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3,58

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je confesse avoir, tout et plus que tout ignoré de Miles Davis.
... Et pour ne rien arranger, je croyais Michaël Mention américain!
Manhattan chaos fait de l'immense musicien, le héros pathétique et déchiqueté d'un bad-trip New-Yorkais... Et pas n'importe-lequel, puisque l'action de ce récit multi-temporel et pluri-mémoriel prend pour appui le black-out de juillet 1977!
Cette première lecture de Michaël Mention a baladé - secoué Horusfonck dans le foutoir gigantesque d'une mégalopole éteinte... Mégalopole dans laquelle va errer un Miles Davis en manque grave et au bord de sa disparition... Hallucinant!
Projeté dans les noirceurs de l'histoire américaine à la précision documentaire si douloureuse, Miles Daviis va retrouver, peut-être, sa raison de vivre, de continuer sa musique... Et arracher un sursis à la mort qui le prendra plus tard.
John, l'énigmatique phantasme (ou personnage?) qui propulse Miles Davis dans les moments affreux de l'histoire de son pays, poursuit le but obstiné de sauver le musicien.
Après avoir dégusté ce composé raffiné de littérature, d'histoire et de musique, ile ne reste donc plus à Horusfonck, avant de lire d'autres oeuvres de Michaël mention, que d'aller gouter à la musique du Maître Miles Davis!
Grâce à vous, Michaël mention, et je vous en remercie.
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1977. NYC. Black-out. Miles Davis
Quatre ingrédients pour un roman à nul autre pareil.
Vous. N'avez. Jamais. Lu. Ça.

Miles Davis était un fou génial, roi des expérimentations. J'ose affirmer que Michaël Mention l'est tout autant.

Vous vous attendez à une bio romancée du musicien ? Oubliez…
Vous pensez lire un roman noir classique ? Oubliez…
Vous pensez vivre une banale déambulation dans New York ? Oubliez…

Je n'ai pas les mots. Pas les mots pour formuler tout ce que j'ai pu ressentir à cette lecture, images, sons, émotions. Frissons…

Imaginez le contexte : le 13 juillet 1977, en pleine canicule, la foudre plonge 8 millions de new-yorkais dans la pénombre. 36 heures de coupure et une nuit complète qui engendrera pillages, émeutes et chaos. 4 000 personnes seront arrêtées durant cette seule nuit d'enfer.

A cette époque, Miles Davis a quitté la lumière depuis deux ans, retiré de la musique.
C'est l'époque où le tueur en série Fils de Sam sévit dans la ville.

Comme point de départ, l'écrivain imagine le musicien cloîtré chez lui, en manque de substances illicites, et obligé de sortir dans le noir total. Point de départ d'une course folle qui va durer toute la nuit.

Quand Michaël Mention décide de se plonger dans la vie du musicien, ce n'est pas du pipeau. Ses recherches ont viré à l'obsession, au point de ne plus écouter d'autres musiques que celle du trompettiste (un comble, pour le fan de rock qu'il est). Pendant deux ans…

C'est bien une fiction, qui met en scène deux personnages réels. Davis. Et NYC, qui est vraiment un personnage à part entière. Mention déshabille ces deux protagonistes pour gratter jusqu'à l‘os et toucher leur quintessence.

Manhattan Chaos n'a rien d'un documentaire et pourtant on y apprend des faits ahurissants. Parce que le roman est aussi l'occasion de s'immerger au plus près de moments qui ont marqué New York au fer rouge. Ce qui s'est passé dans cette ville est proprement ahurissant. Ces événements donnent lieu à des scènes hallucinées, que j'ai suivies avec les yeux exorbités (ils sont très rares les livres à avoir cet effet sur moi). Ils vont vous donner l'envie de faire quelques recherches sur internet, tant ils paraissent invraisemblables. Ils sont pourtant vrais.

C'est donc hyper documenté, mais totalement intégré par petites touches dans l'intrigue. Une confrontation entre passé et présent, qui fait comprendre nombre de choses. du grand art.

