AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 113 notes
5
7 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu cette BD deux fois avant d'en faire une critique. Tant mes sentiments sont partagés.
Reçu dans le cadre d'une mass critique (merci à Babelio et aux éditions Huginn & Muninn), je l'ai d'abord lu d'une traite et c'est un choc visuel et émotionnel.
Souvent, on résume d'abord l'histoire de l'oeuvre pour ensuite rendre compte de son aspect visuel, mais dans le 300 de Frank Miller, c'est l'inverse. Ce qui frappe en premier, ce qui en fait un incontournable de la BD américaine, c'est le graphisme, époustouflant !
L'auteur est un surdoué du dessin, ses cadrages, ses personnages, sa maîtrise du clair obscur est incroyable. Si l'on ajoute à cela une colorisation particulièrement réussie et en phase avec le côté épique, de Lynn Varley (dont le nom injustement disparu de la couverture), c'est un vrai plaisir graphique.
Toutefois, le format choisi par l'éditeur n'est pas celui d'origine et c'est dommage car l'impact est un peu édulcoré. 300 est sorti dans un format à l'italienne qui rendait bien plus justice aux nombreuses planches, proposées ici en doubles pages. Un choix éditorial, dommageable pour la qualité visuelle.
Chacun des dessins ressemble à une oeuvre d'art qui raconterait avec peu de mots, l'épopée des 300 spartiates, un peu comme des miniatures sur des vases grecques aux figures rouges, ou des illustrations de livres médiévaux. On est vraiment fasciné par cette succession de petits tableaux et on rentre pleinement dans l'histoire racontée.
Cette histoire est le récit porté par Dilos, à la manière des aèdes de l'ancienne Grèce. Elle ne cherche pas à raconter une histoire vraie mais à renforcer le courage et la fierté des Grecs qui doivent se battent contre les Perses à la bataille de Platées.
Dilos raconte donc, à sa manière, comment, un an plus tôt, le roi Léonidas avec 300 de ses hommes a affronté l'armée Perse aux défilés des Thermopyles.
L'histoire est prenante. le style épique utilisé avec parcimonie, pour laisser la plus grande place aux dessins est parfaitement à sa place. Les guerriers spartiates sont des soldats de professions, de vocation, de naissance. Ils sont programmés pour se battre et ils se battent bien. Ce sont les meilleurs soldats du monde et même les immortels, les soldats d'élites du roi perse Xerxès ne peuvent rien contre eux. Ils glorifient la guerre, ils n'ont pas peur, ils n'ont pas mal, ils obéissent aveuglément à leur chef et avec cet esprit de corps, particulier, y compris pour des Grecs de cette époque, et avec l'aide de contingents grecs d'autres cités (on l'oublie souvent et c'est à peine évoqué ici aussi), ils stoppent l'armée la plus nombreuse que le monde a connu jusqu'alors dans l'étroit défilé des Thermopyles, propice à ce genre d'exploit.
Mais c'est sans compter sur l'ignominie d'Ephialtès, le traître qui connaît un chemin de chèvres permettant de prendre les spartiates à revers. le destin de ces soldats se transforme alors en épopée tragique et magnifique.
Il y a toutefois un bémol à ce qui peut être considéré comme un chef d'oeuvre du neuvième art. C'est que le message de Dilos, son interprétation n'est jamais remis en cause par l'auteur de quelque façon que ce soit et qu'il est pourtant souvent gênant aux entournures.
Outre la présentation graphique de Xerxès, androgyne (très loin des images connues de ce roi), perclus de piercing et figure du mal, il y aussi Ephialtès, humilié par les Spartiates et qui veut se venger, peint comme un monstre difforme, à l'opposé des corps parfaits des hoplites spartiates. La noirceur de l'âme serait-elle visible physiquement. La laideur et l'androgynie serait-elle un châtiment divin ?
Les Spartiates, des hommes libres ? Les Spartiates défenseurs de la civilisation ?
Alors que Frank Miller, lui-même, dans son oeuvre, raconte comment les enfants sont exposés dès leur naissance à des épreuves et que les plus faibles sont envoyés à la mort ! Alors qu'ils n'ont pas la liberté de devenir autre chose que des soldats à qui on ne laisse aucune initiative !
Les autres Grecs, et notamment les Athéniens sont traités d'efféminés, de faibles, parce que justement, ils ont des institutions démocratiques et que les soldats sont aussi des citoyens et pas des soldats de naissance.
Tout ce sous-texte, a fini par devenir un peu perturbant. Et je me suis rappelé que dans les années 1930, la société spartiate était un modèle pour les régimes totalitaires. Et je me suis rappelé des prises de position de Frank Miller en faveur de la violence privée, des armes à feu, d'une certaine paranoïa sécuritaire et très homophobe et j'en passe !
Voilà pourquoi, cette oeuvre si fascinante soit-elle prône un message un peu trop ambigu à mon goût.
Commenter  J’apprécie          1545
300 est tiré de la bataille des Thermopyles et de la résistance d'une poignée de Spartiates à l'invasion de l'armée Perse en Grèce, mais n'a cependant pas du tout l'ambition d'être un récit historique.

