On dit d'une personne qu'elle est
solaire lorsqu'elle est charismatique, qu'elle rayonne.
Michael Beard, le personnage principal de cette histoire, est tout …sauf
solaire.
La cinquantaine, petit, bedonnant, dégarni, collectionnant les conquêtes rien que pour son propre plaisir, en passe de divorcer pour la 5e fois, et jaloux qui plus est, Beard, pour moi, est un minus.
Scientifique ayant obtenu le prix Nobel lorsqu'il était jeune, il ne se contente plus que d'aller de conférence en conférence, de donner des poignées de main, de faire semblant de s'intéresser aux jeunes pleins d'enthousiasme et de créativité sous sa tutelle, dans le centre créé à Reading.
Un de ces jeunes lui voue une admiration sans bornes, et lui explique une technique qui pourrait être révolutionnaire. Cet Aldous connaitra un accident malencontreux, enfin, ça dépend pour qui…
Vous l'avez compris, c'est un anti-héros que
Ian Mc Ewan a mis en scène dans ce roman, «
Solaire ».
Vous aurez donc compris aussi que «
solaire » désignera une autre réalité que la personnalité de ce personnage odieux.
Comme c'est un scientifique, c'est du côté du photovoltaïque que l'on va se tourner. L'énergie
solaire, eh oui, montre le bout de son nez, si j'ose dire, en ce début du 20e siècle.
L'écologie, le réchauffement climatique, la Terre en danger : tout ceci est abordé dans ses prémices, mais tout ceci est galvaudé par le caractère douteux de
Michael Beard.
Ce roman ne m'a pas passionnée. Je sortais des «
Relations d'incertitude » d'
Elisa Brune qui expliquait avec brio un aspect de la science, la physique quantique. Ici, je suis tombée de haut. Bien sûr, l'humour british éclate de temps en temps, bien sûr la psychologie est fouillée, mais je n'ai pas retrouvé le brio de l'auteur de «
L'intérêt de l'enfant » ou «
Sur la plage de Chesil ». Je n'ai pas retrouvé non plus de ligne directrice forte, il m'a semblé que l'auteur touchait à tout.
Et la fin, parlons-en de la fin : trop chargée, et en même temps frustrante.
Bref, oui à l'énergie
solaire, non à
Michael Beard, ni oui ni non à «
Solaire ».