Des liens forts sont tissés avec certains des précédents romans de l'auteur. Ici les seventies, et la désillusion suite aux espoirs engendrés la décennie précédente par les Black Panthers, fait écho à Power (Lauréat du Grand prix du Festival Sans Nom de Mulhouse). Et puis, il y a le Fils de Sam qui rode, celui-là même qu'avait décortiqué l'auteur dans une docu-fiction.

Inédit, même s'il sort directement en poche chez 10/18, le roman l'est aussi par sa forme et son contenu.

New York vit, le temps d'une nuit, l'insurrection et le désordre. le livre est, lui aussi, une R.é.v.o.l.u.t.i.o.N. ! Il est maîtrisé au cordeau tout en étant d'une liberté totale. Original au possible, dans la forme et dans le fond.

Court (210 pages), asphyxiant, surprenant, fantastique (à bien des égards). Une course qui se transforme en traque. Visuel et sensoriel. Viscéral. Hallucinogène.

Écriture immersive, images dans la tête, sons dans les oreilles… C'est la marque de fabrique de Michaël Mention depuis toujours. Avec cette histoire, il a eu l'occasion d'aller au bout de ses trouvailles stylistiques. Empreinte reconnaissable entre mille. Qui arrive à mettre des mots sur la musique. Des mots sur les émotions les plus puissantes, comme les plus subtiles.

Manhattan Chaos est sans doute le livre le plus dingue que j'ai pu lire depuis des lustres. Construction d'une originalité folle, intrigue stupéfiante (sans mauvais jeu de mots), écriture musicale et sensorielle, petites histoires et grande Histoire de New York. Michaël Mention prouve, une fois de plus, qu'il est un écrivain surdoué, atypique dans un monde trop formaté. Génial.

Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend avec cette lecture. Plongez dans le noir, et vibrez en suivant le tempo.
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Nous sommes en juillet 1977 à New York. Été caniculaire. Cela fait 2 ans que Miles Davis n'est pas sorti de chez lui. Deux ans d'enfermement dans l'enfer de l'héroïne qu'il consomme à outrance. Ce soir-là, panne générale d'électricité. Panne de dope aussi. Et un tueur qui arpente les rues de la ville à la recherche de sa prochaine victime. Miles Davis « amorphe comme une merde », « vieux pirate gangrené », s'hydrate au cognac. À 51 ans, il a seulement la peau sur les os, le souvenir de ses notes, de ses potes musicos Bird, Fats, Duke et les autres, des femmes qui ont partagé sa vie… Il est le seul encore en vie, pas pour longtemps… Sa tox-box est vide, ses tripes se crispent, angoisse maximale, terreur à 100 %. Il va falloir que « le génie du jazz » sorte de chez lui chercher de quoi apaiser ses démons. « J'ai vécu mille vies, j'ai fait plusieurs fois le tour du monde, mais même au top, je me suis toujours senti vide » Combler le vide, sortir, trouver de quoi planer, oublier « Car le silence tout seul, c'est dur ».

Ce roman est une expérience sensorielle unique. Une course-poursuite en plein New York, entre Miles Davis et… Miles Davis. Au rythme des hallucinations, des riffs, des plongées dans les faits historiques marquants de la grande pomme, des souvenirs, de l'angoisse, de la paranoïa et des divagations cérébrales, le trompettiste en manque déambule dans une ville éteinte, au rythme d'une vie éteinte elle aussi. « On the corner » évoque « Ma ville, capitale de tout. Moderne et tribale, excentrique et secrète. (…) New York est là, bestiale, du sax à mes riffs les plus urbains. Saturation. Distortion. Explosion… »

Pour écrire « Manhattan Chaos », Michaël Mention a écouté Miles Davis pendant 2 ans… Je reformule : il n'a écouté QUE Miles Davis pendant 2 ans. de quoi devenir obsédé par cet artiste, par sa musique, par son son qui entre dans le cerveau et n'en ressort pas. Il tient là l'un de ses personnages et doit maintenant placer le musicien dans un contexte : le New York des années 70. New York devient alors le personnage phare du roman et retient Miles Davis prisonnier dans son antre. Passé et présent s'entremêlent au rythme des déambulations, délires mentaux, hallucinations hystériques, « Le passé et le présent, éternellement liés. »

