Gardiens des cités perdues, tome 1

Il ne reste plus que sept ans pour profiter de ton adolescence. Ne la gaspille pas. Promets-moi de faire un effort.

La magie, c'est un concept stupide inventé par les humains, pour essayer d'expliquer les phénomènes qu'on ne comprend pas.

S'adapter. Comme si elle était un problème avec lequel il fallait apprendre à vivre.

Pour la mystérieuse Mademoiselle F...
Ce bonbon aura toujours un goût amer si tu ne te détends
pas, alors reprends-toi! Et tiens-toi à carreaux!
K

- Alors… quoi? parvint à demander Sophie lorsqu’elle eut enfin recouvré l’usage de la parole. Tu es en train de me dire que je suis… une alien?
Elle retint son souffle.
Fitz éclata de rire. Malgré le rouge qui lui montai au joues, elle se sentit profondément soulagé. Elle n’avait aucune envie d’apprendre qu’elle était en fait une extraterrestre.
- Non, répondit-il après s’être calmé. Je suis en train de dire que tu es une elfe.
Le terme flotta entre eux comme un corps étranger qui n’aurait pas sa place dans le monde réel.
- Une elfe? répéta-t-elle.
Des images de petits personnages en collants et aux oreille pointues dansèrent devant ses yeux. Elle ne put retenir un gloussement.
- Tu ne me crois pas, dit-il.
- Ça t’étonne?
- Non… Pas vraiment!
Il se passa une main dans les cheveux, ébouriffant ses boucles brunes.
Est-ce qu’un garçon aussi mignon pouvait être fou?
- C’est la vérité, Sophie. Je ne sais pas quoi te dire de plus.
- OK! acquiesça-t-elle. (Il refusait de se montrer sérieux? Alors elle aussi.) Très bien. Je suis une elfe. Est-ce que je dois aider Frodon à sauver la Terre du Milieu? Ou bien aller fabriquer des jouer au pôle Nord?
Il soupira, mais il affichait un petit sourire en coin.
- Si je te montre, tu me croira?
- Oh, mais bien sûr… Ça va être énorme, je le sens!
Elle croisa les bras et le regarda sortir de sa poche un fin bâton argenté, gravé de motif complexe. La pointe en était surmontée d’un petit cristal rond qui brillait à la lumière du soleil.
- Ta baguette magique? ne put-elle s’empêcher de demander, ironique.

- Promets-moi d'être une jeune fille de treize ans normale et heureuse. D'aller en cours. De te faire des amis. De t'enticher de garçons. De t'amuser. Et non de t'inquiéter de messages secrets, complots ou rébellions. De laisser tous ces ennuis aux vieux grincheux comme moi.

Je préfère encore être punie pour avoir fait le bon choix que vivre avec la culpabilité de m'être trompée pour le restant de mes jours.

Elle sentit sa gorge se nouer quand les mots s'envolèrent, comme s'ils emportaient un peu d'elle au passage.

-Et toi ? dit-il après un moment de silence. Ces êtres te sont chers, Sophie. Si nous t'effaçons, tu ne leur manqueras pas, ils ne sauront même pas que tu existes. Cette douleur ne sera-t-elle pas trop dure à supporter ?
Une unique larme glissa le long de sa joue.
-Si. Mais je serai la seule à le ressentir. Je crois que pour eux...
Elle serra les poings et la mâchoire.
-Pour eux, c'est la meilleure solution.
Plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'Alden ne se retourne vers elle, l'air peiné.
-Si tel est ton souhait, nous nous y plierons.
-Merci, murmura-t-elle.

Elle devait constamment se souvenir de ne pas suivre son instinct, car il se trompait systématiquement.