AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 438 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Brillant, brillant, brillant! Plus je lis Ian McEwan, moins je sais faire preuve d'objectivité le concernant tant la subtilité du bonhomme me séduit. Et l'exercice littéraire de haute voltige que représente Opération Sweet Tooth ne peut que me conforter dans cet état.
Il est vrai qu'il y a matière à se perdre dans cette galerie de miroirs qui se teinte tantôt d'espionnage, tantôt de romance pour au final chanter une ode époustouflante à la création littéraire et aux pouvoirs de la fiction.
Aussi faut-il faire confiance à l'auteur, qui sait où il va, à son talent pour parler par la bouche de Serena, une jeune et belle bourgeoise embarquée avec ses frustrations d'enfant et ses pulsions sentimentales dans l'Angleterre du début des années 70 marquées par la crise et dans laquelle 68 et l'IRA ouvrent de nouveaux risques et paradigmes.
Dans cette époque fortement politisée, la guerre des idées fait rage derrière la guerre froide, une guerre douce dans laquelle les grandes puissances s'affrontent en sous-main en finançant la culture pour orienter les opinions. Dans ce grand jeu de dupes, on manipule l'autre et l'on se prend à son propre piège. Toujours est-il qu'entre une Serena qui tombe amoureuse de l'écrivain que le MI15 lui fait secrètement recruter et Tom, cet écrivain en mal d'inspiration, la fiction s'emballe autant que les sentiments jusqu'au bluffant renversement final de l'intrigue.
Un pur délice british que ce roman, certes loin de John le Carré et de Jane Austen mais empruntant brillamment à leurs deux univers.


Commenter  J’apprécie          320
Avec un titre pareil, ce roman ne pouvait être qu'une parodie loufoque de livre d'espionnage…une affaire aussi peu sérieuse que la littérature par rapport à la vraie vie, avec un humour so british. C'est moins lourd que Monty Python, Johnny English ou Mister Bean, mais il y a de cette inspiration et détournement de tous les codes utilisés par Ian Flemming, tout ça pour une amusante fabulette sur l'écrivain, espion du quotidien.
J'ai vraiment beaucoup aimé. Comment me justifier de cette faiblesse coupable par rapport à des babeliotes fort critiques du travail de Ian McEwan ?
Notre 007 est une jeune femme très belle, inconsciente de l'effet qu'elle produit, plongée dans l'univers de vrais machos du MI5, dans les années 70. Serena est aussi caricaturale que James Bond et son célèbre smoking. Bond vit dans le luxe, Serena est mal payée. Bond attire de vraies bombes sexy. Serena a Max et ses oreilles décollées décrites avec un luxe de détails, Tony et Tom, des hommes plein de petites manies. Et je ne parle pas des pénuries de tout, chauffage, matériel… décrites avec beaucoup d'humour et de détachement . le flegme britannique dans l'adversité !
Agent de base, elle rédige des rapports sur des questions géopolitiques cruciales, comme l'Ira, l'union soviétique qu'elle juge comme de la paperasse insignifiante. En même temps, la mission qui lui est confiée, elle, est ridicule…toutefois, développer le soft power ce n'est pas complètement de la fiction, tous les pays le font.
Que dire d'autre ? La construction en poupées russes du roman est fort habile, seule la fin nous éclaire. Lorsque Serena lit les nouvelles médiocres de Tom avec force détails, et un peu d'aveuglement, elle ouvre des espaces dans le roman. Elle en ferme aussi. Moi, j'aurais bien aimé qu'elle nous raconte plus longuement l'histoire des agents infiltrés dans l'IRA, beaucoup plus dramatique, mais juste évoquée, suggérée et refermée . le réel du roman plus intéressant que la fiction du roman, un clin d'oeil de l'auteur sur la liberté créatrice et les détours inattendus de l'imaginaire, la place du lecteur.
Ce roman nous promène dans les rues de Londres, dont l'ambiance nous est rendue par un auteur amoureux de sa ville . A la fin, on a envie de prendre l'Eurostar pour aller déguster un afternoon tea, faire un tour au pub, flâner dans Oxford street…
Comme disait Shakespeare à la fin d'une de ses pièces, tout ça n'a rien de sérieux , ce n'est que divertissement !
Commenter  J’apprécie          256
Absolument magnifique !

La description de certains personnages, des faits, de la vie tout simplement, sont sublimes.

J'ai accroché dès le départ. Serena Frome, après quelques déboires amoureux, entre au MI5 durant les années 1970, en pleine guerre froide.