Une écriture affûtée, des mots comme « la mort qui bat la mesure », un savant dosage entre réalité et divagation, instant présent et évènements historiques. Pour couronner le tout, la création d'une playlist sur Deezer pour accompagner la lecture. de quoi, suer du Miles par tous les pores de la peau, de l'entendre dans votre tête même quand la musique est éteinte, et de laisser votre esprit vagabonder de Central Park à Washington Square, tiraillé entre angoisses et transes sous une chaleur torride et opaque. Je n'avais pas conscience qu'on puisse mettre des mots si justes sur la musique, pour la décrire, la faire vibrer, la rendre vivante, de chair et de sang, et permettre à un lecteur de l'entendre à chaque ligne. Vous êtes prêt pour tenter une expérience hors du commun ? Lisez un chapitre, puis écoutez le titre associé à la playlist, relisez le chapitre en question. Ça vous procure des frissons et les mots résonnent plus fortement dans votre tête. de la magie, pour ne pas dire du génie !

Je ne sais pas si cette chronique rend bien hommage aux émotions de lecture que ce bouquin provoque… Alors, je vais laisser la parole à deux blogueurs dont les chroniques retranscrivent parfaitement cette frénésie émotionnelle si singulière. Je laisse les derniers mots à Michaël :

« Tout donner, même si l'humanité est incurable, que la haine est universelle, que le temps détruit tout, que l'amour est précaire, que la fidélité est fragile, que l'amitié est rare, que le plaisir est fugace, que l'enfance est condamnée, que le pardon est impossible, que l'art est cruel, que le fric est un piège, que le succès est une prison, que la politique est une mascarade, que l'espoir est un leurre, que le mensonge est roi, que la vie est injuste pour des milliards de gens et qu'au final seule la mort a du sens. »
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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C'est la première fois que je lis un roman de Michaël Mention et certainement pas la dernière. Il a quelque chose dans son écriture qui rend le récit vivant. Les phrases pulsent et respirent, reprennent leur souffle et s'élancent à nouveau. C'est beau, c'est chaud et nous emporte au fil des mots.

Ce roman est onirique et enivrant.
Au côtés de Miles Davis nous revivons certaines des heures les plus sombres de New-York.
Sauts dans le temps, course contre la montre, contre la mort. Miles est alcoolique et drogué, quelle est la part de rêve ou de réalité dans ce qu'il traverse ? Quelle importance ? Nous restons plongés dans ces pages, en apnée.

"Manhattan chaos" est un roman noir, sombre comme la ville condamnée au black-out, obscur comme la nature humaine dans ce qu'elle a de plus violent.
C'est aussi une histoire de musique et de swing, de jazz et de création. L'art composé en mélodies pour apporter lumière et notes d'espoir.

J'ai adoré ce roman. Peut-être encore plus pour son style que pour l'histoire en elle-même. L'originalité de l'intrigue est excellente, la plume exceptionnelle.
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Selon la formule consacrée : « Comment fait donc cet auteur pour changer de style et d'univers à chacun de ses romans ? » … j'ai déjà dit ça pour Power en juillet 2018. Un nouveau tour de force à l'actif de Michael Mention, hors norme, hors tout en fait !
Un type, et pas des moindres puisqu'il s'agit de Miles Davis se fait un trip (drogue plus alcool … en manque et aux abois) en 1977 à moins qu'il ne soit victime d'une forme d'enlèvement et tel un pseudo Docteur Faust qui risque de vendre son âme au Diable, commence un voyage pour un retour vers le passé en huit escales … Un alibi pour l'auteur afin de nous faire visiter le Manhattan soumis au départ à une gigantesque panne électrique mais qui n'est que la réplique d'événements tous aussi violents, fruits de gangs, de mafias, de racistes etc …
Rien n'est rationnellement racontable … on y rencontre le fils de Sam (roman publié le 16/01/2014), les Black Panters et leurs dissidents (rencontrés dans Power publié le 04/04/2018), des musiciens réputés et morts, une partie du panthéon de l'auteur en quelque sorte. Bref tout ce petit monde va compromettre la renaissance de Miles Davis au cours d'autant d'épisodes sombres.
Encore un moment inoubliable de lecture déroutante en compagnie Michael Mention, c'est bourré de citations musicales et très visuel à la fois … c'est quoi la prochaine claque qu'il nous réserve ?
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Juillet 1977 , New York , la canicule , un tueur en série et le black out total . Trente six heure sans électricité . Et puis Miles Davis , paranoïaque et surtout totalement défoncé à la recherche de la dose salvatrice.S'en suit un long délire empli de jazz , de violence , de drogue et de folie.
Un petit bijou avec ses nombreuses références musicales qu'elles soient jazz ou rock et puis New York , la ville mythique , au centre du récit . New York avec ses guerres de gang et sa démesure architecturale . Et puis en permanence le jazz qui transcende le récit.
Ce roman ne se raconte pas, ne se lit même pas mais se vit avec la musique de Davis dans les oreilles.

