parties : La première décrit la pauvreté absolue de certains habitants, leurs techniques ou combines pour survivre plus que vivre, et les différents protagonistes de la famille Shanks... ainsi que les stratagèmes du juge pour se débarrasser de ce "monde de débauche". Pour la seconde partie, ... disons simplement que la famille Shanks ne s'en tiendra pas là.
La précision des descriptions que fait l'auteur nous immerge avec beaucoup de réalisme dans cette lutte des classes aux faux-semblants de lutte du bien contre le mal.
Le livre m'a passionné. Il est, comme très souvent aux éditions Monsieur Toussaint Louverture et comme tous les livres de la série Blackwater, un très bel objet, contribuant également au plaisir de lecture
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Le grand retour de Michael McDowell, ou pas vraiment, en fait, mais a minima son retour dans ma bibliothèque et dans mes lectures.

Dans un style et une ambiance très différente de Blackwater, l'auteur nous emmène ici à New York en 1882, alors que deux familles aux antipodes vont se croiser. le début d'une belle histoire ? Ce n'est pas tout à fait ça.

J'ai beaucoup aimé ma lecture, c'était sombre, prenant, je ne savais pas du tout dans quoi je m'engageais et j'ai beaucoup ce récit. Les fans de Blackwater retrouveront quand même des familles qui ne laissent pas indifférent, avec des membres caractéristiques dont on s'attache (ou pas) et dont on veut connaître le sort.

Et puis que dire de la beauté de ce livre. Un vrai bijou. Brillante idée de Monsieur Toussaint Louverture de nous fournir ces beautés. Hâte de lire les prochaines (re)sorties.
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Après un début un peu lent, lié à la définition des quartiers de New York et des membres des deux familles Shanks et Stallworth.
Puis le rythme s'accélère et la vengeance de la patriarche de Shanks sera implacable.
Une bonne peinture des classes sociales de cette fin du XIX ème siècle.
Un thriller progressif....
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