AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 261 notes
5
12 avis
4
13 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un classique du genre , un grand classique du genre !
Ce texte est un des plus remarquables de la science-fiction dans le « sous-genre « post-apocalyptique .
Du point de vue du style , disons qu'il est excessivement plaisant ( choix des mots et rythme ) et soulignons que la caractérisation est superbe , car les personnages sont d'une densité et d'une texture exceptionnelles , enfin l'univers est d'une non moins remarquable solidité .
Sur le fond ? : le livre s'ouvre sur un monde ravagé par des armes de destruction massive redoutables , et , lentement au fil des pages de ce long roman , ce monde et cette société vont se reconstituer , avec à terme le risque et la menace d'être à nouveau l'objet du Fatum ! ( ? )
L'intrigue se déroule principalement derrière les murs d'un monastère néo catholique mais l'extérieur est tangible malgré tout et il se manifeste d'ailleurs de multiples et différentes façons dans ce récit de qualité .
Ce monastère et cette religion constituent des environnements très soigneusement élaborés et qui sont délicieusement équivoques du point de vue sagace des amateurs d'histoire des religions .
Ce roman possède une suite qui n'en est pas vraiment une ( les deux textes se lisent séparément sans problèmes ) . Il s'agit de L'héritage de saint Leibowitz qui est une véritable petite merveille ( plus facile d'accès je pense ) qui ballade le lecteur dans une drôle d'Amérique du nord , à cheval et dans des contextes hauts en couleur et définitivement mouvementés .
Sur le plan documentaire , le point fort de ce roman ( et du suivant ) est d'avoir surfé très habilement , sur la problématique de la civilisation et de certains aspects du politique , caractéristiques du haut moyen-âge européen et occidental , pour structurer cet univers de fiction .
Les monastères sont les lieux où le savoir est gardé ( stocké ) . Par respect pour leur ancienneté des textes qui sont divers et variés , sont conservés et copiés sans relâche sans pour autant être lus ou être réellement facilement accessible au premier lecteur venu .
C'est d'un monastère que partira la petite flamme de la reconquête de la civilisation en compagnie de personnages qui se répartissent selon un panel très riche de personnalités très nuancées .
Ce roman est sérieux sur le fond et très policé à cause du contexte néo- monastique , puis même par la suite du fait du contexte épiscopal , mais l'humour et l'ironie , de même que le suspense et le rythme , ne sont pas absents de cette oeuvre étonnante un rien dramatique et tragique , et aussi : profondément humaine .

Bref : de la solidité , de l'envergure et de l'ampleur avec un style et un ton absolument remarquable .
Un peu difficile d'accès peut-être ?

C'est Versailles !
Commenter  J’apprécie          490
Ce roman est constituée de trois nouvelles distinctes dont la première se situe à peu près 600 ans après une apocalypse nucléaire. Il y a le même écart de temps (6 siècles) entre chaque nouvelle, le récit s'étale donc sur plus de mille ans, avec une unité de lieu, le monastère de Saint Leibowitz ainsi qu'une unité de thème : la connaissance et l'éthique.
La première partie, Fiat homo (« Que l'homme soit ! ») commence par la découverte par un jeune moine de reliques de Leibowitz, homme qui aurait tenté de sauver les connaissances après l'apocalypse. On comprend alors que les survivants se sont empressés d'éliminer tous les savants qui n'avaient rien su faire pour éviter l'utilisation des bombes qu'ils avaient créés. On comprend aussi que cela a entraîné la destruction des livres, l'oubli de la lecture et que Leibowitz a alors fondé une communauté religieuse, dans laquelle les écrits sont recopiés soigneusement siècle après siècle, sans être compris en attendant que quelqu'un soit capable de le faire.Tout dans cette partie, le mode de vie des moines, leur activité de copiste, l'oubli des savoirs anciens, fait penser à la période qui suivit les invasions barbares et la chute de Rome.
La deuxième partie, Fiat lux (« Que la lumière soit ! ») montre une période qui redécouvre les connaissances, avec des savants qui se rendent en visite au monastère pour tenter de comprendre les textes hermétiques des anciens. L'abbé et un savant se lancent dans de grands débats sur leurs visions du monde opposées. On peut y voir aisément un parallèle avec l'époque des Lumières.
Dans la troisième partie, Fiat voluntas tua (« Que ta volonté soit faite ! ») nous nous retrouvons dans une époque futuriste, de haute technologie, on comprend que les progrès réalisés vont de nouveau conduire l'humanité à la destruction, que les hommes n'ont toujours rien appris, rien compris, mais en même temps c'est le moment où la communauté monastique est capable de réaliser la volonté de Leibowitz, s'envoler vers une autre planète.
C'est un roman post-apocalyptique d'une richesse étonnante, on peut y voir une vision cyclique de l'histoire assez pessimiste, mais en même temps ce ne sont clairement que des parallèles. Miller montre que dans le chaos et l'effondrement général, il suffit de quelques hommes pour entretenir l'espoir dans les livres, dans la culture, dans les sciences. C'est d'une richesse remarquable par les grandes questions soulevées et par la réflexion dans laquelle on est entraîné, bien sûr liée au rôle du savoir et au bien fondé du progrès. Miller ne remet en fait en cause ni le progrès ni la science mais propose de les associer à une morale qui visiblement manque aux hommes. Malgré la présence de moines, et même s'il est certain que dans l'esprit de l'auteur cette morale était fondée sur la foi chrétienne, rien n'empêche le lecteur le moins croyant d'envisager une autre morale commune à l'humanité. Finalement, c'est un roman très désenchanté mais ni désespéré ni désespérant.
Commenter  J’apprécie          161
Tout d'abord, il faut que j'explique ce que je croyais du livre... Je ne sais plus très bien pourquoi mais j'avais en tete que ce livre traitait de la déportation des Juifs.

