Fragments d'éternité, tome 4 : Londres, 1946

Que dire sur ce roman sans m'étaler pendant des heures en compliments que vous finirez par ne plus croire ? Pour faire court, sachez que Sève Mikan est un vrai coup ce coeur. Et j'emploie à dessein son nom plutôt que le titre de son livre, car ce coup de coeur va au delà de sa plume, vous comprendrez pourquoi un peu plus loin...
Avec la série Fragments d'Éternité, on voyage de par le monde et à travers les siècles. Mais on navigue aussi dans les eaux troubles des sentiments naissants, dans la passion des coeurs amoureux dont le destin n'a rien d'un long fleuve tranquille... C'est si compliqué d'aimer un autre homme à ces époques où être inverti est un délit ! Et l'auteur nous fait pénétrer de façon grandiose dans ces mondes lointains où les hommes se cachent et trouvent des subterfuges pour ne pas être séparés de l'être aimé.
Ici, Sèverine nous emmène à Londres où Benjamin, jeune étudiant d'Oxford se découvre un amour irrépressible pour Seán, forain à ses heures perdues et irlandais de surcroît. Nous sommes en 1937 et l'amour entre hommes est passible de prison.
Sans compter la guerre qui approche sans faire de bruit.
L'auteur, avec son talent indéniable pour conter les histoires, nous malmène au gré du temps qui a fait son oeuvre, entre passé exaltant et présent pathétique, pour nous offrir un récit touchant et poignant. Grâce à des descriptions savamment dosées, on est là-bas, dans ce Londres de la fin des années 30. On respire son atmosphère, on touche les costumes de l'époque, on sent le parfum enivrant de la fête foraine et on entend les grincements des chevaux mécaniques (d'autant mieux que j'ai eu la chance de visiter il y a peu de temps le musée des Arts Forains... une pure merveille, soit dit en passant...)
1937, l'année de tous les possibles mais aussi année de la déchirure; celle de la rencontre, de la découverte et de la passion mais aussi celle de la perte inéluctable.
1946, presque dix plus tard, la guerre a poussé son dernier cri et nous retrouvons Benjamin, patron d'un dispensaire mais seul. Si seul… Que s'est-il donc passé pour que ces deux jeunes hommes si terriblement amoureux, se retrouvent séparés et le coeur en perdition ?
J'ai adoré cette histoire, comme j'avais déjà adoré Paris, 1899, que j'ai tout à coup très envie de relire ! Et comme j'adore écouter Sèverine Mikan qui, je pense, est capable de parler pendant des heures des sujets qui la passionnent !! Et autant vous dire que je peux l'écouter, et l'écouter encore, tant elle est experte dans l'art de raconter. Avec ses mots, sa poésie et sa verve. On savoure quand on est en face d'elle et on déguste lorsque l'on tient son bel ouvrage entre les mains. Et toute cette passion, pour l'Histoire, les histoires et pour l'humain, elle la tient au creux de ses mains et nous l'offre pour notre plus grand plaisir dans ce récit captivant, au travers de ces deux jeunes hommes tellement touchants et attendrissants.
Alors si vous ne craignez pas de verser plusieurs fois votre petite larme, si tomber irrémédiablement d'amour pour cette plume ne vous effraie pas et si vous êtes prêts à embrasser la petite histoire dans l'Histoire, au gré de passions naissantes et de sentiments éternels, vous êtes au bon endroit. Il ne vous reste plus qu'à retenir votre souffle, vous jeter entre les pages de ce roman et... savourer.
Savourer les Fragments d'Éternité que nous offre Sèverine Mikan et son talent...

Une très bonne découverte. Un roman acheté au détour d'un salon face aux superbes échos que j'en avais. J'en espérais beaucoup, et je n'ai pas été déçue du tout. Non seulement le travail sur l'Histoire est impressionnant, mais la plume poétique couplée de personnages travaillés font de ce livre, un livre magnifique.

Nous suivons le quotidien de Benjamin, médecin de guerre au coeur lacéré. Ses évasions dans ses souvenirs incarnent son refuge, et il nous y invite. On le retrouve alors en tant qu'adolescent ; jeune qui se cherche. Sauf que c'est Seán qu'il trouve. Seán et ses yeux de félin, son sourire séducteur et ses paroles de poète. Quand ils sont séparés, ils n'espèrent qu'une chose, se retrouver. Mais que peut-on espérer après neuf ans ? Après les affres de la guerre ?

Les personnages très bien travaillés, reconnaissables et avec leurs personnalités. J'ai eu un faible pour Seán, sa façon d'être et de voir le monde, même si Benjamin a une évolution intéressante. Mention spéciale pour Violette, cette femme juste incroyable, mais aussi pour George. Mon seul regret avec ces personnages secondaires, c'est de ne pas les avoir vus plus souvent. J'aurais aimé les connaître davantage, avoir plus de développement, mais c'est l'intrigue est centrée sur ces deux amants qu'on peut croire maudits.

L'intrigue est réussie, le suspens est présent et l'émotion aussi. Jusqu'au bout, on espère, on patiente. On lit en diagonale parce qu'on croit, comme Ben, que le moment est arrivé. On enrage avec lui, on sourit quand lui le fait. J'étais dubitative sur la construction narrative, notamment parce que j'avais peur qu'il manque d'action, de mouvement, mais au final, je n'ai pas été déçue. Je reconnais qu'il m'a fallu un peu de temps pour m'immerger dans l'histoire. Mais après, je n'en ai pas décroché.

