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3,81

sur 234 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La traite negrière, sujet lourd que Leonora Miano decide de conter avec une mise en lumière de tous les acteurs (histoire de les responsabiliser) et des victimes.

Et je ne le savais pas, mais j'ai lu dans une thèse que ce livre peut etre considéré aussi comme un thriller historique (effectivement, il y a en fond une mère qui enquete pour retrouver son fils)
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Malgré le sujet et le fait que ce roman a obtenu en 2013, le Prix Fémina, je ne suis pas arrivée à me passionner autant pour cette lecture comme je l'avais fait pour ses deux précédents romans.

Voici l'histoire.
Dans un village du Cameroun, où vit le clan des Mulongo, au début de la traite des noirs, un terrible incendie trouble la tranquillité des lieux en pleine nuit. Au petit matin, les habitants découvrent que les fils ainés à peine initiés de dix familles, ont disparu, ainsi que deux hommes importants du village.
Afin d'éloigner le mauvais oeil, les mères des fils qui ont disparu sont rassemblées dans une maison à l'écart de leur famille. On les surnomme désormais "celles dont les fils n'ont pas été retrouvés".
Mais les femmes se rebiffent car, comment peuvent-elles faire le deuil de leurs enfants puisqu'elles ne peuvent pas appliquer les rites habituels réservés aux défunts.
Elles veulent donc savoir si leurs garçons sont morts ou vivants.
Après avoir réuni le Conseil, un petit groupe de villageois, accompagnés de trois des mères parmi les plus courageuses, et du chef de clan, décident de quitter le village et de s'éloigner des ancêtres et de leurs croyances pour tenter de savoir ce qui est arrivé aux hommes de leur communauté.
Ils vont découvrir que les responsables sont les Bwele, leurs voisins, avec qui ils entretenaient jusqu'à présent des relations cordiales. Ils ont vendu les jeunes de la tribu aux étrangers venus par la mer, pour contenter leur reine, avide de pouvoir et d'argent.

Le fait que l'auteur ait voulu raconter cette histoire d'enlèvement de l'intérieur, du point de vue des opprimés, donc du peuple africain, est très intéressante.
Je suis toujours enchantée de découvrir les romans primés par le Femina.
Mais je l'avoue j'ai eu du mal à finir ce roman, ce qui est rare chez moi, surtout avec un auteur aimé. Heureusement la curiosité, l'envie de savoir le fin mot de l'histoire l'emporte toujours, même si ici ce n'était pas forcément le plus important, vu que nous savons déjà à qui ont été vendus ces jeunes hommes du village...et ce qu'ils sont devenus ensuite.
J'ai aimé me passionner pour la culture de ce peuple, admirer ces femmes fortes, les rites, les croyances, mais j'ai souvent abandonné ma lecture pour la reprendre plus tard. Ce n'est pas un livre que l'on peut lire d'une seule traite ou alors ce n'était pas le bon moment pour moi pour le faire. C'est un texte très littéraire qui a plusieurs niveaux de lecture et qui demande une certaine concentration.
De plus, il y a beaucoup de répétition, des mots dont la signification est à rechercher dans le lexique à la fin du livre.
La lecture est rendue encore plus ardue à cause des noms donnés aux personnages qui sont très proches. Je vous donne un exemple : les hommes s'appellent, Musima, Mukano, Mutango, Mutimbo, Mukimbo, Mundene, et les femmes Ebeise, Ebusi, Eyabe, Ekesi, Eleke...
D'un autre côté, le fait que les noms se ressemblent tant, donne à l'histoire un caractère universel...qu'importe leurs noms finalement. Ils ne sont que les instruments d'une grande machination...exploiter l'humanité a toujours existé et on ne peut pas dire que de nos jours ce soit tellement différent, tout le monde sait que l'esclavage moderne existe encore même s'il revêt un autre visage à cause de la mondialisation.
A noter Léonora Miano est une écrivaine très engagée qui mérite d'être lue et connue. Elle se bat pour parler de la condition des femmes africaines, ou pas, et pour la francophonie. Elle a obtenu de nombreux prix et depuis janvier 2014, elle a été nommée au grade de Chevalière de l'ordre des Arts et des Lettres.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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LA SAISON DE L'OMBRE de LÉONORA MIANO
Très beau roman sur l'Afrique pré coloniale au moment de l'arrivée de la traite. Une tribu vit au voisinage d'une autre et pense que le monde s'arrête là. La disparition d'enfants mâles et l'incendie des cases va remettre en question toutes leurs certitudes. Clairement africo centré ce livre bien documenté décrit fort bien les rites et coutumes l'importance des rêves . Pas facile à suivre en raison des noms très voisins des protagonistes j'ai trouvé cette lecture très riche décrivant la fin d'un monde et des illusions.
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Au début, la lecture est un peu difficile à cause des noms de consonance quasi similaire : dans le clan Mulongo, les femmes s'appellent Eyabe, Ebeise, Ekesi ..., les hommes se nomment Mukano, Mutango, Mukimbo ...
À cela il faut ajouter du vocabulaire douala, ainsi qu'une écriture surprenante, car les dialogues sont en italiques à l'intérieur de la phrase.

