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EAN : 9782253027041
506 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
4.08/5   128 notes
Résumé :
Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode : prendre son pied ?

Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas dans son assiette, ou au contraire qu'on reprend du poil de la bête si l'on va mieux ?

Pourquoi passer l'arme à gauche veut-il dire " mourir " et mettre à gauche " faire des économies " ?

Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un ré... >Voir plus
Que lire après La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cet ouvrage atypique est une agréable promenade dans les dédales de la langue ancienne, une enquête sur les expressions populaires menée auprès de centaines de textes, de dizaines d'ouvrage que Claude Duneton a exploré sans relâche avec talent.
Parue pour la première fois en 1978, l'édition originale a sans cesse été revue et augmentée sous la pression d'un accueil enthousiaste des critiques et des lecteurs.
Sous une forme thématique, l'auteur reprend diverses expressions populaires pour en faire l'historique, en traquer les origines et en dévoiler tous les secrets.
On dit "franc comme l'or" et "faux comme un jeton". Quel est donc cet objet auquel s'attache une si mauvaise réputation ? Il servit, avant la révolution qui introduisit le système décimal, à réaliser des opération sans plume ni papier, avec la méthode archaïque dite du "jet" (d'où jeton).
Et lorsque que l'on vous affirmera avec fierté que vous faites partie d'une équipe "triée sur le volet", saurez-vous quel est cet étrange volet ? Il s'agit tout simplement d'un petit tamis en forme de voilette destiné à faire le tri des bonnes et des mauvaises graines récoltées durant l'ancien régime.
Ce livre plaisant se lit "à la picorée" ou d'une traite mais toujours avec le même plaisir et se reprend sans cesse pour passer un bon moment de littérature populaire.
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Alors que la mort de l'écrivain Claude Duneton est passée plutôt inaperçue ou, à tout le moins, sans qu'elle soit signalée autant qu'elle le méritait, j'ai eu envie d'ouvrir un livre que j'ai acheté lors de sa sortie et qu'il n'a cessé de renouveler depuis sa première édition en 1978, La puce à l'oreille.

J'ai donc ouvert au hasard l'édition qu'a publié Balland en 2001. Et chaque page est un ravissement pour tout amoureux de la langue, pour toute personne curieuse de découvrir comment certaines expressions qui ont la vie dure ou qui sont entrées en désuétude ont été « inventées » de toutes pièces ou graduellement. Car La puce à l'oreille traque les expressions imagées et leur histoire, ce qui en fait un formidable dictionnaire qu'on peut laisser traîner à la maison ou au travail afin de pouvoir le consulter, s'en inspirer ou sans y chercher une expression en particulier. Pour le plaisir simple d'apprendre.

Damer le pion, porter le chapeau, rouler un patin, rire jaune, passer l'arme à gauche, tenir la dragée haute, un coup de théâtre, un chien regarde bien un évêque, un rhume carabiné, payer en monnaie de singe, ménager la chèvre et le chou, se tenir à carreau, voilà quelques-unes des expressions sur lesquelles ce dénicheur d'expressions et historien de la langue s'est pencée le temps de ce livre exceptionnel qu'est La puce à l'oreille. Un livre que j'ai offert, que j'ai suggéré à des clients du temps de ma vie de libraire et qui demeure parmi les titres de ma bibliothèque un de ceux dont je ne me séparerai pas.

Consulter La puce à l'oreille m'a donné envie de me plonger dans un livre du même genre que l'auteur du Bouquet des expressions imagées a destiné aux jeunes : Les origimots. Au lieu de s'intéresser aux expressions et à leur provenance, le livre Les origimots, mot créé par l'association du mot origine et de mot, est un livre consacré à l'étymologie de certains mots courants de la langue française qui tirent leur origine de mots empruntés pour la plupart à d'autres langues et déformés avec le temps, parce que les mots furent d'abord dits avant d'être écrits avec l'arrivée de l'imprimerie.

Convenons-en d'entrée de jeu, ce titre n'a pas la qualité de la puce à l'oreille. Il fait même preuve, à certains égards, parce qu'il se veut ludique en même temps qu'informatif, d'un peu de relâchement face à l'Histoire. Ainsi, une partie du résumé concernant le 20e siècle : « Il fut particulièrement riche en événements de toutes sortes et il connut plusieurs républiques. Les Français et les Allemands se fâchèrent d'abord dans une guerre gigantesque et cruelle que l'on appela la Grande Guerre. Elle fit des millions de morts que l'on a inscrits sur des monuments partout en France, et autant de handicapés. Les deux pays firent la paix, mais ils étaient tellement fâchés qu'ils recommencèrent a se battre, et à organiser une autre guerre affreuse, qui s'étendit au monde entier, avec encore plus de partout. »

Duneton aurait mieux fait de ne pas s'aventurer sur des terrains autres que linguistiques. Ce que vous venez de lire en est la preuve. Mais pour ce qui est des mots qu'il a décortiqués dans ce livre illustré par Nestor Salas, voilà une belle réussite.