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Celui qui avait l'habitude de jouer les yeux fermés et en tournant le dos au public n'est plus que l'ombre de lui-même. Nous sommes le 13 juillet 1977, la canicule s'abat sur New-York. Un homme est en manque d'héroïne. Il traverse Manhattan pour aller chercher son fix. Ce n'est plus que la silhouette d'un junky qui ère dans un New-York en proie à une coupure d'électricité tandis que le Fils de Sam égraine ses victimes. Michael Mention nous offre ici un grand roman noir.
A la 1ère personne, ce court roman est totalement maîtrisé. 2 personnages principaux raisonnent. Ils sont bien vivants. Miles et la Grosse Pomme. Entre passé et présent, ça sort des tripes. C'est mélodieux. Ça bouillonne au creux du ventre.
Miles, l'immense Miles Davis. Mais la star est déchue. La trompette rangée, les fans quasi oubliés. le junkie est rongé à l'os. Les géants sont morts. Duke, Bird, Collman, Dizzy et les autres. Lui n'est plus qu'une trace dans l'Histoire. A travers ses divagations, ses regrets et ses remords, c'est un Miles soumis à l'alcool, à la drogue, qui n'est que le simulacre de lui-même que Michael nous donne à voir. Cinquante kilos tout mouillé avec ses chaines en or. Il est persuadé que sa période créatrice est derrière lui. le cool-jazz et les quintets – ‘Round About Midnight, Kind of Blue et Sketches of Spain, (ses chefs-d'oeuvre à mon sens).
Miles sort et erre à la recherche de sa dose. Chaque coin de rue s'ouvre sur la foule. Il est Un. Ils sont Huit millions victimes du black-out. Lui vit sa dépression et se traine dans un trip. New-York lui offre son histoire. Elle est violente et sans fard. Chaotique, traversée de troubles et de confusions, d'une brutalité et d'une sauvagerie étourdissante tel un riff de Jazz. Un inconnu, John, propose au grand Miles Davis la possibilité d'une rédemption. John est son Scrooge à lui en quelque sorte. Et alors que la nuit n'appartient plus qu'au chaos, le musicien doit prendre La Décision. Cette nuit sera unique, lourde de conséquence. Celle où il décidera de vivre ou non.
La chaleur qui règne rend fou. Pourtant, Manhattan Chaos, est, je le dis sans flagornerie, génial et glaçant. C'est un roman noir viscéral, à l'écriture musicale bourrée de sons, débordant d'émotions. On y entend du Jazz bien entendu, mais aussi du Punk, du Disco et du Funk. Tous les sons de Big Apple jusqu'à Bowie, Aerosmith se succèdent. Et si Armstrong et Hayes suintent au fil des pages, si Miles s'épuise à se racheter, je me pose pour me souvenir du sax de Bird. Cool. Je me laisse embarquer par la sonorité du piano pour revenir vers Miles.
C'est presque son histoire, son oeuvre qui est revisitée. Oui, c'est musical. Groovy. Comme sait l'être le Jazz. Une plainte torturée visant le divin. Une émotion faite d'un souffle qui transcende celui qui pose sa note bleue et celui dont le coeur vibre.
L'écho d'une vie organique.
Manhattan Chaos, c'est l'esprit de Miles, son cerveau, celui d'un noir de génie dans un monde de blancs, celui des Black Panther, du racisme ordinaire, des émeutes, du KKK, du Fils de Sam (David Richard Berkowitz, tueur en série américain des années 70) et même de ses amours vaudou avec Juliette (Gréco).
Mais cela rien à voir avec une bio. C'est un roman. le fruit d'une belle imagination qui vous prend par la main le temps d'une ballade étouffante entre Midtown et Broadway.
La construction même de ce roman se donne des airs de Jazz. C'est un style narratif à part. Ses phrases courtes, allant de temps à autre se poser sur un seul mot, semblent sous-tendues par un style funky, posé sur des lignes de basse qui ronronnent. Comme si Miles continuait à fusionner le son électrique tout en revenant à ses racines, à creuser son sillon. le Jazz porte la révolution dans ses gènes. Enterrer le Jazz pour le faire renaitre.
Alors oui, Manhattan Chaos, se situe avant le retour de Miles. Avant You're Under Arrest et surtout avant le démoniaque Tutu*, album exceptionnel, le fruit d'un génie aux doigts de fée et au souffle divin.
Manhattan Chaos, un très grand roman noir qui prouve que la qualité ne rime pas avec quantité. C'est court. Ça se dévore avec la passion d'un air de fusion. Et si comme moi, vous avez la chance de le lire par 35° avec Tutu en fond sonore, cela devient une expérience magique.
Lien : https://nigrafolia.fr
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“ ... et je réalise à quel point c'est la merde. On est huit millions à être plongés dans le noir. Je pense aux hôpitaux, aux gens bloqués dans le métro et les ascenseurs, à mon congélo en train de se vider. Un attentat – cette fois, c'est sûr. C'était prévisible. le pays pisse sur le monde entier depuis des décennies, alors ses ennemis lui font payer son arrogance et sa CIA. ”

