Cinder est une mécanicienne aussi célèbre que compétente, et pour cause, elle est un cyborg, c'est-à-dire un être humain au corps en partie mécanique. Sa réputation parvient aux oreilles du prince héritier, qui lui confie le soin de réparer une androïde visiblement très précieuse, tandis que dans une chambre du palais, l'empereur se meurt de la létumose, la maladie qui décime la Terre.
Difficile de ne jamais avoir entendu parler des Chroniques lunaires, très souvent mises en avant sur les réseaux sociaux. Aussi, quand PKJ a offert le premier tome pour l'achat de deux autres livres de sa collection, j'ai sauté sur l'occasion de découvrir cette saga.
Eeet… Je n'ai pas été convaincue. Je concède au livre qu'il partait avec un handicap, puisque je ne suis pas spécialement adepte du genre Young Adult, mais indépendamment de mes goûts, bon nombre d'éléments m'ont empêchée d'accrocher.
La dimension « réécriture de conte », pour commencer. Je n'ai rien contre les réécritures, à partir du moment où elles sont originales et pertinentes, mais là, je ne sais pas, j'ai eu le sentiment que les références à l'oeuvre d'origine, à l'exception de la marâtre et des demi-soeurs, paraissaient forcées. le véhicule couleur citrouille, le pied de Cinder… et surtout le bal.
Même si cette histoire date de plus d'une décennie, soit bien avant le Covid, on a vu avec la pandémie qu'un bal ou n'importe quel autre grand rassemblement n'est pas l'idée du siècle quand sévit une maladie dangereuse, voire mortelle (la létumose tuant irrémédiablement sa victime en l'espace de quelques jours dans le livre). Plus illogique encore : faire participer audit bal l'unique héritier du trône, au risque qu'il soit contaminé à son tour.
M'enfin, ce n'est pas comme s'il se promenait déjà incognito dans les rues bondées de la ville, son androïde sous le bras, pour rendre visite à une mécanicienne dont la voisine déclenchera les premiers symptômes dix minutes plus tard…
Malgré le fait que l'on soit dans le futur, capables de greffer des membres et des processeurs artificiels à des humains, ou de leur connecter des puces de toutes sortes… Pas de masque ? Aucune stratégie pour éviter la propagation du virus, y compris le bon sens le plus élémentaire ? Boarf, j'imagine que c'est surfait.
Le décor étant planté, passons au reste de l'intrigue. Je ne vais pas vous spoiler. Juste vous donner deux phrases que vous pourrez retrouver très tôt dans le roman. « Je suis un cyborg et je n'ai aucun souvenir antérieur à l'opération survenue quand j'étais petite. » / « On raconte que la princesse Sélène n'est pas morte quand elle était enfant, mais qu'elle est cachée quelque part. »
Voilà, voilà. Tant de suspens que j'en frémis, pas vous ? L'auteur nous tiendra brillamment en haleine jusqu'aux toutes dernières pages et sa grande révélation finale qu'on ne voyait pas du tout venir. Oh, quel coup de théâtre, j'en suis encore sous le choc !
Plus sérieusement, je n'en peux plus du cliché du protagoniste élu / héritier caché / immunisé contre les maladies / unique en son genre (quand ce n'est pas tout ou presque à la fois). Ni de celui de la jeune fille pour qui le prince / autre personnage majeur qui n'aurait jamais dû poser les yeux sur elle mais qui le fait quand même, aura un coup de foudre au premier regard, envers et contre tout.
Kai n'est pas un personnage désagréable (j'ai eu plus de mal avec Cinder et son obstination parfois limite incohérente à lui dissimuler le fait qu'elle était un cyborg), et le côté futuriste et politique de l'oeuvre n'est pas inintéressant non plus, mais ce roman pâtit beaucoup trop à mon goût de sa surabondance d'éléments éculés (et de quelques autres absurdités).
Je ne le déconseille pas (vu son immense succès, c'est la preuve que beaucoup de gens ont su l'apprécier et que d'autres l'apprécieront encore), mais pour ma part, je ne pense pas que je poursuivrai les Chroniques lunaires.
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