L'univers de Duneton, à (re)découvrir.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Des espèces sonnantes et trébuchantes, être en odeur de sainteté, la fin des haricots : je ne sais pas pour vous, mais moi j'adore toutes ces expression fleuries de notre belle langue.
Dans La puce à l'oreille, Claude Duneton en a rassemblé un très grand nombre, qu'il analyse, et dont il explique l'origine et l'évolution au fil des ans.
Un livre bien en vue sur mes étagères, et que j'ouvre très régulièrement.
Mais attention, quand on met son nez dedans, on du mal à en sortir !
Oui, ce livre vaut son pesant d'or.
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Un des premiers ouvrages du genre, c'est à dire un ouvrage traitant de la langue de façon plaisante, sur son versant sémantique et populaire, et qui fut un gros succès de librairie. Un des premiers du genre également sur mon étagère dédiée, qui plie maintenant sous le poids de bien d'autres ouvrages, érudits ou amusants, ou les deux à la fois, et qui traitent avec toute la déférence qui leur est due de nos amis les mots, expressions, locutions, allusions, proverbes et dictons, ron-ron...
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Non seulement l'ouvrage est érudit, écrit par un passionné lancé dans des recherches de toute une vie, mais il est également joyeusement irrévérencieux, délicieusement littéraire. L'enrobage est aussi goûteux que le don de connaissances. C'est un plaisir à lire, un enchantement parfois, un étonnement souvent, un sautillement du coeur toujours. Moult surprises attendent le lecteur dans un bouillonnement de ce gai savoir humaniste qui éclaire la pensée autant qu'il porte les pas dans un rapport au monde guidé par une tendresse lucide, qui lui fait si souvent défaut par ailleurs.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Mettre en capilotade

Autre mésaventure, autre ragoût. L’expression sort directement des fourneaux. Une capilotade est une « sausse qu’on fait à des restes de volailles et de pièces de rôt dépecées ». (Furetière.) Le mot a été emprunté au XVIe siècle à l’espagnol capirotada, « ragoût fait avec des œufs, du lait et d’autres ingrédients ». Dans sa jeunesse Gargantua déjeunait dès le matin « pour abattre la rozée et maulvais air : belles tripes frites, belles carbonnades, beaux jambons, belles cabirotades et force souppes de prime ». En 1626 Charles Sorel emploie déjà l’expression dans son sens agressif actuel : « Comment, coquins, estes vous bien si osez que de vous battre devant moy ?... Si j’entre en furie, je vous mettray tous deux en capilotade. » Trois ans plus tôt le même Sorel gardait le mot plus près de la marmite, lorsque Francion raconte ses études, à une époque où les collèges n’étaient pas encore devenus des lieux de création tout en fleurs et poésie. Son professeur, le Régent, « estoit le plus grand asne qui jamais monta en chaire. Il ne nous contoit que des sornettes, et nous faisoit employer nostre temps en beaucoup de choses inutiles, nous commandant d’apprendre mille grimauderies les plus pédantesques du monde... S’il nous donnait à composer en Prose, nous nous aydions tout de mesme de quelques livres de mesme estoffe, dont nous tirions toutes sortes de pièces pour en faire une capilotade a la pedantesque : cela n’estoit il pas bien propre a former nostre esprit et ouvrir nostre jugement ? Quelle vilennie de voir qu’il n’y a plus que des barbares dans les Universitez pour enseigner la jeunesse ? Ne devraient-ils pas considérer, qu’il faut de bonne heure apprendre aux enfants à inventer quelque chose d’eux mesme, non pas de les r’envoyer a des recueils a quoy ils s’attendent, et s’engourdissent tandis » ?
Ces réflexions, trois siècles et demi plus tard, paraissent bien démodées !...
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Connillant de jour dans les draps.