New-York, le 13 juillet 1977 en pleine canicule. À la tombée du jour, c'est le black-out totale. Une coupure de courant générale plonge la ville dans l'obscurité et engendre une véritable panique dans les rues.
Miles Davis est cloîtré chez lui, rongé par la drogue.

“ Car le crépuscule devient nuit et mon impatience, malaise. ”

Cela fait deux ans qu'il a mis fin à sa carrière et qu'il est tombé dans une profonde dépression.
En manque de came, il est contraint de sortir à la recherche d'un dealer. Mais des émeutes ont commencé, libérant pillards et fantômes au coeur de Manhattan.
Miles Davis se retrouve pourchassé, traqué à travers la ville. Accompagné d'un fantôme du passé, il va vivre la pire nuit de sa vie. et devra s'accrocher pour survivre.

Ce que j'en dis :
Voyager dans les rues de New-York en compagnie de Miles Davis est une sacrée expérience, d'autant plus que les années changent d'un moment à l'autre et les rencontres qui accompagnent cette étrange aventure sont surprenantes et parfois assez dangereuses.
Miles Davis est accompagné d'un fantôme, un genre de conscience plutôt farceur qui tente de le réveiller en lui montrant le pire pour tenter de lui faire reprendre la musique.
J'ai vaguement pensé à l'histoire : le drôle de Noël de Scrooge, où trois fantômes lui rendent visite et tentent de le guider hors de sa misère en lui montrant son passé, son présent et son futur.
Michael Mention nous offre un roman percutant, chargé d'Histoires du passé qui agissent sur Miles Davis comme un électrochoc pour lui redonner envie de vivre.
Un récit qui claque, qui surprend, parfois glaçant mais également Jazzy, il va vous accrocher jusqu'au final, le moment où les lumières se rallument et la star fait son retour sur scène
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Dans son nouveau roman Michaël Mention nous embarque à New York à la fin des années 70. Il nous fait vivre une nuit de folie. Celle du 13 juillet 1977, quand NYC se retrouve dans l'obscurité totale, une panne d'électricité paralyse la ville aux millions de lumière. Enfin paralyse n'est pas le mot puisque ce noir totale va mener la population à la panique, des scènes de violence inouïes vont se dérouler, le pillage va devenir la loi. Bref le chaos envahit la ville.
Et pour nous faire vivre ce chaos, Michael nous offre un guide de choix en la personne de Miles Davis le grand jazzman. Ok ici c'est pas le Davis de année cinquante et soixante, c'est pas non plus celui du début des année soixante- dix qui tente de renouveler son art au grand dam des puriste. Non c'est un Davis fatigué, déçu par les critiques, un musicien qui n'a plus d'énergie, à la dérive, fatigué par 30 ans de carrière où il a tout donnée à son art, à sa musique. Un musicien usé aussi par les excès. Car la drogue et le sexe n'est pas seulement l'apanache du rock'n roll.
