Je ne lis plus beaucoup de fantasy pour la bonne raison que la fantasy moderne (par moderne je parle de celle des vingt dernières années), pour moi, manque cruellement de respect des règles mêmes de ce genre si particulier.
Entre autres, ce qui faisait la saveur des livres de fantasy à la
Tolkien, à savoir le folklore, est perdu au profit d'un mélange assez fade de bagarres sanglantes, effets spéciaux “sorciers” et d'amourettes dignes du pire des chick lit.
Où sont passés la généalogie détaillée des personnages, la description gourmande des énormes repas nains, les coutumes et chants et les paysages enchanteurs ? Où est cette envie, lorsqu'on ferme le livre, de pleurer parce qu'on veut rester dans ce monde plutôt que le notre ?
Je mourrais d'envie de trouver un livre de ce genre. Il faut croire qu'il existe un Dieu de la Fantasy puisque deux auteurs, coup sur coup m'ont proposé les leurs :
Antoine Bombrun avec
Les Traqueurs et
Carmen Messmer avec le maître nécromant, les deux auto-édités.
C'est de ce dernier que je vais vous parler.
Pour commencer le livre lui même est de toute beauté. Les dessins et graphismes tant intérieurs qu'extérieurs sont magnifiques. L'auteur a pris soin de dessiner des artefacts à chaque chapitre lesquels représentent chacun des héros de l'histoire et, donnent quelques indices sur ceux-ci (mais on ne s'en rend vraiment compte qu'une fois le livre lu). Quel dommage que les prix de l'édition étant ce qu'ils sont, ce livre ne puisse pas être relié.
Donc déjà vous avez en main un livre qui fleure bon la fantasy mais qu'en est t'il des personnages ?
Pour les personnages c'est juste un sans-faute. Chacun d'entre eux est doucement introduit par une petite aventure permettant au lecteur d'appréhender leur caractère, leur nature et les pouvoirs qu'ils peuvent avoir. Chaque personnage rencontre un autre personnage “secondaire” lequel nous est quelque part ressemblant ce qui fait qu'il va poser les questions que nous aurions posé sur le monde du personnage principal (comme le ferait un Sam Sagace si on reste chez
Tolkien). Bien que héros, les personnages principaux ne sont pas pour autant des “super-héros” totalement distants mais ont des sentiments nous permettant de les trouver sympathiques ou pas. Bien vu.
Le monde dans lequel va se retrouver les héros est suffisamment différent du notre pour nous permettre de faire jouer notre imagination sans pour autant être perdus. Pourtant tout y est : généalogie, rites sociaux, religions, histoire, poèmes et même le gueuleton des nains 🙂
En réalité on n'a pas l'impression que l'auteur a inventé un monde mais plus qu'elle le décrit, encore une fois comme
Tolkien d'ailleurs.
Mais là où j'ai été totalement bouche-bée c'est réellement le soin apporté à l'histoire. Contrairement à beaucoup de livres fantasy, la quête principale n'est pas évidente dès le début. En fait on ne comprend ce qui se joue que presque à la fin du livre et là, mes amis, je vous réserve une surprise de taille. Tout ce que je puis dire c'est qu'une fois le livre fermé on se pose beaucoup de questions, sur ce monde mais aussi sur le notre.
Une fois refermé, j'ai écrit à l'auteur en lui disant que, pour moi, je n'avais pas assez eu de temps en compagnie des héros et j'ai appris qu'en fait trois autres tomes font suite que je compte dévorer avec avidité.
J'ai du mal à croire que ce livre ait été écrit par un nouvel auteur. Maîtrise de l'écriture, du genre, de l'histoire, des personnages, tout y est. Pour moi c'est un sans fautes et à se procurer d'urgence si vous ne l'avez pas déjà fait.
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