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Un Cantique pour Leibowitz est LE classique du genre post-apocalyptique, et c'est un titre qu'il mérite.

On est loin des clichés du genre : la quasi intégralité du roman se déroule dans un monastère, en plein désert. le roman est divisé en trois parties qui ont d'abord été publiées sous forme de nouvelles.

La première se passe 600 ans après l'apocalypse nucléaire. On y découvre l'abbaye, lieu où les moines conservent dans des tonneaux enterrés dans le désert les derniers livres qui ont survécut à l'effondrement. L'Ordre monastique complet se voue à recopier des livres qu'ils ne comprennent pas dans l'espoir qu'un jour, l'humanité sera prête à se remettre à penser.

La deuxième se passe 600 ans plus tard. On y voit (de loin), l'émergence des premières puissances politique du monde d'après et, surtout, des premiers intellectuels laïques que redécouvrent les textes anciens.

La dernière, un autre 600 ans plus tard, nous amène à renouer avec une civilisation technologique où les bombes nucléaires et les voyages spatiaux sont à nouveau réalité.

Tout ça, sans vraiment sortir de l'enceinte du monastère. La lecture est paisible, presque contemplative. Il n'y a pas beaucoup d'action. Que des moines et leurs invités qui discutent politique, science et éthique.

Le livre a deux inspirations. La plus évidente est la guerre froide, la crainte de l'autodestruction nucléaire. La seconde est l'expérience de l'auteur en tant que bombardier américain lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Il en est revenu avec un syndrome post-traumatique qu'il a trainé toute sa vie (et qui a certainement causé sa mort), et le souvenir marquant d'avoir bombardé une abbaye bénédictine.
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Un classique du genre , un grand classique du genre !
Ce texte est un des plus remarquables de la science-fiction dans le « sous-genre « post-apocalyptique .
Du point de vue du style , disons qu'il est excessivement plaisant ( choix des mots et rythme ) et soulignons que la caractérisation est superbe , car les personnages sont d'une densité et d'une texture exceptionnelles , enfin l'univers est d'une non moins remarquable solidité .
Sur le fond ? : le livre s'ouvre sur un monde ravagé par des armes de destruction massive redoutables , et , lentement au fil des pages de ce long roman , ce monde et cette société vont se reconstituer , avec à terme le risque et la menace d'être à nouveau l'objet du Fatum ! ( ? )
L'intrigue se déroule principalement derrière les murs d'un monastère néo catholique mais l'extérieur est tangible malgré tout et il se manifeste d'ailleurs de multiples et différentes façons dans ce récit de qualité .
Ce monastère et cette religion constituent des environnements très soigneusement élaborés et qui sont délicieusement équivoques du point de vue sagace des amateurs d'histoire des religions .
Ce roman possède une suite qui n'en est pas vraiment une ( les deux textes se lisent séparément sans problèmes ) . Il s'agit de L'héritage de saint Leibowitz qui est une véritable petite merveille ( plus facile d'accès je pense ) qui ballade le lecteur dans une drôle d'Amérique du nord , à cheval et dans des contextes hauts en couleur et définitivement mouvementés .
Sur le plan documentaire , le point fort de ce roman ( et du suivant ) est d'avoir surfé très habilement , sur la problématique de la civilisation et de certains aspects du politique , caractéristiques du haut moyen-âge européen et occidental , pour structurer cet univers de fiction .
Les monastères sont les lieux où le savoir est gardé ( stocké ) . Par respect pour leur ancienneté des textes qui sont divers et variés , sont conservés et copiés sans relâche sans pour autant être lus ou être réellement facilement accessible au premier lecteur venu .
C'est d'un monastère que partira la petite flamme de la reconquête de la civilisation en compagnie de personnages qui se répartissent selon un panel très riche de personnalités très nuancées .
Ce roman est sérieux sur le fond et très policé à cause du contexte néo- monastique , puis même par la suite du fait du contexte épiscopal , mais l'humour et l'ironie , de même que le suspense et le rythme , ne sont pas absents de cette oeuvre étonnante un rien dramatique et tragique , et aussi : profondément humaine .