J'ai attrapé ce livre qui trainait dans ma PAL depuis bien longtemps et je me suis plongée dans la lecture sans relire le 4ème de couverture.

Au départ, j'étais, on s'en doute, assez décontenancée par ce roman.
Il faut reconnaitre que j'étais loin du sujet attendu et, qu'en plus, ce "cantique" est particulier.

J'avais du mal a accrocher, j'ai alors googelisé le bouquin afin de voir à quoi m'attendre.

Je n'étais pas du tout certaine de le lire jusqu'au bout mais j'étais quand meme intriguée.
Le roman est découpé en trois périodes : la première, on fait connaissance avec Frère Francis et, à ce moment là, l'espèce humaine est tenue à l'écart de la connaissance.
Ensuite, deuxième période, les protagonistes imaginent qu'il serait peut etre possible de mettre la connaissance à portée de tous.
Enfin, troisième période, l'histoire ne fait que se répéter... les memes erreurs encore et toujours.

A la fin de ce livre, j'ai eu la sensation, bien que ce soit une histoire de science fiction, qu'on faisait une plongée dans notre histoire.

Ce roman laisse sur la langue un gout amer, un peu comme 1984 (pour ceux qui l'ont lu) où, lorsqu'on tourne la dernière page du livre, on a l'impression que l'auteur vient de raconter une histoire qui n'est pas tout à fait la notre mais qui est néanmoins "nous".

Le style n'est pas léger, l'histoire n'est pas drole, mais le livre mérite d'etre lu.


Commenter  J’apprécie          140
Un livre de SF, écrit avec un crucifix braqué sur la tempe !

Très bon livre d'anticipation...bien que l'apocalypse dont il est question au début du récit se déroule au début des années 1960 (Ce livre est paru en 1960 aux USA).
Il se divise en trois parties distinctes: la première se situe environ 600 ans après l'apocalypse, puis nous effectuons à nouveau des bonds d'environ six siècles en avant à chacune des deux parties suivantes. le récit, étalé sur plus de mille ans ne tourne donc pas autour des mêmes personnages (quoique...).
Il y a cependant unité de lieu; l'abbaye de Saint Leibowitz. Ses résidents se sont donnés pour mission de préserver des écrits scientifiques pré-apocalyptiques (devenus incompréhensibles) jusqu'à des temps meilleurs.

Voici, de façon non exhaustive et sans hiérarchie, des thèmes qui eux, traversent l'ensemble de l'ouvrage: L'abbaye de Saint Leibowitz et son activité (passionnante, si si !!), la foi religieuse, la connaissance, l'éthique, les scientifiques, les hommes de pouvoir, les humains, la vie, la mort, le monde, l'histoire.

On devine progressivement où l'histoire pourrait nous mener, et quelle est la thèse de ses principaux protagonistes (ce n'est peut-être pas celle de l'auteur), puisqu'on est à l'intérieur d'une congrégation religieuse, héritière du catholicisme.

"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme": formulation toute chrétienne que plaçait Rabelais dans la bouche d'un de ses personnages (et que connaissent presque tous les lycéens). Ceci donne l'orientation de ce livre de Walter M. MILLER.
Tout ceci teinté de pessimisme et de morne fatalisme, façon Barjavel.
D'ailleurs, tout comme Barjavel, Miller n'hésite pas à broyer ses personnages. L'auteur ne considère pas les choses à l'échelle de l'homme, à l'échelle d'une minuscule vie humaine.

L'éthique religieuse comme seul garde-fou possible à la science? Je n'adhère pas du tout à cette idée. Certains voient dans cette fiction un avertissement aux scientifiques, à la connaissance (ça, c'est une rengaine religieuse). La science a bon dos! En fait, les sciences proposent et les sociétés disposent.
Personnellement, j'opte pour une éthique de la science, et surtout une éthique des sociétés qui en font usage, sans en appeler à la transcendance.