300 est un hommage à la guerre et au courage des guerriers, mais pas n'importe quels guerriers : les Spartiates. Et qui de mieux que l'auteur de Sin City pour rendre hommage à la violence, à l'héroïsme et à l'état d'esprit des hommes de Leonidas lors de cette bataille dont l'issue importe finalement peu, car peu importe le flacon … du moment qu'on ait l'ivresse !

Car l'issue de ce récit est en effet sans surprises, le scénario prévisible et la profondeur obsolète. Par contre la force dégagée par cette oeuvre est impressionnante. le ciel, la terre, les hommes, les armes, les ombres et les couleurs baignent dans la brutalité, la violence et dans le sang.

Les vrais héros, ceux qui n'ont pas de collants ridicules, se trouvent à l'intérieur de cet ouvrage au format aussi judicieux qu'onéreux et Miller leur rend merveilleusement hommage.

Et je vous conseille d'ailleurs d'aller voir l'adaptation cinématographique de 300 : pour l'honneur, pour la gloire, pour Sparte, mais surtout pour … Frank Miller !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10
Voilà une bande dessinée de Frank Miller que je voulais lire depuis bien longtemps mais elle ne m'était jamais tombée entre les mains. Jusqu'à maintenant !

J'aime les récits historiques lorsqu'ils sont si bien contés. Qu'on est loin d'un pompeux Jacques Martin ! On vit véritablement la bataille au milieu des ces Spartiates prêt à tout donner. Des chefs d'entreprise rêveraient d'avoir des employés aussi modèles prêt à se sacrifier pour la bonne cause !

Ici, il s'agit de défendre la Grèce, dernier bastion de civilisation éclairée du monde antique. Ces hommes se battent pour l'honneur. C'est un parfait exemple d'intégrité face aux promesses alléchantes de l'envahisseur. Ne jamais rien céder. Oui, on pourrait suivre cet exemple mais le monde serait sans doute ravagé si la diplomatie n'existait pas. Il faut toujours lâcher quelque chose pour obtenir la paix. C'est peut-être en cela que 300 est apparu un peu totalitaire aux yeux de certains lecteurs.

Je n'ai jamais voulu voir le film car j'avais été écoeuré par le violent Sin City. La violence à l'état brut n'a jamais provoqué chez moi une admiration morbide ou une excitation surannée. La bd me paraît le support idéal pour une telle histoire. On reconnaîtra beaucoup de qualités dans la construction de 300 à commencer par un format adapté et original. La narration est le gros point fort car elle nous transporte littéralement dans la Grèce antique.
Commenter  J’apprécie          70
Il faut le reconnaitre, revisiter la grande et célèbre bataille des Thermopyles façon conte fantastique avec des spartiates en slip et cape rouge c'était couillu. le pari est réussi soyons francs, mais il aurait pu être éminent.

Tout d'abord Frank Miller, qui est initialement réputé pour ses contributions à l'univers du comics en la qualité de dessinateur, confirme ici qu'il en a sous le pied quand il s'agit également de pondre de bons scénarios. L'épopée grecque teintée de récit imaginaire était un choix judicieux et original, en somme parfait pour marquer les esprits.

Niveau dessins en revanche, et comme toujours, pas de place pour l'impartialité, les goûts et les couleurs étant propres à chacun. Personnellement je n'ai que moyennement apprécié le style brouillon, mais malheureusement habituel, des dessins de Miller. En revanche, le format horizontal des planches est ingénieux et permet de sublimer à plusieurs reprises de magnifiques scènes de bataille homériques.

Enfin, le coloriage de Lynn Varley est plutôt élégant avec ses tons rougeâtres de circonstance mettant en exergue l'aspect sanglant - et voulu - de cet épisode historique. À noter que certaines planches de scènes en contre-jour ou lors de couchers de soleil sont tout simplement superbement colorées.

