La saison de l'ombre

Ambitieux et innovant de se mettre du côté des peuples qui virent disparaître les leurs, sans avertissement ni guerre déclarée...

C'est le premier livre de Léonora Miano que je lis. J'ai beaucoup aimé l'écriture, très poétique, envoûtante, qui distille une atmosphère assez mystérieuse. le point de vue sur l'esclavage est inattendu et poignant puisqu'il est perçu par ceux, et celles surtout, qui restent, à qui ont été arrachés un mari, un fils.

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Décroché au bout de 70 pages...

Le plaisir de lecture ne fut pas à la hauteur de l'histoire..
S'ajoute à la difficulté du vocabulaire, la multiplicité de personnages dont les noms sont proches (Mukano, Mutango, Mutimbo, Ebeise, Ebusi,Eyabe, etc) ; la lecture me fut difficile et nécessita une concentration constante.
Ayant interrompu ma lecture quelques jours, j'ai dû reprendre le livre à la première page.
Pourtant l'histoire est belle, originale et permet de nous faire vivre ce que fut la souffrance de ces peuples du temps de la Compagnie des Indes.

Hommage aux disparus, aux victimes de la traite négrière, longue plainte pour les sortir de l'abandon et de l'oubli. Grand écrivain, son écriture distancée cette fois qui se prête sans doute à cette "saison de l'ombre" m'a parfois un peu ennuyée.

Ce roman se situe en Afrique subsaharienne, dans le clan Mulungo.
Ce roman puissant demande au départ un effort de lecture car les noms des personnages sont complexes...mais si l'on passe cette difficulté, on pénêtre dans un roman mystérieux puissant, des hommes disparaissent ...J'ai été impressionnée par le rôle des femmes dans ce clan, elles sont fortes, résistantes, courageuses, n'hésitent pas à braver les dangers de l'inconnu pour partir à la recherche des disparus. Magnifique.

De l'ombre à la lumière... Léonora Miano décortique sous sa plume la face cachée de la traite négrière. Y pénétrer s'avère intense, parfois compliqué. On se cogne à une écriture stylisée, élégante et désarmante de richesses.
Pourtant au fur et à mesure que nos pas avancent dans cette Afrique subsaharienne, nous sommes comme happés par l'horreur de ce drame à peine voilé.
Une profondeur, une richesse qui révèlent la noirceur que toute humanité peut cacher en elle.