Le Moulin du Louvre, s'il n'est pas de qualité plus haute, est du moins mieux composé, plus complet, d'une facture plus personnelle ci nous parait de tout point le chef-d'oeuvre d'Hobbema. Le motif est emprunté à la contrée qui l'a inspiré le plus souvent, mais la disposition en hauteur qu'il a adoptée ici présente ce motif sous un aspect original et renouvelle en quelque sorte la donnée. Le groupe des arbres du premier plan se détache vigoureusement sur le ciel et leur silhouette, découpée avec une fermeté et une netteté extrêmes, encadre très heureusement l'horizon éclairé par un soleil radieux. Sous cette vive lumière, les moindres détails sont précisés d'une touche incisive et nerveuse, souple cependant et appropriée aux objets que l'artiste veut représenter.
Il n'était pas rare alors de voir les peintres figurer dans des expertises ayant pour objet d'estimer les tableaux faisant partie de successions ou acquis par des amateurs qui avaient lieu de suspecter, après la vente, leur authenticité. Convoqués à cet effet en présence d'un notaire, ils donnaient leur avis sur la valeur des peintures comprises dans des inventaires, ou sur le bien fondé de leurs attributions.