Au final, 300 est une oeuvre marquante par ses partis pris scénaristique et artistique dans l'univers des comics, que l'on y adhère ou pas, et s'inscrit comme une référence. Même si Miller n'est pas au meilleur, l'ensemble reste très solide et agréable. À impérativement découvrir.
Commenter  J’apprécie          116
J'ai vu le film lors de sa sortie en salle uniquement. J'avais été totalement conquise par l'esthétisme. Alors quand je suis tombée un peu par hasard sur la BD dans ma médiathèque, je l'ai emprunté par curiosité : pour voir si elle me ferait le même effet.
Eh bien non... l''histoire est exactement la même, le film n'a pas été uns adaptation, mais un changement de support pour faire le même récit. Par contre, je trouve le dessin original plus fade, parfois brouillon au coeur de la bataille.
Mais, cela m'a donné très envie de revoir le film... C'est déjà ça.
Commenter  J’apprécie          70
Franck Miller rend au hommage aux 300 spartiates qui ont affronté l'armée de Xerxès forte de plusieurs dizaines de milliers de soldats lors de la célèbre bataille des Thermopyles, en 480 avant notre ère. Les graphiques sont superbes. Fidèlement adapté en 2006 par Zack Snyder avec Gerard Butler.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes en Grèce, 480 ans avant J.C. Refusant de prêter allégeance au puissant envahisseur Perse, le Roi des Spartes, Léonidas, décide d'aller combattre une armée à lui tout seul ou presque.

Peut-on vraiment parler encore de comics ici ? le format de l'oeuvre est à l'italienne, le sujet est loin de toute ville et se passe en antiquité. Solidement documenté, 300 propose un sujet très original, que Miller avait déjà utilisé dans le troisième tome de sa série Sin City.

Nous y suivons le roi des Spartes se battre avec sa garde personnelle (les fameux 300) contre plus de dix mille perses venus envahir l'ouest. C'est l'histoire des Thermopyles (The Hot Gates en anglais), un étroit passage incontournable.

Frank Miller détourne une histoire vraie pour créer une leçon sur le courage - à sa sauce. Comme dans Sin City, peu de choses semblent réalistes. Les hommes sont presque infatigables et incroyablement résistants et forts, Xerxès présente une impressionnante collection de piercings, chaque acte devient une ombre angoissante ou éclate de lumière, toujours pour le même résultat : magnifier le moment.

Sur bien des points, 300 se révèle contradictoire. Les Spartes défendent la raison, la logique, la démocratie et la justice grecque, celle qui est censée avoir eu une portée historique sur l'évolution de la civilisation humaine entière. Or ils se montrent arrogants, méprisants, racistes et sans pitié aucune. Ils sont nus la majeure partie du temps mais se moquent des Athéniens "amateurs de garçons". Ils se battent pour la liberté mais parlent comme des soldats. Chaque titre de chapitre en atteste : honneur, devoir, gloire, combat, victoire.

Le sang coule en abondance, les tortures sont légions, on se sert du corps des soldats morts pour faire rempart, et pourtant tout est pensé, la stratégie et la raison prévalent : Léonidas se sert des Thermopyles pour transformer une immense armée en une chaîne d'hommes qui foncent à l'abattoir. Il use aussi de l'orgueil de Xerxès pour lui faire commettre des erreurs.

Les seuls moments de douceur sont tenus par les femmes. Et encore, ce sont des femmes fortes, des spartiates. On est en plein survivalisme et dans l'eugénisme, puisque le seul personnage difforme est rejeté. Les Spartes prônent l'endoctrinement aveugle et l'entraînement incessant. Voilà de quoi sont faits les soldats d'élite.

Mais 300 est une histoire, un conte. La victoire finale décrite n'est pas un haut fait d'arme, mais ce qu'il devient : une histoire inspirante pour garder sa liberté, coûte que coute. Une histoire pour former de nouveaux soldats prêts à mourir... En ce sens, 300 peut être pris pour une ode au combat pour la liberté. Mais après Gandhi et les manifestants pour la paix, ce discours semble bien réactionnaire.

Essayons cependant de nous replacer dans le contexte. Nous arrivons à l'aube d'une civilisation nouvelle. Les hommes survivent sans doute plus qu'ils ne vivent.
Dans la forme, Miller se montre donc guerrier, transformant son texte en pamphlet de tribune de foot. Pour la gloire, pour l'honneur, nous avançons, nous chargeons, nous combattons. Mais ce n'est rien à côté de l'explosion graphique.