L'auteur nous transporte dans un univers particulier, oscillant entre l'amour et l'espionnage.

La fin est renversante, les dernières pages remettent tout en question.

Sans doute l'un des meilleurs livres que j'ai lu depuis longtemps !
Commenter  J’apprécie          201
Grâce à une habile pirouette littéraire, l'auteur fait parler Serena Frome, qui fut à sa sortie de l'université, à l'aube des années 1970 et presque par accident, recrutée par le service de renseignement intérieur britannique, le célèbre MI5. Serena aurait dû logiquement embrasser une carrière en rapport avec son diplôme de mathématiques, bien qu'elle soit plutôt fan de lecture ; jeune et jolie, animée semble-t-il par l'objectif de trouver urgemment un mari, elle aurait dû normalement rencontrer un bel étalon à qui elle aurait donné d'adorables enfants. Au lieu de quoi elle s'amourache d'un gentil garçon qui n'a pas encore détecté qu'il est plutôt gay et qui la jette dans les bras de son professeur d'histoire, homme d'âge mûr, marié ; avec lui elle vit l'espace d'un été une liaison qui aurait pu devenir plan-plan s'il n'y avait brutalement et inexplicablement mis un terme. Mais auparavant il l'a recommandée à un de ses "amis" du MI5, et c'est ainsi que Serena, après avoir gravi quelques échelons et vainement tenté de séduire un collègue, se retrouve chargée d'une mission un peu plus exaltante que le travail de bureau : approcher un jeune universitaire, auteur de quelques nouvelles et articles prometteurs, et lui proposer, en tant que représentante d'une discrète fondation, un soutien financier qui lui permettrait de se consacrer à plein temps à l'écriture. le gouvernement anglais, en effet, désirerait contrecarrer la tendance trop anti-américaine et peu critique vis-à-vis de l'URSS et de ses satellites d'une grande partie de l'intelligentsia britannique. Thomas Haley, la "cible" qui échoit à Serena, semble idéologiquement acceptable et pourrait devenir l'un des ces relais d'opinion correspondant aux vues du pouvoir. Mais Serena, bien sûr, tombe immédiatement amoureuse de Thomas, sans lui révéler ses fonctions occultes...
Roman d'espionnage à la John le Carré, "Opération Sweet Tooth" est aussi et peut-être surtout une fine analyse des sentiments contradictoires entre lesquels est ballottée Serena, l'amour et le mensonge n'étant pas vraiment compatibles.
Commenter  J’apprécie          90
Je découvre Ian McEwan avec ce roman. Je connaissais seulement l'adaptation de Expiation.
Serena est embauché par le MI5. On suit ses déboires dans le service des renseignements anglais car tout n'est pas au beau fixe. Jusqu'à ce qu'on lui confie une mission: Sweet Tooth. Elle rencontre alors Tom Haley, un écrivain en herbe.
Ce résumé n'est pas franchement attirant mais on est pris rapidement dans la vie de Serena. Les évènements se succèdent et on attend la fin avec impatience. Et quelle fin ! Ian McEwan est un génie ! Sous couvert de l'histoire d'une jeune femme à l'avenir peu prometteur, il nous offre une analyse de la littérature et surtout un rebondissement incroyable et jubilatoire.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai accroché dès le début du livre car le milieu assez conventionnel d'où est sortie cette belle espionne du MI-5 : Serena Frome contraste avec sa boulimie de lecture. Fille d'un évêque anglican, elle a grandi avec sa soeur Lucy au pied de la cathédrale d'une charmante petite ville dans l'est de l'Angleterre. La fin des années soixante a sonné pour moi comme un rappel de ma jeunesse. Les hippies, la décontraction du milieu étudiant et puis les premiers chocs pétroliers en 1970 qui feront voler en éclat cette belle assurance : « peace is love ». Serena intègre une université renommée à Cambridge pour y étudier non pas la littérature mais les mathématiques, ce qui lui permettra d'aborder avec Tom le paradoxe du choix pondéré - un très beau moment dans l'écriture même si je n'y ai rien compris. Un univers quasi masculin à l'époque et elle a du mal à y adhérer surtout qu'étant blonde et fort jolie, elle est vite cataloguée comme petite cervelle et incapable de réussir ses examens, ce qui est faux. Qui dit université, dit petits flirts et donc on survole ses premiers amours : un petit ami, Jeremy Mott qui lui présente son professeur d'histoire, Tony Canning. Il a l'âge de son père mais arrive sans peine à la séduire. Il reprend son éducation sur le plan historique et politique, n'aimant pas qu'elle perde son temps à lire des bluettes. Et ensuite, tout s'enchaîne - fatalitas, comme on dirait. Elle rentre dans le MI-5 au plus bas échelon, se lie d'amitié avec Shirley Shilling qui ne se départit pas de son petit carnet à la couverture de plastique rose où elle note ce qui lui passe par la tête et ce qu'elle entend : un écrivain en herbe. Et parmi les hommes de sa promotion, elle a envie de séduire Max Greatorex, la trentaine, qui arrive du MI-6 et qui a déjà le rang d'officier. Cherche-t-elle la promotion canapé ? Il est vrai qu'elle est fort mal payée. Serena finit par faire partie de l'Opération Sweet Tooth et ce qui suivra est surprenant. le dossier Haley est très bien ficelé.
Une écriture passionnante, et bien documentée sur la question de l'espionnage : la lutte contre le terrorisme de l'IRA et aussi les Brigades rouges, le groupe Baader-Meinhop. Et mis à part une tache rouge sur un matelas dans une cache londonienne, il n'y a pas de descriptions de torture, de passage à tabac… C'est « soft ». Cela va sans dire : j'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          80
Serena Frome est la fille d'un évêque anglican de l'est de l'Angleterre. Passionnée de littérature, sa mère, résignée à servir son mari et l'Église, lui conseille pourtant de se démarquer en choisissant des études de mathématiques.
A l'université, elle rencontre Jéremy Mott qui lui présente son professeur d'histoire, Tony Canning. Elle succombe facilement au charme de cet intellectuel de cinquante quatre ans qui lui permettra d'être embauchée comme sous officier stagiaire au MI5.
Jeune, belle, un peu romantique et naïve, déboussolée par la disparition de Tony, elle se rapproche de Max Greatorex, officier de son service. Très vite, ses patrons lui confient une mission dans l'opération Sweet Tooth. Elle doit convaincre un jeune auteur, Tom Haley d'accepter une bourse pour écrire un roman que l'on espère dans la lignée du gouvernement, soit anticommuniste.
Dans ce climat de fin de guerre froide et de début de mouvement de l'IRA, l'auteur crée une fiction basée sur des faits réels où l'on ne s'ennuie pas une seule seconde avec le suspense du roman d'espionnage et le romantisme de Serena.
De la première à la dernière ligne j'ai été sous le charme de Serena et le dénouement m'en a expliqué la raison.
Dans un style enveloppant, rythmé, je me suis laissée séduire par les multiples facettes de ce roman. Témoignage social et politique de l'Angleterre des années 70, l'auteur aborde aussi les ressorts de la manipulation des services d'espionnage, les contraintes potentielles de la création littéraire, le rôle des auteurs engagés. Tout cela réorchestré sous fond de comédie romantique très attachante.

