L'Autrichien Martin, la Grecque Fenia, les Belges de Vriend et Brunfaut : un moment de la vie Bruxelloise autour d'un événément à organiser : l'anniversaire du Traité de Rome.
Menasse met en roman ses idées politiques. C'est un peu long (450 pages) et dilué (peu d'action). Un peu artifciel aussi dans les postures et peut-être paradoxal (un projet qui n'est soutenu que par intérêt pour le passé, affirmer l'importance de la culture sans la thématiser, défendre un sujet en multipliant les images négatives, vouloir sans proposer, dénoncer autrui pour forcer au développement de solutions qu'on ne précise pas, à des questions qu'on ne cerne pas, nier les nationalismes mais construire sur des expériences historiques communautaires, etc).
L'effort et l'originalité du roman sont à souligner, mais il présente les difficultés d'une littérature multiculturelle : comment faire parler des personnages à la fois individuels, culturels et multiculturels ?... tout en s'adressant à un lecteur qui veut un roman, c'est-à-dire s'insérer avec facilité et délectation dans une "expérience", alors que les structures de cette expérience sont apportées par des codes qui prétendent dépasser ceux de son système culturel...
La tentative est cependant valeureuse : un premier pas vers la forme d'une littérature internationale ?
Commenter  J’apprécie         50
Sie stand auf [Beamtin in der Generaldirektion Kultur der Europäischen Kommission], sie hatte einen schwarzen Rock an, mit einem diagonal verlaufenden, rot eingefassten Reissverschluss. Martin dachte: als wäre ihr Schoss durchgestrichen! Und doch mit einem Mechanismus versehen, um ihn blitzschnell öffnen zu können!
Wer hat den Senf erfunden ? Das ist kein guter Anfang für einen Roman.
Robert Menasse: "Die Europäische Union - Das Ende des Nationalstaats?"