Bref : de la solidité , de l'envergure et de l'ampleur avec un style et un ton absolument remarquable .
Un peu difficile d'accès peut-être ?

C'est Versailles !
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Encore une belle découverte, je m'essaie depuis un moment aux romans de science-fiction qui datent des années 60-70 et je suis agréablement surprise.
Ce roman est composé de trois nouvelles qui forment un tout.
J'ai beaucoup aimé la première, un peu moins la seconde, et j'ai trouvé la troisième assez longue et moins intéressante que les deux autres.
Tout commence dans le désert où un jeune moine découvre les reliques du fameux Leibowitz, un homme qui aurait tenté de sauvegarder le savoir après que la terre ait connu une catastrophe sans précédent.
L'ambiance mystique qui règne autour de ces fameuses reliques m'a beaucoup plu, de même que les tentatives de compréhension de toute la communauté religieuse face à des dessins et des plans aussi obscurs qu'énigmatiques.
Le savoir est-il source de tous nos ennuis ? Telle sera une des grandes questions soulevées dans ce roman.
Une intrigue passionnante même si mon enthousiasme s'est un peu essoufflé en cours en route.


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Une guerre nucléaire mondiale a détruit la civilisation. Les survivants se sont empressés de mettre à mort tous les savants, rendus responsables de la création des bombes sans avoir rien fait pour limiter leur utilisation, puis finalement tous ceux qui savent lire, dans l'espoir de détruire toute forme de savoir et d'éviter ainsi un nouveau massacre. Les livres sont également brûlés sans état d'âme.

Seules quelques personnes s'opposent à ce mouvement général, dont Leibowitz, créateur d'une communauté religieuse qui conserve précieusement les bribes de savoir qu'il a pu sauver. Siècle après siècle, les moines copient soigneusement les traités de physique, les schémas de machine, que plus personne ne peut désormais comprendre, dans l'espoir qu'un jour quelques scientifiques parviendront à les déchiffrer et à reprendre le flambeau de la connaissance.

Le récit se déroule en trois parties : la découverte de précieuses « reliques » de Leibowitz, la reprise de la connaissance avec l'arrivée d'un scientifique capable de comprendre quelques textes, et quelques siècles plus tard, l'humanité revenue au point de départ, avec quelques gouvernements se menaçant mutuellement de bombes atomiques.

Miller aborde le rôle de la science dans la société, la responsabilité des créateurs envers leur création, et la place que la religion et la morale peuvent tenir pour empêcher les dérives. Les deux premières parties sont très agréables à lire, la troisième l'est un peu moins : elle laisse de côté les interrogations générales soulevées précédemment pour s'arrêter sur d'autres thèmes, comme l'avortement.
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Ce livre est le seul roman que Walter Miller Jr ai paru de son vivant. le reste de son oeuvre se limite à une suite qu'il n'a pu achever lui-même, et des nouvelles, parues en France dans le recueil Humanité provisoire.
La première chose que j'ai apprécié, c'est le fait qu'on ne ressente quasiment jamais son âge, malgré ses 60 bougies. On perçoit évidemment l'ombre de la guerre froide planer au dessus du contexte principal du récit, mais ca ne nous empêche pas d'adhérer au déroulement de l'histoire.

Je pensais cependant ouvrir un bouquin de Sf teinté de mysticisme religieux, mais, après avoir tourné la dernière page, il semblerait que ce soit finalement l'inverse.
Ce classique post-apocalyptique se révèle de plus en plus spirituel au fil de la lecture, et je dois reconnaître que malheureusement, cela nuit beaucoup au rythme du roman. Et le fait que celui-ci soit divisé en trois chapitres, chacuns séparés de plusieurs siècles, n'arrange évidemment rien au problème.

Cependant, Miller arrive à nous mixer un intéressant cocktail de sciences et de religion, assez contre nature, mais qui nous pousse vers de nombreux axes de réflexions sur l'humanité.
Quand on voit l'histoire personnelle de l'auteur, on comprend mieux le côté torturé de ce Cantique.

