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3,8

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Malgré les critiques élogieuses sur ce roman, j'avoue que, en ce qui me concerne, je suis d'un avis mitigé.

Mukano est le chef (le janea) de la tribu des Mulongo qui a élu domicile en Afrique subsaharienne, en plein milieu des terres. Autant dire que celle-ci ignore tout de ce qui s'étend autour d'eux et ignorent même l'existence de l'océan, qui n'est pourtant pas bien loin. Les seules relations que les Mulongo entretiennent avec le monde extérieur est celles qu'ils ont avec la tribu la plus proche d'eux, celle des Bwele avec qui ils ont toujours eu des relations cordiales, mais se limitant à des relation commerciales cela dit. Cependant, un beau jour- non pas un jour ordinaire puisqu'il s'agit du jour où un grand incendie s'est répandu sur tout le village-, une ombre plane sur le clan Mulongo car douze hommes ont disparu, dix fils aînés de familles et deux homme d''âge mûr. Les dix mères dont les fils aînés se sont, comme volatilisés dans la nature, sont immédiatement mises à l'écart et appelés dorénavant "Celles dont les fils n'ont pas été retrouvés". Dans un monde où la magie est omniprésente, où les rêves sont on ne peut plus importants, il est vital, pour les autres du clan, de les isoler dans une case commune afin que le malheur ne se répande pas autour d'eux, d'autant plus que Mundene, le ministre des cultes, fait part des douze hommes disparus.
Eyabe, elle, bien que n'étant pas entièrement convaincue que son fils ne soit pas mort (la preuve étant qu'elle s'est coupée les cheveux en signe de deuil), elle décide, sans consulter les ancêtres ni même les hommes du village, de partir à la recherche de celui qui lui manque et qu'elle désespère de revoir un jour. Seule Ebeise, la femme du ministre des cultes, est dans la confidence. Aussi, s'engage alors pour toutes ces femmes qui vivent dans un monde où les femmes ont rarement droit à la prise de décisions, une lutte interminable pour savoir ce qui est arrivé à leur progéniture.

Le janea, accompagné de sa garde personnelle, a lui aussi entrepris une expédition afin de découvrir où sont passés ceux qui n'ont pas été retrouvés.
Parviendra-t-il à déceler ce mystère ? Et si oui, les conséquences ne s'avéreraient-elles pas encore plus dramatiques que ce qu'elles ne laissaient présumer ?