Puis, on s'habitue et on perçoit la petite musique de l'auteure, qui veut raconter la culture précoloniale.
La capture pour la traite négrière est abordée du côté africain et non pas du point de vue européen et commercial. C'est très courageux que de raconter que les populations côtières, allaient attraper et asservir ceux de l'intérieur pour les vendre.
Léonora Miano, d'origine camerounaise, nous fait découvrir l'Afrique des croyances, de la superstition et de la sorcellerie et donne la parole aux témoins.
Un livre très enrichissant.
On estime à environ 12 millions le nombre d'Africains capturés.
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La plupart des livres sur l'esclavage, la traite des noirs... (du moins ceux que je connais) commencent soit à l'arrivée aux USA, soit lors du trajet dans les cales des bateaux des négriers. Ici ce n'est pas le cas. Nous restons en Afrique où la disparition inexpliquée de membres de leur famille, de leurs amis, de leur tribu pose des questions. L'auteur excelle à rendre l'atmosphère de ces tribus africaines, de leurs coutumes, de leur culture, l'influence des songes, des morts... Très beau et intéressant roman.
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Ce roman est très intéressant sur un plan historique, anthropologique et politique. Il présente la situation africaine du temps de l'invasion et de la spoliation par les Européens, mais non pas du point de de ces derniers, mais de celui des victimes. Cependant de régulières longueurs alourdissent le récit, et au fur et à mesure j'ai zappé de nombreuses pages consacrées à l'état d'esprit des protagonistes. Malgré cela la travail de Léonora Miano apporte de réels éclairages sur la situation pré coloniale, et donne un visage et une voix aux victimes du génocide africain.
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En Afrique subsaharienne à l'époque précoloniale, un peuple pacifique, baigné dans ses croyances ancestrale, découvre la réalité de la traite des noirs.
Ce roman nous plonge dans une autre dimension, au coeur du clan mulongo. La première partie, qui peut paraitre bien lente, nous permet de cerner la mentalité mulongo, de s'imbiber de ses rites, de ses croyances et de son mode de pensée. le reste du roman, comme l'histoire, s'accélère… les Mulongo essaient, tant bien que mal, d'appréhender cette nouvelle réalité ! C'est à travers leurs yeux que nous découvrons cette page de l'histoire africaine.
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Pour apprécier pleinement "La saison de l'ombre", le lecteur va devoir accepter de se laisser envoûter par la magie africaine et guider par les esprits. Avec ce titre, je découvre Leonora Miano, auteure d'origine camerounaise, et cette lecture a comblé pleinement mon "envie d'Afrique" du moment.

"La saison de l'ombre" s'est abattue sur le peuple Mulongo. En même temps qu'un incendie inexpliqué détruisait une partie de leurs habitations, douze hommes parmi les leurs disparaissaient mystérieusement. Par peur que le mauvais oeil ne s'étende à la communauté, les mères des dix jeunes garçons disparus (les deux autres étant des anciens du clan) sont isolées ensemble dans un bâtiment, placées en quarantaine. N'ayant pas de corps à pleurer, le deuil leur est interdit. Devant les incertitudes du Conseil des Sages quant à la conduite à tenir, l'une d'elles, Eyabe, va braver l'interdiction de sortir et partir seule à la recherche du corps de son fils qu'elle pense décédé, afin de lui rendre les derniers hommages et qu'il puisse enfin rejoindre de monde des esprits. De son côté, Mukano, le chef du clan, accompagnés de ses gardes, décide d'aller quérir des informations auprès de la tribu voisine des Bwele qu'il considère comme amie.

