Ce livre de 1980 est une réédition de la toute première grammaire de la langue française, publiée en 1550,
le Tretté de la grammère francoeze du lyonnais
Louis Meigret (c1510-1558). S'il existait à l'époque des grammaires latines, le français naissant, langage populaire et non-officiel, n'avait encore ni orthographe fixe, ni syntaxe (que l'auteur appelle bâtiment de la langue ou congruité). L'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) avait imposé l'usage de la langue "vulgaire" (langue du peuple) en matière de justice à la place du latin qui n'était plus compris. Par ailleurs, l'absence de règles posait des problèmes aux imprimeurs qui imprimaient de plus en plus d'ouvrages en français un siècle après la découverte de l'imprimerie par Gutenberg. Ce livre est donc une oeuvre fondatrice de la langue française, particulièrement intéressante pour les linguistes, mais tout à fait accessible aux simples curieux de la langue française. On y trouve notamment quantité de formes intermédiaires entre latin et le français moderne, par exemple le passage de ego à je dans g'ame (j'aime), ou la phrase "Toe et moe le ferons - Qi a fet cela? Moe". Pour la petite histoire, les grammaires latines étaient incompréhensibles pour le gens ordinaires, et c'est ce qui a fait dériver le mot grammaire en grimoire, et ce mot évoquant la magie et le merveilleux est passé à l'anglais, et nous est revenu déformé en glamour, beauté un peu magique.