Un roman très bien écrit, certes, mais qui est parfois difficile à suivre (non pas tant en raison du vocabulaire employé puisqu'un lexique se trouve en fin d'ouvrage) mais plutôt en raison des noms qui ne sont pas évidents à retenir car certains se ressemblent tant que l'on finit à ne plus savoir qui est qui. le lecteur (enfin je parle toujours pour moi, bien sûr) parvient néanmoins assez facilement le coche mais toujours est-il que je n'ai pas vraiment accroché avec cette lecture bien que celle-ci soit fort enrichissante ! A découvrir !
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Dans une tribu africaine, un incendie se déclare et de jeunes hommes disparaissent.
Leurs mères, « Celles dont les fils n'ont pas été retrouvés », sont isolées dans une case.
Le chef du clan part dans la tribu voisine chercher des explications. Trois femmes veulent comprendre, malgré leur isolement imposé.
Avec une écriture parfaitement maîtrisée, comme une lente mélopée, l'auteur nous fait revivre le début de la traite des noirs.
Elle traduit à la perfection le mysticisme, les croyances et les ignorances de cette tribu.
Mais…., mais …….. je me suis un peu perdue dans les noms aux consonances si proches.
Dans le clan « muongo », les hommes s'appellent « Mukano, Mutango, Mukimbo…. »
et les femmes « Eyabe, Ebeise, Ekesi…… »
Cela rend un peu difficile la lecture de ce roman déjà complexe et m'a empêchée de le savourer sereinement.
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Il y a quelques mois, j’avais eu le plaisir d’assister à une lecture par Léonora Miano de ses prochains livres (parus depuis) au musée Dapper, occasion pour moi de découvrir cette auteure et d’acheter « la saison de l’ombre » que je viens de terminer.
Me voilà donc plongée dans la saison de l’ombre, celle où les femmes dont « les fils n’ont pas été retrouvés » sont mises à l’écart dans une case loin du village. Car devant l’incompréhension des hommes il faut bien des coupables et bien évidement celles-ci sont toutes désignées. Mais c’est sans compter sur la force de certaines d’entre-elles, ces femmes qui veulent comprendre, découvrir, savoir où sont passés les douze hommes qui n’ont pas été retrouvés à la suite du grand incendie qui a ravagé une partie du village.
Léonora Miano nous embarque au loin, dans les croyances et l’ignorance, dans les habitudes et les coutumes, dans le mysticisme animiste, aux côtés des hommes médecine ou des chefs de tribus. Elle situe son histoire dans l’époque et les lieux de la traite subsaharienne et de l’esclavage, vus pour une fois non pas au travers de nos regards d’européens, mais bien de l’intérieur par les peuples africains qui les ont vécus au plus intime, en étant soit les complices des étrangers aux pieds de poule, soit leurs victimes. Mais tous sont toujours finalement victimes de la cupidité, de l’inhumanité, de l’ombre qui apparait en cette saison et qui s’est avérée si sombre pour tant d’hommes et de femmes. Et chacun peut ici s’identifier à tout ou partie de ces vies, de ces émotions, de ces aventures humaines terribles qui font que la vie de chaque individu constitue au final l’histoire profonde d’un pays ou d’un continent.
C’est un très beau livre très bien écrit, mais qui est un peu ardu à suivre. Je me suis longuement perdue dans ce texte, en particulier du fait de ces prénoms aux consonances tellement similaires, les hommes sont Mukano, Mutango, ou Mukimbo, les femmes Eyabe, Ebeise, Ekesi, j’ai donc relu plusieurs fois quelques paragraphes pour comprendre et c’est dommage car cela nuit à la fluidité de l’histoire et au rythme de la lecture. Je me suis interrompue souvent mais j’ai finalement terminé le roman et apprécié l’écriture et le rythme de l’intrigue et surtout la force de ces femmes qui doivent lutter pour affirmer leurs droits, leur place dans leurs tribus, et leur liberté d’exister.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une tribu africaine à une époque qu'on imagine lointaine est en proie au doute et à la peur après le grand incendie qui a ravagé une partie des cases et la disparition inexpliquée de 10 jeunes garçons et deux anciens au même moment.
Les mères de ces jeunes sont mises à l'écart de la communauté dans une case commune et l'incertitude règne.
Les palabres des anciens tournent en rond et le vieux chef décide finalement de partir à la recherche de réponses dans le village voisin avec quelques hommes.
Les raisons qui ont poussé ces tribus considérées comme amies à attaquer le village et à enlever ces hommes sont simples et évidentes pour nous: fournir de la marchandise humaine aux blancs négriers.
Mais cette petite tribu vit repliée sur elle-même par souci de protection, les esprits sont présents dans chaque événement incompréhensible et le rêve fait partie de la vie , ou même, est la vie quand ce qui arrive est inhabituel.
Ces gens , restés dans un monde peuplé de croyances , sont projetés avec violence dans le réel.
L'anéantissement aurait pu être total après la destruction du sanctuaire des ancêtres mais grâce à une jeune mère et à une matrone obstinées, ce livre finit sur une note d'espoir!
Une très belle plume qui a été récompensé par le Prix Femina .

Mais comme Cicou j'ai eu un peu de mal avec ce roman,le cheminement est lent, les prénoms se ressemblent beaucoup ce qui m'a souvent égarée et a gênè la fluidité du récit.
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Douze hommes du clan des Mulongos ont disparus au cours de l'incendie qui a ravagé le village trois semaines plus tôt. Chacun s'interroge: sont-ils morts ? Que faire de leurs épouses ? Qui est responsable ? Faut-il partir à leur recherche ?
La forme du livre n'est pas sans rappeler "La mort du roi Tsongor" (Laurent Gaudé).
Mais c'est plus un roman historique qu'un conte philosophique. Ce récit fort et nécessaire nous raconte cette tranche terrible de l'histoire du peuple africain: la traite des noirs et l'esclavage. Ce livre est émouvant, édifiant, mais j'avoue avoir été souvent perdue dans les personnages, les noms n'étant pas familiers, ce qui me rendait parfois la lecture un peu laborieuse.
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Prix Femina 2013, une plongée dans la vie rurale Africaine confrontée à la traite négrière. L'auteure nous fait partager la vie d'un village à la suite d'un incendie et de la disparition inexpliquée des leurs. Nous vivons l'évènement au rythme des ressentis et des réactions. Nous observerons une description très précise des traditions qui animent la communauté et les interactions entre les différentes communautés qui vivent dans la région.
Je conseille de ne pas se laisser décourager lors de la lecture du premier chapitre qui s'attarde sur la douleur des mères, vous ne serez pas déçus.
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Le récit se passe en Afrique, il n'y a pas d'indices pour situer l'époque, mais on le devinera par la suite.
Dix femmes sont rassemblées, consignées dans la case commune, mises à l'écart du village car leur douleur dérange l'ordre public. Leurs fils aînés ont disparu lors d'un incendie criminel du village. Elles se sentent coupables, elles ne comprennent pas pourquoi l'esprit de ces garçons ne se manifeste pas. Certaines essayent de communiquer avec l'esprit de leur fils pour le retrouver.
La Traite transatlantique est un événement immémorial, Léonora Miano s'est interrogée pour savoir ce qu'il en reste comme souvenance actuellement en Afrique.
Il est question de mémoire, de l'importance du nom des disparus. Trois femmes se mettent en recherche pour les retrouver.
Eyabe marche jusqu'à la cote Atlantique où elle comprend ce qui s'est passé.
Ebusi, au risque de la folie, rentre dans sa mémoire et dans ses rêves pour appeler son fils disparu.
Ebeise, l'ancienne, assume ses responsabilités lors des passages entre la vie et la mort
Telle l'ombre qui plane au-dessus du clan, le titre : La saison de l'ombre est justement très sombre, mais de nouvelles saisons succéderont à cette sinistre saison.
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D'habitude, ce n'est pas le genre de livre que je lis, mais là, j'ai été agréablement surprise.