Mais, malgré des thèmes et des sujets qui me passionnent (post-apo, religions...), l'emballement que j'ai connu au début s'est malheureusement résorbé, et, la fin, en plus de laisser quelques zones d'ombre en suspens, s'est révélée parfois pénible.




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Ce roman est constituée de trois nouvelles distinctes dont la première se situe à peu près 600 ans après une apocalypse nucléaire. Il y a le même écart de temps (6 siècles) entre chaque nouvelle, le récit s'étale donc sur plus de mille ans, avec une unité de lieu, le monastère de Saint Leibowitz ainsi qu'une unité de thème : la connaissance et l'éthique.
La première partie, Fiat homo (« Que l'homme soit ! ») commence par la découverte par un jeune moine de reliques de Leibowitz, homme qui aurait tenté de sauver les connaissances après l'apocalypse. On comprend alors que les survivants se sont empressés d'éliminer tous les savants qui n'avaient rien su faire pour éviter l'utilisation des bombes qu'ils avaient créés. On comprend aussi que cela a entraîné la destruction des livres, l'oubli de la lecture et que Leibowitz a alors fondé une communauté religieuse, dans laquelle les écrits sont recopiés soigneusement siècle après siècle, sans être compris en attendant que quelqu'un soit capable de le faire.Tout dans cette partie, le mode de vie des moines, leur activité de copiste, l'oubli des savoirs anciens, fait penser à la période qui suivit les invasions barbares et la chute de Rome.
La deuxième partie, Fiat lux (« Que la lumière soit ! ») montre une période qui redécouvre les connaissances, avec des savants qui se rendent en visite au monastère pour tenter de comprendre les textes hermétiques des anciens. L'abbé et un savant se lancent dans de grands débats sur leurs visions du monde opposées. On peut y voir aisément un parallèle avec l'époque des Lumières.
Dans la troisième partie, Fiat voluntas tua (« Que ta volonté soit faite ! ») nous nous retrouvons dans une époque futuriste, de haute technologie, on comprend que les progrès réalisés vont de nouveau conduire l'humanité à la destruction, que les hommes n'ont toujours rien appris, rien compris, mais en même temps c'est le moment où la communauté monastique est capable de réaliser la volonté de Leibowitz, s'envoler vers une autre planète.
C'est un roman post-apocalyptique d'une richesse étonnante, on peut y voir une vision cyclique de l'histoire assez pessimiste, mais en même temps ce ne sont clairement que des parallèles. Miller montre que dans le chaos et l'effondrement général, il suffit de quelques hommes pour entretenir l'espoir dans les livres, dans la culture, dans les sciences. C'est d'une richesse remarquable par les grandes questions soulevées et par la réflexion dans laquelle on est entraîné, bien sûr liée au rôle du savoir et au bien fondé du progrès. Miller ne remet en fait en cause ni le progrès ni la science mais propose de les associer à une morale qui visiblement manque aux hommes. Malgré la présence de moines, et même s'il est certain que dans l'esprit de l'auteur cette morale était fondée sur la foi chrétienne, rien n'empêche le lecteur le moins croyant d'envisager une autre morale commune à l'humanité. Finalement, c'est un roman très désenchanté mais ni désespéré ni désespérant.
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Tout d'abord, il faut que j'explique ce que je croyais du livre... Je ne sais plus très bien pourquoi mais j'avais en tete que ce livre traitait de la déportation des Juifs.

J'ai attrapé ce livre qui trainait dans ma PAL depuis bien longtemps et je me suis plongée dans la lecture sans relire le 4ème de couverture.

Au départ, j'étais, on s'en doute, assez décontenancée par ce roman.
Il faut reconnaitre que j'étais loin du sujet attendu et, qu'en plus, ce "cantique" est particulier.

J'avais du mal a accrocher, j'ai alors googelisé le bouquin afin de voir à quoi m'attendre.

Je n'étais pas du tout certaine de le lire jusqu'au bout mais j'étais quand meme intriguée.
Le roman est découpé en trois périodes : la première, on fait connaissance avec Frère Francis et, à ce moment là, l'espèce humaine est tenue à l'écart de la connaissance.
Ensuite, deuxième période, les protagonistes imaginent qu'il serait peut etre possible de mettre la connaissance à portée de tous.
Enfin, troisième période, l'histoire ne fait que se répéter... les memes erreurs encore et toujours.