Alors Davis se replis, il s'enferme chez lui dans son grand appartement qui deviendra sa prison dorée. Mais voilà le soir du 13 juillet 77, il est en manque, plus d'héroïne à s'injecter dans les veines pour supporter le morne quotidien. Aussi va-t-il être obligé de sortir, dans la nuit noir. La nuit brutale, la nuit de tous les dangers.
Et à travers la folle déambulation de Miles Davis c'est tout New York qui va s'ouvrir devant nous, tout le chaos de Manhattan qui va se dévoiler. Car New York est bel et bien le personnage principal de ce surprenant et épatant roman.
New York, Michaël Mention nous en parlait déjà dans son true crime, le fils de Sam paru il y a 5 ans déjà qui raconte la triste histoire de David Berkowitz, surnommé le Fils de Sam, un serial killer qui entendait des voix diaboliques et qui sema une véritable psychose durant l'été 77 à NYC .
Avec cette histoire il nous contait déjà la déchéance du New York des Seventies.
Là il va encore plus loin, car dans son délire, Davis, lui aussi entend des voix ou plutôt il est confronté à un Faust imaginaire ou pas. Un homme qui voyage dans le temps, un type qui lui prédit l'avenir en lui montrant le passé..Aussi va t-on revivre des moments clé de l'histoire de Manhattan. L'incendie de la Triangle Factory en 1911, les émeutes de 1863… On plonge aussi dans le KKK des année 20 avec ses 5 millions de membre. le Ku Klux Klan devient une force politique influente et puis le krack bourcier de 29…
Ici Michaël Mention confronte le présent au passé, il nous montre que tout est relié, que les événements passés forgent les mentalités d'aujourd'hui.
Et puis il y a l'écriture scandée de Michaël, syncopée, cadencé. Un rythme qui s'accélère, un tempo qui souffle sur ces lignes, sur la ville et qui emballe le coeur fragile de Miles Davis.
En un peu plus de 200 pages Michaël Mention nous fait vivre à 100 à l'heure. 200 pages pour un énorme bouquin. Un livre comme vous n'en aurez jamais lu. Une expérience unique. Une improvisation extraordinaire, un jam hors du commun. Encore un sacré tour de force de notre auteur.
Et pour faire écho à ce nouveau coup de coeur, je vous invite aussi à allez lire Power son précédent roman. Un roman vérité sur le combat des afro-américains chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l'assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l'organisation défie l'Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Alors qu'enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières.
Allez go, go go, en lit, en relit et en découvre Michaël Mention, et fissa !
Pour moi Mention est l'un des meilleurs auteurs français de romans noirs ! parole de Porte Flingue.

Lien : https://collectifpolar.com/
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1977 la ville de New-York est plonge dans le noir.
Miles Davis est en pleine descente...
Il s'aventure dans le chaos de la ville et va nous offrir un road trip époustouflant entre son passé et les tristes événements historiques de New-York..
Il s'élance dans une course contre la montre et la mort...
Une lecture trépidante..
J'ai adoré
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