D'après ce que j'ai vu, on aborde rarement le thème de la traite des esclaves de ce point de vue-là, celui de ceux qui sont resté derrière et ont désespérément essayé de comprendre le pourquoi, le comment… Celui des conséquences sur les peuplades africaines. Et déjà rien que pour cela, ça en valait la peine.
L'auteur a une façon d'écrire très particulière, que j'aime beaucoup. Très… naturelle. J'ai mis un peu de temps à m'y habituer, à comprendre toute la profondeur de cette histoire, de cette écriture. J'étais chaque personnage. Et, j'avais beau savoir, j'avais beau me douter, c'était comme si j'en savais aussi peu qu'eux. Comme si, moi aussi, je cherchais des réponses. Les détails expliqués sur les coutumes de ce peuple rendaient l'histoire particulièrement réelle et vivante à mon esprit.

Un bon livre, vraiment.
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Ce roman est audacieux à plus d'un titre : il est écrit par une Camerounaise, Léonora Miano, et décrit l'irruption de l'esclavage dans l'Afrique subsaharienne, vu de l'intérieur de la société africaine de l'époque. le roman se déroule quelque part à l'intérieur des terres, dans le clan Mulongo. Des fils aînés de ce clan ont disparu tandis que leurs mères sont mises à l'écart et regroupées .Elles seront nommées, tout au long du récit, celles « dont les fils n'ont pas été retrouvées »
Les membres de ce clan Mulongo s'interrogent pour conjurer tout danger futur ; ainsi Eyabe, l'une des membres de ce clan propose-t-elle : « Nous allons fermer les yeux, nous serrer les uns contre les autres, marcher à petits pas pour passer la porte .Une fois que nous serons toutes sorties, je donnerai le signal .Nous rouvrirons les yeux ensemble. »
Très vite, les membres du clan vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, ont capturé leurs fils et les ont vendus aux étrangers, ces hommes venus du Nord par les eaux.

Au bout de cette découverte, c'est l'esclavage qui est décrit et se dévoile aux yeux du lecteur, du point de vue de l'autochtone : « Les jours passants, je m'affaiblissais. La colonne ralentissait par ma faute, sans s'arrêter toutefois. La mort m'opposait un refus catégorique. Elle m'a laissé arriver avec mes frères, au terme de cette longue route. (…)Enfin, on nous a ramenés dans la bâtisse blanche. L'océan rugissait en se jetant sur le sable (…) Jamais nous n'avions imaginé une telle étendue d'eau. Depuis notre geôle, nous en observions la reptation, les cabrements, à travers une crevasse. »
On le voit, c'est le départ vers les navires négriers qui est décrit, ce « monde d'en bas »vers lequel les « étrangers au pied de poule » font basculer les captifs.

L'originalité et la force de ce roman résident dans le point de vue choisi pour la description de l'instauration de l'esclavage : celui des Africains, le fonctionnement de leur société, la place des ancêtres admirablement évoquée à la fin du roman ; et dans le mode de narration : un discours allusif, au départ puis de plus en plus éloquent et précis, préparant le lecteur à se confronter à la saison de l'ombre, cette mise en captivité multiséculaire d'un continent
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Beau roman. On y découvre le versant intérieur du racisme africain avec des peuplades qui se disputent le leadership qui en fera les interlocuteurs privilégiés du colon blanc. de quoi faut-il s'insurger ? de la ruse de l'occidental à l'endroit des autochtones ou de la radicalité de ceux-ci envers leurs congénères ?
On serait tenté d'affirmer que l'auteure les renvoie très justement dos-à-dos.
Est-ce la perception de tous les lecteurs ?
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