C’est au point que dès le XVe siècle, le pauvre petit quadrupède avait un nom imprononçable, et qu’il fallut lui en trouver un autre. On l’appela « lapin », ce qui d’ailleurs lui allait bien. Néanmoins le connil, animal, avait eu le temps de léguer au connil, sexe, toute sa fâcheuse réputation de niaiserie, de lâcheté ! (Ha ! connil, tu as peur ?), voire de manque de cervelle – on disait « avoir une mémoire de connil », etc. Il semble bien qu’au travers de diminutifs tels que connaud, coniche ou conart, « pleutre et ballot », quelque chose de cette réputation lamentable soit passé sur le « con » moderne : le parfait imbécile, avec toutes ses variantes, grand, vieux, pauvre, etc.
Ce con-là – si j’ose dire – était déjà bien connu dans la langue vigoureuse au XVIIIe siècle. J. Cellard, qui est allé sur ses traces, cite un vers du cher Alexis Piron, qui mourut en 1773 : « Pour un Docteur, tu parles comme un con » – il faut en convenir, c’est là un visage de la poésie qui n’a pas pris une ride en deux cents ans. Le mot devait être d’un usage courant, quoique grossier, dans les couches populaires les plus mal embouchées du début du XIXe ; il faut noter du reste que les classes sociales avaient alors si peu de contacts entre elles que Stendhal se croyait, de bonne ou de mauvaise foi, l’inventeur du terme, comme en témoigne la phrase célèbre que lui écrivait Mérimée le 31 mars 1831 : « Ainsi ne me croyez pas trop con. Cette expression dont vous êtes l’inventeur me plaît. »
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Faire amende honorable

L’amende honorable, la vraie, réparation destinée à « rendre l’honneur », était une aussi rude entreprise. Elle consistait autrefois en une peine particulièrement infamante, réservée aux traîtres, parricides, faussaires, sacrilèges et séditieux de tout bois, qui devaient faire aveu publiquement de leur crime. Le condamné était conduit par le bourreau en personne, nu-pieds, tête nue, en chemise, la corde au cou, un cierge à la main pour faire bonne mesure, parmi les huées de la foule ravie. Car ce traitement de faveur était réservé au beau monde ; on ne montait pas un tel cortège pour le premier diable venu – on l’exposait tout simplement sur la place, le carcan au cou. C’était l’aristocratie de la honte que l’on menait ainsi. Le menu peuple accourait donc – souvent sans chemise du tout, et pieds nus lui aussi, mais pour d’autres raisons. Il ne pouvait guère que se réjouir d’assister aux infortunes d’un maître, qui de toute façon lui en avait fait baver des vertes et des pas mûres !
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Je dédie ce livre à l'inconnu qui, un soir de juillet 1977, à la cafétéria d'un supermarché de la banlieue-sud, alors que, les yeux un peu vagues, je rêvassais à la composition de ces pages, m'a pris pour un paumé, et avec beaucoup de délicatesse, m'a donné dix francs.
Je ne lui avais parlé ; j'avais simplement expliqué à son petit garçon que les corbeaux qui évoluaient au bord de la piste de l'aéroport étaient les petits du Boeing 707 qui venait d’atterrir.
Il faut toujours dire de jolies choses aux petits garçons.
(dédicace de l'auteur placé en début du volume paru aux éditions "Balland" en 1991)
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C’est du béton

Ça ne craint rien, c’est du solide ! – d’une résistance à toute épreuve. Il est sans doute surprenant de voir cette locution robuste classée en fin d’une section futile, où il n’est que des balles au bond. C’est que malgré l’apparence elle ne vient pas des chantiers de construction, mais du monde du sport – un domaine si fertile qu’il demanderait un livre à lui seul. Il y a là d’ailleurs une parfaite illustration du fonctionnement des métaphores : on ne dit pas « c’est du béton », dans le bâtiment, pour dire « c’est solide », puisque, précisément... ça en est ! Le béton est ici une image – construite à l’origine sur la technique du « mur » au football. Les joueurs « font le mur » lorsqu’ils se placent en un rang serré devant leurs buts, pour parer un coup franc tiré par l’équipe adverse. De là l’idée qui s’est développée chez les joueurs de rugby d’une défense si compacte, si infranchissable, qu’elle paraît une barrière de « béton armé  ». Faire du béton, pour les rugbymen, c’est s’incruster, s’accrocher au sol (souvent boueux, du reste !), soit dans une mêlée, soit dans une tactique de défense destinée à résister à un adversaire plus mobile. L’expression était déjà en usage dans les années 1950 parmi le monde agité et loquace des supporters de rugby. De là s’est développé au cours des années 60 un second degré de la métaphore, pour désigner un système de défense sans faille dans toutes sortes d’autres domaines. Ce peut être une documentation riche et complète : « Son dossier, c’est du béton ! » Ce sont aussi des arguments solides, étayés par des preuves indiscutables, dans la défense d’une cause controversée : « Ses arguments, tu peux y aller, c’est du béton ! »...
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Videos de Claude Duneton (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Duneton
Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel…
Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l'ont fréquenté. Duneton a enseigné l'anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l'édition parisienne et l'autre dans le terroir occitan, il est l'auteur d'une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire. L'auteur du Bouquet méritait bien qu'on lui offrît une soirée d'hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d'un personnage sans doute plus complexe que ce qu'il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme.
“Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.” Claude Duneton
À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Marta Bellini, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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