Catherine Meurisse part au Japon pour trouver l'inspiration. Elle rencontre un peintre, qui lui, cherche “la” femme à peindre et les deux artistes se questionnent à travers leur culture respective. Un tanuki lui montre aussi le shodo : l'art de l'écriture, l'union du langage, de l'oeil et de la main aux sources les plus profondes de la conscience.
Même si c'est la couverture qui m'a tapé dans l'oeil, en feuilletant un peu cette bd, le style de
Catherine Meurisse ne me correspond pas trop : personnages très particuliers, limite caricaturaux et paysages, fonds beaucoup plus travaillés…mais j'ai été totalement conquise! Les dessins sont très expressifs et parfois simples et ça fonctionne tout à fait.
J'ai eu une impression de sérénité en tournant les pages. J'aime prendre mon temps et
Catherine Meurisse nous y invite. Je suis adepte de la contemplation de la nature et celle-ci porte à l'admiration, au calme, à la paix. La contempler, c'est laisser monter en soi une joie silencieuse, être réceptif aux couleurs, aux sons, aux odeurs. Alors bien sûr, ici, nous n'avons que le visuel mais il y a quelques paysages pleine page, des gros plans sur des végétaux, que je suis restée assez longtemps à regarder, à détailler. “ Je regarde la nature mais c'est elle qui semble me regarder…”
Ajoutons à cela beaucoup d'humour, un humour pince sans rire (merci au tanuki!) au milieu de propos plus profonds. On parle de “natsukashii” : la nostalgie qui désigne les beaux souvenirs qu'il fait bon évoquer, c'est un sentiment heureux contrairement à notre approche occidentale où elle est plus perçue comme un regret mélancolique. Ici, on préfère le bois au ciment, on préfère le temporaire qui, en se renouvelant tend vers l'éternel, on préfère fixer l'impermanence de la vie plutôt que ce qui reste.
Une merveilleuse découverte et un gros coup de coeur évidemment!