Leonora Miano nous offre un magnifique texte empreint des mystères et des croyances africaines pour nous donner une nouvelle vision de la traite négrière : celle des familles qui ont vu disparaitre un des leurs et qui vont découvrir ces étrangers venus du Nord prélever sur place des marchandises humaines, avec la complicité de certaines tribus locales. L'auteure nous décrit dans une langue puissante le quotidien, les coutumes et les croyances de cette communauté primitive d'Afrique Centrale, qui va assister à la disparition de son monde préservé. Mais c'est surtout un bel hommage aux femmes qu'elle rend puisque ce sont elles qui face à la fatalité, vont prendre leur destin en mains.
C'est une lecture qui se mérite car il faut passer outre les difficultés du texte : mots en langue locale (glossaire à la fin), similitude des prénoms des protagonistes, termes très imagés... mais les embûches du chemin n'empêche pas que le voyage soit beau. Un Prix Femina 2013 bien mérité et une belle leçon d'espoir finale malgré tout. 15/20
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Léonora Miano s'est donnée un mandat juste, celui de raconter la traite négrière vue de l'intérieur par ceux qui en ont souffert, les habitants des communautés d'Afrique sub-saharienne. Un roman historique bien documenté et bien construit autour d'hommes et de femmes ayant toujours vécu en harmonie avec leurs voisins, commerçant et échangeant sans acrimonie. Soudain, un incendie se déclare dans le village et treize hommes dans la force de l'âge disparaissent sans laisser de traces. Commence alors une quête éperdue de la vérité, sans repères connus pour analyser un tel événement inattendu et inexpliqué. J'ai réellement compris et senti le désarroi de ces villageois face à l'inconnu du monde extérieur et face à la perte ressentie d'un univers dont ils connaissaient les contours et la finitude et qui se désagrège littéralement sous leurs yeux. Un prix Femina bien mérité.
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Dix jeunes d'une tribu africaine sub-saharienne, les Mulongo, et deux adultes disparaissent à la suite d'un grand incendie. Où sont ils? Tout le clan s'interroge, leurs mères ou épouses en pleurs sont écartées et ne participent plus à la vie du clan, "leur douleur sera contenue en un lieu clairement circonscrit et ne se répandra pas dans tout le village". Elles doivent être purifiées afin de ne pas porter malheur au groupe : en effet, "après ce drame on n'a pas fait les sacrifices que les circonstances méritaient". Les superstitions régissent la vie du clan.

Les femmes crient leur douleur, tout le clan essaye de comprendre et de se protéger de ce malheur. Les uns partent visiter leurs voisins les Bwele, une mère quant à elle va à la rencontre des peuples de l'eau. Tous comprennent que les Bwele avec lesquels ils vivaient en bonne intelligence ont capturé leurs enfants pour les échanger contre des tissus, des bijoux, des armes. Plusieurs tribus s'associent en effet pour capturer et vendre les jeunes aux 'hommes aux pieds de poule ', ces étrangers venus du Nord.

Un roman sur un aspect de l'esclavage non traité par la littérature. Plusieurs grands romans de Beloved à Racines ont décrit dans le détail la souffrance des esclaves. Celui-ci nous fait vivre la vie de ceux qu'on oublie : ceux qui sont restés dans l'incertitude de l'attente, dans l'angoisse de la disparition, l'angoisse des mères, les superstitions et croyances dues à la culture africaine, les luttes d'influence au sein du clan, les guerres tribales et la recherche de la suprématie par les armes, les interrogations face à ces grands bateaux. Un roman qui, aussi, montre du doigt la part de responsabilité de l'Afrique dans l'esclavage, la part de responsabilité de certaines tribus, ayant tout à gagner en vendant aux trafiquants les hommes, les femmes et enfants des clans voisins

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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