Un coup de coeur et une lecture qui se finit sur un grand "Oui", enfin je l'espère
Lien : https://surlaroutedejostein...
Commenter  J’apprécie          60
Début des années 70.
Serena intègre par hasard (?) le secrétariat du MI5. Jolie comme un coeur et lectrice insatiable, elle est l'agent secret idéal pour assurer une mission très délicate : infiltrer un jeune auteur prometteur, influencer ses romans et son lectorat selon l'orientation politique britannique.

Le ton est enlevé, le rythme soutenu, les situations cocasses, les enjeux de la Guerre Froide trépidants, les retournements de situation inattendus. Rien n'est à enlever, ni à ajouter, bref, c'est un vrai roman qui fait du bien !
Commenter  J’apprécie          50
Serena Frome est engagée par le MI5, et quand on cherche quelqu'un pour séduire Tom Haley, écrivain prometteur, elle semble la candidate toute indiquée. On suit avec délectation leur histoire d'amour rocambolesque sur fond de guerre froide.
Un roman détendant et très bien écrit.
Commenter  J’apprécie          40
Je viens de relire ce livre. On retrouve les qualités de Ian Mac Ewan: finesse des personnages, intérêt de l'intrigue et une fin qui fait revoir l'histoire et donne envie de relire certaines scènes (ou toutes!)
Et puis enfin des personnages féminins intelligents, consistants .... grand plaisir de lecture.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (854) Voir plus



Quiz Voir plus

Test

ds

d
d
d
d

1 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Opération Sweet Tooth de Ian McEwanCréer un quiz sur ce livre

{* *}