La plume est dosée, très en accord avec l'époque du roman. On sent que les mots sont recherchés, dosés ; les tournures de phrase aussi. La poésie est présente, mais suffisamment mesurée pour taper fort là où il le faut. Elle a fait de ce roman, un roman percutant, violent comme l'est l'amour dont Ben est « victime » ; farouche, imprévisible, euphorique et destructeur.

J'ai beaucoup apprécié ma lecture. Merci à l'autrice pour l'histoire de ces deux hommes, mais aussi pour le travail fourni dans la documentation historique. Je recommande ce livre aux friands de romance teintée de psychologie et de suspens, et même à ceux.celles qui ne lisent pas d'historique : tout y est très bien décrit et accessible !

Je remercie les éditions Milo, l'auteure pour l'envoi et pour leur confiance.

L'auteure nous plonge ici dans une romance historique. Nous allons tantôt être dans le passé tantôt dans le présent. Benjamin médecin va nous plonger dans ses souvenirs.

L'histoire va se passer entre 1937 où il va faire la rencontre d'un jeune irlandais et 1946. où il est devenu médecin et est rongé par l'espoir, la tristesse, le désespoir.

Sean travaille dans une fête foraine et sa rencontre avec Ben va venir bouleverser son quotidien. Mais ils sont issus de 2 mondes diamétralement opposés et en plus aimer un homme est passible de la prison.

Cette romance est une pépite. Je n'ai certes pas lu les 3 autres tomes mais ça n'a pas dérangé ma lecture.

L'auteure nous embarque dans cet univers historique. J'avais l'impression d'être dans un film en noir et blanc avec l'ambiance de cette époque. Les descriptions sont justes magnifiques.

2 adolescents que tout oppose sauf l'amour qu'ils vont se porter. Des contraintes liées à son statut peuvent devenir étouffantes mais Ben sait ce qu'il veut même s'il n'y connaît pas grand-chose. Une chose dont il est sûr malgré les barrières, les obstacles , il ne cessera jamais d'aimer.

Une histoire poignante, bouleversante qui mérite d'être lue.

J'ai aussi commencé la série des Fragments d'éternité. Dans le désordre... c'est un vrai défi d'écrire en français un roman... "anglais"...
J'apprécie beaucoup les notes historiques, la bibliographie, (Evelyn Waugh, le Londres queer), ce sont des romans qui conviendraient bien, je pense, pour la jeunesse. Et pas seulement.
L'écriture est littéraire, poétique même, très soignée...

Et Londres 1946 se déroule en deux temps. En 1946, après la guerre, après le Blitz. le héros se rappelant son année 1937, à Oxford. L'année d'une rencontre marquante.

J'ai pensé à Maurice, (de E.M Forster), naturellement, au début du roman, mais les personnages sont très différents et vivent à une époque différente. Il y a des personnages sympathiques (Violet Mc Muir, un/une serveur.serveuse de pub...)

Cela me rappelle les très nombreux romans historiques que j'ai lus et relus enfant, adolescente... et même adulte. Les illustrations sont évidemment un plus. Je me souviens encore de ma "frustration" quand je suis passée aux livres de Poche, puis Folio... j'avais tellement aimé les romans pourvus d'illustrations - comme dans la collection Rouge et Or Souveraine, dans lesquels il y avait de très belles aquarelles... (ou autres peintures.)

De plus, d'un roman à l'autre, on retrouve des personnages... ou le souvenir de certains. D'Amsterdam... à Londres... et de Londres à New York.

Benjamin est un futur médecin de 19 ans, fils d'une bonne famille et fiancé à sa meilleure amie de toujours, Violet, à qui il est promis depuis sa plus tendre enfance par un pacte entre les deux pères. Celle-ci a un frère jumeau, Rupert, jeune homme très ancré dans son milieu et ses diktats. Lors d'une sortie avec ses deux amis, Benjamin rencontre Seán, un garçon à peine plus âgé que lui et qui, sur le papier, semble être son opposé ; pauvre Irlandais loin de sa famille, saltimbanque pour vivre. Entre les deux jeunes hommes, le courant passe tout de suite, retournant la vie de Benjamin. Ils n'ont plus qu'une seule obsession, s'aimer. Mais dans un Londres en guerre et à une époque hostile aux relations homosexuelles, cette simple envie devient un dangereux combat qu'il leur faut mener en usant de subterfuges pour réussir à maintenir les sentiments au-delà du temps et des événements qui le traversent, pour espérer se retrouver près de dix ans plus tard, au bout du chemin.

Le décor est bien planté, les détails historiques s'intègrent plutôt bien dans le récit sans paraître superficiels. Les personnages sont riches, développés, attachants. L'alternance des époques et des points de vue ne nous perdent pas dans la lecture, le passage se fait de manière fluide. Les scènes hot sont très bien écrites, détaillées sans devenir gênantes ou vulgaires. Les rebondissements sont bien amenés, l'espoir de revoir Seán nous tient jusqu'à la fin du récit.