Un seul mot semble avoir été retenu pour la bible d'étude de 300 : iconique. Sur ses planches en paysage, Miller fait poser tout le monde, y compris la vague de Hokusaï. Lynn Varley y est pour beaucoup. La terre, le sang, l'eau et le soleil vivent et irradient sous ses couleurs, tout comme la chaleur et le froid, la pierre et le fer. La couverture et son logo "300" tracé en sang et tout en angle donnent le ton.

Nous sommes dans l'épique. Il n'y a pas de milieu, pas de recours. Miller force le trait sur tout, sur ces fameux Spartes qui vivaient dans les pires conditions pour former leur discipline. Des prêtres guerriers, inflexibles et sûrs de leur valeurs.

Si on extrapole, on peut donner beaucoup de rôles à chaque partie. Les Perses sont-ils l'impérialisme américain, se posant partout, inondant d'or les plus corruptibles ? Où l'Amérique est-elle représentée par Léonidas, ultra-rigide ? Doit-on déjà y voir la peur de l'islamisme, alors que 300 a été élaborée bien avant le 11 septembre 2001 ?

Zack-je-ralentis-toutes-mes-scènes-d'action-Snyder a adapté 300 en film, très fidèlement, parfois plan par plan. Esthètiquement agréable, il ne donne pas beaucoup à penser, mais à jouir d'une violence stylisée. Il sera sans doute l'inspirateur de la série Spartacus des années 2000 (que je déconseille). Pour la bande dessinée 300, c'est un peu pareil. Profitez surtout du spectacle.

Lien : http://www.brucetringale.com
Commenter  J’apprécie          73
Comme sans doute beaucoup de monde, j'ai découvert 300 lors de la sortie du film, il y a de cela quelques années. J'ai adoré ce film et je n'ai appris que récemment qu'il était tiré d'un comics.

Par chance je suis tombé dessus l'autre jour dans ma bibliothèque et je me suis empressé de le lire.

Il n'y a rien a dire, c'est beau, c'est incisif, et c'est rapide. Peut-être trop rapide. Honnêtement, j'ai du lire le comics en une vingtaine de minutes, à un rythme normal, en m'attardant sur les superbe planches qui font tout le charme de cet ouvrage.

Hélas, en ayant vu le film avant, la lecture du comics n'apporte rien de nouveau. L'histoire est exactement la même, l'intrigue se déroule de la même manière.

Alors, je ne vais pas mal juger ce comics, car il est d'une très grande qualité, tant au niveau des dessins qu'au niveau du scénario.

Malheureusement, si vous avez vu le film, la lecture du comics ne vous apportera rien de plus.
Commenter  J’apprécie          302
Voilà un comic particulier et qui a fait parler de lui ! One-shot offert à nos yeux ébahis par Frank Miller, 300 met en scène l'épisode historique de la bataille des Thermopyles, celle des 300 Spartiates menée par le roi Léonidas face aux troupes du roi perse Xersès. le film qui a adapté ce comic a largement popularisé ce "conte épique", mais je serai plus réservé (un peu, pas d'inquiétude...) sur la qualité dudit comic, même s'il faut déjà saluer le travail de scénariste ET de dessinateur de Frank Miller.
Mettons de côté les réalités historiques qui sont évasés ici, pour nous concentrer sur la qualité de l'ouvrage en lui-même. Côté dessin d'abord, le style est flamboyant, très coloré et accrocheur. C'est pour moi la force-même d'un comic : la force de l'image, provocante et motivante ! Une réussite à plein ici véritablement !
Du point de vue du scénario, Frank Miller ne dément son talent qu'il a depuis largement fait connaître. Et même si je regrette énormément que le récit soit si court, je citerais, pour une fois, une très bonne remarque prise sur Wikipédia : "Frank Miller assume et revendique ce parti-pris romanesque, il affirme ne pas chercher à jouer le rôle de l'historien, mais celui du conteur : en effet, 300 se veut une épopée, à la manière d'Homère, transcrite au XXIe siècle sous forme de bande-dessinée." Voilà le reproche faisable à l'intrigue, c'est sa trop grande propension à exagérer la réalité et à isoler ces 300 acteurs de l'Histoire du reste du contexte. La justification de Miller est en revanche parfaite : se positionner du côté du mythe et du conte épique compense largement les "erreurs historiques" du comic et le voir ainsi me fait le même effet que pendant le film : Spartiates ? AHOUU !!
Un délice à beaucoup d'égards !
Commenter  J’apprécie          120


Lecteurs (245) Voir plus



Quiz Voir plus

Nique Les PDGSSS

Est u con

ouii
ouiii
ouiiii
ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

1 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Batman : Année Un de Frank MillerCréer un quiz sur ce livre

{* *}