A la fin de ce livre, j'ai eu la sensation, bien que ce soit une histoire de science fiction, qu'on faisait une plongée dans notre histoire.

Ce roman laisse sur la langue un gout amer, un peu comme 1984 (pour ceux qui l'ont lu) où, lorsqu'on tourne la dernière page du livre, on a l'impression que l'auteur vient de raconter une histoire qui n'est pas tout à fait la notre mais qui est néanmoins "nous".

Le style n'est pas léger, l'histoire n'est pas drole, mais le livre mérite d'etre lu.


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Un livre de SF, écrit avec un crucifix braqué sur la tempe !

Très bon livre d'anticipation...bien que l'apocalypse dont il est question au début du récit se déroule au début des années 1960 (Ce livre est paru en 1960 aux USA).
Il se divise en trois parties distinctes: la première se situe environ 600 ans après l'apocalypse, puis nous effectuons à nouveau des bonds d'environ six siècles en avant à chacune des deux parties suivantes. le récit, étalé sur plus de mille ans ne tourne donc pas autour des mêmes personnages (quoique...).
Il y a cependant unité de lieu; l'abbaye de Saint Leibowitz. Ses résidents se sont donnés pour mission de préserver des écrits scientifiques pré-apocalyptiques (devenus incompréhensibles) jusqu'à des temps meilleurs.

Voici, de façon non exhaustive et sans hiérarchie, des thèmes qui eux, traversent l'ensemble de l'ouvrage: L'abbaye de Saint Leibowitz et son activité (passionnante, si si !!), la foi religieuse, la connaissance, l'éthique, les scientifiques, les hommes de pouvoir, les humains, la vie, la mort, le monde, l'histoire.

On devine progressivement où l'histoire pourrait nous mener, et quelle est la thèse de ses principaux protagonistes (ce n'est peut-être pas celle de l'auteur), puisqu'on est à l'intérieur d'une congrégation religieuse, héritière du catholicisme.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme": formulation toute chrétienne que plaçait Rabelais dans la bouche d'un de ses personnages (et que connaissent presque tous les lycéens). Ceci donne l'orientation de ce livre de Walter M. MILLER.
Tout ceci teinté de pessimisme et de morne fatalisme, façon Barjavel.
D'ailleurs, tout comme Barjavel, Miller n'hésite pas à broyer ses personnages. L'auteur ne considère pas les choses à l'échelle de l'homme, à l'échelle d'une minuscule vie humaine.

L'éthique religieuse comme seul garde-fou possible à la science? Je n'adhère pas du tout à cette idée. Certains voient dans cette fiction un avertissement aux scientifiques, à la connaissance (ça, c'est une rengaine religieuse). La science a bon dos! En fait, les sciences proposent et les sociétés disposent.
Personnellement, j'opte pour une éthique de la science, et surtout une éthique des sociétés qui en font usage, sans en appeler à la transcendance.

Cependant j'ai vraiment passé un très bon et trop rapide moment de lecture avec ce GRAND ROMAN.
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Subtil, profond, vertigineux, visionnaire et remarquablement bien écrit : les qualificatifs pourraient s'étaler sur plusieurs pages, afin de convaincre les "mécréants". 'Un cantique' est surtout l'un des meilleurs livres de SF qu'il m'ait été donné de lire, à la fois facile à aborder et d'une richesse étonnante. Folio SF a eu la bonne idée de le rééditer il y a quelques années dans une version remaniée (bravo Gilles Dumay !). Un classique du post-apocalyptique à (s')offrir, et surtout à partager. En attendant des temps meilleurs...
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Un réel chef d'oeuvre de la science-fiction, à découvrir si vous ne le connaissez pas. Ce livre est remarquable et mérite toute votre attention. C'est l'un des meilleurs romans post-apocalyptiques écrits, l'histoire (ou plutôt les récits) s'étalent sur plusieurs siècles, autour du souvenir du "grand déluge de flammes".
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