Cependant j'ai vraiment passé un très bon et trop rapide moment de lecture avec ce GRAND ROMAN.
Commenter  J’apprécie          133
Subtil, profond, vertigineux, visionnaire et remarquablement bien écrit : les qualificatifs pourraient s'étaler sur plusieurs pages, afin de convaincre les "mécréants". 'Un cantique' est surtout l'un des meilleurs livres de SF qu'il m'ait été donné de lire, à la fois facile à aborder et d'une richesse étonnante. Folio SF a eu la bonne idée de le rééditer il y a quelques années dans une version remaniée (bravo Gilles Dumay !). Un classique du post-apocalyptique à (s')offrir, et surtout à partager. En attendant des temps meilleurs...
Commenter  J’apprécie          130
Un réel chef d'oeuvre de la science-fiction, à découvrir si vous ne le connaissez pas. Ce livre est remarquable et mérite toute votre attention. C'est l'un des meilleurs romans post-apocalyptiques écrits, l'histoire (ou plutôt les récits) s'étalent sur plusieurs siècles, autour du souvenir du "grand déluge de flammes".
Commenter  J’apprécie          122
Il y a parfois des livres qui vous tombent dessus par hasard. Celui-ci en fait partie. Je ne dirais pas l'avoir trouvé dans les ruines d'un monde. En vérité, je ne sais plus vraiment où je l'ai trouvé, sur le coin d'une poubelle, il me semble. Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur et je ne suis pas particulièrement attiré par le post-ap (de cette catégorie je n'ai lu que le Deus Irae de Zelazny et K. Dick). Rien ne me portait donc vers cette lecture pleine de sable, de béton et retombées nucléaires. Pourtant, ce fut un coup de foudre. L'ai-je rencontré au bon moment ? L'aurais-je aimé un après-midi de printemps ? Je ne sais pas. Je sais seulement que je l'ai aimé longuement, que j'y suis revenu et, d'une certaine façon, que Leibowitz m'a influencé.
Ce livre découpé en trois raconte l'histoire en trois périodes différentes, d'une communauté monastique. Les empires se sont effondrés dans le feu nucléaire et l'Église catholique, institution qui a vocation à perdurer (je vous renvoie à la sociologue Mary Douglas), se maintient tant bien que mal.
Alors que les hommes ont sombré dans la folie, un ordre gyrovague de passeurs de livre s'est fondé autour d'un homme à la culpabilité immense.
Tout se passe donc autour d'un monastère de cet ordre des reliques qu'il garde. Tout autour, le temps s'accélère, les empires se refondent, le déluge de feu revient.
Lorsqu'on ouvre ce livre, on rencontre immédiatement une ambiance sépia, une saleté omniprésente. Tout tombe, décrépi, corrompu, et malgré cela il reste une parcelle de sagesse dans cet ordre dont la vocation est de préserver la connaissance et l'humanité. À travers cette fenêtre, nous observons un monde qui tente de se reconstruire jusqu'à retomber dans ses travers passés.
Miller montre surtout que même lorsque tout s'effondre, il suffit d'une poignée de personnes pour que cela perdure. Au-delà de la violence, de la folie, de la corruption il reste cet espoir dans les livres et la culture.
Commenter  J’apprécie          82
Voilà un roman trop méconnu, bien que souvent considéré comme un classique. Un cantique pour Leibowitz est un petit bijou de science-fiction porté par une plume fluide et élégante.

L'univers post-apocalyptique, religieux et dérangeant pourrait d'abord sembler familier aux férus du genre. Pourtant, au fil des pages, on découvre et on admire la capacité de l'auteur à réinterpréter des codes mille fois exploités pour dessiner une fresque étonnante et bien ficelée, un vrai régal pour les fans de SF.
Commenter  J’apprécie          70
Ils se serrèrent les mains délicatement. Dom Paulo savait que ce n'était point là gage d'une trêve, mais signe de respect mutuel entre ennemis. Peut-être ne serait-ce jamais plus.
Mais pourquoi fallait-il tout recommencer ? Rejouer toute la pièce ?
La réponse était toute prête ; le serpent murmurait toujours : « Mais Dieu sait qu'au jour que vous en mangerez, vos yeux seront ouverts, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » le vieux menteur, père de tous les mensonges, savait dire des demi-vérités avec astuce. Comment « connaître » le bien et le mal avant d'en avoir goûté un peu ? Goûtez et vous serez comme des dieux. Mais ni la puissance infinie, ni l'infinie sagesse ne pouvait accorder à l'homme la divinité. Pour cela il fallait aussi qu'il y eût un amour infini
Commenter  J’apprécie          40
Après la catastrophe nucléaire, des moines sont chargés d'essayer de préserver les livres et le savoir d'avant la guerre, 600 ans plus tôt, contre les barbares errants. 1200 ans plus tard l'homme est à nouveau la cause d'une guerre nucléaire grâce au savoir qui a été retrouvé ! Cette fois rien ne semble avoir été laissé vivant sur Terre. Seul un vaisseau de moines et de soeurs et ce qu'ils avaient récupéré de livres de la première guerre nucléaire a eu le temps de partir à bord d'un vaisseau interstellaire...
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (674) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4898 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}