J'aime beaucoup
Catherine Meurisse, son graphisme, son humour et la cohérence de son cheminement d'auteure. J'avoue l'avoir réellement découverte à la suite des attentats de Charlie car, à l'époque de sa collaboration avec cet excellent journal satirique, cela faisait un bout de temps que je les avais lâchement perdus de vue (mais pas de coeur). Abandonnant le dessin de presse suite à ce drame, elle m'avait émue et conquise avec son album
La légèreté. J'aimais sa façon à la fois instinctive et intellectuelle de s'extraire de la violence grâce à la nature et l'art. Elle poursuivait son chemin avec
Les grands espaces puis, en grande amoureuse de la peinture, en rendant hommage au grand
Delacroix.
Changement de cap mais pas d'intentions, voilà
Catherine Meurisse qui me surprend en posant ses valises et ses crayons au Japon pour, nous dit-elle, apprendre à peindre ! Et belle surprise, le Japon et
Catherine Meurisse ( deux univers que je n'associais pas du tout) , ça marche ! Ça marche tellement qu'elle-même est surprise et voit en ces paysages lointains des parallèles magiques avec sa campagne d'enfance. Hallucinations, jet-lag, trop de saké ? Que nenni, la beauté de la nature est partout et universelle à celui qui sait la voir !
Mêlant poésie et humour, promenant sa silhouette longiligne, son grand nez et ses cheveux raides (c'est elle-même qui le dit !) au milieu de paysages à couper le souffle,
Catherine Meurisse s'amuse comme une enfant qui découvre. Entre modernité et traditions, le Japon l'étonne, la subjugue, l'inspire. Et quelle bonne idée d'être accompagnée par un tanuki, facétieux esprit de la forêt (pour les fans de Dragon Ball, vous le reconnaîtrez !) à la langue bien pendue !
Bref, très bonne bd à découvrir et à contempler, et bravo à la palette d'
Isabelle Merlet qui accompagnait déjà
Catherine Meurisse dans
La légèreté (coloriste qui collabore également avec
Pascal Rabaté, un de mes auteurs de bd favoris).