Un auteur à la plume fine, intelligente, entraînante. Les descriptions sont loin d'être ennuyeuses et ne font que sublimer une atmosphère peinte avec un réalisme déconcertant. On ne peut douter que ces lieux et ces faits aient réellement existé. le rythme de l'ensemble du roman est spécial, car divisé en quatre parties plutôt inégales, mais cela ne freine en rien la progression.
La première partie, consacrée à une seule journée de 1935 et faisant la moitié du livre, soutient une atmosphère d'insouciance, malgré la menace d'une guerre à venir. Mais celle-ci demeure encore loin, et seule les événements de cette fameuse journée semblent rivaliser avec cette menace. Mais lorsque l'on tombe brutalement dans la seconde partie, dévoilant les horreurs de la guerre et des conditions lors de la retraite, rien ne peut sembler pire. La troisième partie rend l'opinion du lecteur entre deux eaux, entre la haine que l'on peut éprouver envers le personnage auquel on se consacre, et la découverte du rôle des infirmières dans un Londres en préparation discrète à l'invasion inévitable. La guerre est finalement comme un protagoniste supplémentaire, menaçant, toujours présent, de près ou de loin, dans divers points de vue.
Mais au delà de la guerre, l'auteur nous plonge dans un sujet parallèle, mêlant la question des limites de l'écriture grâce à une mise en abyme insoupçonnable avant la fin, et une réflexion sur l'
expiation d'un crime commit dans l'insouciance. Cette réflexion, mêlée au destin de la guerre, force l'émotion, la remise en question, la quête de réponses.
Personnage principal et enclencheur de toute cette histoire : Briony
Tallis. Nous suivons son évolution d'un oeil critique, méfiant, haineux, tout en se posant la question du pardon. Mais ce n'est pas à nous, lecteur, de décider d'accorder le pardon à cette jeune fille hautaine, devenue jeune femme en quête de rédition, et enfin vieille dame expiant son péché. Non, ce n'est pas à nous, mais bien à Cecilia
Tallis et Robbie Turner, amants maudits, martyrs d'une injustice dont l'amour triomphera jusqu'à leur fin. On aurait aimé voir leurs parties attribuées encore plus longues. Mais c'est à Briony, dans la position qu'elle s'est créée, de nous dévoiler le plus de son sentiment. On ne peut que se mettre à sa place et se dire, "Comment aurais-je pu vivre avec ça ?", ne sachant toujours pas s'il faut la mépriser ou lui pardonner. Comme vous l'aurez compris, c'est vraiment cet aspect en particulier, cette culpabilité, croisé à celui de la guerre, qui m'a énormément touché. Et la fin en devient bouleversante.
Que dire de plus ? Si ce n'est que j'ai adoré autant l'écriture que les thèmes abordés et l'histoire de ce roman, qui m'a touché en plein coeur, qui m'a appris des choses et qui m'a réellement marqué.
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